Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1863-12-01
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 01 décembre 1863 01 décembre 1863
Description : 1863/12/01 (A8,N179)-1863/12/03. 1863/12/01 (A8,N179)-1863/12/03.
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203258h
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/11/2012
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 479
la régularité de l'acte constitutif de la Société et des
opérations qui ont suivi cet acte. »
La première souscription de Son Altesse est un
acte purement privé, et les consultants réservent
leur opinion en ce qui concerne « les nou veaux en-
gagements qui lui sont attribués. »
L'antagonisme était donc complet entre les réqui-
sitions notifiées par la Compagnie, comme l'expres-
sion de ses droits, et les conclusions des trois avocats
consultés; cet antagonisme n'était pas moins radical
entre ces conclusions et celles des consultations du
conseil judiciaire de la Compagnie et de celles de
MMes Crémieux, Marie, Plocque et de Yatimesnil,
affirmant et démontrant l'irrévocabilité du contrat,
la validité des divers engagements pris au nom du
vice-roi et acceptés par lui.
Quel est le résultat? Le prince n'a plus qu'à pren-
dre sa décision. Il a toutes les opinions et toutes les
pièces sous les yeux. Le voilà seul en face de sa
conscience, de ses souvenirs, de sa parole, de son
honneur auquel M. de Lesseps a fait un appel public
avec la plus juste" confiance. Il connaît tous les dé-
tours, tous les secrets, et, en quelque sorte, tous les
côtés intimes, c'est à-dire équitables, de la question.
Juge et partie, certes il ne sera point partial contre
lui-même, mais il sera loyal, et, comme nous l'a fait
connaître la note explicative, ce sont les conclusions
de la Compagnie qu'il adopte, ce sont les opinions
contraires de ses avocats qu'il repousse
Il ordonne à son ministre des finances de passer
avec la Compagnie un traité qui est la pleine recon-
naissance de sa régularité. Dans ce traité, il con-
state que sa souscription, c'est-à-dire la constitution
de la Compagnie, est valide et obligatoire. [1 pour-
voit au paiement des appels de fonds exigibles : il
déclare que cette dette est une dette publique et non
une dette privée ; il la fait inscrire sur les registres
du Tiésor, et en même temps il reconnaît la légalité
des opérations commencées en les abandonnant à leur
libre cours.
En un mot, il exécute de point en point les de-
mandes qui lui ont été soumises par les organes
officiels de la Compagnie, et il investit d'une ap-
probation entière chacun des articles de ces conclu-
sions.
Quelle est la portée d'un pareil acte? Le vice-roi
a t-il pu se la dissimuler? A t-il été prémuni et
averti? A-t-il agi en pleine connaissance de cause?
Ce sont là autant de questions que va résoudre en
quelques lignes la consultation évoquée avec peu de
bonheur par la Semaine financière.
En effet, après avoir cité les conclusions présentées
au vice-roi par la Compagnie, cette consultation les
résume et les définit en ces mots :
« Tout ratifier et tout garantir; pour éviter certaines
responsabilités dont on le menace, assumer toutes les
responsabilités, se constituer en révolte ouverte contre
les ordres de son suzerain, voilà ce que M. de Les-
seps ne craignait pas de requérir du vice-roi. »
Sauf « la révolte » que n'ont encore aperçue ni
l'Égypte ni la Turquie, voilà, dirons-nous à notre
tour, ce que, dans son esprit de justice et de droiture
a fait le vice-roi. Il a, par cette décision et cette con-
duite, « ratifié * le passé, « garanti » l'avenir. Il a
« assumé » la responsabilité qui lui appartenait et
qui couvre la Compagnie dans l'exécution de ses tra-
vaux. Il a en un mot achevé de mettre la Compagnie en
mesure de poursuivre son œuvre avec toute sécurité
légale, avec toutes les sanctions qu'elle était en droit
d'attendre du gouvernement égyptien.
Depuis cette époque jusqu'à sa mort, Mohammed-
Saïd n'a cessé de marcher dans la même voie. Les
travaux du canal sont l'objet de sa cordiale coopé-
ration. En 1861, il se rend de sa personne dans
l'isthme pour inspecter et vérifier les progrès obte-
nus. Il approuve ce qui a été fait. Il étudie et dé-
cide lui-même, de concert avec les principaux mem-
bres de son gouvernement, les mesures à prendre
pour réaliser les obligations qu'il a contractées en-
vers la Compagnie relativement à un corps consi-
dérable de travailleurs qu'elle lui réclame et qu'il
doit fournir. Il détermine que ce corps sera de
20,000 ouvriers toujours présents sur les travaux.
Il règle leur tâche, le mode de leur recrutement et
de leur renouvellement. Il veut même participer aux
dépenses que les déplacements fréquents des contin-
gents occasionnent à la Compagnie. Les contingents
se succèdent sans interruption. Leur rassemble-
ment et leur voyage s'exécutent avec le concours
du gouvernement et de tous ses agents. Un haut
fonctionnaire est en outre choisi par le prince pour
le représenter à la tête des travailleurs, qu'il dirige
et commande en son nom. Enfin, Son Altesse prend
une résolution encore plus significative, s'il est pos-
sible.
Elle se fait construire au centre de l'isthme une
vaste habitation pour son usage personnel et dont
elle choisit elle-même l'emplacement sur les bords
du lac Timsah. Elle déclare que le but de cette
construction est de lui permettre de se transporter
au milieu de ses travailleurs indigènes, de veiller à
tous leurs besoins, de les animer de l'aiguillon tout
puissant de sa présence, et elle dit même un jour à
M. de Lesseps : « C'est moi qui vais être votre di-
recteur des travaux. » Une maladie douloureuse,
une mort prématurée l'ont seules empêché de réali-
ser son projet; mais le chalet vice-royal de Timsah
reste debout comme un monument attestant la der-
nière pensée du prince dont le nom sera si glorieu-
la régularité de l'acte constitutif de la Société et des
opérations qui ont suivi cet acte. »
La première souscription de Son Altesse est un
acte purement privé, et les consultants réservent
leur opinion en ce qui concerne « les nou veaux en-
gagements qui lui sont attribués. »
L'antagonisme était donc complet entre les réqui-
sitions notifiées par la Compagnie, comme l'expres-
sion de ses droits, et les conclusions des trois avocats
consultés; cet antagonisme n'était pas moins radical
entre ces conclusions et celles des consultations du
conseil judiciaire de la Compagnie et de celles de
MMes Crémieux, Marie, Plocque et de Yatimesnil,
affirmant et démontrant l'irrévocabilité du contrat,
la validité des divers engagements pris au nom du
vice-roi et acceptés par lui.
Quel est le résultat? Le prince n'a plus qu'à pren-
dre sa décision. Il a toutes les opinions et toutes les
pièces sous les yeux. Le voilà seul en face de sa
conscience, de ses souvenirs, de sa parole, de son
honneur auquel M. de Lesseps a fait un appel public
avec la plus juste" confiance. Il connaît tous les dé-
tours, tous les secrets, et, en quelque sorte, tous les
côtés intimes, c'est à-dire équitables, de la question.
Juge et partie, certes il ne sera point partial contre
lui-même, mais il sera loyal, et, comme nous l'a fait
connaître la note explicative, ce sont les conclusions
de la Compagnie qu'il adopte, ce sont les opinions
contraires de ses avocats qu'il repousse
Il ordonne à son ministre des finances de passer
avec la Compagnie un traité qui est la pleine recon-
naissance de sa régularité. Dans ce traité, il con-
state que sa souscription, c'est-à-dire la constitution
de la Compagnie, est valide et obligatoire. [1 pour-
voit au paiement des appels de fonds exigibles : il
déclare que cette dette est une dette publique et non
une dette privée ; il la fait inscrire sur les registres
du Tiésor, et en même temps il reconnaît la légalité
des opérations commencées en les abandonnant à leur
libre cours.
En un mot, il exécute de point en point les de-
mandes qui lui ont été soumises par les organes
officiels de la Compagnie, et il investit d'une ap-
probation entière chacun des articles de ces conclu-
sions.
Quelle est la portée d'un pareil acte? Le vice-roi
a t-il pu se la dissimuler? A t-il été prémuni et
averti? A-t-il agi en pleine connaissance de cause?
Ce sont là autant de questions que va résoudre en
quelques lignes la consultation évoquée avec peu de
bonheur par la Semaine financière.
En effet, après avoir cité les conclusions présentées
au vice-roi par la Compagnie, cette consultation les
résume et les définit en ces mots :
« Tout ratifier et tout garantir; pour éviter certaines
responsabilités dont on le menace, assumer toutes les
responsabilités, se constituer en révolte ouverte contre
les ordres de son suzerain, voilà ce que M. de Les-
seps ne craignait pas de requérir du vice-roi. »
Sauf « la révolte » que n'ont encore aperçue ni
l'Égypte ni la Turquie, voilà, dirons-nous à notre
tour, ce que, dans son esprit de justice et de droiture
a fait le vice-roi. Il a, par cette décision et cette con-
duite, « ratifié * le passé, « garanti » l'avenir. Il a
« assumé » la responsabilité qui lui appartenait et
qui couvre la Compagnie dans l'exécution de ses tra-
vaux. Il a en un mot achevé de mettre la Compagnie en
mesure de poursuivre son œuvre avec toute sécurité
légale, avec toutes les sanctions qu'elle était en droit
d'attendre du gouvernement égyptien.
Depuis cette époque jusqu'à sa mort, Mohammed-
Saïd n'a cessé de marcher dans la même voie. Les
travaux du canal sont l'objet de sa cordiale coopé-
ration. En 1861, il se rend de sa personne dans
l'isthme pour inspecter et vérifier les progrès obte-
nus. Il approuve ce qui a été fait. Il étudie et dé-
cide lui-même, de concert avec les principaux mem-
bres de son gouvernement, les mesures à prendre
pour réaliser les obligations qu'il a contractées en-
vers la Compagnie relativement à un corps consi-
dérable de travailleurs qu'elle lui réclame et qu'il
doit fournir. Il détermine que ce corps sera de
20,000 ouvriers toujours présents sur les travaux.
Il règle leur tâche, le mode de leur recrutement et
de leur renouvellement. Il veut même participer aux
dépenses que les déplacements fréquents des contin-
gents occasionnent à la Compagnie. Les contingents
se succèdent sans interruption. Leur rassemble-
ment et leur voyage s'exécutent avec le concours
du gouvernement et de tous ses agents. Un haut
fonctionnaire est en outre choisi par le prince pour
le représenter à la tête des travailleurs, qu'il dirige
et commande en son nom. Enfin, Son Altesse prend
une résolution encore plus significative, s'il est pos-
sible.
Elle se fait construire au centre de l'isthme une
vaste habitation pour son usage personnel et dont
elle choisit elle-même l'emplacement sur les bords
du lac Timsah. Elle déclare que le but de cette
construction est de lui permettre de se transporter
au milieu de ses travailleurs indigènes, de veiller à
tous leurs besoins, de les animer de l'aiguillon tout
puissant de sa présence, et elle dit même un jour à
M. de Lesseps : « C'est moi qui vais être votre di-
recteur des travaux. » Une maladie douloureuse,
une mort prématurée l'ont seules empêché de réali-
ser son projet; mais le chalet vice-royal de Timsah
reste debout comme un monument attestant la der-
nière pensée du prince dont le nom sera si glorieu-
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