Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1863-12-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 15 décembre 1863 15 décembre 1863
Description : 1863/12/15 (A8,N180)-1863/12/17. 1863/12/15 (A8,N180)-1863/12/17.
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203259x
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/11/2012
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 531
qu'elle achève d'édifier l'opinion publique sur le
fond et les faits de toute cette discussion.
ERNEST DESPLACES.
LE JOURNAL DES DÉBATS ET L'INTRIGUE ANGLO-TORQUE.
Le Journal des Débats publie aussi une véritable
consultation nationale et politique sur la grande ques-
tion qu'on voudrait troubler et obscurcir. Nous nous
empressons de reproduire cette discussion de la plus
haute portée. E. D.
« Le publie s'est ému d'un nouvel incident qui
s'est produit relativement au canal de Suez, et sur
lequel nous tenons d'autant plus à nous expliquer
qu'en ce qui nous concerne, il pourrait se compli-
quer d'une équivoque. Depuis sept ou huit ans que
le monde s'occupe de cette grande entreprise, on
sait quel concours unanime et persévérant elle a
rencontré dans la presse française. On sait de quel
côté sont venues les provocations et sur quel terrain
brûlant s'est engagé le duel international qui dure
encore. En faisant d'une opération purement indus-
trielle une question d'antagonisme et de rivalité
politique entre la France et l'Angleterre, les intrigues
de la diplomatie britannique'en ont fait pour l'opi-
nion publique, en deçà du détroit, une question de
susceptibilité patriotique, un point d'honneur na-
tional. Jusqu'à présent on n'avait pas à signaler
dans nos rangs un seul transfuge ; on peut dire que
pas une voix, pas un mot n'était venu troubler
l'émulation honorable et l'entente cordiale qui s'é-
taient établies entre tous les journaux français, pour
défendre une idée française, un intérêt français,
contre la jalousie mesquine et la malveillance obs-
tinée de la presse anglaise.
» Le public a donc pu s'étonner et s'émouvoir, en
voyant pour la première fois quelques-uns des jour-
naux qui avaient défendu le canal de Suez avec le
plus de zèle et de persévérance ouvrir leurs colonnes
à certain Manifeste que nous croyons caractériser
sans injustice, en disant qu'il était écrit sous la
même inspiration, dans le même esprit et le même
intérêt que les articles qui ont rempli si souvent les
colonnes du Times et du Morning Posl. La brèche
était faite, et l'ennemi pénétrait dans la place. Eh
bien ! nous tenons à le déclarer nettement : en ce
qui concerne le Journal des Débats, cet étonnement,
cette émotion serait l'effet d'un malentendu véri-
table.
» Nous avons reproduit l'article de la Semaine
financière au même titre et aux mêmes conditions
que nous avions reproduit, quelques jours aupara-
vant, les documents qui nous étaient adressés au
nom de M. de Lesseps lui-même ; nous l'avons
reproduit au même titre et aux mêmes conditions
que nous reproduisons les prospectus de toutes les
entreprises et de tous les établissements industriels
qui sont nos clients ordinaires. Nous l'avons repro-
duit au même titre et aux mêmes conditions que
les articles de l'honorable M. Biétry. Avons-nous
besoin de nous expliquer plus clairement? Nous
serions désolés si nos lecteurs avaient pu voir dans
un communiqué de M. Panis un motif suffisant de
ranger le Journal des Débats parmi les journaux
qui, après avoir été les champions les plus décidés
du canal maritime, en seraient devenus du jour au
lendemain les détracteurs, et se seraient faits, par
une illumination soudaine, les très-humbles auxi-
liaires de la diplomatie et de la polémique anglaises.
» Sur le fond des choses, c'est-à-dire sur le litige
ouvert entre la Compagnie du canal et le gouver-
nement égyptien, ce n'est pas à nous, c'est à la
Compagnie qu'il appartient de plaider sa cause et
de revendiquer ses droits. Les faits sont maintenant
connus de tout le monde. Un envoyé du nouveau
gouvernement égyptien, Nubar-Pacha, est venu pro-
poser à la Compagnie de modifier le contrat qu'elle
avait passé régulièrement avec le précédent vice-roi.
Aux termes de ce contrat; le chef du gouvernement
égyptien est obligé de fournir à la Compagnie le
nombre d'ouvriers indigènes jugé nécessaire à l'exé-
cution des travaux ; l'envoyé du nouveau gouverne-
ment égyptien propose à la Compagnie de réduire le
contingent actuel de vingt mille ouvriers par mois à
six mille. Un règlement, arrêté d'un commun ac-
cord entre le gouvernement égyptien et la Compa-
gnie, a fixé le salaire des ouvriers à un taux supé-
rieur du double à celui du salaire que reçoivent les
ouvriers employés au service des particuliers; l'a-
gent du nouveau vice-roi propose à la Compagnie
d'augmenter le salaire actuel dans une proportion
considérable. Le contrat stipule en faveur de la Com-
pagnie deux avantages particuliers, savoir : la
concession d'un canal dérivé du Nil et qui doit met-
tre le canal maritime en communication avec l'inté-
rieur de l'Egypte, et la concession des terres incultes
que la Compagnie pourra féconder avec le canal
d'eau douce. L'envoyé du vice-roi propose à la
Compagnie de renoncer à la concession des terres et
d'y renoncer sans indemnité ; de renoncer à la con-
cession du canal d'eau douce déjà presque entière-
ment construit par elle, et d'y renoncer sans autre
compensation que l'offre de lui rembourser les frais
de construction. Telles sont les conditions de l'arran-
gement proposé par l'agent du gouvernement égyp-
tien à la Compagnie du canal maritime.
» En définitive, ce que l'on propose à la Compa-
gnie, c'est de renoncer aux principaux avantages,
aux garanties fondamentales qu'elle tient de son
contrat, aux conditions sans lesquelles il y a lieu
de supposer qu'elle ne l'aurait pas signé. Au lieu des
qu'elle achève d'édifier l'opinion publique sur le
fond et les faits de toute cette discussion.
ERNEST DESPLACES.
LE JOURNAL DES DÉBATS ET L'INTRIGUE ANGLO-TORQUE.
Le Journal des Débats publie aussi une véritable
consultation nationale et politique sur la grande ques-
tion qu'on voudrait troubler et obscurcir. Nous nous
empressons de reproduire cette discussion de la plus
haute portée. E. D.
« Le publie s'est ému d'un nouvel incident qui
s'est produit relativement au canal de Suez, et sur
lequel nous tenons d'autant plus à nous expliquer
qu'en ce qui nous concerne, il pourrait se compli-
quer d'une équivoque. Depuis sept ou huit ans que
le monde s'occupe de cette grande entreprise, on
sait quel concours unanime et persévérant elle a
rencontré dans la presse française. On sait de quel
côté sont venues les provocations et sur quel terrain
brûlant s'est engagé le duel international qui dure
encore. En faisant d'une opération purement indus-
trielle une question d'antagonisme et de rivalité
politique entre la France et l'Angleterre, les intrigues
de la diplomatie britannique'en ont fait pour l'opi-
nion publique, en deçà du détroit, une question de
susceptibilité patriotique, un point d'honneur na-
tional. Jusqu'à présent on n'avait pas à signaler
dans nos rangs un seul transfuge ; on peut dire que
pas une voix, pas un mot n'était venu troubler
l'émulation honorable et l'entente cordiale qui s'é-
taient établies entre tous les journaux français, pour
défendre une idée française, un intérêt français,
contre la jalousie mesquine et la malveillance obs-
tinée de la presse anglaise.
» Le public a donc pu s'étonner et s'émouvoir, en
voyant pour la première fois quelques-uns des jour-
naux qui avaient défendu le canal de Suez avec le
plus de zèle et de persévérance ouvrir leurs colonnes
à certain Manifeste que nous croyons caractériser
sans injustice, en disant qu'il était écrit sous la
même inspiration, dans le même esprit et le même
intérêt que les articles qui ont rempli si souvent les
colonnes du Times et du Morning Posl. La brèche
était faite, et l'ennemi pénétrait dans la place. Eh
bien ! nous tenons à le déclarer nettement : en ce
qui concerne le Journal des Débats, cet étonnement,
cette émotion serait l'effet d'un malentendu véri-
table.
» Nous avons reproduit l'article de la Semaine
financière au même titre et aux mêmes conditions
que nous avions reproduit, quelques jours aupara-
vant, les documents qui nous étaient adressés au
nom de M. de Lesseps lui-même ; nous l'avons
reproduit au même titre et aux mêmes conditions
que nous reproduisons les prospectus de toutes les
entreprises et de tous les établissements industriels
qui sont nos clients ordinaires. Nous l'avons repro-
duit au même titre et aux mêmes conditions que
les articles de l'honorable M. Biétry. Avons-nous
besoin de nous expliquer plus clairement? Nous
serions désolés si nos lecteurs avaient pu voir dans
un communiqué de M. Panis un motif suffisant de
ranger le Journal des Débats parmi les journaux
qui, après avoir été les champions les plus décidés
du canal maritime, en seraient devenus du jour au
lendemain les détracteurs, et se seraient faits, par
une illumination soudaine, les très-humbles auxi-
liaires de la diplomatie et de la polémique anglaises.
» Sur le fond des choses, c'est-à-dire sur le litige
ouvert entre la Compagnie du canal et le gouver-
nement égyptien, ce n'est pas à nous, c'est à la
Compagnie qu'il appartient de plaider sa cause et
de revendiquer ses droits. Les faits sont maintenant
connus de tout le monde. Un envoyé du nouveau
gouvernement égyptien, Nubar-Pacha, est venu pro-
poser à la Compagnie de modifier le contrat qu'elle
avait passé régulièrement avec le précédent vice-roi.
Aux termes de ce contrat; le chef du gouvernement
égyptien est obligé de fournir à la Compagnie le
nombre d'ouvriers indigènes jugé nécessaire à l'exé-
cution des travaux ; l'envoyé du nouveau gouverne-
ment égyptien propose à la Compagnie de réduire le
contingent actuel de vingt mille ouvriers par mois à
six mille. Un règlement, arrêté d'un commun ac-
cord entre le gouvernement égyptien et la Compa-
gnie, a fixé le salaire des ouvriers à un taux supé-
rieur du double à celui du salaire que reçoivent les
ouvriers employés au service des particuliers; l'a-
gent du nouveau vice-roi propose à la Compagnie
d'augmenter le salaire actuel dans une proportion
considérable. Le contrat stipule en faveur de la Com-
pagnie deux avantages particuliers, savoir : la
concession d'un canal dérivé du Nil et qui doit met-
tre le canal maritime en communication avec l'inté-
rieur de l'Egypte, et la concession des terres incultes
que la Compagnie pourra féconder avec le canal
d'eau douce. L'envoyé du vice-roi propose à la
Compagnie de renoncer à la concession des terres et
d'y renoncer sans indemnité ; de renoncer à la con-
cession du canal d'eau douce déjà presque entière-
ment construit par elle, et d'y renoncer sans autre
compensation que l'offre de lui rembourser les frais
de construction. Telles sont les conditions de l'arran-
gement proposé par l'agent du gouvernement égyp-
tien à la Compagnie du canal maritime.
» En définitive, ce que l'on propose à la Compa-
gnie, c'est de renoncer aux principaux avantages,
aux garanties fondamentales qu'elle tient de son
contrat, aux conditions sans lesquelles il y a lieu
de supposer qu'elle ne l'aurait pas signé. Au lieu des
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