Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1863-12-01
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 01 décembre 1863 01 décembre 1863
Description : 1863/12/01 (A8,N179)-1863/12/03. 1863/12/01 (A8,N179)-1863/12/03.
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203258h
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/11/2012
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 483
toire, est mieux; mais ce n'est pas tout: il reste à
organiser le service administratif de telle sorte qu'en
aucun cas le propriétaire du territoire traversé,' le
payeur des frais, n'ait à fourrer son nez dans ce qui
se fait; or, c'est ce dernier point que les diplomates
anglais espèrent enlever comme ils ont enlevé les deux
premiers, c'est-à-dire avec un succès complet.
» Tout d'abord il a été décidé que des deux fils exis-
tants sur la ligne actuellement en exploitation, un se-
rait mis à part EXCLUSIVEMENT pour le trafic anglais. Le
correspondant anglais à qui j'emprunte ces détails dé-
clare solennellement que « le profit et l'avantage de
» cet arrangement, pour le gouvernement turc, qui
» assure par là à ses lignes le monopole du trafic in-
» dien, sont immenses. » Pour moi, j'avoue ne pas saisir
du tout Vimmensité de ces avantages; je trouve, au
contraire, que s'il y a là des avantages immenses, ils
sont tout entiers pour l'Angleterre, puisque celle-ci
jouira de l'usage exclusif d'une ligne construite sur un
territoire étranger et aux frais du souverain de ce ter-
ritoire,
» Mais voici le bouquet : « En vue de ces avantages,
» ajoute le correspondant anglais, et eu égard à l'im-
» perfection du système télégraphique en usage en
M Turquie, on espère que la Porte ne fera aucune dif-
» ficulté pour placer l'administration (management) de
» ses lignes, de Scutari à Bassorah, entre les mains
r d'opérateurs anglais. P Mais .si la Porte fermait, par
hasard, les yeux pour ne pas voir les immenses avanta-
ges qu'on lui signale, qu'arriverait-il ? Oh ! bien peu de
chose. Ecoutons le correspondant du Times : « S'IL ÉTAIT
» NÉCESSAIRE, une certaine pression DEVRAIT être exercée
dans une matière qui affecte les propres intérêts de
» la Turquie aussi étroitement que les nôtres, et qui
» est trop importante pour être sacrifiée à je ne sais
Il quelle absurde susceptibilité qui pourrait être res-
» sentie à cet égard. »
» Ce bon M. Tartufe, quand il se trouva démasqué,
se redressa et dit:
C'est à vous d'en sortir, vous qui parlez en naître.
John Bull n'attend pas d'être démasqué pour montrer
les dents ; il prévoit les oppositions et il les prévient ;
il demande à la Turquie des faveurs immenses et qu'il
n'obtiendrait d'aucun autre gouvernement sur le globe;
mais si on s'avisait do les lui refuser, il s'arrangerait
pour les prendre, car tout le monde sait ce que sont
les pressions britanniques vis-à-vis des gouvernements
faibles qui se sont placés sous sa dépendance.
» Ah ! si M. de Lesseps ou l'un des gouvernements
européens qui ont donné à l'œuvre de notre compa-
triote un sympathique concours, s'étaient permis de
parler sur ce ton au pacha d'Egypte, on aurait poussé
de beaux cris dans la presse anglaise! Mais l'Angle-
terre a deux poids et deux mesures ; elle se permet
tout et ne passe rien aux autres; elle commence par
prendre la plus forte part, la part du lion ; puis, si
quelqu'un s'avise de toucher aux parts restantes, elle
signifie qu'elle ne tolérera, pas une aussi audacieuse
entreprise, J. MbrCER. »
LES FELLAHS EN ÉGYPTE ET LES SOLDATS EN ANGLETERRE.
Les échos des deux chambres du Parlement ont
retenti des éclats de la philanthropie anglaise sur
les infortunes des fellahs égyptiens, obligés à coopé-
rer à une œuvre qui sera la grandeur et la richesse
de leur pays. Nous avons eu beau dire que les travail-
leurs de l'isthme étaient bien payés, bien traités, et
plusieurs orateurs même ont ajouté qu'ils étaient, au
service de la Corapagnie, plus heureux qua dans leurs
villages; la philanthropie de nos voisins est restée
inébranlable. Le travail obligatoire leur reste odieux,
excepté quand, il s'agit de la construction ou de la
réparation des chemins qui conduisent leurs malles
et leurs voyageurs à Suez, vers les paquebots de la
Compagnie péninsulaire.
Nous avons souvent comparé le traitement des fel-
lahs de l'isthme avec celui des ouvriers anglais, et la
comparaison n'était pas défavorable à l'Égypte. Mais
que dirait-on à Londres si l'on pouvait raconter sur
l'Egypte ce que nous raconte en ces termes l'Inter-
national du 26 novembre, journal français qui s'im-
prime à Londres :
FLEURY.
« Hier, les journaux du soir répandaient dans Londres
une affreuse nouvelle. Un soldat, qui avait reçu cin-
quante coups de fouet, venait d'en mourir. Ce matin,
le bruit est démenti. La robuste constitution du
condamné a été plus forte que la douleur ; mais la res-
ponsabilité n'en est pas moins lourde sur la conscience
de ceux qui maintiennent dans le code militaire d'une
nation civilisée, l'ignominie des châtiments corporels.
» Durant les deux derniers mois, un nombre consi-
dérable de soldats de l'infanterie de marine ont subi, à
Woolwich, la peine du fouet, par sentences du conseil
de guerre ; la plupart pour s'être absentés sans congé,
ou pour avoir vendu des effets d'habillement. Mardi
matin, toute la garnison à Woolwich assistait, sous les
armes, à l'exécution de la sentence portée contre le
simple soldat Robert Stevenson, condamné, pour ces
délits, à cinquante coups de fouet et cent douze jours
d'emprisonnement. Le condamné implora l'officier com-
mandant, le conjurant de remettre la peine ignomi-
nieuse du fouet ; mais l'on ne procéda pas moins à l'exé-
cution.
» Le chat à neuf queues qui servit au supplice était
neuf — circonstance qui rendait ses coups bien plus
douloureux, — et ses lanières étaient de deux pouces
plus longues que les lanières ordinaires.
» Un roulement de tambours accompagna l'exécution
pendant toute sa durée, pour couvrir les hurlements de
douleur du malheureux soldat.
» Après avoir reçu les cinquante coups, il fut porté
mourant à l'hôpital de la marine royale. Il était dans
un état alarmant, et si le bruit de sa mort a couru,
c'est que ce dénoûment était dans l'ordre des. choses
vraisemblables. -
toire, est mieux; mais ce n'est pas tout: il reste à
organiser le service administratif de telle sorte qu'en
aucun cas le propriétaire du territoire traversé,' le
payeur des frais, n'ait à fourrer son nez dans ce qui
se fait; or, c'est ce dernier point que les diplomates
anglais espèrent enlever comme ils ont enlevé les deux
premiers, c'est-à-dire avec un succès complet.
» Tout d'abord il a été décidé que des deux fils exis-
tants sur la ligne actuellement en exploitation, un se-
rait mis à part EXCLUSIVEMENT pour le trafic anglais. Le
correspondant anglais à qui j'emprunte ces détails dé-
clare solennellement que « le profit et l'avantage de
» cet arrangement, pour le gouvernement turc, qui
» assure par là à ses lignes le monopole du trafic in-
» dien, sont immenses. » Pour moi, j'avoue ne pas saisir
du tout Vimmensité de ces avantages; je trouve, au
contraire, que s'il y a là des avantages immenses, ils
sont tout entiers pour l'Angleterre, puisque celle-ci
jouira de l'usage exclusif d'une ligne construite sur un
territoire étranger et aux frais du souverain de ce ter-
ritoire,
» Mais voici le bouquet : « En vue de ces avantages,
» ajoute le correspondant anglais, et eu égard à l'im-
» perfection du système télégraphique en usage en
M Turquie, on espère que la Porte ne fera aucune dif-
» ficulté pour placer l'administration (management) de
» ses lignes, de Scutari à Bassorah, entre les mains
r d'opérateurs anglais. P Mais .si la Porte fermait, par
hasard, les yeux pour ne pas voir les immenses avanta-
ges qu'on lui signale, qu'arriverait-il ? Oh ! bien peu de
chose. Ecoutons le correspondant du Times : « S'IL ÉTAIT
» NÉCESSAIRE, une certaine pression DEVRAIT être exercée
dans une matière qui affecte les propres intérêts de
» la Turquie aussi étroitement que les nôtres, et qui
» est trop importante pour être sacrifiée à je ne sais
Il quelle absurde susceptibilité qui pourrait être res-
» sentie à cet égard. »
» Ce bon M. Tartufe, quand il se trouva démasqué,
se redressa et dit:
C'est à vous d'en sortir, vous qui parlez en naître.
John Bull n'attend pas d'être démasqué pour montrer
les dents ; il prévoit les oppositions et il les prévient ;
il demande à la Turquie des faveurs immenses et qu'il
n'obtiendrait d'aucun autre gouvernement sur le globe;
mais si on s'avisait do les lui refuser, il s'arrangerait
pour les prendre, car tout le monde sait ce que sont
les pressions britanniques vis-à-vis des gouvernements
faibles qui se sont placés sous sa dépendance.
» Ah ! si M. de Lesseps ou l'un des gouvernements
européens qui ont donné à l'œuvre de notre compa-
triote un sympathique concours, s'étaient permis de
parler sur ce ton au pacha d'Egypte, on aurait poussé
de beaux cris dans la presse anglaise! Mais l'Angle-
terre a deux poids et deux mesures ; elle se permet
tout et ne passe rien aux autres; elle commence par
prendre la plus forte part, la part du lion ; puis, si
quelqu'un s'avise de toucher aux parts restantes, elle
signifie qu'elle ne tolérera, pas une aussi audacieuse
entreprise, J. MbrCER. »
LES FELLAHS EN ÉGYPTE ET LES SOLDATS EN ANGLETERRE.
Les échos des deux chambres du Parlement ont
retenti des éclats de la philanthropie anglaise sur
les infortunes des fellahs égyptiens, obligés à coopé-
rer à une œuvre qui sera la grandeur et la richesse
de leur pays. Nous avons eu beau dire que les travail-
leurs de l'isthme étaient bien payés, bien traités, et
plusieurs orateurs même ont ajouté qu'ils étaient, au
service de la Corapagnie, plus heureux qua dans leurs
villages; la philanthropie de nos voisins est restée
inébranlable. Le travail obligatoire leur reste odieux,
excepté quand, il s'agit de la construction ou de la
réparation des chemins qui conduisent leurs malles
et leurs voyageurs à Suez, vers les paquebots de la
Compagnie péninsulaire.
Nous avons souvent comparé le traitement des fel-
lahs de l'isthme avec celui des ouvriers anglais, et la
comparaison n'était pas défavorable à l'Égypte. Mais
que dirait-on à Londres si l'on pouvait raconter sur
l'Egypte ce que nous raconte en ces termes l'Inter-
national du 26 novembre, journal français qui s'im-
prime à Londres :
FLEURY.
« Hier, les journaux du soir répandaient dans Londres
une affreuse nouvelle. Un soldat, qui avait reçu cin-
quante coups de fouet, venait d'en mourir. Ce matin,
le bruit est démenti. La robuste constitution du
condamné a été plus forte que la douleur ; mais la res-
ponsabilité n'en est pas moins lourde sur la conscience
de ceux qui maintiennent dans le code militaire d'une
nation civilisée, l'ignominie des châtiments corporels.
» Durant les deux derniers mois, un nombre consi-
dérable de soldats de l'infanterie de marine ont subi, à
Woolwich, la peine du fouet, par sentences du conseil
de guerre ; la plupart pour s'être absentés sans congé,
ou pour avoir vendu des effets d'habillement. Mardi
matin, toute la garnison à Woolwich assistait, sous les
armes, à l'exécution de la sentence portée contre le
simple soldat Robert Stevenson, condamné, pour ces
délits, à cinquante coups de fouet et cent douze jours
d'emprisonnement. Le condamné implora l'officier com-
mandant, le conjurant de remettre la peine ignomi-
nieuse du fouet ; mais l'on ne procéda pas moins à l'exé-
cution.
» Le chat à neuf queues qui servit au supplice était
neuf — circonstance qui rendait ses coups bien plus
douloureux, — et ses lanières étaient de deux pouces
plus longues que les lanières ordinaires.
» Un roulement de tambours accompagna l'exécution
pendant toute sa durée, pour couvrir les hurlements de
douleur du malheureux soldat.
» Après avoir reçu les cinquante coups, il fut porté
mourant à l'hôpital de la marine royale. Il était dans
un état alarmant, et si le bruit de sa mort a couru,
c'est que ce dénoûment était dans l'ordre des. choses
vraisemblables. -
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