Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1863-12-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 15 décembre 1863 15 décembre 1863
Description : 1863/12/15 (A8,N180)-1863/12/17. 1863/12/15 (A8,N180)-1863/12/17.
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203259x
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/11/2012
538 L'ISTHME DE SUEZ,
dans la bouche des grandes puissances du continent
venant représenter à la Porte qu'elle combat cette
œuvre d'utilité européenne, non pas en vue des in-
térêts égyptiens ou turcs, mais pour obéir à des im-
pulsions extérieures !
L'Egypte n'a donc pas à craindre une responsa-
bilité émanant de l'autorisation qu'elle a donnée à
l'exécution des travaux ensuite de tant de mani-
festations favorables du Divan, sans parler des com-
munications personnelles que Mohammed-Saïd a
eues avec le chef de l'empire ; mais la question a
encore une autre face qu'il nous faut aussi présenter
rapidement.
La Compagnie, comme nous l'avons constaté, a
été constituée avec l'approbation préalable de la
Porte. Les projets des travaux lui ont été commu-
niqués. Elle n'y a pas fait d'objections. Depuis 1859
les opérations du canal marchent publiquement
avec une grande énergie. La Compagnie a pris pos-
session de l'isthme et s'y est installée. Les contrats
signés et confirmés par deux vice-rois s'exécutent
depuis plusieurs années. Dans cette période qui s'é-
tend jusqu'au 6 avril dernier, la Porte n'a montré
qu'une velléité de résistance par la mission de Mouk-
tar-Bey, et cette velléité elle-même dont on connaît
la cause, est devenue un nouveau principe d'adhé-
sion puisqu'elle a été retirée et que pendant trois ans
les travaux ont pu suivre paisiblement leur cours.
Dans cet intervalle, la Compagnie a dépensé dans
l'isthme environ 60 millions. Elle les a dépensés sur
la foi des encouragements qu'avait donnés la Porte,
sur la foi des déclarations qu'elle avait faites à plu-
sieurs ambassadeurs, sur la foi de l'autorisation
donnée à la constitution de la Société qui ne pouvait
pas s'organiser pour se croiser les bras et ne rien
faire. Est-ce après que l'Egypte s'est engagée; est-ce
après tant de millions dépensés ; est-ce après tant
d'années, lorsque la première communication va
s'ouvrir entre les deux mers ; est-ce après cette
longue et implicite ratification du gouvernement
ottoman qu'il pourrait venir s'élever contre le fait
accompli, et obliger l'Egypte à manquer à tant d'en-
gagements solennellement et itérativement con-
tractés envers le monde, le commerce et la civi-
sation ?
En laissant le contrat s'exécuter dans de telles
conditions, au nom de tous les codes, au nom de toutes
les lois anciennes et modernes, au nom du droit
national, comme au nom du droit international, la
Turquie l'a accepté.
La Porte là-dessus a dit et répété le dernier mot
de ce débat : la Turquie a accepté, l'Angleterre re-
fuse, a refusé, et la Turquie n'ose pas désobéir à
l'Angleterre.
L'acceptation dela Turquie suffit, L'Egypte ne s'est
jamais obligée à demander et encore moins à obtenir
le consentement de l'Angleterre.
ERNEST DESPLACES.
CHRONIQUE DE L'ISTHME.
Les contingents de décembre sont arrivés en leur
nombre accoutumé. Ils devaient terminer la tranchée
du canal d'eau douce d'Arsinoë à Suez. Au moment
où nous écrivons, l'eau douce est aux portes de cette
ville, et la dépêche télégraphique que nous publions
en tête de ce numéro annonce que le Nil n'attendait
plus, le 15 décembre au matin, que le sig'nal de l'inau-
guration pour mélanger ses eaux à celles de la mer
Rouge.
Le journal la Presse du 7 décembre contenait la
correspondance suivante datée de Suez le 23 novem-
bre, entièrement d'accoid avec nos propres rensei-
gnements.
« Les actions du Canal maritime ont baissé en
effet de 25 francs à Paris, mais à Suez elles sont certes
en hausse, car l'eau douce nous est promise pour le
20 décembre, et nous l'aurons sans aucun doute.
L'eau du Nil n'est plus qu'à quelques kilomètres de
Suez, et de nombreuses parties s'organisent tous les
dimanches à cheval, en voiture ou à baudet : on va
déjeuner à la Rigole, et on rapporte à Suez, pleines
d'eau du Nil béni, les bouteilles de vin qu'on a été
vider sur ses bords.
M Les hommes ne manquent pas aux travaux;
les nouveaux contingents arrivent cette fois par
Suez et se répartissent sur la ligne entre cette ville
et Arsinoë (campement Cazeaux). De ma fenêtre sur
le quai, je vois distinctement la tête des travailleurs.
» Les campements se rapprochent tous les jours,
les employés de l'isthme viennent déjà en voisins
passer leurs dimanches à Suez, et le docteur Aubert-
Roche y reste en permanence, et, bien entendu,
Larousse et tout son état-major. Nous aurons donc
l'eau douce le 20 décembre. Et, je le répète, si les
actions sont momentanément en baisse â Paris, elles
sont à coup sûr en hausse à Suez. »
Voici le canal d'eau douce terminé ; les efforts des
ingénieurs pourront donc se porter tout entiers sur la
ligne du canal maritime. On navigue déjà de Port-
Saïd à Ismaïlia, par le canal maritime; on naviguera
avant peu de jours d'Ismaïlia à Suez par le canal
d'eau douce.
Pour compléter cet ensemble de voies de communi-
cation, le chemin de fer de Suez au Caire va être
relié au canal d'eau douce par un petit embranche-
ment pour les barques de la Compagnie.
Une station du chemin de fer, nouvellement éta-
blie vers l'endroit où doit aboutir cet embranchement,
dans la bouche des grandes puissances du continent
venant représenter à la Porte qu'elle combat cette
œuvre d'utilité européenne, non pas en vue des in-
térêts égyptiens ou turcs, mais pour obéir à des im-
pulsions extérieures !
L'Egypte n'a donc pas à craindre une responsa-
bilité émanant de l'autorisation qu'elle a donnée à
l'exécution des travaux ensuite de tant de mani-
festations favorables du Divan, sans parler des com-
munications personnelles que Mohammed-Saïd a
eues avec le chef de l'empire ; mais la question a
encore une autre face qu'il nous faut aussi présenter
rapidement.
La Compagnie, comme nous l'avons constaté, a
été constituée avec l'approbation préalable de la
Porte. Les projets des travaux lui ont été commu-
niqués. Elle n'y a pas fait d'objections. Depuis 1859
les opérations du canal marchent publiquement
avec une grande énergie. La Compagnie a pris pos-
session de l'isthme et s'y est installée. Les contrats
signés et confirmés par deux vice-rois s'exécutent
depuis plusieurs années. Dans cette période qui s'é-
tend jusqu'au 6 avril dernier, la Porte n'a montré
qu'une velléité de résistance par la mission de Mouk-
tar-Bey, et cette velléité elle-même dont on connaît
la cause, est devenue un nouveau principe d'adhé-
sion puisqu'elle a été retirée et que pendant trois ans
les travaux ont pu suivre paisiblement leur cours.
Dans cet intervalle, la Compagnie a dépensé dans
l'isthme environ 60 millions. Elle les a dépensés sur
la foi des encouragements qu'avait donnés la Porte,
sur la foi des déclarations qu'elle avait faites à plu-
sieurs ambassadeurs, sur la foi de l'autorisation
donnée à la constitution de la Société qui ne pouvait
pas s'organiser pour se croiser les bras et ne rien
faire. Est-ce après que l'Egypte s'est engagée; est-ce
après tant de millions dépensés ; est-ce après tant
d'années, lorsque la première communication va
s'ouvrir entre les deux mers ; est-ce après cette
longue et implicite ratification du gouvernement
ottoman qu'il pourrait venir s'élever contre le fait
accompli, et obliger l'Egypte à manquer à tant d'en-
gagements solennellement et itérativement con-
tractés envers le monde, le commerce et la civi-
sation ?
En laissant le contrat s'exécuter dans de telles
conditions, au nom de tous les codes, au nom de toutes
les lois anciennes et modernes, au nom du droit
national, comme au nom du droit international, la
Turquie l'a accepté.
La Porte là-dessus a dit et répété le dernier mot
de ce débat : la Turquie a accepté, l'Angleterre re-
fuse, a refusé, et la Turquie n'ose pas désobéir à
l'Angleterre.
L'acceptation dela Turquie suffit, L'Egypte ne s'est
jamais obligée à demander et encore moins à obtenir
le consentement de l'Angleterre.
ERNEST DESPLACES.
CHRONIQUE DE L'ISTHME.
Les contingents de décembre sont arrivés en leur
nombre accoutumé. Ils devaient terminer la tranchée
du canal d'eau douce d'Arsinoë à Suez. Au moment
où nous écrivons, l'eau douce est aux portes de cette
ville, et la dépêche télégraphique que nous publions
en tête de ce numéro annonce que le Nil n'attendait
plus, le 15 décembre au matin, que le sig'nal de l'inau-
guration pour mélanger ses eaux à celles de la mer
Rouge.
Le journal la Presse du 7 décembre contenait la
correspondance suivante datée de Suez le 23 novem-
bre, entièrement d'accoid avec nos propres rensei-
gnements.
« Les actions du Canal maritime ont baissé en
effet de 25 francs à Paris, mais à Suez elles sont certes
en hausse, car l'eau douce nous est promise pour le
20 décembre, et nous l'aurons sans aucun doute.
L'eau du Nil n'est plus qu'à quelques kilomètres de
Suez, et de nombreuses parties s'organisent tous les
dimanches à cheval, en voiture ou à baudet : on va
déjeuner à la Rigole, et on rapporte à Suez, pleines
d'eau du Nil béni, les bouteilles de vin qu'on a été
vider sur ses bords.
M Les hommes ne manquent pas aux travaux;
les nouveaux contingents arrivent cette fois par
Suez et se répartissent sur la ligne entre cette ville
et Arsinoë (campement Cazeaux). De ma fenêtre sur
le quai, je vois distinctement la tête des travailleurs.
» Les campements se rapprochent tous les jours,
les employés de l'isthme viennent déjà en voisins
passer leurs dimanches à Suez, et le docteur Aubert-
Roche y reste en permanence, et, bien entendu,
Larousse et tout son état-major. Nous aurons donc
l'eau douce le 20 décembre. Et, je le répète, si les
actions sont momentanément en baisse â Paris, elles
sont à coup sûr en hausse à Suez. »
Voici le canal d'eau douce terminé ; les efforts des
ingénieurs pourront donc se porter tout entiers sur la
ligne du canal maritime. On navigue déjà de Port-
Saïd à Ismaïlia, par le canal maritime; on naviguera
avant peu de jours d'Ismaïlia à Suez par le canal
d'eau douce.
Pour compléter cet ensemble de voies de communi-
cation, le chemin de fer de Suez au Caire va être
relié au canal d'eau douce par un petit embranche-
ment pour les barques de la Compagnie.
Une station du chemin de fer, nouvellement éta-
blie vers l'endroit où doit aboutir cet embranchement,
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