Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1863-12-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 15 décembre 1863 15 décembre 1863
Description : 1863/12/15 (A8,N180)-1863/12/17. 1863/12/15 (A8,N180)-1863/12/17.
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203259x
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/11/2012
2* SUPPLÉMENT. JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 545
M. Ferdinand de Lesseps aux actionnaires de la Com-
pagnie, dans l'assemblée générale du 15 juillet dernier.
Ils étaient amplement mérités. Comment Ismaïl-Pacha
avait-il trompé l'attente des partisans orientaux et oc-
cidentaux d'une politique stationnaire ou rétrograde ?
en s'empressant de dissiper, par un acte significatif,
les appréhensions générales que le changement de
règne avait fait naître au sujet de l'avenir de l'entre-
prise. L'idée d'une conspiration anglaise contre le canal
s'était dès lors tellement enracinée, que tout le monde
s'attendait aux plus graves complications. Et de fait, si
l'Angleterre guettait l'occasion de faire avorter l'entre-
prise, et si le nouveau vice-roi était disposé à concou-
rir à cet avortement, c'était ce moment-là, et nul autre,
que les deux complices devaient choisir. On n'a jamais
entendu dire qu'ils aient rien tenté ; bientôt après, l'Eu-
rope apprit au contraire que le nouveau vice-roi, loin
de répudier les engagements de Saïd-Pacha, les avait
acceptés, régularisés, et même améliorés au profit de la
Compagnie. Il est aujourd'hui, comme son prédécesseur,
le principal actionnaire de l'entreprise ; il représente à
lui seul près de la moitié des intérêts qui s'y trouvent
engagés, et s'il conspirait contre elle, on peut dire en
toute vérité qu'il conspirerait contre lui-même.
» De quelque côté qu'on envisage la question, l'hypo-
thèse d'une conspiration préméditée contre le canal est
donc complétement inadmissible. Elle est contradictoire
aux faits et à la nature des choses. Le plus vulgaire
bon sens défend d'y chercher la raison des propositions
que le vice-roi a cru devoir soumettre à la Compagnie,
et que la Compagnie a repoussées.
» Si ce point est bien établi, et nous espérons qu'il
1 paraîtra tel à tout le monde, il s'ensuit que ces propo-
sitions elles-mêmes se présentent sous un jour différent.
Mais c'est là une nouvelle question, que le défaut d'es-
pace ne nous permet pas d'aborder aujourd'hui.
» A. NEFFTZER. »
CON STITUTICMNEL.
7 décembre.
L'Isthme de Suez.
« Ce n'est pas sans lutte intérieure que nous nous
décidons aujourd'hui à aborder un pareil sujet : le nom
de la nouvelle direction du Constitutionnel et du Pays
a été si audacieusement mêlé à nous ne savons trop
quelles insinuations puériles que l'on comprendra sans
peine la nature de nos hésitations et de nos scrupules.
Mais nous nous sommes souvenus à temps de ces
belles paroles de Royer-Collard : « Ce qui fait la force
» du mensonge, c'est la fausse honte de ceux qu'il
» attaque. Le véritable honnête homme ne recule pas
» devant la calomnie, il marche dessus. A quoi sert
» que vous ayez la conscience de la vérité, si vous
» n'en avez pas le courage !. »
» Nous aurons donc le courage — puisque courage il
faut — de dire tout ce que nous pensons du grave
débat qui s'est élevé au sujet du canal de l'isthme de
Suez. Nous en parlerons avec le calme, la modération
et la fermeté qui conviennent en de telles affaires.
Voilà déjà tout un mois que la presse française, à
propos de 1 Egypte, s'est divisée en deux camps. En-
tamée par un journal spécial, reproduite par voie d'an-
nonces, relevée avec des lazzis et des jeux de mots par
des feuilles ordinairement peu aptes à juger les ques-
tions de cette nature, :la discussion vieat enfin de
s'établir sérieusement dans nos journaux quotidiens. Le
Temps, l'Opinion -nationale, le Siècle, le Pays, la Nation ont,
chacun à leur point de vue, pris parti pour ou contre
le gouvernement égyptien, pour ou contre le Conseil
d'administration de la Compagnie de l'isthme de Suez.
« Quant à nous, nous n'estimons pas que, même sur
le terrain nouvellement adopté, il soit possible d'arri-
ver à une conclusion pratique. Nous craignons qu'à
force d'avoir agrandi la question, on ne l'ait rendue
plus vague. La marche que l'on a suivie jusqu'ici fa-
cilite, il est vrai, l'intervention de certaines passions
personnelles, et prête de l'attrait aux plaidoyers favo-
rables ou contraires aux deux parties contendantes.
C'est tout profit pour l'écrivain ; est-ce tout profit pour
les graves intérêts engagés dans l'entreprise que l'on
discute ? On a été jusqu'à émouvoir l'opinion publique,
jusqu'à éveiller les justes susceptibilités de notre or-
guoil national. Certes, nous sommes de ceux qui se
réjouiront toujours du patriotisme français ; mais
cette manifestation, dans la circonstance qui nous
occupe, n'a-t-elle pas porté à faux? mais l'émotion
produite a-t-elle bien été dirigée dans le sens où il
convenait de la diriger ?
D A notre avis, il serait préférable, au point de vue
des actionnaires, que l'œuvre gigantesque du canal de
Suez fût définitivement placée en dehors de ces com-
pétitions internationales que lu mesquine jalousie de
l'Angleterre menace d'éterniser. Pour ne parler que du
cours des actions, ne serait-il pas plus stable si on
l'établissait seulement et modestement sur la situation
de l'entreprise, sur l'état financier de l'Égypte, sur ses
revenus probables,'que si l'on continue à la faire dépen-
dre d'incidents diplomatiques d'on ne sait trop quelle
espèce, et de négociations dont l'issue ne saurait être
prévue ?
» C'est là le langage d'un homme d'affaires et non d'un
écrivain politique, dira-t-on. Soit. On demande aux ti-
tres des coupons et non des auréoles ; des dividende s
assurés et non de la gloire bruyante.
D Et d'ailleurs n'est-ce pas en se résignant à cette qua-
lité bourgeoise, mais essentielle dans toute entreprise
financière, industrielle et commerciale, que l'on est
arrivé à créer les plus grandes choses de ce temps? -
» Invoquons deux exemples, et laissons à la Compa
gnie de Suez le soin d'en tirer la moralité. On se sou-
vient de la doubl e affaire des chemins russes et des
chemins autrichiens ; on sait comment l'influence fran
çaise y a été vaincue, précisément parce qu'on avait
trop voulu l'imposer, et comment on est arrivé à l'a-
moindrissement de ces entreprises conçue^'âïtûsTie
principe, sur un vaste plan. La Société^es chjamins^
de fer russes n'a plus que le tiers d concession
primitive. La Société des chemins autrichiens a.vu-/ ':
.., >:. ,-
François-Joseph passer mutilé aux méins-do lia Gom^
pagnie des lombards.
M. Ferdinand de Lesseps aux actionnaires de la Com-
pagnie, dans l'assemblée générale du 15 juillet dernier.
Ils étaient amplement mérités. Comment Ismaïl-Pacha
avait-il trompé l'attente des partisans orientaux et oc-
cidentaux d'une politique stationnaire ou rétrograde ?
en s'empressant de dissiper, par un acte significatif,
les appréhensions générales que le changement de
règne avait fait naître au sujet de l'avenir de l'entre-
prise. L'idée d'une conspiration anglaise contre le canal
s'était dès lors tellement enracinée, que tout le monde
s'attendait aux plus graves complications. Et de fait, si
l'Angleterre guettait l'occasion de faire avorter l'entre-
prise, et si le nouveau vice-roi était disposé à concou-
rir à cet avortement, c'était ce moment-là, et nul autre,
que les deux complices devaient choisir. On n'a jamais
entendu dire qu'ils aient rien tenté ; bientôt après, l'Eu-
rope apprit au contraire que le nouveau vice-roi, loin
de répudier les engagements de Saïd-Pacha, les avait
acceptés, régularisés, et même améliorés au profit de la
Compagnie. Il est aujourd'hui, comme son prédécesseur,
le principal actionnaire de l'entreprise ; il représente à
lui seul près de la moitié des intérêts qui s'y trouvent
engagés, et s'il conspirait contre elle, on peut dire en
toute vérité qu'il conspirerait contre lui-même.
» De quelque côté qu'on envisage la question, l'hypo-
thèse d'une conspiration préméditée contre le canal est
donc complétement inadmissible. Elle est contradictoire
aux faits et à la nature des choses. Le plus vulgaire
bon sens défend d'y chercher la raison des propositions
que le vice-roi a cru devoir soumettre à la Compagnie,
et que la Compagnie a repoussées.
» Si ce point est bien établi, et nous espérons qu'il
1 paraîtra tel à tout le monde, il s'ensuit que ces propo-
sitions elles-mêmes se présentent sous un jour différent.
Mais c'est là une nouvelle question, que le défaut d'es-
pace ne nous permet pas d'aborder aujourd'hui.
» A. NEFFTZER. »
CON STITUTICMNEL.
7 décembre.
L'Isthme de Suez.
« Ce n'est pas sans lutte intérieure que nous nous
décidons aujourd'hui à aborder un pareil sujet : le nom
de la nouvelle direction du Constitutionnel et du Pays
a été si audacieusement mêlé à nous ne savons trop
quelles insinuations puériles que l'on comprendra sans
peine la nature de nos hésitations et de nos scrupules.
Mais nous nous sommes souvenus à temps de ces
belles paroles de Royer-Collard : « Ce qui fait la force
» du mensonge, c'est la fausse honte de ceux qu'il
» attaque. Le véritable honnête homme ne recule pas
» devant la calomnie, il marche dessus. A quoi sert
» que vous ayez la conscience de la vérité, si vous
» n'en avez pas le courage !. »
» Nous aurons donc le courage — puisque courage il
faut — de dire tout ce que nous pensons du grave
débat qui s'est élevé au sujet du canal de l'isthme de
Suez. Nous en parlerons avec le calme, la modération
et la fermeté qui conviennent en de telles affaires.
Voilà déjà tout un mois que la presse française, à
propos de 1 Egypte, s'est divisée en deux camps. En-
tamée par un journal spécial, reproduite par voie d'an-
nonces, relevée avec des lazzis et des jeux de mots par
des feuilles ordinairement peu aptes à juger les ques-
tions de cette nature, :la discussion vieat enfin de
s'établir sérieusement dans nos journaux quotidiens. Le
Temps, l'Opinion -nationale, le Siècle, le Pays, la Nation ont,
chacun à leur point de vue, pris parti pour ou contre
le gouvernement égyptien, pour ou contre le Conseil
d'administration de la Compagnie de l'isthme de Suez.
« Quant à nous, nous n'estimons pas que, même sur
le terrain nouvellement adopté, il soit possible d'arri-
ver à une conclusion pratique. Nous craignons qu'à
force d'avoir agrandi la question, on ne l'ait rendue
plus vague. La marche que l'on a suivie jusqu'ici fa-
cilite, il est vrai, l'intervention de certaines passions
personnelles, et prête de l'attrait aux plaidoyers favo-
rables ou contraires aux deux parties contendantes.
C'est tout profit pour l'écrivain ; est-ce tout profit pour
les graves intérêts engagés dans l'entreprise que l'on
discute ? On a été jusqu'à émouvoir l'opinion publique,
jusqu'à éveiller les justes susceptibilités de notre or-
guoil national. Certes, nous sommes de ceux qui se
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cette manifestation, dans la circonstance qui nous
occupe, n'a-t-elle pas porté à faux? mais l'émotion
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convenait de la diriger ?
D A notre avis, il serait préférable, au point de vue
des actionnaires, que l'œuvre gigantesque du canal de
Suez fût définitivement placée en dehors de ces com-
pétitions internationales que lu mesquine jalousie de
l'Angleterre menace d'éterniser. Pour ne parler que du
cours des actions, ne serait-il pas plus stable si on
l'établissait seulement et modestement sur la situation
de l'entreprise, sur l'état financier de l'Égypte, sur ses
revenus probables,'que si l'on continue à la faire dépen-
dre d'incidents diplomatiques d'on ne sait trop quelle
espèce, et de négociations dont l'issue ne saurait être
prévue ?
» C'est là le langage d'un homme d'affaires et non d'un
écrivain politique, dira-t-on. Soit. On demande aux ti-
tres des coupons et non des auréoles ; des dividende s
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lité bourgeoise, mais essentielle dans toute entreprise
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» Invoquons deux exemples, et laissons à la Compa
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principe, sur un vaste plan. La Société^es chjamins^
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primitive. La Société des chemins autrichiens a.vu-/ ':
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