Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1863-10-16
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 16 octobre 1863 16 octobre 1863
Description : 1863/10/16 (A8,N176). 1863/10/16 (A8,N176).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k62032558
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/11/2012
418 L'ISTHME DE SUEZ,
« Comme les lois qui régissent l'achat, la vente et la
» disposition des propriétés immobilières sont commu-
» nés à tous les sujets de mon empire, il pourra être
» permis aux étrangers de posséder des propriétés fon-
x cières dans mes Etats, en se conformant aux lois et
» aux règlements de police, en acquittant les mêmes
» charges que les indigènes, et après que des arrange -
» ments auront eu lieu avec les puissances. »
Le reste de la note a pour objet d'inviter la Porte
à régulariser définitivement l'exercice de ce droit
» formel et irrévocable. »
Quel est cependant ce « soussigné » promoteur de
cette déclaration, et rédacteur de la note elle-même ?
C'est l'ambassadeur d'Angleterre, sir Henry Bulwer,
qui pousse la Porte à retirer à la Compagnie uni-
verselle, en Egypte, ce qu'il réclame comme un droit
appartenant à tous les étrangers en Turquie.
Or, ajoutons qu'en Egypte, et depuis longtemps,
a faculté pour tous les étrangers de posséder des
propriétés est admise et pratiquée sans opposition de
la part de la Turquie.
Quelles sont maintenant les personnes qui ont
collectivement assisté sir Henry Bulwer dans cette
constatation du droit reconnu aux étrangers ? Citons
les noms des signataires de la note :
BUL WER (Grande-Bretagne);
BRASSIER (Prusse);
MOUSTIER (France);
LUDOLF (Autriche);
NOVIKOFF (Russie);
G REPPI (Italie).
Ainsi, toutes les grandes puissances, y compris
l'Angleterre, viennent de faire une protestation, in-
directe sans doute, mais parfaitement applicable en
principe et en fait aux droits acquis que la Compa-
gnie tient de son contrat, de sa mise en possession,
et même du Coran, déclarant que la terre appartient
à celui qui la met en état de produire. Tandis que
sir Henry Bulwer, avec toute l'Europe, presse la Porte
e régulariser enfin, dans les provinces placées sous
son administration directe, ce principe complétement
adopté et consacré, il travaille à le faire révoquer et
détruire par la Turquie, dans un pays indépendant
pour son administration intérieure et où il se pratique
sans conteste depuis plus de quarante ans.
La contradiction est manifesté, et la Porte peut
répondre à sir Henry Bulwer, relativement à la Tur-
quie, par les exigences qu'il lui impose relativement
à l'Egypte. En faisant signer sa note par les repré-
sentants des grandes puissances, l'ambassadeur an-
glais les a mis tous contre lui. Ils ne peuvent pas
se démentir comme il consent à le faire, et à coup
sûr, l'œuvre du canal de Suez acclamée par toute
l'Europe ne sera pas mise par l'Europe hors la loi
des nations.
J. MOKGÏK.
AVIS AGRICOLE ET PHILOLOGIQUE.
Un des amis du canal de Suez nous a transmis de
Nancy une note anonyme que l'abondance des ma-
tières ne nous a pas permis d'insérer dans nos
précédents numéros, et qui contient deux observations
qui ont chacune leur intérêt. Nous soumettons à qui
de droit la première, et, quant à la seconde , nous
remercions notre correspondant de sa petite et spiri-
tuelle leçon de philologie dont, pour notre part, nous
nous proposons de profiter.
E. D.
« Inutile de féliciter M. de Lesseps, soit sur son œu-
vre européenne, soit sur l'intéressant et brillant rap-
port par lequel il la fait connaitre au monde entier.
Toutes les nations s'unissent pour y applaudir.
» Mais, entre les nombreuses remarques que suggère
ce compte rendu, il s'en présente deux qui, bien que
petites, ont une certaine importance , chacune en son
genre, et dont on ne croit pas inutile de faire part à
l'illustre auteur.
» La première est agricole ou, si l'on veut, botani-
que. La seconde est philologique.
» 1° Parmi les végétaux ligneux dont on va travailler
à enrichir le Wadi, M. de Lesseps ne cite pas le platane
d'Orient ( Platanus orientalis, L.). Est-ce parce qu'on sup-
pose que l'isthme de Suez, même arrosé , ne sera ja-
mais un lieu où puisse vivre ce bel arbre ?
» A priori, une telle impossibilité ne semble pas pro-
bable ; car le Platanus orientalis, qui est, dit-on, origi-
naire de Morée, prospère sous des latitudes déjà très-
chaudes, notamment en Chypre, ce qui permet l'espé-
rance de l'acclimater sur la route de Port-Saïd à Timsah.
» Au moins y a-t il lieu, dans tous les cas, de tenter
l'essai. Dût, en effet, la réussite n'être que partielle,
on aurait encore procuré à l'isthme un précieux em-
bellissement.
» 2° Pourquoi M. de Lesseps a-t-il la bonté de se sou-
mettre à la bizarre faute d'orthographe et de pronou-
ciation que l'on commet en disant (avec une apostro"
phe), l'Ouadi, pour le Ouadi? Au lieu d'accepter cette er-
reur, il est parfaitement maître de la rectifier. Il a bien
autorité pour cela.
» Assurément il n'ignore pas que le nom dont nous
parlons a pour initiale une consonne, et non point une
voyelle. Dès lors, pourquoi laisser estropier le mot par
la suppresion de l'e fiual de l'article?
» Naturellement, d'abord, on doit dire :
» Le Wadi ;
» La population du Wadi ;
» L'ordre règne au Wadi.
» Et quand même on tiendrait à peindre la consonne
W par nos deux lettres Ou, peu importe encore. Il
faudrait alors écrire :
« Le Ouadi ;
» La population du Ouadi ;
» L'ordre règne au Ouadi.
« Comme les lois qui régissent l'achat, la vente et la
» disposition des propriétés immobilières sont commu-
» nés à tous les sujets de mon empire, il pourra être
» permis aux étrangers de posséder des propriétés fon-
x cières dans mes Etats, en se conformant aux lois et
» aux règlements de police, en acquittant les mêmes
» charges que les indigènes, et après que des arrange -
» ments auront eu lieu avec les puissances. »
Le reste de la note a pour objet d'inviter la Porte
à régulariser définitivement l'exercice de ce droit
» formel et irrévocable. »
Quel est cependant ce « soussigné » promoteur de
cette déclaration, et rédacteur de la note elle-même ?
C'est l'ambassadeur d'Angleterre, sir Henry Bulwer,
qui pousse la Porte à retirer à la Compagnie uni-
verselle, en Egypte, ce qu'il réclame comme un droit
appartenant à tous les étrangers en Turquie.
Or, ajoutons qu'en Egypte, et depuis longtemps,
a faculté pour tous les étrangers de posséder des
propriétés est admise et pratiquée sans opposition de
la part de la Turquie.
Quelles sont maintenant les personnes qui ont
collectivement assisté sir Henry Bulwer dans cette
constatation du droit reconnu aux étrangers ? Citons
les noms des signataires de la note :
BUL WER (Grande-Bretagne);
BRASSIER (Prusse);
MOUSTIER (France);
LUDOLF (Autriche);
NOVIKOFF (Russie);
G REPPI (Italie).
Ainsi, toutes les grandes puissances, y compris
l'Angleterre, viennent de faire une protestation, in-
directe sans doute, mais parfaitement applicable en
principe et en fait aux droits acquis que la Compa-
gnie tient de son contrat, de sa mise en possession,
et même du Coran, déclarant que la terre appartient
à celui qui la met en état de produire. Tandis que
sir Henry Bulwer, avec toute l'Europe, presse la Porte
e régulariser enfin, dans les provinces placées sous
son administration directe, ce principe complétement
adopté et consacré, il travaille à le faire révoquer et
détruire par la Turquie, dans un pays indépendant
pour son administration intérieure et où il se pratique
sans conteste depuis plus de quarante ans.
La contradiction est manifesté, et la Porte peut
répondre à sir Henry Bulwer, relativement à la Tur-
quie, par les exigences qu'il lui impose relativement
à l'Egypte. En faisant signer sa note par les repré-
sentants des grandes puissances, l'ambassadeur an-
glais les a mis tous contre lui. Ils ne peuvent pas
se démentir comme il consent à le faire, et à coup
sûr, l'œuvre du canal de Suez acclamée par toute
l'Europe ne sera pas mise par l'Europe hors la loi
des nations.
J. MOKGÏK.
AVIS AGRICOLE ET PHILOLOGIQUE.
Un des amis du canal de Suez nous a transmis de
Nancy une note anonyme que l'abondance des ma-
tières ne nous a pas permis d'insérer dans nos
précédents numéros, et qui contient deux observations
qui ont chacune leur intérêt. Nous soumettons à qui
de droit la première, et, quant à la seconde , nous
remercions notre correspondant de sa petite et spiri-
tuelle leçon de philologie dont, pour notre part, nous
nous proposons de profiter.
E. D.
« Inutile de féliciter M. de Lesseps, soit sur son œu-
vre européenne, soit sur l'intéressant et brillant rap-
port par lequel il la fait connaitre au monde entier.
Toutes les nations s'unissent pour y applaudir.
» Mais, entre les nombreuses remarques que suggère
ce compte rendu, il s'en présente deux qui, bien que
petites, ont une certaine importance , chacune en son
genre, et dont on ne croit pas inutile de faire part à
l'illustre auteur.
» La première est agricole ou, si l'on veut, botani-
que. La seconde est philologique.
» 1° Parmi les végétaux ligneux dont on va travailler
à enrichir le Wadi, M. de Lesseps ne cite pas le platane
d'Orient ( Platanus orientalis, L.). Est-ce parce qu'on sup-
pose que l'isthme de Suez, même arrosé , ne sera ja-
mais un lieu où puisse vivre ce bel arbre ?
» A priori, une telle impossibilité ne semble pas pro-
bable ; car le Platanus orientalis, qui est, dit-on, origi-
naire de Morée, prospère sous des latitudes déjà très-
chaudes, notamment en Chypre, ce qui permet l'espé-
rance de l'acclimater sur la route de Port-Saïd à Timsah.
» Au moins y a-t il lieu, dans tous les cas, de tenter
l'essai. Dût, en effet, la réussite n'être que partielle,
on aurait encore procuré à l'isthme un précieux em-
bellissement.
» 2° Pourquoi M. de Lesseps a-t-il la bonté de se sou-
mettre à la bizarre faute d'orthographe et de pronou-
ciation que l'on commet en disant (avec une apostro"
phe), l'Ouadi, pour le Ouadi? Au lieu d'accepter cette er-
reur, il est parfaitement maître de la rectifier. Il a bien
autorité pour cela.
» Assurément il n'ignore pas que le nom dont nous
parlons a pour initiale une consonne, et non point une
voyelle. Dès lors, pourquoi laisser estropier le mot par
la suppresion de l'e fiual de l'article?
» Naturellement, d'abord, on doit dire :
» Le Wadi ;
» La population du Wadi ;
» L'ordre règne au Wadi.
» Et quand même on tiendrait à peindre la consonne
W par nos deux lettres Ou, peu importe encore. Il
faudrait alors écrire :
« Le Ouadi ;
» La population du Ouadi ;
» L'ordre règne au Ouadi.
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