Presse et revues
16 pages
Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1863-10-16
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 16 octobre 1863 16 octobre 1863
Description : 1863/10/16 (A8,N176). 1863/10/16 (A8,N176).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k62032558
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/11/2012
410 L'ISTHME DE SUEZ,
En arrivant 'au palais, elle a trouvé les troupes
égyptiennes formaot la haie sur le pourtour de la
cour d'honneur. A son entrée, les soldats ont pré-
- senté les armes, les tambours ont battu aux champs,
- les musiques militaires se sont fait entendre.
Cette réception est celle qui avait été faite, il y a
- quelques années, à la commission internationale par
Mohammed-Saïd. Son successeur a voulu rendre les
mêmes honneurs à la commission actuelle.
Comme nous l'avons précédemment annoncé, l'ac-
cueil de Son Altesse a été empreint de la plus cor-
diale bienveillance. Après l'accomplissement de tout
le cérémonial de l'hospitalité orientale, le prince
s'est longtemps entretenu avec les membres de la
commission. Il leur a exprimé avec chaleur tout
l'intérêt qu'il portait à l'œuvre du canal de Suez,
dont son gouvernement est le plus important ac-
tionnaire, et il leur a manifesté toutes ses bonnes
dispositions pour l'achèvement le plus prompt pos-
sible de ce grand ouvrage.
D'un autre côté, Son Altesse a été assurés du
concours dont l'entourait l'opinion européenne, et de
l'appui que ses efforts ne pouvaient manquer de
trouver dans le puissant gouvernement de la France.
La commission s'est retirée heureuse des senti-
ments dont elle a recueilli l'expression et charmée
de l'affabilité gracieuse de Son Altesse.
Le lendemain un train spécial, préparé aussi par
les ordres du prince, la portait à Zagazig, d'où elle
se rendait à Tel-el-Kebir, centre du domaine du
Ouady, propriété de la Compagnie.
Elle a visité ce beau domaine et n'a eu qu'à ex-
primer sa satisfaction de l'ordre, de l'état de progrès
et de prospérité dans lequel elle l'a trouvé.
Elle s'est mise ensuite en route pour les divers
points du canal d'eau douce et du canal maritime,
et elle a successivement inspecté Ismaïlia, Port-Saïd,
Toussoum, le Sérapéum, Gebel-Geneffé et Suez, d'où
elle est revenue au Caire.
Dans cette tournée, la commission a pu constater
de grands progrès accomplis. Elle a examiné l'orga-
nisation du travail en général ; elle a vérifié à Port-
Saïd le très-grand avancement du remblai de toute
la ville à lm,50 et 2 mètres au-dessus du niveau du
sol primitif. Elle a vu fonctionner les anciennes
dragues ; elle a reconnu les puissantes machines fa-
briquées par les Forges et Chantiers de la Méditer-
ranée, et dont les premières arrivées à Port-Saïd se
montent avec activité par les soins des ouvriers de
cette Compagnie, travaillant à côté et en quelque
sorte en concurrence amicale avec les ouvriers des
ateliers du canal.
De Port-Saïd la commission est revenue à Ismaïlia.
Elle a exécuté ce trajet d'une longueur de 75 kilo-
mètres sans interruption dans une grosse barque, sur
un cours d'eau continu qui porte les eaux de la
Méditerranée jusqu'au lac Timsah. De Port-Saïd
jusqu'à Ferdane, c'est-à-dire à travers les lacs Men-
zaleh et Ballah, elle a trouvé les berges formant le
lit définitif du canal dans un état parfait d'achève-
ment et de solidité. Sous ce dernier rapport elles
viennent de faire leurs preuves, en résistant sans
broncher à la masse des eaux qui par suite de la crue
extraordinaire du Nil a grossi le lac Menzaleh. Il
n'y a plus dans cette partie du canal maritime que
les dragages à exécuter sur une vaste échelle, et c'est
à cet emploi que va être consacré l'ensemble des
dragues anciennes et nouvelles.
La belle tranchée du seuil d'El-Guisr était de na-
ture à frapper les regards de la commission. C'est
pour nous le moment de mentionner une transaction
des plus importantes à laquelle, par ses lumières
et d'accord avec le président et les ingénieurs de la
Compagnie, elle a puissamment contribué.
Un entrepreneur, connu par les travaux analogues
qu'il a exécutés en France pour nos Compagnies de
chemins de fer et autres travaux publics, a fait la
proposition d'exécuter l'enlèvement complet du
seuil d'El-Guisr sur toute la largeur définitive du
canal, c'est-à-dire à 56 mètres à la ligne d'eau et
8 mètres de profondeur, ce qui constitue, déduction
faite de la tranchée actuellement effectuée, un cube
total de 10 millions de mètres. Il proposait de se
charger de cette grande opération avec ses propres
moyens, ses propres machines, ses propres ouvriers,
sans demander un homme à la Compagnie, et en lui
laissant par conséquent la libre disposition de tout
son personnel et de tous ses contingents d'indigènes.
Cette proposition était de nature à être prise en con-
sidération sérieuse. Elle a été examinée et débattue,
et les conditions du marché ont été arrêtées comme
suit :
L'entrepreneur exécutera le travail au prix de
1 fr. 60 c. le mètre cube, la Compagnie n'ayant à
participer à aucun de ses frais ; et ce prix est par-
faitement convenable, quand on pense que cette
opération est la plus difficile et la plus pénible de
toute la ligne, qu'elle exige des transports de
terres jusqu'à 19 mètres au-dessus du niveau de l'eau,
et des dragages sous l'eau à une profondeur de
8 mètres sur une largeur de 56 mètres. L'entre-
preneur s'oblige à remplir cet engagement avec ses
propres machines et ses propres ouvriers, qui ont
déjà la longue expérience de ces travaux, sans
demander un homme à la Compagnie. Il devra avoir
achevé son travail dans l'espace de trois ans et
demi au maximum. Tous les frais de transport,
d'assurance, etc., pour tout son matériel, sont éga-
lement à sa charge.
En arrivant 'au palais, elle a trouvé les troupes
égyptiennes formaot la haie sur le pourtour de la
cour d'honneur. A son entrée, les soldats ont pré-
- senté les armes, les tambours ont battu aux champs,
- les musiques militaires se sont fait entendre.
Cette réception est celle qui avait été faite, il y a
- quelques années, à la commission internationale par
Mohammed-Saïd. Son successeur a voulu rendre les
mêmes honneurs à la commission actuelle.
Comme nous l'avons précédemment annoncé, l'ac-
cueil de Son Altesse a été empreint de la plus cor-
diale bienveillance. Après l'accomplissement de tout
le cérémonial de l'hospitalité orientale, le prince
s'est longtemps entretenu avec les membres de la
commission. Il leur a exprimé avec chaleur tout
l'intérêt qu'il portait à l'œuvre du canal de Suez,
dont son gouvernement est le plus important ac-
tionnaire, et il leur a manifesté toutes ses bonnes
dispositions pour l'achèvement le plus prompt pos-
sible de ce grand ouvrage.
D'un autre côté, Son Altesse a été assurés du
concours dont l'entourait l'opinion européenne, et de
l'appui que ses efforts ne pouvaient manquer de
trouver dans le puissant gouvernement de la France.
La commission s'est retirée heureuse des senti-
ments dont elle a recueilli l'expression et charmée
de l'affabilité gracieuse de Son Altesse.
Le lendemain un train spécial, préparé aussi par
les ordres du prince, la portait à Zagazig, d'où elle
se rendait à Tel-el-Kebir, centre du domaine du
Ouady, propriété de la Compagnie.
Elle a visité ce beau domaine et n'a eu qu'à ex-
primer sa satisfaction de l'ordre, de l'état de progrès
et de prospérité dans lequel elle l'a trouvé.
Elle s'est mise ensuite en route pour les divers
points du canal d'eau douce et du canal maritime,
et elle a successivement inspecté Ismaïlia, Port-Saïd,
Toussoum, le Sérapéum, Gebel-Geneffé et Suez, d'où
elle est revenue au Caire.
Dans cette tournée, la commission a pu constater
de grands progrès accomplis. Elle a examiné l'orga-
nisation du travail en général ; elle a vérifié à Port-
Saïd le très-grand avancement du remblai de toute
la ville à lm,50 et 2 mètres au-dessus du niveau du
sol primitif. Elle a vu fonctionner les anciennes
dragues ; elle a reconnu les puissantes machines fa-
briquées par les Forges et Chantiers de la Méditer-
ranée, et dont les premières arrivées à Port-Saïd se
montent avec activité par les soins des ouvriers de
cette Compagnie, travaillant à côté et en quelque
sorte en concurrence amicale avec les ouvriers des
ateliers du canal.
De Port-Saïd la commission est revenue à Ismaïlia.
Elle a exécuté ce trajet d'une longueur de 75 kilo-
mètres sans interruption dans une grosse barque, sur
un cours d'eau continu qui porte les eaux de la
Méditerranée jusqu'au lac Timsah. De Port-Saïd
jusqu'à Ferdane, c'est-à-dire à travers les lacs Men-
zaleh et Ballah, elle a trouvé les berges formant le
lit définitif du canal dans un état parfait d'achève-
ment et de solidité. Sous ce dernier rapport elles
viennent de faire leurs preuves, en résistant sans
broncher à la masse des eaux qui par suite de la crue
extraordinaire du Nil a grossi le lac Menzaleh. Il
n'y a plus dans cette partie du canal maritime que
les dragages à exécuter sur une vaste échelle, et c'est
à cet emploi que va être consacré l'ensemble des
dragues anciennes et nouvelles.
La belle tranchée du seuil d'El-Guisr était de na-
ture à frapper les regards de la commission. C'est
pour nous le moment de mentionner une transaction
des plus importantes à laquelle, par ses lumières
et d'accord avec le président et les ingénieurs de la
Compagnie, elle a puissamment contribué.
Un entrepreneur, connu par les travaux analogues
qu'il a exécutés en France pour nos Compagnies de
chemins de fer et autres travaux publics, a fait la
proposition d'exécuter l'enlèvement complet du
seuil d'El-Guisr sur toute la largeur définitive du
canal, c'est-à-dire à 56 mètres à la ligne d'eau et
8 mètres de profondeur, ce qui constitue, déduction
faite de la tranchée actuellement effectuée, un cube
total de 10 millions de mètres. Il proposait de se
charger de cette grande opération avec ses propres
moyens, ses propres machines, ses propres ouvriers,
sans demander un homme à la Compagnie, et en lui
laissant par conséquent la libre disposition de tout
son personnel et de tous ses contingents d'indigènes.
Cette proposition était de nature à être prise en con-
sidération sérieuse. Elle a été examinée et débattue,
et les conditions du marché ont été arrêtées comme
suit :
L'entrepreneur exécutera le travail au prix de
1 fr. 60 c. le mètre cube, la Compagnie n'ayant à
participer à aucun de ses frais ; et ce prix est par-
faitement convenable, quand on pense que cette
opération est la plus difficile et la plus pénible de
toute la ligne, qu'elle exige des transports de
terres jusqu'à 19 mètres au-dessus du niveau de l'eau,
et des dragages sous l'eau à une profondeur de
8 mètres sur une largeur de 56 mètres. L'entre-
preneur s'oblige à remplir cet engagement avec ses
propres machines et ses propres ouvriers, qui ont
déjà la longue expérience de ces travaux, sans
demander un homme à la Compagnie. Il devra avoir
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