Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1863-11-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 15 novembre 1863 15 novembre 1863
Description : 1863/11/15 (A8,N178). 1863/11/15 (A8,N178).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k62032573
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/11/2012
450 - L'ISTHME DE SUEZ,
yeux tous les fils de la trame. Si la Compagnie
rejette les. dispositions préalables qu'on prétend lui
imposer, par exemple la suppression du travail dans
ses chantiers, et l'abandon de ses canaux d'eau douce
et de ses terres, on le lui imputera à crime; on criera
à l'entêtement, à la mauvaise volonté, à la résistance
provocante, et c'est ce que vous faites. Si, au con-
traire, elle se soumet, rien n'est compromis si ce
n'est elle. Elle a reconnu à la Porte, je veux dire à
la diplomatie anglaise, le droit d'annuler ses contrats,
d'en reviser et d'en bouleverser tous les articles, et
cette faculté présente sans doute des ressources in-
finies. Indépendamment de ce premier point, on se
ménage encore la négociation sur la neutralité
comme préliminaire indispensable au consentement
de la Porte, c'est-à-dire de la diplomatie anglaise, et
il ne faut que très-peu d'adresse pour prolonger les
difficultés d'une telle négociation pendant un temps
indéfini.
Vous voyez donc, Monsieur, que votre prétendue
transaction, quand même nous l'aurions subie, n'ar-
rangeait rien et compromettait tout.
Vous vous attachez surtout à combattre l'orga-
nisation du travail dans l'isthme. Vous lui donnez le
nom odieux de corvée, tandis que le vice-roi actuel
en personne a. déclaré officiellement que ce système
n'avait rien de commun avec la corvée. Le système
de travail au canal, c'est le travail obligatoire rétri-
bué dans des conditions de sollicitude et de bien-être
pour les ouvriers qui sont décrites dans le texte de la
résolution du Conseil et que vous auriez dû y lire.
Si l'on vous dit qu'il s'agit sur les bords du Nil d'abo-
lir ce genre de travail, passez-moi le mot, on vous
mystifie. Dans l'état des mœurs et de la population,
cette abolition ne serait pas plus possible en Egypte
que serait admissible en France la proposition de tarir
les rivières, de supprimer les chemins de fer et les
grands travaux d'utilité publique.
Examinons cependant les raisons pour lesquelles
vous prétendez bouleverser toute cette organisation
de nos travaux.
Vous êtes un financier, par conséquent, un cal-
culateur : vérifions vos calculs.
Avant d'en discuter les éléments, je les admets
pour un moment tels que vous les présentez.
Prenant vos chiffres tout faits dans la note du 6
avril, vous évaluez le mouvement d'ouvriers résultant
de notre organisation à 60,000 hommes par mois.
C'est une erreur. Il est évident que ce mouvement
ne pourrait être tout au plus que de 40,000 hommes.
Prenons des dates toujours d'après vos éléments, qui
sont : 20,000 hommes , 15 jours d'aller, 30 jours de
séjour, 15 jours de retour. Le 15 de chaque mois,
20,000 hommes partent de leurs villages pour arri-
ver le 1er du mois suivant sur le théàtre des travaux ;
le ler de chaque mois, 20,000 hommes partent du
théâtre des travaux et sont arrivés le 15 dans leurs
villages ; cela constitue un déplacement de deux con-
tingents de 20,000 hommes chacun , soit 40,000
hommes.
Autre erreur, vous portez le total de la population
indigène à 4 millions d'âmes. La délibération du
Conseil la porte à 5 millions d'âmes. Elle est, selon les
plus récentes statistiques officielles de 5,500,000 âmes.
Mais si vos calculs eux-mêmes ne sont pas justes,
les éléments sur lesquels vous les basez sont encore
plus inexacts.
Il n'est pas vrai que les contingents mettent en
moyenne 15 jours dans leur voyage pour l'aller et
autant pour le retour.
Il n'est pas vrai qu'ils soient retenus 30 jours à
remplir leur tâche dans l'isthme. A 3 ou 4,000 hom-
mes près, la totalité d'un contingent est levée dans
la basse Egypte. Nous parlerons un peu plus tard de
ces 3 à 4,000 hommes.
Une enquête attentive effectuée sur les lieux par
les agents supérieurs de la Compagnie déclare que
la moyenne du voyage d'aller et de retour pour les
contingents de la basse Egypte serait de 3 jours et
demi.
Si l'on considère les distances parcourues et les
moyens de transports employés pour ces contingents
tant par la navigation à vapeur du Nil que par les
chemins de fer qui sillonnent le Delta, cette évalua-
tion n'a rien que de raisonnable. Toutefois, afin de
ne point nous exposer à un reproche d'atténuation,
mettons 5 jours pour chacun de ces voyages ou 10
jours pour leurs voyages réunis. Vous comptez 30
jours.
Les contingents de séjour dans l'isthme reçoivent
par escouade, dès leur arrivée, leur tâche mesurée,
et ils peuvent rentrer dans leurs foyers dès qu'elle est
achevée. Les plus lents l'exécutent en 25 jours , les
plus rapides et les plus laborieux en 15 à 20 jours.
La moyenne certainement est de 20 jours.
Vous comptez encore 30 jours.
Au total, 10 jours pour leur double voyage, 20
jours pour l'accomplissement de leur tâche ; total,
30 jours. Telle est la moyenne d'absence du fellah
loin de son village.
Vous comptez 60 jours.
Dans ce calcul ne sont pas compris les contin-
gents de la haute Egypte, ou 3 à 4,000 sur la masse
des 20,000 ouvriers mensuels ; pour ceux-là, la durée
du voyage n'est pas aussi longue que vous le
dites.
Des contingents de la haute Egypte, dits Saï-
yeux tous les fils de la trame. Si la Compagnie
rejette les. dispositions préalables qu'on prétend lui
imposer, par exemple la suppression du travail dans
ses chantiers, et l'abandon de ses canaux d'eau douce
et de ses terres, on le lui imputera à crime; on criera
à l'entêtement, à la mauvaise volonté, à la résistance
provocante, et c'est ce que vous faites. Si, au con-
traire, elle se soumet, rien n'est compromis si ce
n'est elle. Elle a reconnu à la Porte, je veux dire à
la diplomatie anglaise, le droit d'annuler ses contrats,
d'en reviser et d'en bouleverser tous les articles, et
cette faculté présente sans doute des ressources in-
finies. Indépendamment de ce premier point, on se
ménage encore la négociation sur la neutralité
comme préliminaire indispensable au consentement
de la Porte, c'est-à-dire de la diplomatie anglaise, et
il ne faut que très-peu d'adresse pour prolonger les
difficultés d'une telle négociation pendant un temps
indéfini.
Vous voyez donc, Monsieur, que votre prétendue
transaction, quand même nous l'aurions subie, n'ar-
rangeait rien et compromettait tout.
Vous vous attachez surtout à combattre l'orga-
nisation du travail dans l'isthme. Vous lui donnez le
nom odieux de corvée, tandis que le vice-roi actuel
en personne a. déclaré officiellement que ce système
n'avait rien de commun avec la corvée. Le système
de travail au canal, c'est le travail obligatoire rétri-
bué dans des conditions de sollicitude et de bien-être
pour les ouvriers qui sont décrites dans le texte de la
résolution du Conseil et que vous auriez dû y lire.
Si l'on vous dit qu'il s'agit sur les bords du Nil d'abo-
lir ce genre de travail, passez-moi le mot, on vous
mystifie. Dans l'état des mœurs et de la population,
cette abolition ne serait pas plus possible en Egypte
que serait admissible en France la proposition de tarir
les rivières, de supprimer les chemins de fer et les
grands travaux d'utilité publique.
Examinons cependant les raisons pour lesquelles
vous prétendez bouleverser toute cette organisation
de nos travaux.
Vous êtes un financier, par conséquent, un cal-
culateur : vérifions vos calculs.
Avant d'en discuter les éléments, je les admets
pour un moment tels que vous les présentez.
Prenant vos chiffres tout faits dans la note du 6
avril, vous évaluez le mouvement d'ouvriers résultant
de notre organisation à 60,000 hommes par mois.
C'est une erreur. Il est évident que ce mouvement
ne pourrait être tout au plus que de 40,000 hommes.
Prenons des dates toujours d'après vos éléments, qui
sont : 20,000 hommes , 15 jours d'aller, 30 jours de
séjour, 15 jours de retour. Le 15 de chaque mois,
20,000 hommes partent de leurs villages pour arri-
ver le 1er du mois suivant sur le théàtre des travaux ;
le ler de chaque mois, 20,000 hommes partent du
théâtre des travaux et sont arrivés le 15 dans leurs
villages ; cela constitue un déplacement de deux con-
tingents de 20,000 hommes chacun , soit 40,000
hommes.
Autre erreur, vous portez le total de la population
indigène à 4 millions d'âmes. La délibération du
Conseil la porte à 5 millions d'âmes. Elle est, selon les
plus récentes statistiques officielles de 5,500,000 âmes.
Mais si vos calculs eux-mêmes ne sont pas justes,
les éléments sur lesquels vous les basez sont encore
plus inexacts.
Il n'est pas vrai que les contingents mettent en
moyenne 15 jours dans leur voyage pour l'aller et
autant pour le retour.
Il n'est pas vrai qu'ils soient retenus 30 jours à
remplir leur tâche dans l'isthme. A 3 ou 4,000 hom-
mes près, la totalité d'un contingent est levée dans
la basse Egypte. Nous parlerons un peu plus tard de
ces 3 à 4,000 hommes.
Une enquête attentive effectuée sur les lieux par
les agents supérieurs de la Compagnie déclare que
la moyenne du voyage d'aller et de retour pour les
contingents de la basse Egypte serait de 3 jours et
demi.
Si l'on considère les distances parcourues et les
moyens de transports employés pour ces contingents
tant par la navigation à vapeur du Nil que par les
chemins de fer qui sillonnent le Delta, cette évalua-
tion n'a rien que de raisonnable. Toutefois, afin de
ne point nous exposer à un reproche d'atténuation,
mettons 5 jours pour chacun de ces voyages ou 10
jours pour leurs voyages réunis. Vous comptez 30
jours.
Les contingents de séjour dans l'isthme reçoivent
par escouade, dès leur arrivée, leur tâche mesurée,
et ils peuvent rentrer dans leurs foyers dès qu'elle est
achevée. Les plus lents l'exécutent en 25 jours , les
plus rapides et les plus laborieux en 15 à 20 jours.
La moyenne certainement est de 20 jours.
Vous comptez encore 30 jours.
Au total, 10 jours pour leur double voyage, 20
jours pour l'accomplissement de leur tâche ; total,
30 jours. Telle est la moyenne d'absence du fellah
loin de son village.
Vous comptez 60 jours.
Dans ce calcul ne sont pas compris les contin-
gents de la haute Egypte, ou 3 à 4,000 sur la masse
des 20,000 ouvriers mensuels ; pour ceux-là, la durée
du voyage n'est pas aussi longue que vous le
dites.
Des contingents de la haute Egypte, dits Saï-
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