Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1863-12-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 15 décembre 1863 15 décembre 1863
Description : 1863/12/15 (A8,N180)-1863/12/17. 1863/12/15 (A8,N180)-1863/12/17.
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203259x
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/11/2012
548 L'ISTHME DE SUEZ,
la persistance infatuée de M. de Lesseps de considérer
l'Angleterre, son gouvernement et sa presse comme ses
ennemis décidés ; tandis que la plus simple prudence
aurait dû lui montrer la nécessité de se concilier le
peuple, dont le commerce et la marine doivent après
tout former les principaux profits du canal, si jamais
il est profitable. Par conséquent, s'il était vrai que le
gouvernement anglais ou son ambassadeur à Constan-
tinople fussent les véritables ennemis de l'entreprise,
M. de Lesseps aurait dû saisir avec empressement l'offre
de la soustraire à leur intervention. Car le pacha d'É-
gypte proposait, si les conditions étaient acceptées, de
négocier et d'obtenir la sanction de la Porte.
1 M. Forcade ajoutait qu'un terme était assigné pour
l'acceptation, que ce terme était de six mois, et qu'a-
près cette échéance il ne serait plus possible au pacha
de négocier. L'offre alors devrait être discutée entre la
Compagnie et la Porte, ce qui placerait la Compagnie
en présence, non du gouvernement égyptien, mais de
la Porte et de la puissante influence anglaise à Cons-
tantinople, au lieu de son influence neutralisée à
Alexandrie. Le gouvernement anglais n'a pas au sur-
plus d'objection contre le canal. M. Forcade donne les
noms de divers membres du cabinet anglais qui sont
connus pour être favorables à son achèvement.
» Les terres réclamées par M. de Lesseps sont inu-
tiles pour l'agriculture. Pourquoi donc voudrait-il les
garder? Pour y former des établissements quasi-mili-
taires. Ces établissements, si on les exécutait, nécessi-
teraient, dans le voisinage, l'occupation de forteresses
par les troupes turques, ce qui infligerait à l'Égypte un
double fléau et un double fardeau.
» La prétention de M. de Lesseps à continuer le
travail forcé en Égypte, après que le pacha a aboli
les corvées, est intolérable, et nous ne sommes pas sur-
pris que ce ne soit plus le pacha d'Egypte et
l'Angleterre qui protestent le plus hautement, mais
quelques-uns des journaux les plus respectés, et des
hommes les plus éminents de la capitale française. »
REVUE DE LA PRESSE.
L'opinion publique se manifeste de plus en plus
par ses principaux organes dans la querelle faite au
canal de Suez. Nous avons déjà cité plus haut l'ar-
ticle si remarquable du Journal des Débats. On verra
par les extraits qui vont suivre, comme on a pu
voir par ceux que nous avons placés à la suite de
la note du Moniteur, que la presse française continue
à prendre à cette lutte une part aussi brillante
qu'énergique.
E. MONGIN.
LE SIÈCLE.
5 décembre.
« A propos du différend survenu entre l'administration
de la Compagnie de Suez et le gouvernement égyptien,
le Temps croit devoir, du haut de sa chaire, faire la
leçon aux journaux qui vont « chercher dans ce dé-
IImêlé un texte de réquisitoires contre l'Angleterre.» Le
Temps ajoute que les relations entre ce pays et le nôtre
« sont déjà suffisamment tendues, importent assez à la
» paix du monde, pour qu'on y regarde à deux fois avant
»de les rendre plus difficiles encore.» Tout cela est assu-
rément très-philosophique, mais que notre confrère nous
permette à notre tour de lui dire : Le canal de Suez est
une entreprise en quelque sorte nationale par l'idée
aussi bien que par les capitaux ; c'est un Français qui
a fondé la Compagnie; ce sont les petits rentiers fran-
çais qui, frappés par ce que cette idée a de grand et
entraînés par un élan généreux qui n'est pas rare chez
eux, ont souscrit ses actions. Tout ce qui touche de
près ou de loin aux intérêts de la Compagnie de l'isthme
de Suez doit aller droit au cœur de la presse française.
11 est évident aujourd'hui que ces intérêts sont menacés,
et cela au moment même où la Compagnie approche
de la fin de ses travaux ; où débarrassée des obstacles
qui s'opposaient à sa route, elle semblait n'avoir plus
qu'à recueillir le fruit de sa longue persévérance. Am-
bition, rivalité nationale, intrigue, convoitise, nous
avions à choisir entre ces divers motifs pour expliquer
la guerre que l'on fait à l'administration de M. de Les-
seps ; nous avons mieux aimé y voir un retour offensif
de la jalousie anglaise, une campagne politique qu'une
campagne d'une autre nature. Soutenus par le senti-
ment général, nous avons pris la défense de l'intérêt
français, et nous continuerons à combattre des préten-
tions qui ne nous paraissent pas fondées, et qui alar-
ment l'opinion par la façon dont elles sont produites. »
7 décembre.
a Le Pays, dont les relations avec le gouvernement
égyptien ne sont un mystère pour personne, contenait
avant-hier sur la Compagnie de l'isthme de Suez un
article qui a amené le gouvernement français à dégager
sa responsabilité par un communiqué dont nous donnons
plus loin le texte.
» Dans son numéro d'aujourd'hui, le Pays croit devoir
répondre aux courtes observations que nous avons
adressées au Temps, et dissiper l'illusion dans laquelle
nous vivons, selon lui, au sujet de l'entreprise de M. de
Lesseps. Nous croyons, en effet, que cette entreprise
émane de l'initiative française; que les capitaux fran-
çais, les petits surtout, s'y sont associés avec empres-
sement ; que ce sont des ingénieurs français qui la di-
rigent, et qu'elle peut exercer la plus heureuse influence
sur les intérêts français. Si c'est là une illusion, nous la
partageons avec la France entière, et quoique le lan-
gage de Nubar-Pacha soit, ditron, très-séduisant, toute
son éloquence ne suffirait pas à nous la faire perdre.
Le Pays traite cavalièrement le travail accompli
jusqu'ici sur l'isthme de rigole d'essai. Rigole tant que
vous voudrez, c'est cette rigole que nous défendons.
Si des Anglais l'avaient creusée, le Pays peut être bien
sûr que ce n'est pas à Londres qu'on aurait trouvé des
journaux pour travestir des opérations sérieuses et de
nature à satisfaire l'amour-propre et à accroître la pros-
périté de leur patrie. »
8 décembre.
Le Constitutionnel commence ce matin un long article
la persistance infatuée de M. de Lesseps de considérer
l'Angleterre, son gouvernement et sa presse comme ses
ennemis décidés ; tandis que la plus simple prudence
aurait dû lui montrer la nécessité de se concilier le
peuple, dont le commerce et la marine doivent après
tout former les principaux profits du canal, si jamais
il est profitable. Par conséquent, s'il était vrai que le
gouvernement anglais ou son ambassadeur à Constan-
tinople fussent les véritables ennemis de l'entreprise,
M. de Lesseps aurait dû saisir avec empressement l'offre
de la soustraire à leur intervention. Car le pacha d'É-
gypte proposait, si les conditions étaient acceptées, de
négocier et d'obtenir la sanction de la Porte.
1 M. Forcade ajoutait qu'un terme était assigné pour
l'acceptation, que ce terme était de six mois, et qu'a-
près cette échéance il ne serait plus possible au pacha
de négocier. L'offre alors devrait être discutée entre la
Compagnie et la Porte, ce qui placerait la Compagnie
en présence, non du gouvernement égyptien, mais de
la Porte et de la puissante influence anglaise à Cons-
tantinople, au lieu de son influence neutralisée à
Alexandrie. Le gouvernement anglais n'a pas au sur-
plus d'objection contre le canal. M. Forcade donne les
noms de divers membres du cabinet anglais qui sont
connus pour être favorables à son achèvement.
» Les terres réclamées par M. de Lesseps sont inu-
tiles pour l'agriculture. Pourquoi donc voudrait-il les
garder? Pour y former des établissements quasi-mili-
taires. Ces établissements, si on les exécutait, nécessi-
teraient, dans le voisinage, l'occupation de forteresses
par les troupes turques, ce qui infligerait à l'Égypte un
double fléau et un double fardeau.
» La prétention de M. de Lesseps à continuer le
travail forcé en Égypte, après que le pacha a aboli
les corvées, est intolérable, et nous ne sommes pas sur-
pris que ce ne soit plus le pacha d'Egypte et
l'Angleterre qui protestent le plus hautement, mais
quelques-uns des journaux les plus respectés, et des
hommes les plus éminents de la capitale française. »
REVUE DE LA PRESSE.
L'opinion publique se manifeste de plus en plus
par ses principaux organes dans la querelle faite au
canal de Suez. Nous avons déjà cité plus haut l'ar-
ticle si remarquable du Journal des Débats. On verra
par les extraits qui vont suivre, comme on a pu
voir par ceux que nous avons placés à la suite de
la note du Moniteur, que la presse française continue
à prendre à cette lutte une part aussi brillante
qu'énergique.
E. MONGIN.
LE SIÈCLE.
5 décembre.
« A propos du différend survenu entre l'administration
de la Compagnie de Suez et le gouvernement égyptien,
le Temps croit devoir, du haut de sa chaire, faire la
leçon aux journaux qui vont « chercher dans ce dé-
IImêlé un texte de réquisitoires contre l'Angleterre.» Le
Temps ajoute que les relations entre ce pays et le nôtre
« sont déjà suffisamment tendues, importent assez à la
» paix du monde, pour qu'on y regarde à deux fois avant
»de les rendre plus difficiles encore.» Tout cela est assu-
rément très-philosophique, mais que notre confrère nous
permette à notre tour de lui dire : Le canal de Suez est
une entreprise en quelque sorte nationale par l'idée
aussi bien que par les capitaux ; c'est un Français qui
a fondé la Compagnie; ce sont les petits rentiers fran-
çais qui, frappés par ce que cette idée a de grand et
entraînés par un élan généreux qui n'est pas rare chez
eux, ont souscrit ses actions. Tout ce qui touche de
près ou de loin aux intérêts de la Compagnie de l'isthme
de Suez doit aller droit au cœur de la presse française.
11 est évident aujourd'hui que ces intérêts sont menacés,
et cela au moment même où la Compagnie approche
de la fin de ses travaux ; où débarrassée des obstacles
qui s'opposaient à sa route, elle semblait n'avoir plus
qu'à recueillir le fruit de sa longue persévérance. Am-
bition, rivalité nationale, intrigue, convoitise, nous
avions à choisir entre ces divers motifs pour expliquer
la guerre que l'on fait à l'administration de M. de Les-
seps ; nous avons mieux aimé y voir un retour offensif
de la jalousie anglaise, une campagne politique qu'une
campagne d'une autre nature. Soutenus par le senti-
ment général, nous avons pris la défense de l'intérêt
français, et nous continuerons à combattre des préten-
tions qui ne nous paraissent pas fondées, et qui alar-
ment l'opinion par la façon dont elles sont produites. »
7 décembre.
a Le Pays, dont les relations avec le gouvernement
égyptien ne sont un mystère pour personne, contenait
avant-hier sur la Compagnie de l'isthme de Suez un
article qui a amené le gouvernement français à dégager
sa responsabilité par un communiqué dont nous donnons
plus loin le texte.
» Dans son numéro d'aujourd'hui, le Pays croit devoir
répondre aux courtes observations que nous avons
adressées au Temps, et dissiper l'illusion dans laquelle
nous vivons, selon lui, au sujet de l'entreprise de M. de
Lesseps. Nous croyons, en effet, que cette entreprise
émane de l'initiative française; que les capitaux fran-
çais, les petits surtout, s'y sont associés avec empres-
sement ; que ce sont des ingénieurs français qui la di-
rigent, et qu'elle peut exercer la plus heureuse influence
sur les intérêts français. Si c'est là une illusion, nous la
partageons avec la France entière, et quoique le lan-
gage de Nubar-Pacha soit, ditron, très-séduisant, toute
son éloquence ne suffirait pas à nous la faire perdre.
Le Pays traite cavalièrement le travail accompli
jusqu'ici sur l'isthme de rigole d'essai. Rigole tant que
vous voudrez, c'est cette rigole que nous défendons.
Si des Anglais l'avaient creusée, le Pays peut être bien
sûr que ce n'est pas à Londres qu'on aurait trouvé des
journaux pour travestir des opérations sérieuses et de
nature à satisfaire l'amour-propre et à accroître la pros-
périté de leur patrie. »
8 décembre.
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