Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1863-12-01
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 01 décembre 1863 01 décembre 1863
Description : 1863/12/01 (A8,N179)-1863/12/03. 1863/12/01 (A8,N179)-1863/12/03.
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203258h
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/11/2012
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 485
ne pas s'apercevoir du piège dans lequel on les fait
tomber, et pour fournir eux-mêmes les éléments
de destruction d'une entreprise qui doit avoir de si
importants résultats pour la gloire, la prospérité et
la richesse de leur pays, et pour le développement de
la civilisation.
» Aussi nous espérons que la lumière ne tardera pas
à se faire, et que, si les entraves apportées pour le
moment au projet de M. de Lesseps prenaient un ca-
ractère différent, sortaient de la sphère de l'adminis-
tration intérieure, dans les limites de laquelle cette
affaire nous parait concentrée jusqu'à présent, pour
entrer dans celle des relations internationales, le gou-
vernement de l'Empereur saurait faire respecter les
engagements solennellement contractés à l'égard d'un
de ses nationaux, surtout dans une question dont la
solution importe tant désormais et à l'honneur de la
France et au commerce du monde entier.
» Le secrétaire de la rédaction: P. BOUTET. »
SIÈCLE.
27 novembre.
« Comme tous les journaux, le Siècle a publié la déli-
bération prise par le Conseil d'administration de la
Compagnie du canal de Suez, en réponse aux exigences
de Nubar-Pacha, exigences qui ne tendent à rien
moins qu'à paralyser la grande entreprise du perce-
ment de l'isthme et à compromettre son exécution.
» Cette délibération a été l'objet d'une attaque fort
vive de la part d'un journal financier, attaque qui au-
rait passé inaperçue si elle n'avait été reproduite dans
quelques journaux quotidiens. Cette reproduction a
seule donné quelque importance à l'article de la feuille
financière, parce qu'on a cru y voir une adhésion in-
directe donnée aux réclamations de Nubar-Pacha.
» Il n'en était rien. Les journaux reproducteurs
avaient reçu cette communication comme une annonce
et lui avaient donné place de même que, quelques jours
auparavant, ils avaient donné place au procès-verbal
des délibérations de la Compagnie du canal de Suez.
» Toutefois, l'honorable M. Ferdinand de Lesseps n'a
pas voulu laisser sans réponse une attaque aussi peu
mesurée, et, dans une lettre remarquable à tous égards,
il a réfuté un à un et avec succès tous les arguments
produits à l'appui des exigences de Nubar Pacha.
» Nous ne sommes pas l'avocat de la Compagnie de
Suez, et nous n'avons point à la défendre ici. M. Fer-
dinand de Lesseps s'acquitte de ce soin à merveille. Sa
lettre, qui est le cri d'une conscience honnête, raffer-
mira toutes les convictions que de perfides manœuvres
pouvaient avoir ébranlées.
» Mais si nous n'avons point à défendre la Compa-
gnie de Suez, nous avons pourtant un devoir à rem-
plir en cette circonstance, et on ne nous contestera
certainement pas le droit de défendre l'influence fran-
çaise au dehors.
» Cette influence, en ce qui touche la vaste et utile
entreprise du percement de l'isthme, subit en ce mo-
ment une défaite regrettable; il nous appartient de la
signaler et d'exprimer le vœu ardent que le gouverne-
ment français défende avec énergie en Orient les in-
térêts de la civilisation auxquels se lient ceux d'un
très-grand nombre de nos compatriotes.
» Disons nettement les choses et jetons bas les mas-
ques.
» L'opposition que rencontre à Constantinople l'œuvre
gigantesque à laquelle M. Ferdinand de Lesseps a si
glorieusement attaché son nom, cette opposition n'est
ni turque, ni égyptienne, elle est anglaise. Le sultan
et le vice-roi d'Egypte, en formulant des réclamations
qui tendent directement à mettre la Compagnie de Suez
dans l'impuissance de continuer ses travaux, obéissent
à la pression du gouvernement anglais. Nous en don-
nerons la preuve tout à l'heure; mais avant tout,
comme citoyen français, qu'il nous soit permis de
soulager notre cœur.
» C'est donc un rêve que cette campagne de Crimée
qui nous a coûté tant de sang et tant d'or 1 Quel était
l'objet de cette campagne? N?était-ce donc pas la dé-
fense de l'empire ottoman ? Qui a vaincu à l'Alma et
à Inkermann? Qui, après de longs et héroïques efforts,
a fait sauter la tour de Malakoff et pris Sébastopol?
Qui a sauvé l'armée anglaise au moment où elle allait
être écrasée par l'infanterie russe? N'est-ce pas la
France? Si la Turquie est encore debout aujourd'hui,
si ce malade, dont le czar Nicolas voulait hâter les der-
niers moments, vit encore, si la Russie ne peut plus
rien entreprendre contre l'empire ottoman par la mer
Noire, à qui le doit-on ? Aux armes victorieuses de la
France, ce nous semble.
» Et tout cela puraît oublié ! Et dans cette capitale
que nous avons sauvée, notre ambassadeur semble être
sans influence et sans pouvoir! C'est sous ses yeux
que sir Henry Bulwer ourdit des conspirations contre
les intérêts français, contre les intérêts de la civilisa-
tion européenne, et chez nous-mêmes cette conspiration
trouve des organes complaisants qui la justifient.
» Encore une fois, avons-nous rêvé toutes les péri-
péties, toutes les souffrances, toutes les gloires et le
résultat de la campagne de Crimée? En sommes-nous
là que nous laissions le gouvernement anglais tourner
contre nous nos propres triomphes?
» Mais cette conspiration est chimérique, diront les
Anglo-Saxons de Paris. Où sont vos preuves?
» Les preuves ! elles abondent dans l'éloquente lettre
de M. Ferdinand de Lesseps. Mais M. de Lesseps dé-
fend les intérêts d'une compagnie, et la valeur d'un
document qui émane de lui pourrait être contestée.
Non! laissons cette lettre de côté, et demandons nos
preuves à l'histoire contemporaine, aux faits constatés
et incontestables.
» Dés le premier jour où M. de Lesseps annonça l'in-
tention de fonder une compagnie universelle et inter-
nationale pour le percement de l'isthme de Suez, la
vieille Angleterre, l'Angleterre haineuse de 1815, par
l'organe de lord Palmerston, fit éclater son mauvais
vouloir. En vain les corporations, les clubs, les mee-
tings, les cités manufacturières et commerçantes de la
ne pas s'apercevoir du piège dans lequel on les fait
tomber, et pour fournir eux-mêmes les éléments
de destruction d'une entreprise qui doit avoir de si
importants résultats pour la gloire, la prospérité et
la richesse de leur pays, et pour le développement de
la civilisation.
» Aussi nous espérons que la lumière ne tardera pas
à se faire, et que, si les entraves apportées pour le
moment au projet de M. de Lesseps prenaient un ca-
ractère différent, sortaient de la sphère de l'adminis-
tration intérieure, dans les limites de laquelle cette
affaire nous parait concentrée jusqu'à présent, pour
entrer dans celle des relations internationales, le gou-
vernement de l'Empereur saurait faire respecter les
engagements solennellement contractés à l'égard d'un
de ses nationaux, surtout dans une question dont la
solution importe tant désormais et à l'honneur de la
France et au commerce du monde entier.
» Le secrétaire de la rédaction: P. BOUTET. »
SIÈCLE.
27 novembre.
« Comme tous les journaux, le Siècle a publié la déli-
bération prise par le Conseil d'administration de la
Compagnie du canal de Suez, en réponse aux exigences
de Nubar-Pacha, exigences qui ne tendent à rien
moins qu'à paralyser la grande entreprise du perce-
ment de l'isthme et à compromettre son exécution.
» Cette délibération a été l'objet d'une attaque fort
vive de la part d'un journal financier, attaque qui au-
rait passé inaperçue si elle n'avait été reproduite dans
quelques journaux quotidiens. Cette reproduction a
seule donné quelque importance à l'article de la feuille
financière, parce qu'on a cru y voir une adhésion in-
directe donnée aux réclamations de Nubar-Pacha.
» Il n'en était rien. Les journaux reproducteurs
avaient reçu cette communication comme une annonce
et lui avaient donné place de même que, quelques jours
auparavant, ils avaient donné place au procès-verbal
des délibérations de la Compagnie du canal de Suez.
» Toutefois, l'honorable M. Ferdinand de Lesseps n'a
pas voulu laisser sans réponse une attaque aussi peu
mesurée, et, dans une lettre remarquable à tous égards,
il a réfuté un à un et avec succès tous les arguments
produits à l'appui des exigences de Nubar Pacha.
» Nous ne sommes pas l'avocat de la Compagnie de
Suez, et nous n'avons point à la défendre ici. M. Fer-
dinand de Lesseps s'acquitte de ce soin à merveille. Sa
lettre, qui est le cri d'une conscience honnête, raffer-
mira toutes les convictions que de perfides manœuvres
pouvaient avoir ébranlées.
» Mais si nous n'avons point à défendre la Compa-
gnie de Suez, nous avons pourtant un devoir à rem-
plir en cette circonstance, et on ne nous contestera
certainement pas le droit de défendre l'influence fran-
çaise au dehors.
» Cette influence, en ce qui touche la vaste et utile
entreprise du percement de l'isthme, subit en ce mo-
ment une défaite regrettable; il nous appartient de la
signaler et d'exprimer le vœu ardent que le gouverne-
ment français défende avec énergie en Orient les in-
térêts de la civilisation auxquels se lient ceux d'un
très-grand nombre de nos compatriotes.
» Disons nettement les choses et jetons bas les mas-
ques.
» L'opposition que rencontre à Constantinople l'œuvre
gigantesque à laquelle M. Ferdinand de Lesseps a si
glorieusement attaché son nom, cette opposition n'est
ni turque, ni égyptienne, elle est anglaise. Le sultan
et le vice-roi d'Egypte, en formulant des réclamations
qui tendent directement à mettre la Compagnie de Suez
dans l'impuissance de continuer ses travaux, obéissent
à la pression du gouvernement anglais. Nous en don-
nerons la preuve tout à l'heure; mais avant tout,
comme citoyen français, qu'il nous soit permis de
soulager notre cœur.
» C'est donc un rêve que cette campagne de Crimée
qui nous a coûté tant de sang et tant d'or 1 Quel était
l'objet de cette campagne? N?était-ce donc pas la dé-
fense de l'empire ottoman ? Qui a vaincu à l'Alma et
à Inkermann? Qui, après de longs et héroïques efforts,
a fait sauter la tour de Malakoff et pris Sébastopol?
Qui a sauvé l'armée anglaise au moment où elle allait
être écrasée par l'infanterie russe? N'est-ce pas la
France? Si la Turquie est encore debout aujourd'hui,
si ce malade, dont le czar Nicolas voulait hâter les der-
niers moments, vit encore, si la Russie ne peut plus
rien entreprendre contre l'empire ottoman par la mer
Noire, à qui le doit-on ? Aux armes victorieuses de la
France, ce nous semble.
» Et tout cela puraît oublié ! Et dans cette capitale
que nous avons sauvée, notre ambassadeur semble être
sans influence et sans pouvoir! C'est sous ses yeux
que sir Henry Bulwer ourdit des conspirations contre
les intérêts français, contre les intérêts de la civilisa-
tion européenne, et chez nous-mêmes cette conspiration
trouve des organes complaisants qui la justifient.
» Encore une fois, avons-nous rêvé toutes les péri-
péties, toutes les souffrances, toutes les gloires et le
résultat de la campagne de Crimée? En sommes-nous
là que nous laissions le gouvernement anglais tourner
contre nous nos propres triomphes?
» Mais cette conspiration est chimérique, diront les
Anglo-Saxons de Paris. Où sont vos preuves?
» Les preuves ! elles abondent dans l'éloquente lettre
de M. Ferdinand de Lesseps. Mais M. de Lesseps dé-
fend les intérêts d'une compagnie, et la valeur d'un
document qui émane de lui pourrait être contestée.
Non! laissons cette lettre de côté, et demandons nos
preuves à l'histoire contemporaine, aux faits constatés
et incontestables.
» Dés le premier jour où M. de Lesseps annonça l'in-
tention de fonder une compagnie universelle et inter-
nationale pour le percement de l'isthme de Suez, la
vieille Angleterre, l'Angleterre haineuse de 1815, par
l'organe de lord Palmerston, fit éclater son mauvais
vouloir. En vain les corporations, les clubs, les mee-
tings, les cités manufacturières et commerçantes de la
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