Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1863-12-01
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 01 décembre 1863 01 décembre 1863
Description : 1863/12/01 (A8,N179)-1863/12/03. 1863/12/01 (A8,N179)-1863/12/03.
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203258h
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/11/2012
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 416
chaine inauguration du canal d'eau douce, l'entrée
triomphante du Nil à Suez va être un des plus grands
événements de l'histoire moderne de l'Égypte.
ERNEST DESPIACES.
LES FAUSSES NOUVELLES.
Pendant la mission de Nubar-Pacba à Constanti-
nople, le correspondant du Times annonçait à Londres
la prétendue conclusion du fameux compromis. Les
travailleurs de l'isthme étaient réduits à six mille
hommes ; les terrains de la Compagnie lui étaient
enlevés, et la presse anglaise éclatait en joie, car
on sait qu'elle considérait ces deux mesures comme
l'équivalent de l'impossibilité du canal. Ces bruits
se sont évanouis devant la vérité. Toutefois la mis-
sion de Nubar-Pacha à Paris paraît leur avoir donné
à Constantinople une circulation nouvelle, et voici ce
que mandait de cette dernière ville, le 11 novembre,
au Times, le correspondant de cette feuille :
« Les dernières nouvelles que je viens de recevoir,
relativement au canal de Suez, justifient complète-
ment, et d'une manière positive tout ce que je vous ai
écrit à ce sujet. Malgré les articles qui ont paru de
temps en temps dans quelques journaux français, la
mission de Nubar-Pacha, à Paris, a complètement
réussi. L'Empereur et M. Drouyn de Lhuys ont pleine-
ment admis la justice et l'équité de la transaction pro-
posée à la Compagnie; et si, dans un assez court
délai, la Compagnie n'adhère pas à cet arrangement,
les travaux du canal seront suspendus par ordre du
gouvernement égyptien.
» On s'attend cependant à voir la Compagnie don-
ner l'adhésion qu'on lui demande et accepter les
conditions qui lui sont proposées. Une nouvelle qui
m'arrive à l'instant même me fait croire à la possi-
bilité de ce résultat : M. de Lesseps est, dit-on, sur le
point de se retirer de l'administration. Ce serait une
confirmation de plus du refus fait par le gouvernement
français d'étendre la protection qu'il a donnée à cette
entreprise au-delà des limites qui lui sont imposées,
tant par la justice que par le droit international. »
Nous n'avons pas besoin de dire qu'il n'y a pas un
mot de vrai dans ce récit, et nous voudrions con-
naitre la source « positive » où il aurait été puisé.
Loin de réussir auprès du gouvernement français, la
mission de Nubar-Pacha a complètement échoué ,
notre gouvernement ayant répondu qu'il existait des
contrats et qu'ils ne pouvaient être modifiés que du
consentement réciproque des parties contractantes.
C'est alors que Nubar s'est adressé à la Compagnie,
et on connaît ses propositions et le résultat inévitable
qu'elles ont eu. La protection du gouvernement fran-
çais a toujours été acquise et l'est toujours aux
droits de la Compagnie, et quant à M. F. de Les-
seps, nous ne comprenons pas comment des hommes
sérieux ont pu accueillir le bruit prétendu de sa re-
traite.
Faut-il cependant rechercher le but de ces rumeurs
et de leur admission naïve dans un journal anglais?
On veut entretenir la Porte dans ses illusions ; on veut
lui persuader que la Compagnie est abandonnée.
C'est peut-être le seul moyen de faire persévérer la
Turquie dans des voies qu'au fond du cœur elle dé-
plore et où elle est embarrassée plus que personne.
Il n'est pas indifférent non plus de jeter le trouble
dans l'opinion publique et d'inquiéter les actionnaires
dans l'espoir de les désorganiser et de rompre cette
union qui a fait jusqu'ici leur force et leur honneur.
Aussi, de Constantinople et de Londres, ces bruits
ont-ils habilement pénétré dans nos départements, et il
n'est pas d'absurdité hardie qu'on ne trouve moyen
d'y répandre. Voici, par exemple, l'avis que nous
transmettent de Lyon deux honorables actionnaires
du canal, dont nous avons la lettre sous les yeux.
« On prétend que le général Princeteau, envoyé en
mission en Egypte, a fait au gouvernement français
un rapport défavorable contre la Compagnie de Suez,
et que les travaux marchent lentement.
» On prétend que les 200 millions ne suffiront pas
pour les travaux, et qu'ils coûteront au moins 400
millions.
» On va jusqu'à dire que M. Ferdinand de Les-
seps est sur le point de se retirer, et que la Compa-
gnie va être réorganisée complètement.
» Plusieurs circulaires d'agents financiers de Paris
engagent les porteurs d'actions à s'en débarrasser
au plus vite.
» On dit également que les plus forts actionnai-
naires vendent leurs titres, et qu'ils vendent à terme,
afin de les écouler plus facilement.
» Que par conséquent, il y aura de fortes livrai-
sons à la fin du mois. »
Il n'est pas inutile de dire maintenant que la let-
tre qui nous adresse ces informations est du 22 no-
vembre.
Voici la réponse :
Le général Princeteau est un des partisans les plus
prononcés du canal de Suez, et nous ne pensons pas
qu'il ait fait aucune espèce de rapport.
La première communication entre les deux mers
sera effectuée dans la première quinzaine de dé-
cembre.
L'évaluation des travaux à 400 millions est une
vieille fable anglaise, que les Anglais eux-mêmes
n'osent plus répéter.
Jamais M. de Lesseps n'a eu plus de confiance
chaine inauguration du canal d'eau douce, l'entrée
triomphante du Nil à Suez va être un des plus grands
événements de l'histoire moderne de l'Égypte.
ERNEST DESPIACES.
LES FAUSSES NOUVELLES.
Pendant la mission de Nubar-Pacba à Constanti-
nople, le correspondant du Times annonçait à Londres
la prétendue conclusion du fameux compromis. Les
travailleurs de l'isthme étaient réduits à six mille
hommes ; les terrains de la Compagnie lui étaient
enlevés, et la presse anglaise éclatait en joie, car
on sait qu'elle considérait ces deux mesures comme
l'équivalent de l'impossibilité du canal. Ces bruits
se sont évanouis devant la vérité. Toutefois la mis-
sion de Nubar-Pacha à Paris paraît leur avoir donné
à Constantinople une circulation nouvelle, et voici ce
que mandait de cette dernière ville, le 11 novembre,
au Times, le correspondant de cette feuille :
« Les dernières nouvelles que je viens de recevoir,
relativement au canal de Suez, justifient complète-
ment, et d'une manière positive tout ce que je vous ai
écrit à ce sujet. Malgré les articles qui ont paru de
temps en temps dans quelques journaux français, la
mission de Nubar-Pacha, à Paris, a complètement
réussi. L'Empereur et M. Drouyn de Lhuys ont pleine-
ment admis la justice et l'équité de la transaction pro-
posée à la Compagnie; et si, dans un assez court
délai, la Compagnie n'adhère pas à cet arrangement,
les travaux du canal seront suspendus par ordre du
gouvernement égyptien.
» On s'attend cependant à voir la Compagnie don-
ner l'adhésion qu'on lui demande et accepter les
conditions qui lui sont proposées. Une nouvelle qui
m'arrive à l'instant même me fait croire à la possi-
bilité de ce résultat : M. de Lesseps est, dit-on, sur le
point de se retirer de l'administration. Ce serait une
confirmation de plus du refus fait par le gouvernement
français d'étendre la protection qu'il a donnée à cette
entreprise au-delà des limites qui lui sont imposées,
tant par la justice que par le droit international. »
Nous n'avons pas besoin de dire qu'il n'y a pas un
mot de vrai dans ce récit, et nous voudrions con-
naitre la source « positive » où il aurait été puisé.
Loin de réussir auprès du gouvernement français, la
mission de Nubar-Pacha a complètement échoué ,
notre gouvernement ayant répondu qu'il existait des
contrats et qu'ils ne pouvaient être modifiés que du
consentement réciproque des parties contractantes.
C'est alors que Nubar s'est adressé à la Compagnie,
et on connaît ses propositions et le résultat inévitable
qu'elles ont eu. La protection du gouvernement fran-
çais a toujours été acquise et l'est toujours aux
droits de la Compagnie, et quant à M. F. de Les-
seps, nous ne comprenons pas comment des hommes
sérieux ont pu accueillir le bruit prétendu de sa re-
traite.
Faut-il cependant rechercher le but de ces rumeurs
et de leur admission naïve dans un journal anglais?
On veut entretenir la Porte dans ses illusions ; on veut
lui persuader que la Compagnie est abandonnée.
C'est peut-être le seul moyen de faire persévérer la
Turquie dans des voies qu'au fond du cœur elle dé-
plore et où elle est embarrassée plus que personne.
Il n'est pas indifférent non plus de jeter le trouble
dans l'opinion publique et d'inquiéter les actionnaires
dans l'espoir de les désorganiser et de rompre cette
union qui a fait jusqu'ici leur force et leur honneur.
Aussi, de Constantinople et de Londres, ces bruits
ont-ils habilement pénétré dans nos départements, et il
n'est pas d'absurdité hardie qu'on ne trouve moyen
d'y répandre. Voici, par exemple, l'avis que nous
transmettent de Lyon deux honorables actionnaires
du canal, dont nous avons la lettre sous les yeux.
« On prétend que le général Princeteau, envoyé en
mission en Egypte, a fait au gouvernement français
un rapport défavorable contre la Compagnie de Suez,
et que les travaux marchent lentement.
» On prétend que les 200 millions ne suffiront pas
pour les travaux, et qu'ils coûteront au moins 400
millions.
» On va jusqu'à dire que M. Ferdinand de Les-
seps est sur le point de se retirer, et que la Compa-
gnie va être réorganisée complètement.
» Plusieurs circulaires d'agents financiers de Paris
engagent les porteurs d'actions à s'en débarrasser
au plus vite.
» On dit également que les plus forts actionnai-
naires vendent leurs titres, et qu'ils vendent à terme,
afin de les écouler plus facilement.
» Que par conséquent, il y aura de fortes livrai-
sons à la fin du mois. »
Il n'est pas inutile de dire maintenant que la let-
tre qui nous adresse ces informations est du 22 no-
vembre.
Voici la réponse :
Le général Princeteau est un des partisans les plus
prononcés du canal de Suez, et nous ne pensons pas
qu'il ait fait aucune espèce de rapport.
La première communication entre les deux mers
sera effectuée dans la première quinzaine de dé-
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