Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1863-12-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 15 décembre 1863 15 décembre 1863
Description : 1863/12/15 (A8,N180)-1863/12/17. 1863/12/15 (A8,N180)-1863/12/17.
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203259x
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/11/2012
4 JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 523
Cette oeuvre" est surtout: française; entreprisejpar des
Français, avec des capitaux dont plus de la moitié ap-
partient à la France, il en reviendra, lorsque cette œu-
vre sera terminée, une assez grande gloire à notre pays
pour qu'on comprenne que l'Angleterre ne demande pas
mieux que de nous l'enlever et de se l'approprier;
aussi, ne nous attendions-nous pas à rencontrer des
journaux anglais en France, à Paris même. On saura
peut-être un jour le mot de cette énigme. Dans tous
les cas, nous sommes convaincu que le gouvernement
français soutiendra avec fermeté et résolution le droit
de la Compagnie du canal de Suez, en face de l'Angle-
terre qui menace ce droit.
» EDMOND TEXÏER. »
MONITEUR INDUSTRIEL.
13 décembre.
« Ce n'est point sans une vive satisfaction que nous
avons inséré dans notre dernier numéro la note signi-
ficative publiée par le Moniteur à propos des polémiques
« regrettables » entretenues par certains journaux re-
lativement au canal de Suez.
» Nous avons retrouvé dans cette note une nouvelle
preuve de ce dont nous n'avions jamais douté; c'est-à-
dire que sur cette question le gouvernement marche
d'accord avec l'opinion publique, et que toute sa pro-
tection est réservée à une œuvre qui représente les
intérêts français en même temps que les intérêts géné-
raux de la civilisation.
» Personne ne nous démentira quand nous dirons que
la note du Moniteur a produit dans le public une
véritable sensation d'approbation. Jamais acte de notre
gouvernement n'a rencontré un assentiment plus
unanime.
» Cette manifestation officielle, dont l'effet se propa-
gera de Paris à Londres et à Constantinople, a un
moment déconcerté la petite ligue qui, sous une direc-
tion désormais bien connue, sert en France les com-
binaisons hostiles inspirées par l'Angleterre et par la
seule Angleterre à rencontre de la Compagnie uni-
verselle.
» Un mot en passant sur cette coalition inattendue.
» Jusqu'à l'arrivée de Nubar-Pacha à Paris, les jour-
naux anglais avaient été les seuls à acclamer et re-
commander le fameux compromis soumis à la fin d'oc-
tobre dernier au Conseil d'administration de la Compa-
gnie, et rejeté par lui dans une résolution motivée d'une
remarquable solidité dont nous avons donné le texte,
et que jusqu'ici les adversaires du canal se sont bien
gardés de discuter. Ce compromis, on le sait, consistait
à réduire de plus de deux tiers le nombre des ouvriers
indigènes employés aux travaux du canal, à enlever à
la Compagnie, moyennant une indemnité dérisoire, le
canal d'eau douce qu'elle vient de creuser, qui porte
le Nil jusqu'à Suez à travers tout un désert, et qui est
une des artères essentielles de l'ensemble des plans
d'exécution ; enfin à obtenir sans aucune compensation
la rétrocession des terres auxquelles ce canal donne
désormais une valeur et une fertilité qu'elles n'auraient
jamais eues sans cet ouvrage.
» Lorsque de Constantinople la fausse nouvelle'par-
vint à Londres que Nubar-Pacha avait fait accepter ce
compromis par la Compagnie et l'ambassade française,
ce fut un éclat de liesse dans toute la presse britan-
nique. Les sentiments qui inspiraient cette allégresse
se manifestèrent en toute candeur. « La Compagnie est
ruinée», disait le Standard. « Par la perte de deux banches
de son revenu la Compagnie ne peut manquer d'être
désorganisée, » ajoutaient d'autres de ses confrères ; et
tous ensemble s'écriaient en chœur : « par la réduction
ou la suppression des travailleurs indigènes le canal
devient impossible. »
» Malheureusement au lieu de réussir à Constan-
tinople, Nubar-Pacha avait échoué ; l'enthousiasme
anglais n'avait été qu'une fausse manœuvre, et c'est
à Paris qu'il fallait désormais porter le siège de
l'action.
» Tout à coup, après la décision prise par le Conseil
d'administration, on vit se développer dans une certaine
portion de la presse française tout un petit ordre de
bataille. Des conversions surprenantes s'effectuèrent
subitement, des journaux qui jusqu'alors s'étaient
montrés les constants défenseurs de la Compagnie,
changèrent du blanc au noir, la neutralité ou la bien-
veillance tiède de certains autres se transforma en
hostilité déclarée. Une caisse mystérieuse fut ouverte
à la propagation des écrits destinés à attaquer la Com-
pagnie, et des sommes considérables furent dépensées,
on n'a jamais voulu dire par qui, afin de répandre
ces attaques par la publicité à raison de 5 francs la
ligne.
* Tous ces écrits avaient pour objet de soutenir
précisément ces mêmes combinaisons que quelques
jours auparavant la presse anglaise déclarait être la
ruine de la Compagnie et l'impossibilité pratique d'a-
chever le canal.
» La situation, il faut en convenir, était pour ces cham-
pions délicate et difficile. La popularité du canal de
Suez est si grande en France et en Europe que l'atta-
quer directement c'était exciter contre soi la plus for-
midable clameur de haro, c'était se perdre sous le sou-
lèvement de l'indignation publique, enfin c'était en
quelque sorte se dénationaliser en se plaçant du côté de
l'iniquité et de la jalousie de la politique anglaise dans
une question où se trouvaient engagés l'honneur de la
France aussi bien que ses capitaux et le progrès com-
mercial du reste du monde.
» Car il faut bien que ces journaux le sachent, il faut
qu'ils soient bien avertis afin qu'ils ne puissent plus
tard prétexter cause d'ignorance ; la lutte que l'Angle-
terre a engagée contre le canal de Suez est pour l'in-
fluence de la France une question de vie ou de mort
en Orient. Tout ignorantes qu'elles sont, les popula-
tions orientales ne sont pas aussi aveugles que veulent
bien l'être les journaux auxquels nous faisons allusion.
Elles attendent l'issue de l'affaire du canal de Suez
comme devant les éclairer sur ce fait, si désormais la
France a donné sa démission en Orient et si désormais
l'Angleterre y doit régner en souveraine et sans ri-
vale.
Cette oeuvre" est surtout: française; entreprisejpar des
Français, avec des capitaux dont plus de la moitié ap-
partient à la France, il en reviendra, lorsque cette œu-
vre sera terminée, une assez grande gloire à notre pays
pour qu'on comprenne que l'Angleterre ne demande pas
mieux que de nous l'enlever et de se l'approprier;
aussi, ne nous attendions-nous pas à rencontrer des
journaux anglais en France, à Paris même. On saura
peut-être un jour le mot de cette énigme. Dans tous
les cas, nous sommes convaincu que le gouvernement
français soutiendra avec fermeté et résolution le droit
de la Compagnie du canal de Suez, en face de l'Angle-
terre qui menace ce droit.
» EDMOND TEXÏER. »
MONITEUR INDUSTRIEL.
13 décembre.
« Ce n'est point sans une vive satisfaction que nous
avons inséré dans notre dernier numéro la note signi-
ficative publiée par le Moniteur à propos des polémiques
« regrettables » entretenues par certains journaux re-
lativement au canal de Suez.
» Nous avons retrouvé dans cette note une nouvelle
preuve de ce dont nous n'avions jamais douté; c'est-à-
dire que sur cette question le gouvernement marche
d'accord avec l'opinion publique, et que toute sa pro-
tection est réservée à une œuvre qui représente les
intérêts français en même temps que les intérêts géné-
raux de la civilisation.
» Personne ne nous démentira quand nous dirons que
la note du Moniteur a produit dans le public une
véritable sensation d'approbation. Jamais acte de notre
gouvernement n'a rencontré un assentiment plus
unanime.
» Cette manifestation officielle, dont l'effet se propa-
gera de Paris à Londres et à Constantinople, a un
moment déconcerté la petite ligue qui, sous une direc-
tion désormais bien connue, sert en France les com-
binaisons hostiles inspirées par l'Angleterre et par la
seule Angleterre à rencontre de la Compagnie uni-
verselle.
» Un mot en passant sur cette coalition inattendue.
» Jusqu'à l'arrivée de Nubar-Pacha à Paris, les jour-
naux anglais avaient été les seuls à acclamer et re-
commander le fameux compromis soumis à la fin d'oc-
tobre dernier au Conseil d'administration de la Compa-
gnie, et rejeté par lui dans une résolution motivée d'une
remarquable solidité dont nous avons donné le texte,
et que jusqu'ici les adversaires du canal se sont bien
gardés de discuter. Ce compromis, on le sait, consistait
à réduire de plus de deux tiers le nombre des ouvriers
indigènes employés aux travaux du canal, à enlever à
la Compagnie, moyennant une indemnité dérisoire, le
canal d'eau douce qu'elle vient de creuser, qui porte
le Nil jusqu'à Suez à travers tout un désert, et qui est
une des artères essentielles de l'ensemble des plans
d'exécution ; enfin à obtenir sans aucune compensation
la rétrocession des terres auxquelles ce canal donne
désormais une valeur et une fertilité qu'elles n'auraient
jamais eues sans cet ouvrage.
» Lorsque de Constantinople la fausse nouvelle'par-
vint à Londres que Nubar-Pacha avait fait accepter ce
compromis par la Compagnie et l'ambassade française,
ce fut un éclat de liesse dans toute la presse britan-
nique. Les sentiments qui inspiraient cette allégresse
se manifestèrent en toute candeur. « La Compagnie est
ruinée», disait le Standard. « Par la perte de deux banches
de son revenu la Compagnie ne peut manquer d'être
désorganisée, » ajoutaient d'autres de ses confrères ; et
tous ensemble s'écriaient en chœur : « par la réduction
ou la suppression des travailleurs indigènes le canal
devient impossible. »
» Malheureusement au lieu de réussir à Constan-
tinople, Nubar-Pacha avait échoué ; l'enthousiasme
anglais n'avait été qu'une fausse manœuvre, et c'est
à Paris qu'il fallait désormais porter le siège de
l'action.
» Tout à coup, après la décision prise par le Conseil
d'administration, on vit se développer dans une certaine
portion de la presse française tout un petit ordre de
bataille. Des conversions surprenantes s'effectuèrent
subitement, des journaux qui jusqu'alors s'étaient
montrés les constants défenseurs de la Compagnie,
changèrent du blanc au noir, la neutralité ou la bien-
veillance tiède de certains autres se transforma en
hostilité déclarée. Une caisse mystérieuse fut ouverte
à la propagation des écrits destinés à attaquer la Com-
pagnie, et des sommes considérables furent dépensées,
on n'a jamais voulu dire par qui, afin de répandre
ces attaques par la publicité à raison de 5 francs la
ligne.
* Tous ces écrits avaient pour objet de soutenir
précisément ces mêmes combinaisons que quelques
jours auparavant la presse anglaise déclarait être la
ruine de la Compagnie et l'impossibilité pratique d'a-
chever le canal.
» La situation, il faut en convenir, était pour ces cham-
pions délicate et difficile. La popularité du canal de
Suez est si grande en France et en Europe que l'atta-
quer directement c'était exciter contre soi la plus for-
midable clameur de haro, c'était se perdre sous le sou-
lèvement de l'indignation publique, enfin c'était en
quelque sorte se dénationaliser en se plaçant du côté de
l'iniquité et de la jalousie de la politique anglaise dans
une question où se trouvaient engagés l'honneur de la
France aussi bien que ses capitaux et le progrès com-
mercial du reste du monde.
» Car il faut bien que ces journaux le sachent, il faut
qu'ils soient bien avertis afin qu'ils ne puissent plus
tard prétexter cause d'ignorance ; la lutte que l'Angle-
terre a engagée contre le canal de Suez est pour l'in-
fluence de la France une question de vie ou de mort
en Orient. Tout ignorantes qu'elles sont, les popula-
tions orientales ne sont pas aussi aveugles que veulent
bien l'être les journaux auxquels nous faisons allusion.
Elles attendent l'issue de l'affaire du canal de Suez
comme devant les éclairer sur ce fait, si désormais la
France a donné sa démission en Orient et si désormais
l'Angleterre y doit régner en souveraine et sans ri-
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