Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1863-12-01
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 01 décembre 1863 01 décembre 1863
Description : 1863/12/01 (A8,N179)-1863/12/03. 1863/12/01 (A8,N179)-1863/12/03.
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203258h
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/11/2012
482 L'ISTHME DE SUEZ,
Nous n'avons pas besoin de prendre une peine
inutile. Le public sait parfaitement ce qu'il doit pen-
ser de tout cela.
Nous ne trouvons à nous arrêter que sur deux traits
de cette composition.
La Semaine financière fait observer que sa conduite,
dans cette discussion, n'a pas été sans courage. Pour
cette fois nous sommes de son avis; nous irons même
plus loin qu'elle. Nous pensons qu'il lui a fallu beau-
coup de courage pour accepter le rôle qu'elle a pris.
La Semaine veut bien reconnaître qu'entre elle et
M. de Lesseps « l'opinion est l'arbitre suprême. »
Rien de plus juste. Qu'elle écoute donc le juge dans
la presse, dans les salons, dans les boutiques, dans
les ateliers, dans les rues et même plus près d'elle.
ERNEST DESPLACES.
LA FRANCE ET L'ANGLETERRE DEVANT LA TURQUIE.
En ]856, l'ambassadeur anglais à Constantinople,
lord Stratford de Redcliffe, ne voulut pas que la
Turquie accordât son assentiment à l'exécution du
canal de Suez, que la France désirait. La Porte non
sans regret obéit à lord Stratford de Redcliffe.
Immédiatement après et dans la même année, lord
Stratford de Redcliffe voulut obtenir pour l'Angle-
terre la ligne de fer de l'Euphrate que les Anglais
nommaient la plus belle position stratégique du
monde et le grand chemin de la Reine. Il imposa à
la Porte une concession de 1600 kilomètres de ter-
rain sur la largeur de l'empire ottoman, de la Médi-
terranée au golfe Persique, à une compagnie exclusi-
vement anglaise, une garantie de 6 010 d'intérêts pour
le capital à souscrire, et la construction aux frais du
Trésor ottoman d'un port à Séleucie sous la direction
des ingénieurs anglais.
La Porte, à laquelle on avait dit que les conces-
sions de terrains dans l'isthme de Suez étaient dan-
gereuses pour sa sécurité entre les mains d'une
compagnie universelle, n'osa trouver aucun incon-
vénient dans des concessions beaucoup plus considé-
rables faites à une compagnie exclusivement an-
glaise.
La même facilité s'est produite à Constantinople
pour le chemin de Kustendjé concédé également à
une société britanique.
A l'heure où nous écrivons, après la note du 6 avril,
après les difficultés récentes soulevées contre le ca-
n Turquie vient encore d'attester son
ni aisance pour l'exigence des intérêts
i «>ur mieux faire contraste avec sa
eon'duiiô^»Saiffl lorsque d'autres intérêts que ceux
lîé l'Angleterre mut en jeu.
^x^tëi ou~<~i ce que nous apprend une corres-
pondance de Londres insérée dans la Patrie du 23
octobre. Ce récit n'a pas besoin de commentaires.
J. MONGIN.
« On nous écrit de Londres, 20 novembre :
« L'intégrité et Vindépendance de la Turquie est une des
phrases dont la diplomatie anglaise a le 'plus abusé.
Aujourd'hui encore, pour faire échec à une entreprise
grandiose conçue par un Français, et pour l'exécution
de laquelle les capitaux français, d'ordinaire si timides,
se sont mis bravement en avant, je veux parler de la
canalisation de l'isthme de Suez, c'est encore l'intégrité
et l'indépendance de l'empire ottoman que l'on invoque, plus
encore à Londres qu'à Constantinople.
» Adoptons pourtant pour un instant le point de vue
anglais sur la question de Suez, et admettons que l'ou-
verture d'un canal maritime entre la Méditerranée et
la mer Rouge, canal dont la neutralité perpétuelle sera
reconnue et sanctionnée par les traités, mette en péril
Vindcpendance et l'intégrité de l'empire ottoman ; mais
alors, comment faudra-t-il caractériser l'établissement
sur le territoire turc d'une ligne télégraphique ayant
pour objet de mettre l'Angleterre en rapport instantané
avec ses possessions indiennes, sans qùe le gouverne-
ment turc ait rien à voir dans l'administration de cette
ligne anglaise?. Pardon, il aura à y voir ceci seule-
ment : les mémoires de frais d'établissement, qu'il sera
invité à solder rubis sur l'ongle.
» Cela a l'air d'une mauvaise plaisanterie, et si les
détails de la transaction ne se trouvaient exposés tout au
long dans une lettre de Constantinople, en date du
-1 novembre, publiée par le Times, je n'aurais osé croire
à une prétention anglaise aussi exorbitante; pourtant
les faits sont là, et parfaitement avérés.
» Voici donc comment les choses se sont passées. Il
vient d'être conclu entre l'ambassadeur d'Angleterre à
Constantinople et le gouvernement du sultan un ar-
rangement qui a pris la forme substantielle d'un pro-
tocole, dûment signé et paraphé, pour l'achèvement du
télégraphe anglo-indien, à travers la totalité des pos-
sessions ottomanes en Asie, depuis Scutari jusqu'à l'en-
trée du golfe Persique. La ligne télégraphique existe
déjà et fonctionne entre Constantinople et Bagdad. 11
s'agit de la prolonger jusqu'à Bassorah et à Buschir,
d'où un câble immergé doit atteindre Kurrachée, le
port le plus occidental des possessions anglaises de
l'Inde.
» Cette ligne télégraphique doit être construite sous les
auspices dit gouvernement anglais, MAIS aux frais du gouver-
nement ottoman. En outre, pour parer à toutes les éven-
tualités, il a été décidé qu'une ligne indépendante se
dirigerait de Bagdad vers la frontière persane, où elle
se souderait, sur un point nommé Khanokain, à une
ligne persane se dirigeant sur Téhéran au nord et sur
Schiraz au sud. Cette ligne, nominalement persane, sera
aussi anglaise que la ligne turque, car elle doit être
construite d'après les avis et avec l'assistance des officiers
anglais.
» Or, construire pour son service, sur un territoire
étranger, est quelque chose; faire payer les frais de
construction par celui dont on emprunte déjà le terri-
Nous n'avons pas besoin de prendre une peine
inutile. Le public sait parfaitement ce qu'il doit pen-
ser de tout cela.
Nous ne trouvons à nous arrêter que sur deux traits
de cette composition.
La Semaine financière fait observer que sa conduite,
dans cette discussion, n'a pas été sans courage. Pour
cette fois nous sommes de son avis; nous irons même
plus loin qu'elle. Nous pensons qu'il lui a fallu beau-
coup de courage pour accepter le rôle qu'elle a pris.
La Semaine veut bien reconnaître qu'entre elle et
M. de Lesseps « l'opinion est l'arbitre suprême. »
Rien de plus juste. Qu'elle écoute donc le juge dans
la presse, dans les salons, dans les boutiques, dans
les ateliers, dans les rues et même plus près d'elle.
ERNEST DESPLACES.
LA FRANCE ET L'ANGLETERRE DEVANT LA TURQUIE.
En ]856, l'ambassadeur anglais à Constantinople,
lord Stratford de Redcliffe, ne voulut pas que la
Turquie accordât son assentiment à l'exécution du
canal de Suez, que la France désirait. La Porte non
sans regret obéit à lord Stratford de Redcliffe.
Immédiatement après et dans la même année, lord
Stratford de Redcliffe voulut obtenir pour l'Angle-
terre la ligne de fer de l'Euphrate que les Anglais
nommaient la plus belle position stratégique du
monde et le grand chemin de la Reine. Il imposa à
la Porte une concession de 1600 kilomètres de ter-
rain sur la largeur de l'empire ottoman, de la Médi-
terranée au golfe Persique, à une compagnie exclusi-
vement anglaise, une garantie de 6 010 d'intérêts pour
le capital à souscrire, et la construction aux frais du
Trésor ottoman d'un port à Séleucie sous la direction
des ingénieurs anglais.
La Porte, à laquelle on avait dit que les conces-
sions de terrains dans l'isthme de Suez étaient dan-
gereuses pour sa sécurité entre les mains d'une
compagnie universelle, n'osa trouver aucun incon-
vénient dans des concessions beaucoup plus considé-
rables faites à une compagnie exclusivement an-
glaise.
La même facilité s'est produite à Constantinople
pour le chemin de Kustendjé concédé également à
une société britanique.
A l'heure où nous écrivons, après la note du 6 avril,
après les difficultés récentes soulevées contre le ca-
n Turquie vient encore d'attester son
ni aisance pour l'exigence des intérêts
i «>ur mieux faire contraste avec sa
eon'duiiô^»Saiffl lorsque d'autres intérêts que ceux
lîé l'Angleterre mut en jeu.
^x^tëi ou~<~i ce que nous apprend une corres-
pondance de Londres insérée dans la Patrie du 23
octobre. Ce récit n'a pas besoin de commentaires.
J. MONGIN.
« On nous écrit de Londres, 20 novembre :
« L'intégrité et Vindépendance de la Turquie est une des
phrases dont la diplomatie anglaise a le 'plus abusé.
Aujourd'hui encore, pour faire échec à une entreprise
grandiose conçue par un Français, et pour l'exécution
de laquelle les capitaux français, d'ordinaire si timides,
se sont mis bravement en avant, je veux parler de la
canalisation de l'isthme de Suez, c'est encore l'intégrité
et l'indépendance de l'empire ottoman que l'on invoque, plus
encore à Londres qu'à Constantinople.
» Adoptons pourtant pour un instant le point de vue
anglais sur la question de Suez, et admettons que l'ou-
verture d'un canal maritime entre la Méditerranée et
la mer Rouge, canal dont la neutralité perpétuelle sera
reconnue et sanctionnée par les traités, mette en péril
Vindcpendance et l'intégrité de l'empire ottoman ; mais
alors, comment faudra-t-il caractériser l'établissement
sur le territoire turc d'une ligne télégraphique ayant
pour objet de mettre l'Angleterre en rapport instantané
avec ses possessions indiennes, sans qùe le gouverne-
ment turc ait rien à voir dans l'administration de cette
ligne anglaise?. Pardon, il aura à y voir ceci seule-
ment : les mémoires de frais d'établissement, qu'il sera
invité à solder rubis sur l'ongle.
» Cela a l'air d'une mauvaise plaisanterie, et si les
détails de la transaction ne se trouvaient exposés tout au
long dans une lettre de Constantinople, en date du
-1 novembre, publiée par le Times, je n'aurais osé croire
à une prétention anglaise aussi exorbitante; pourtant
les faits sont là, et parfaitement avérés.
» Voici donc comment les choses se sont passées. Il
vient d'être conclu entre l'ambassadeur d'Angleterre à
Constantinople et le gouvernement du sultan un ar-
rangement qui a pris la forme substantielle d'un pro-
tocole, dûment signé et paraphé, pour l'achèvement du
télégraphe anglo-indien, à travers la totalité des pos-
sessions ottomanes en Asie, depuis Scutari jusqu'à l'en-
trée du golfe Persique. La ligne télégraphique existe
déjà et fonctionne entre Constantinople et Bagdad. 11
s'agit de la prolonger jusqu'à Bassorah et à Buschir,
d'où un câble immergé doit atteindre Kurrachée, le
port le plus occidental des possessions anglaises de
l'Inde.
» Cette ligne télégraphique doit être construite sous les
auspices dit gouvernement anglais, MAIS aux frais du gouver-
nement ottoman. En outre, pour parer à toutes les éven-
tualités, il a été décidé qu'une ligne indépendante se
dirigerait de Bagdad vers la frontière persane, où elle
se souderait, sur un point nommé Khanokain, à une
ligne persane se dirigeant sur Téhéran au nord et sur
Schiraz au sud. Cette ligne, nominalement persane, sera
aussi anglaise que la ligne turque, car elle doit être
construite d'après les avis et avec l'assistance des officiers
anglais.
» Or, construire pour son service, sur un territoire
étranger, est quelque chose; faire payer les frais de
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