Presse et revues
64 pages
Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1863-12-01
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 01 décembre 1863 01 décembre 1863
Description : 1863/12/01 (A8,N179)-1863/12/03. 1863/12/01 (A8,N179)-1863/12/03.
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203258h
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/11/2012
- 484 L'ISTHME DE SUEZ,
a On dit ce matin que sa situation s'améliore et qu'il
va bientôt sortir de l'hospice pour subir son emprison-
nement.
» Ce matin encore, la division était réunie sur la place
d'armes. On infligeait cinquante coups de fouet au sol-
dat James Campbell. D
UN MYSTÈRE.
On lit dans l'Opinion nationale du 1ur décembre :
« M. Fr. Ducuing, rédacteur en chef du journal
le Conseiller (Gazette des chemins de fer), a saisi le tri-
bunal de commerce de la Seine d'une instance, où il
se plaint que la gérance du Conseiller ait publié, dans
le numéro du 28 novembre, un article relatif à la ques-
tion du canal de l'isthme de Suez, en faisant supprimer
la mention suivante, dont le rédacteur en chef voulait
faire suivre ledit article :
« Cet article étant publié sans ma participation, j'en
» décline toute la responsabilité comme rédacteur en
» chef, faisant d'ailleurs à cet égard telles réserves
» que de droit.
» Le rédacteur en chef,
» FR. DUCUING. »
» L'affaire, appelée hier, 30 novembre, devant le tri-
bunal de commerce, présidé par M. Denière, a été re-
mise et sera plaidée à quinzaine. »
REVUE DE LA PRESSE.
Une revue des opinions de la presse sur les luttes
que traverse depuis un mois la Compagnie du canal
de Suez, ne peut manquer d'avoir un vif intérêt pour
nos lecteurs. C'est le motif pour lequel nous avons
voulu la leur présenter aussi complète qu'il nous a
été possible, et cependant, malgré son étendue tout
exceptionnelle, elle aura encore des lacunes, et nous
ne pourrons tout citer.
A ce travail de simple compilation, nous n'ajou-
terons ni une réflexion ni une appréciation. Notre
seul objet est de réunir sous les yeux du public tous
ces éléments épars et divers du sentiment national.
J. MONGIN.
MÉMORIAL DIPLOMATIQUE.
29 novembre.
« Nul n'est prophète en son pays. » Un homme qui
a fait le but de son existence de la réalisation d'une
des plus grandes idées qui aient jamais été conçues, et
sacrifié son repos et sa fortune à cette entreprise, re-
gardée avant lui comme une impossibilité, vient de l'é-
prouver cruellement. C'est au moment où le percement
de l'isthme de Suez en voie d'exécution démontre d'une
façon irrécusable que la jonction des deux mers est
loin d'être une chimère, une utopie, et fait déjà pres-
sentir les immenses avantages que cette nouvelle route
prépare au commerce de l'Europe et de l'Orient, c'est
au moment où le monde entier, ses détracteurs même
applaudissent à ses persévérants efforts, que M. Ferdi-
nand de Lesseps, non plus en Angleterre, — car l'in-
térêt et l'envie se sont tus devant la noblesse de la
conception et le succès obtenu, — mais en France,
parmi ses compatriotes, rencontre l'opposition la plus
acharnée. « Les intrigants sont partout les mêmes : ils
» ne comprennent ni le dévouement à une idée, ni le
» désintéressement dans un projet. »
» 11 y a deux mois environ les journaux annoncèrent
qu'un envoyé du vice-roi d'Egypte se rendait à Paris
chargé d'arranger avec le gouvernement français les
difficultés pendantes par rapport au canal de Suez. En
effet, dès son arrivée, Nubar-Pacha s'adressa au gou-
vernement impérial ; mais celui-ci déclina nettement
d'accéder aux propositions de l'envoyé égyptien, qui
dès lors a commencé une polémique de gazette et de
chicane, dans les détails de laquelle nous nous abstien-
drons d'entrer, car ils ne nous semblent avoir rien
d'édifiant pour nos lecteurs. Nous ne croyons pas de-
voir non plus insister davantage sur la question judi-
ciaire.
» Il est un fait acquis pour nous, et plus concluant
à nos yeux que tous les autres, c'est la conviction que
le gouvernement de l'Empereur conserve de la justice
de la cause de M. de Lesseps ; et la fin de non-rece-
voir, par laquelle S. Exc. le ministre des affaires étran-
gères a repoussé les ouvertures de Nubar-Pacha, nous
prouve péremptoirement que la haute intelligence de
M. Drouyn de Lhuys a fait ample justice des argu-
ments de l'envoyé égyptien.
» Les fils de la trame sont faciles à saisir : c'est
toujours la même main qui les fait mouvoir; seule-
ment elle a changé d'instruments. On fait un reproche
à M. de Lesseps de voir dans tous les obstacles qu'on
élève à la poursuite de son but la diplomatie britanni-
que, la pression de l'Angleterre ; M. de Lesseps n'a pas
tort. Le cabinet anglais n'a point cessé d'envisager
avec dépit et jalousie une entreprise qui non-seulement
facilite et abrége à d'autres marines le chemin des Iu-
des et.de l'extrême Orient, mais encore ne peut que
fortifier l'influence française en Egypte et sur le litto-
ral de la mer Rouge ; s'il lui a fallu céder au fait ac-
compli, il s'est contenté de masquer ses batteries; il
mine dans l'ombre l'édifice qu'il ne peut renverser ou-
vertement. Nous en donnerons une preuve entre mille :
» Lorsqu'en 1857, lord Strafford Canning passa à
Vienne, retournant de Constantinople à Londres, il eut
une conférence avec le ministre des finances autri-
chien, et nous tenons de la bouche du baron de Bruck
lui-même que l'ambassadeur britannique lui promit de
soutenir l'Autriche dans la question de la navigation
du Danube, si elle consentait à refuser son concours à
l'œuvre de l'entrepreneur français.
» La mission de Nubar-Pacha n'est qu'une nouvelle
phase de cette guerre souterraine, sournoise, perfide,
mais infatigable ; il y a lieu de s'étonner que des com-
patriotes de M. de Lesseps soient assez aveugles pour
a On dit ce matin que sa situation s'améliore et qu'il
va bientôt sortir de l'hospice pour subir son emprison-
nement.
» Ce matin encore, la division était réunie sur la place
d'armes. On infligeait cinquante coups de fouet au sol-
dat James Campbell. D
UN MYSTÈRE.
On lit dans l'Opinion nationale du 1ur décembre :
« M. Fr. Ducuing, rédacteur en chef du journal
le Conseiller (Gazette des chemins de fer), a saisi le tri-
bunal de commerce de la Seine d'une instance, où il
se plaint que la gérance du Conseiller ait publié, dans
le numéro du 28 novembre, un article relatif à la ques-
tion du canal de l'isthme de Suez, en faisant supprimer
la mention suivante, dont le rédacteur en chef voulait
faire suivre ledit article :
« Cet article étant publié sans ma participation, j'en
» décline toute la responsabilité comme rédacteur en
» chef, faisant d'ailleurs à cet égard telles réserves
» que de droit.
» Le rédacteur en chef,
» FR. DUCUING. »
» L'affaire, appelée hier, 30 novembre, devant le tri-
bunal de commerce, présidé par M. Denière, a été re-
mise et sera plaidée à quinzaine. »
REVUE DE LA PRESSE.
Une revue des opinions de la presse sur les luttes
que traverse depuis un mois la Compagnie du canal
de Suez, ne peut manquer d'avoir un vif intérêt pour
nos lecteurs. C'est le motif pour lequel nous avons
voulu la leur présenter aussi complète qu'il nous a
été possible, et cependant, malgré son étendue tout
exceptionnelle, elle aura encore des lacunes, et nous
ne pourrons tout citer.
A ce travail de simple compilation, nous n'ajou-
terons ni une réflexion ni une appréciation. Notre
seul objet est de réunir sous les yeux du public tous
ces éléments épars et divers du sentiment national.
J. MONGIN.
MÉMORIAL DIPLOMATIQUE.
29 novembre.
« Nul n'est prophète en son pays. » Un homme qui
a fait le but de son existence de la réalisation d'une
des plus grandes idées qui aient jamais été conçues, et
sacrifié son repos et sa fortune à cette entreprise, re-
gardée avant lui comme une impossibilité, vient de l'é-
prouver cruellement. C'est au moment où le percement
de l'isthme de Suez en voie d'exécution démontre d'une
façon irrécusable que la jonction des deux mers est
loin d'être une chimère, une utopie, et fait déjà pres-
sentir les immenses avantages que cette nouvelle route
prépare au commerce de l'Europe et de l'Orient, c'est
au moment où le monde entier, ses détracteurs même
applaudissent à ses persévérants efforts, que M. Ferdi-
nand de Lesseps, non plus en Angleterre, — car l'in-
térêt et l'envie se sont tus devant la noblesse de la
conception et le succès obtenu, — mais en France,
parmi ses compatriotes, rencontre l'opposition la plus
acharnée. « Les intrigants sont partout les mêmes : ils
» ne comprennent ni le dévouement à une idée, ni le
» désintéressement dans un projet. »
» 11 y a deux mois environ les journaux annoncèrent
qu'un envoyé du vice-roi d'Egypte se rendait à Paris
chargé d'arranger avec le gouvernement français les
difficultés pendantes par rapport au canal de Suez. En
effet, dès son arrivée, Nubar-Pacha s'adressa au gou-
vernement impérial ; mais celui-ci déclina nettement
d'accéder aux propositions de l'envoyé égyptien, qui
dès lors a commencé une polémique de gazette et de
chicane, dans les détails de laquelle nous nous abstien-
drons d'entrer, car ils ne nous semblent avoir rien
d'édifiant pour nos lecteurs. Nous ne croyons pas de-
voir non plus insister davantage sur la question judi-
ciaire.
» Il est un fait acquis pour nous, et plus concluant
à nos yeux que tous les autres, c'est la conviction que
le gouvernement de l'Empereur conserve de la justice
de la cause de M. de Lesseps ; et la fin de non-rece-
voir, par laquelle S. Exc. le ministre des affaires étran-
gères a repoussé les ouvertures de Nubar-Pacha, nous
prouve péremptoirement que la haute intelligence de
M. Drouyn de Lhuys a fait ample justice des argu-
ments de l'envoyé égyptien.
» Les fils de la trame sont faciles à saisir : c'est
toujours la même main qui les fait mouvoir; seule-
ment elle a changé d'instruments. On fait un reproche
à M. de Lesseps de voir dans tous les obstacles qu'on
élève à la poursuite de son but la diplomatie britanni-
que, la pression de l'Angleterre ; M. de Lesseps n'a pas
tort. Le cabinet anglais n'a point cessé d'envisager
avec dépit et jalousie une entreprise qui non-seulement
facilite et abrége à d'autres marines le chemin des Iu-
des et.de l'extrême Orient, mais encore ne peut que
fortifier l'influence française en Egypte et sur le litto-
ral de la mer Rouge ; s'il lui a fallu céder au fait ac-
compli, il s'est contenté de masquer ses batteries; il
mine dans l'ombre l'édifice qu'il ne peut renverser ou-
vertement. Nous en donnerons une preuve entre mille :
» Lorsqu'en 1857, lord Strafford Canning passa à
Vienne, retournant de Constantinople à Londres, il eut
une conférence avec le ministre des finances autri-
chien, et nous tenons de la bouche du baron de Bruck
lui-même que l'ambassadeur britannique lui promit de
soutenir l'Autriche dans la question de la navigation
du Danube, si elle consentait à refuser son concours à
l'œuvre de l'entrepreneur français.
» La mission de Nubar-Pacha n'est qu'une nouvelle
phase de cette guerre souterraine, sournoise, perfide,
mais infatigable ; il y a lieu de s'étonner que des com-
patriotes de M. de Lesseps soient assez aveugles pour
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