Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1863-12-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 15 décembre 1863 15 décembre 1863
Description : 1863/12/15 (A8,N180)-1863/12/17. 1863/12/15 (A8,N180)-1863/12/17.
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203259x
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/11/2012
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 547
prince; mais nous sommes parfaitement convaincu
qu'il saura bien repousser le rôle qu'on désire lui
donner.
Nous ne nous arrêterons pas à rectifier toutes les er-
reurs incroyables dont l'article du Daily News.est émail-
lé. Nous avons souvent dit que la discussion de la
presse anglaise sur cette question pèchait particu-
lièrement par l'ignorance, indépendamment de la
mauvaise humeur et de la mauvaise foi.
Le Daily News vient parfaitement justifier ce
jugement. Mais nous n'en tenons pas moins à le
citer, pour montrer au public combien on se pré-
vaut en Angleterre et tout ce qu'on attend des
efforts des hommes qui chez nous ont accepté un
rôle dans cette triste croisade.
FLEURY.
DAILY NEWS.
3 décembre.
« Le fameux procès du canal de Suez a recommencé,
et nous sommes bien aise de dire que l'Angleterre et
son gouvernement n'y sont plus parties. La dispute
n'est plus maintenant entre M. de Lesseps, d'une part,
t:t les ingénieurs anglais, les ministres anglais, l'opi-
nion anglaise de l'autre. Ceux-ci n'ont plus rien à y
faire. La dispute n'existe plus actuellement qu'entre
M. de Lesseps et le pacha d'Égypte. Tant que le bon
Saïd a vécu, M. de Lesseps en a fait ce qu'il a voulu.
Ce prince', quoiqu'il eût toujours déclaré expressément
que la sanction solennelle de la Porte était indispensa-
ble , même pour commencer le canal, n'empêcha
pas les directeurs de la Compagnie d'effectuer des tra-
vaux préliminaires ou d'employer le travail forcé. Bien
plus, c'était un homme si facile et d'un si bon naturel,
que quoique le zèle des souscripteurs européens ne soit
pas allé jusqu'à compléter la somme qui était néces-
saire pour l'entreprise, le vice-roi consentit à faire la
différence.
» C'est ainsi que Saïd-Pacha s'engagea pour près de
la moitié du capital de la Compagnie. Le capital fixé
était originairement de 200 millions de francs. Sur cette
somme, la souscription publique n'avait couvert que
114 millions , les 86 millions restant à la charge du
gouvernement égyptien. Toutefois sur ces 86 millions,
Saïd-Pacha en avait souscrit volontairement 35 ; le sur-
plus lui fut attribué ensuite formant sa souscription
supplémentaire, et absorbant une partie considérable du
revenu de l'Egypte jusqu'en 38*74. C'est ce fardeau sur
ces finances qui a non-seulement poussé mais obligé le
pacha actuel, à son accession, d'examiner de près
les circonstances du cas. Inclinant vers l'achèvement
du grand projet, il comprit que seul, il ne pourrait
fournir la grosse somme de laquelle Saïd-Pacha s'était
rendu personnellement responsable, si ce n'est au moyen
d'un emprunt. Or, un nouvel emprunt était impossible
sans le consentement de la Porte. Ismaïl-Pacha essaya
de l'obtenir, non-seulement en allant le solliciter per-
sonnellement à Constantinople, mais encore en invitant
le sultan à venir visiter les travaux lui-même, afin qu'il
pût juger en personne si les objections et les alléga-
tions contre le canal étaient véritables. De quelque
part que vinssent les objections originelles, il est cer-
tain qu'elles perdirent toute leur importance , lors-
qu'après une inspection personnelle, le sultan lui-même
déclara qu'il ne pouvait sanctionner les fortes conces-
sions de terres'reclamées par la Compagnie, et qui de-
vaient la rendre propriétaire d'une grande partie du
sol égyptien. Ceci et un système de travail salarié qui
avait décimé le peuple par l'épuisement et la fièvre,
donnèrent lieu à des objections si. puissantes de la part
du sultan, que le pacha lui-même ne put s'empêcher
d'en reconnaître la justice. Il était en fait beaucoup
plus intéressé que le sultan à la conservation et à. la
santé de ses sujets. Conformément aux idées du pacha,
les demandes du sultan ne furent nullement considérées
comme faisant obstacle à l'achèvement du canal. 11 était
ou il n'était pas une entreprise grandement rémunéra-
trice, et s'il ne l'était pas, la mesure supplémentaire
d'obtenir des bénéfices par de grandes étendues de ter-
rains à cultiver ou à bâtir, ne pouvait que créer une
impression fâcheuse pour l'affaire.
» M. de Lesseps cependant, durant son séjour en
Egypte, ne voulut rien écouter, ne voulut pas aban-
donner les terres, ni se désister de son commandement
supposé sur les travaux des fellahs. Pour vaincre son
obstination, le pacha envoya à Paris Nubar-Bey, un de
ses conseillers, chargé de placer sous les yeux de la
Compagnie et de ses directeurs les principales deman-
des de la Porte devenues celles du pacha, et de leur
recommander en même temps que de les prier d'y ac-
quiescer.
» Voyant ses offres rejetées, Nubar-Bey soumit toutes
les circonstances de l'affaire, avec les documents qui
s'y rattachaient, à trois jurisconsultes éminents de
France, dont l'un était M. Odilon-Barrot. L'envoyé du
pacha représenta que jamais le vice-roi son prédéces-
seur n'avait voulu sanctionner le commencement des
travaux, tant que le firman du sultan n'aurait pas été
obtenu, et que c'était entièrement contre les injonctions,.
les avertissements et les intentions du gouvernement
égyptien que M. de Lesseps était arrivé à dépenser près
du tiers de son capital à des travaux qui auraient dû
être strictement préliminaires.
» Ces éminents jurisconsultes français, se sont pro-
noncés complétement en faveur de la Porte, et inter-
rogé au nom des actionnaires pourquoi dans sa
position il n'avait pas accepté l'offre du pacha, M. de
Lesseps répondit que les concessions étaient inutiles
parce qu'aucune concession quelle qu'elle fût ne pour-
rait satisfaire le gouvernement anglais ou son ambas-
sadeur, les véritables ennemis et opposants de l'entre
prise.
» M. Eugène Forcade, qui a répliqué pour les action-
naires et le pacha, a démontré la futilité d'une telle
prétention, puisque en fait l'ambassadeur britannique
a retiré toute opposition, se déclarant, lui et son gouver-
nement, parfaitement satisfaits par l'accomplissement
des conditions demandées par le sultan. -
» M. Forcade ne cache pas davantage son opinion
que les véritables causes du retard et la désorganisa-
tion qui menace l'entreprise du .canal de Suez ont été
prince; mais nous sommes parfaitement convaincu
qu'il saura bien repousser le rôle qu'on désire lui
donner.
Nous ne nous arrêterons pas à rectifier toutes les er-
reurs incroyables dont l'article du Daily News.est émail-
lé. Nous avons souvent dit que la discussion de la
presse anglaise sur cette question pèchait particu-
lièrement par l'ignorance, indépendamment de la
mauvaise humeur et de la mauvaise foi.
Le Daily News vient parfaitement justifier ce
jugement. Mais nous n'en tenons pas moins à le
citer, pour montrer au public combien on se pré-
vaut en Angleterre et tout ce qu'on attend des
efforts des hommes qui chez nous ont accepté un
rôle dans cette triste croisade.
FLEURY.
DAILY NEWS.
3 décembre.
« Le fameux procès du canal de Suez a recommencé,
et nous sommes bien aise de dire que l'Angleterre et
son gouvernement n'y sont plus parties. La dispute
n'est plus maintenant entre M. de Lesseps, d'une part,
t:t les ingénieurs anglais, les ministres anglais, l'opi-
nion anglaise de l'autre. Ceux-ci n'ont plus rien à y
faire. La dispute n'existe plus actuellement qu'entre
M. de Lesseps et le pacha d'Égypte. Tant que le bon
Saïd a vécu, M. de Lesseps en a fait ce qu'il a voulu.
Ce prince', quoiqu'il eût toujours déclaré expressément
que la sanction solennelle de la Porte était indispensa-
ble , même pour commencer le canal, n'empêcha
pas les directeurs de la Compagnie d'effectuer des tra-
vaux préliminaires ou d'employer le travail forcé. Bien
plus, c'était un homme si facile et d'un si bon naturel,
que quoique le zèle des souscripteurs européens ne soit
pas allé jusqu'à compléter la somme qui était néces-
saire pour l'entreprise, le vice-roi consentit à faire la
différence.
» C'est ainsi que Saïd-Pacha s'engagea pour près de
la moitié du capital de la Compagnie. Le capital fixé
était originairement de 200 millions de francs. Sur cette
somme, la souscription publique n'avait couvert que
114 millions , les 86 millions restant à la charge du
gouvernement égyptien. Toutefois sur ces 86 millions,
Saïd-Pacha en avait souscrit volontairement 35 ; le sur-
plus lui fut attribué ensuite formant sa souscription
supplémentaire, et absorbant une partie considérable du
revenu de l'Egypte jusqu'en 38*74. C'est ce fardeau sur
ces finances qui a non-seulement poussé mais obligé le
pacha actuel, à son accession, d'examiner de près
les circonstances du cas. Inclinant vers l'achèvement
du grand projet, il comprit que seul, il ne pourrait
fournir la grosse somme de laquelle Saïd-Pacha s'était
rendu personnellement responsable, si ce n'est au moyen
d'un emprunt. Or, un nouvel emprunt était impossible
sans le consentement de la Porte. Ismaïl-Pacha essaya
de l'obtenir, non-seulement en allant le solliciter per-
sonnellement à Constantinople, mais encore en invitant
le sultan à venir visiter les travaux lui-même, afin qu'il
pût juger en personne si les objections et les alléga-
tions contre le canal étaient véritables. De quelque
part que vinssent les objections originelles, il est cer-
tain qu'elles perdirent toute leur importance , lors-
qu'après une inspection personnelle, le sultan lui-même
déclara qu'il ne pouvait sanctionner les fortes conces-
sions de terres'reclamées par la Compagnie, et qui de-
vaient la rendre propriétaire d'une grande partie du
sol égyptien. Ceci et un système de travail salarié qui
avait décimé le peuple par l'épuisement et la fièvre,
donnèrent lieu à des objections si. puissantes de la part
du sultan, que le pacha lui-même ne put s'empêcher
d'en reconnaître la justice. Il était en fait beaucoup
plus intéressé que le sultan à la conservation et à. la
santé de ses sujets. Conformément aux idées du pacha,
les demandes du sultan ne furent nullement considérées
comme faisant obstacle à l'achèvement du canal. 11 était
ou il n'était pas une entreprise grandement rémunéra-
trice, et s'il ne l'était pas, la mesure supplémentaire
d'obtenir des bénéfices par de grandes étendues de ter-
rains à cultiver ou à bâtir, ne pouvait que créer une
impression fâcheuse pour l'affaire.
» M. de Lesseps cependant, durant son séjour en
Egypte, ne voulut rien écouter, ne voulut pas aban-
donner les terres, ni se désister de son commandement
supposé sur les travaux des fellahs. Pour vaincre son
obstination, le pacha envoya à Paris Nubar-Bey, un de
ses conseillers, chargé de placer sous les yeux de la
Compagnie et de ses directeurs les principales deman-
des de la Porte devenues celles du pacha, et de leur
recommander en même temps que de les prier d'y ac-
quiescer.
» Voyant ses offres rejetées, Nubar-Bey soumit toutes
les circonstances de l'affaire, avec les documents qui
s'y rattachaient, à trois jurisconsultes éminents de
France, dont l'un était M. Odilon-Barrot. L'envoyé du
pacha représenta que jamais le vice-roi son prédéces-
seur n'avait voulu sanctionner le commencement des
travaux, tant que le firman du sultan n'aurait pas été
obtenu, et que c'était entièrement contre les injonctions,.
les avertissements et les intentions du gouvernement
égyptien que M. de Lesseps était arrivé à dépenser près
du tiers de son capital à des travaux qui auraient dû
être strictement préliminaires.
» Ces éminents jurisconsultes français, se sont pro-
noncés complétement en faveur de la Porte, et inter-
rogé au nom des actionnaires pourquoi dans sa
position il n'avait pas accepté l'offre du pacha, M. de
Lesseps répondit que les concessions étaient inutiles
parce qu'aucune concession quelle qu'elle fût ne pour-
rait satisfaire le gouvernement anglais ou son ambas-
sadeur, les véritables ennemis et opposants de l'entre
prise.
» M. Eugène Forcade, qui a répliqué pour les action-
naires et le pacha, a démontré la futilité d'une telle
prétention, puisque en fait l'ambassadeur britannique
a retiré toute opposition, se déclarant, lui et son gouver-
nement, parfaitement satisfaits par l'accomplissement
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que les véritables causes du retard et la désorganisa-
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