Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1863-12-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 15 décembre 1863 15 décembre 1863
Description : 1863/12/15 (A8,N180)-1863/12/17. 1863/12/15 (A8,N180)-1863/12/17.
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203259x
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/11/2012
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 549
sur l'isthme de Suez par une citation de Royer-Collard ;
il nous parle ensuite des chemins de fer russes, des
chemins de fer autrichiens, du patriotisme français qui
nous empêche de voir le patriotisme égyptien, et d'une
foule d'autres choses encore, sans oublier « ces compé-
» titions internationales que la mesquine jalousie de
» l'Angleterre menace d'éterniser. »
«Royer-Collard est un grand écrivain; il n'y a certes
pas d'inconvénient à le citer, même à propos de l'isthme
de Suez ; mais nous comprenons moins ce que les che-
mins de fer russes et autrichiens ont de commun avec
cette question. Le Constitutionnel s'expliquera sans
doute plus clairement un de ces jours à ce sujet;
quant au patriotisme égyptien, nous le respectons
infiniment, comme tous les patriotismes, et si quel-
que atteinte y a été portée, ce n'est point par nous.
Il serait absurde de contester au gouvernement égyp-
tien la part légitime qui lui revient dans l'œuvre de la
réunion des deux mers, et personne assurément dans
la presse française n'y a songé, non plus qu'à deman-
der au vice-roi « une abdication morale. » Le Constitu-
tionnel s'alarme trop promptement à ce sujet. Ce que
nous demandons, c'est que le vice-roi se méfie des in-
trigues qui se nouent si facilement autour des gouver-
nements orientaux, et qu'il continue à la grande en-
treprise du percement la protection efficace et éclairée
qu'il lui a accordée jusqu'ici; elle a besoin surtout
d'être protégée contre un ennemi auquel le Constitu-
tionnël, du reste, ne ménage pas les coups : « Oui, oui,
chaque pierre du canal de Suez, chaque flot du canal
de Suez sera dans l'avenir un reproche à l'égoïsme an-
glais, égoïsme cupide qui ne veut rien laisser, à qui
que ce soit, et qui, l'un après l'autre, semble prendre
à tâché de déshonorer tous les peuples ; qui vole Singa-
pour après avoir volé Gibraltar, qui. » Nous suppri-
mons par défaut d'espace le reste de la tirade, qui est
sur le ton le plus éloquent ; mais tout en rendant jus-
tice au style de ce morceau, nous n'aurions pas été
fâché que l'article en lui-même fût plus clair, car après
l'avoir lu et médité avec attention, nous en sommes
encore à nous demander quels sont le sens et le but
des critiques que l'on prétend adresser à la Compagnie
de - l'isthme de Suez, au moment où le Constitutionnel
convient que l'Angleterre ne cesse de faire rage contre
elle, et où AaIi-Pacha adresse au gouvernement égyptien
des notes que notre confrère qualifie lui-même de
« notes anglaises. »
9 décembre.
J Le Pays nous répond qu'il est parfaitement de notre
avis sur le grand rôle que jouent les intérêts français dans
l'entreprise de la réunion des deux mers, et qu'en con-
séquence il travaille de toutes ses forces « à dissiper
nies équivoques et les malentendus, volontaires ou for-
-), tuits, qui obscurcissent la question et créent des dif-
» Acuités dont ces intérêts auraient à souffrir. » Avant de
féliciter le Pays sur sa vigilance, nous voudrions bien
pourtant qu'il nous apprît en quoi consistent les équi-
voques et les malentendus qu'il s'applique avec tant
d'ardeur à conjurer. Le silence que l'on garde sur ces
points importants nous étonne ; jusqu'à présent les sau-
veurs improvisés de la canalisation de l'isthme de Suez
ont parlé longuement, mais ils n'ont encore rien dit ;
qu'ils s'expliquent. En attendant ces explications nous
dirons au Pays qu'il n'y a aucun sous-entendu dans no-
tre dernier article; nous avons, selon notre usage, dit
très-nettement ce que nous avions à dire. »
TAULE DELORD.
L'UNION.
8 décembre.
el Qu'est-ce que le percement de l'isthme de Suez a
fait aux journaux officieux pour qu'ils soient, à l'égard
de la Compagnie qui s'est chargée de cette grande et
laborieuse entreprise, d'une humeur si maussade pour
ne pas dire si hostile ?
» Qu'ont donc de si « séduisants » comme dit le Siècle,
les arguments de Nubar-Pacha, pour que ces journaux
s'en fassent ou à peu près les échos et les défen-
seurs ?
» Serait-ce parce qu'il s'agit ici d'une des plus cou-
rageuses tentatives du génie libre et fier de l'associa-
tion privée? Serait-ce parce que la cause de la civilisa,
tion n'a qu'à gagner à un échange plus rapide et plus
sûr des communications entre les diverses parties du vieux
monde ? Serait-ce parce que la France, qui est le vrai
pionnier des idées de justice, de liberté et de foi, doit
voir s'ouvrir plus aisément devant elle cet Orient où
elle avait, durant tant de siècles, marché la première
sous la bannière de la croix et de la monarchie, où
elle est appelée aujourd'hui à régénérer les empires
qui tombent, et à éclairer les nations encore « assises à
» l'ombre de la mort ? » Serait-ce parce que, malgré
son but international, malgré son caractère universel,
la Société de l'isthme de Suez est française dans son
• origine, dans ses appuis, dans ses sacrifices.
» En vérité, sans tomber dans les ridicules forfante-
ries du « chauvinisme, » il nous semble que toutes ces
raisons-là devraient avoir quelque poids auprès de
feuilles qui se rédigent, non pas à Constantinople ou au
Caire, mais à Paris. Et, pour dire franchement notre
pensée, autant il nous paraîtrait naturel d'avoir à dis-
cuter avec les journaux turcs ou avec les journaux
égyptiens, dont nous plaindrions l'ignorance ou la ma-
ladresse ; ou bien avec les journaux anglais, dont les
antipathies et les passions ne sont que trop explicables,
autant nous sommes surpris et honteux d'avoir ici
même à rencontrer un antagonisme qu'il nous est im-
possible de comprendre.
» Avant-hier, c'était le Pays qui nous gourmandait
avec un ton de persifflage sur la rhétorique facile que
nous inspirait un patriotisme échauffé fort mal à pro-
pos. Ce zèle a été peu récompensé : la prosopopée qui
évoquait tour à tour le gouvernement français et le
gouvernement égyptien, et leur mettait dans la bou-
che des discours si éloquents, n'a été du goût ni de
l'un ni de l'autre. On a vu hier le communiqué du mi-
nistre de l'intérieur de France, et, ce matin, le Pays
nous apprend que « l'envoyé de S. A. le vice-roi s'est
» plaint de son côté. D Ce, qui amène le Pays à faire
lui-même l'holocauste de ses phrases, et à déclarer son
sur l'isthme de Suez par une citation de Royer-Collard ;
il nous parle ensuite des chemins de fer russes, des
chemins de fer autrichiens, du patriotisme français qui
nous empêche de voir le patriotisme égyptien, et d'une
foule d'autres choses encore, sans oublier « ces compé-
» titions internationales que la mesquine jalousie de
» l'Angleterre menace d'éterniser. »
«Royer-Collard est un grand écrivain; il n'y a certes
pas d'inconvénient à le citer, même à propos de l'isthme
de Suez ; mais nous comprenons moins ce que les che-
mins de fer russes et autrichiens ont de commun avec
cette question. Le Constitutionnel s'expliquera sans
doute plus clairement un de ces jours à ce sujet;
quant au patriotisme égyptien, nous le respectons
infiniment, comme tous les patriotismes, et si quel-
que atteinte y a été portée, ce n'est point par nous.
Il serait absurde de contester au gouvernement égyp-
tien la part légitime qui lui revient dans l'œuvre de la
réunion des deux mers, et personne assurément dans
la presse française n'y a songé, non plus qu'à deman-
der au vice-roi « une abdication morale. » Le Constitu-
tionnel s'alarme trop promptement à ce sujet. Ce que
nous demandons, c'est que le vice-roi se méfie des in-
trigues qui se nouent si facilement autour des gouver-
nements orientaux, et qu'il continue à la grande en-
treprise du percement la protection efficace et éclairée
qu'il lui a accordée jusqu'ici; elle a besoin surtout
d'être protégée contre un ennemi auquel le Constitu-
tionnël, du reste, ne ménage pas les coups : « Oui, oui,
chaque pierre du canal de Suez, chaque flot du canal
de Suez sera dans l'avenir un reproche à l'égoïsme an-
glais, égoïsme cupide qui ne veut rien laisser, à qui
que ce soit, et qui, l'un après l'autre, semble prendre
à tâché de déshonorer tous les peuples ; qui vole Singa-
pour après avoir volé Gibraltar, qui. » Nous suppri-
mons par défaut d'espace le reste de la tirade, qui est
sur le ton le plus éloquent ; mais tout en rendant jus-
tice au style de ce morceau, nous n'aurions pas été
fâché que l'article en lui-même fût plus clair, car après
l'avoir lu et médité avec attention, nous en sommes
encore à nous demander quels sont le sens et le but
des critiques que l'on prétend adresser à la Compagnie
de - l'isthme de Suez, au moment où le Constitutionnel
convient que l'Angleterre ne cesse de faire rage contre
elle, et où AaIi-Pacha adresse au gouvernement égyptien
des notes que notre confrère qualifie lui-même de
« notes anglaises. »
9 décembre.
J Le Pays nous répond qu'il est parfaitement de notre
avis sur le grand rôle que jouent les intérêts français dans
l'entreprise de la réunion des deux mers, et qu'en con-
séquence il travaille de toutes ses forces « à dissiper
nies équivoques et les malentendus, volontaires ou for-
-), tuits, qui obscurcissent la question et créent des dif-
» Acuités dont ces intérêts auraient à souffrir. » Avant de
féliciter le Pays sur sa vigilance, nous voudrions bien
pourtant qu'il nous apprît en quoi consistent les équi-
voques et les malentendus qu'il s'applique avec tant
d'ardeur à conjurer. Le silence que l'on garde sur ces
points importants nous étonne ; jusqu'à présent les sau-
veurs improvisés de la canalisation de l'isthme de Suez
ont parlé longuement, mais ils n'ont encore rien dit ;
qu'ils s'expliquent. En attendant ces explications nous
dirons au Pays qu'il n'y a aucun sous-entendu dans no-
tre dernier article; nous avons, selon notre usage, dit
très-nettement ce que nous avions à dire. »
TAULE DELORD.
L'UNION.
8 décembre.
el Qu'est-ce que le percement de l'isthme de Suez a
fait aux journaux officieux pour qu'ils soient, à l'égard
de la Compagnie qui s'est chargée de cette grande et
laborieuse entreprise, d'une humeur si maussade pour
ne pas dire si hostile ?
» Qu'ont donc de si « séduisants » comme dit le Siècle,
les arguments de Nubar-Pacha, pour que ces journaux
s'en fassent ou à peu près les échos et les défen-
seurs ?
» Serait-ce parce qu'il s'agit ici d'une des plus cou-
rageuses tentatives du génie libre et fier de l'associa-
tion privée? Serait-ce parce que la cause de la civilisa,
tion n'a qu'à gagner à un échange plus rapide et plus
sûr des communications entre les diverses parties du vieux
monde ? Serait-ce parce que la France, qui est le vrai
pionnier des idées de justice, de liberté et de foi, doit
voir s'ouvrir plus aisément devant elle cet Orient où
elle avait, durant tant de siècles, marché la première
sous la bannière de la croix et de la monarchie, où
elle est appelée aujourd'hui à régénérer les empires
qui tombent, et à éclairer les nations encore « assises à
» l'ombre de la mort ? » Serait-ce parce que, malgré
son but international, malgré son caractère universel,
la Société de l'isthme de Suez est française dans son
• origine, dans ses appuis, dans ses sacrifices.
» En vérité, sans tomber dans les ridicules forfante-
ries du « chauvinisme, » il nous semble que toutes ces
raisons-là devraient avoir quelque poids auprès de
feuilles qui se rédigent, non pas à Constantinople ou au
Caire, mais à Paris. Et, pour dire franchement notre
pensée, autant il nous paraîtrait naturel d'avoir à dis-
cuter avec les journaux turcs ou avec les journaux
égyptiens, dont nous plaindrions l'ignorance ou la ma-
ladresse ; ou bien avec les journaux anglais, dont les
antipathies et les passions ne sont que trop explicables,
autant nous sommes surpris et honteux d'avoir ici
même à rencontrer un antagonisme qu'il nous est im-
possible de comprendre.
» Avant-hier, c'était le Pays qui nous gourmandait
avec un ton de persifflage sur la rhétorique facile que
nous inspirait un patriotisme échauffé fort mal à pro-
pos. Ce zèle a été peu récompensé : la prosopopée qui
évoquait tour à tour le gouvernement français et le
gouvernement égyptien, et leur mettait dans la bou-
che des discours si éloquents, n'a été du goût ni de
l'un ni de l'autre. On a vu hier le communiqué du mi-
nistre de l'intérieur de France, et, ce matin, le Pays
nous apprend que « l'envoyé de S. A. le vice-roi s'est
» plaint de son côté. D Ce, qui amène le Pays à faire
lui-même l'holocauste de ses phrases, et à déclarer son
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.97%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.97%.
- Collections numériques similaires Thématique : ingénierie, génie civil Thématique : ingénierie, génie civil /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "EnPCthèm02"Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "EnPCcorp11" Corpus : ports et travaux maritimes Corpus : ports et travaux maritimes /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "EnPCcorp16"
- Auteurs similaires Desplaces Ernest Desplaces Ernest /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Desplaces Ernest" or dc.contributor adj "Desplaces Ernest")
-
-
Page
chiffre de pagination vue 29/54
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k6203259x/f29.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k6203259x/f29.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k6203259x/f29.image
- Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k6203259x
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k6203259x
Facebook
Twitter