Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1863-10-01
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 01 octobre 1863 01 octobre 1863
Description : 1863/10/01 (A8,N175). 1863/10/01 (A8,N175).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203254v
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/11/2012
ses L'ISTHME DE SUEZ,
dra pas, et sa philanthropie dormira du sommeil
d'Ëpiménide.
Nous ne contestons certes pas que la propagation
de la culture du coton ne puisse être avantageuse
à l'Egypte et utile à l'Europe, et que le travail obli-
gatoire, le seul praticable actuellement dans le pays,
ne puisse être appelé à en préparer les moyens. Mais
nous soutenons que l'achèvement du canal de Suez
est pour les intérêts généraux et pour les intérêts
égyptiens une œuvre encore plus importante que la
multiplication de quelques champs de - coton en
Egypte. Le canal de Suez abrége de moitié pour tous
les pavillons la distance qui sépare les deux plus
riches parties du monde ; il fait de l'Egypte le plus
grand passage du commerce ; il en fait l'entrepôt des
échanges entre l'Orient et l'Occident. Il n'est pas
seulement pour elle un puissant instrument de
richesses, il est aussi la garantie la plus solide de
la stabilité de la dynastie de Mehemet-Ali, et de la
sécurité de l'indépendance nationale ; bien plus, il
remplit sans frais pour l'Egypte le but qu'on lui de-
mande d'atteindre au prix de dépenses et de la-
beurs considérables.
Grâce au canal d'eau douce et aux vastes terrains
que ce canal va conquérir sur l'aridité stérile du
désert, la culture du coton pourra bientôt s'étendre
sur de larges espaces, sur des terres fertiles aban..
données depuis les Pharaons. L'entreprise du canal
de Suez n'a-t-elle pas déjà rendu officiellement à
l'Egypte une grande province de plus ?
Sous tous les rapports donc, au point de vue de la
multiplication du coton comme au point de vue de
la navigation, du commerce, au nom enfin de toutes
les considérations qui rattachent par tant de liens
l'Egypte à la civilisation universelle, l'achèvement du
canal de Suez est peut-être l'ouvrage le plus essen-
tiel qu'appelle la prospérité de ce pays, et certes, si
le travail obligatoire est admissible pour l'objet
qu'indique le Times, il l'est encore plus pour mener
à terme l'accomplissement d'un projet qui réunit à
la fois le développement du progrès agricole en
Egypte et les bienfaits généraux constatés par l'ac-
clamation de tous les peuples.
Cependant quelle est la pensée que laisse percer
clairement le Timesl Ce n'est pas celle de la suppres-
sion du travail obligatoire, puisqu'il consentirait à
laisser sur le canal, dans ces conditions, neuf mille indi_
gènes au lieu de vingt-cinq mille, en employantle reste
à des travaux analogues, qui ont le privilège
de jouir de sa faveur. Evidemment il n'y a pas là
autre chose que le désir de ralentir les travaux du
canal. Comme nous l'avons dit si souvent, si le pro-
jet du canal n'existait pas, le Times n'objecterait rien
au travail obligatoire. 11 sait bien que ce système de
travail ne sera pas et ne peut pas être maintenant
détruit en Egypte ; il sait bien qu'il est indispensable
à toute œuvre de travaux publics, et il nous en four-
nit lui-même une nouvelle preuve. Il nous parle, en
effet, d'une section du chemin de fer qui vient d'être
établie deSamanoud à Mansourah, et qui, poussée jus-
qu'à Damiette, doit relier cette ville au reste du ré-
seau égyptien. Comment cette section nouvelle a-t-elle
été exécutée ? Est-ce par le travail libre ? Est-ce par
le travail obligatoire ? Le Times s'est bien gardé de
nous l'apprendre. Il nous est facile de répondre pour
lui. La section du chemin de Samanoud à Mansou-
rah est l'œuvre du travail obligatoire, et la seconde
section de ce chemin, de Mansourah à Damiette, sera
encore l'œuvre du travail obligatoire.
Quant à la substitution des coolies ou des tra-
vailleurs européens aux ouvriers indigènes, nous
sommes étonné de voir le Times approuver un sem-
blable projet. Ne se souvient-il pas que plus que
personne il a protesté contre une telle combinaison ?
Ne se souvient-il point qu'il voyait dans ces masses
placées au service permanent et à la disposition de
la Compagnie l'organisation d'une armée toujours
prête pour l'invasion et la conquête de l'Egypte?
Ces craintes qu'il a exprimées avec tant d'insistance
et de clameurs se sont-elles dissipées dans son es-
prit, ou bien ii'étaient-elles qu'un prétexte pour em-
pêcher le canal de s'exécuter par le travail Lbre.
comme sa philanthropie actuelle ne serait qu'un
autre prétexte pour empêcher l'exécution du canal
par le travail obligatoire ?
Singulière philanthropie que celle qui déplora le
sort de vingt mille fellahs employés aux travaux de
l'isthme, et qui se trouverait toute soulagée si au
lieu de vingt mille Egyptiens on y mettait vingt
mille Européens !
La lettre du Times nous offre l'occasion d'une au-
tre remarque. A entendre les adversaires du canal,
ces travaux étaient pour la population des fellahs
une cause de misère et un élément de ruine. Or, que
nous avoue aujourd'hui notre confrère britannique9
Il déclare que la condition des fellahs devient de
plus en plus prospère, que leur richesse ne cesse de
s'accroître. Selon nous, les millions que la Compa-
gnie dépense chaque année dans l'Egypte en salaires
et en achats de toute espèce contribuent pour leur
part à cette prospérité. Mais n'en fût-il rien, il faut
reconnaître du moins que ces travaux ne l'arrêtent
ni ne la contrarient, puisque le Times en constate
lui-même la marche ascendante et progressive.
Le Times nous annonce de plus que l'aspect des
champs égyptiens est des plus florissants, que dans
l'Egypte centrale, sur les seuls domaines du vice-
roi, les plantations de coton se montent cette année
à 19,000 acres contre 4,000 acres l'année dernière.
Il nous annonce des plantations semblables de 70 et
même de 100,000 acres pour l'année prochaine. Les
dra pas, et sa philanthropie dormira du sommeil
d'Ëpiménide.
Nous ne contestons certes pas que la propagation
de la culture du coton ne puisse être avantageuse
à l'Egypte et utile à l'Europe, et que le travail obli-
gatoire, le seul praticable actuellement dans le pays,
ne puisse être appelé à en préparer les moyens. Mais
nous soutenons que l'achèvement du canal de Suez
est pour les intérêts généraux et pour les intérêts
égyptiens une œuvre encore plus importante que la
multiplication de quelques champs de - coton en
Egypte. Le canal de Suez abrége de moitié pour tous
les pavillons la distance qui sépare les deux plus
riches parties du monde ; il fait de l'Egypte le plus
grand passage du commerce ; il en fait l'entrepôt des
échanges entre l'Orient et l'Occident. Il n'est pas
seulement pour elle un puissant instrument de
richesses, il est aussi la garantie la plus solide de
la stabilité de la dynastie de Mehemet-Ali, et de la
sécurité de l'indépendance nationale ; bien plus, il
remplit sans frais pour l'Egypte le but qu'on lui de-
mande d'atteindre au prix de dépenses et de la-
beurs considérables.
Grâce au canal d'eau douce et aux vastes terrains
que ce canal va conquérir sur l'aridité stérile du
désert, la culture du coton pourra bientôt s'étendre
sur de larges espaces, sur des terres fertiles aban..
données depuis les Pharaons. L'entreprise du canal
de Suez n'a-t-elle pas déjà rendu officiellement à
l'Egypte une grande province de plus ?
Sous tous les rapports donc, au point de vue de la
multiplication du coton comme au point de vue de
la navigation, du commerce, au nom enfin de toutes
les considérations qui rattachent par tant de liens
l'Egypte à la civilisation universelle, l'achèvement du
canal de Suez est peut-être l'ouvrage le plus essen-
tiel qu'appelle la prospérité de ce pays, et certes, si
le travail obligatoire est admissible pour l'objet
qu'indique le Times, il l'est encore plus pour mener
à terme l'accomplissement d'un projet qui réunit à
la fois le développement du progrès agricole en
Egypte et les bienfaits généraux constatés par l'ac-
clamation de tous les peuples.
Cependant quelle est la pensée que laisse percer
clairement le Timesl Ce n'est pas celle de la suppres-
sion du travail obligatoire, puisqu'il consentirait à
laisser sur le canal, dans ces conditions, neuf mille indi_
gènes au lieu de vingt-cinq mille, en employantle reste
à des travaux analogues, qui ont le privilège
de jouir de sa faveur. Evidemment il n'y a pas là
autre chose que le désir de ralentir les travaux du
canal. Comme nous l'avons dit si souvent, si le pro-
jet du canal n'existait pas, le Times n'objecterait rien
au travail obligatoire. 11 sait bien que ce système de
travail ne sera pas et ne peut pas être maintenant
détruit en Egypte ; il sait bien qu'il est indispensable
à toute œuvre de travaux publics, et il nous en four-
nit lui-même une nouvelle preuve. Il nous parle, en
effet, d'une section du chemin de fer qui vient d'être
établie deSamanoud à Mansourah, et qui, poussée jus-
qu'à Damiette, doit relier cette ville au reste du ré-
seau égyptien. Comment cette section nouvelle a-t-elle
été exécutée ? Est-ce par le travail libre ? Est-ce par
le travail obligatoire ? Le Times s'est bien gardé de
nous l'apprendre. Il nous est facile de répondre pour
lui. La section du chemin de Samanoud à Mansou-
rah est l'œuvre du travail obligatoire, et la seconde
section de ce chemin, de Mansourah à Damiette, sera
encore l'œuvre du travail obligatoire.
Quant à la substitution des coolies ou des tra-
vailleurs européens aux ouvriers indigènes, nous
sommes étonné de voir le Times approuver un sem-
blable projet. Ne se souvient-il pas que plus que
personne il a protesté contre une telle combinaison ?
Ne se souvient-il point qu'il voyait dans ces masses
placées au service permanent et à la disposition de
la Compagnie l'organisation d'une armée toujours
prête pour l'invasion et la conquête de l'Egypte?
Ces craintes qu'il a exprimées avec tant d'insistance
et de clameurs se sont-elles dissipées dans son es-
prit, ou bien ii'étaient-elles qu'un prétexte pour em-
pêcher le canal de s'exécuter par le travail Lbre.
comme sa philanthropie actuelle ne serait qu'un
autre prétexte pour empêcher l'exécution du canal
par le travail obligatoire ?
Singulière philanthropie que celle qui déplora le
sort de vingt mille fellahs employés aux travaux de
l'isthme, et qui se trouverait toute soulagée si au
lieu de vingt mille Egyptiens on y mettait vingt
mille Européens !
La lettre du Times nous offre l'occasion d'une au-
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ces travaux étaient pour la population des fellahs
une cause de misère et un élément de ruine. Or, que
nous avoue aujourd'hui notre confrère britannique9
Il déclare que la condition des fellahs devient de
plus en plus prospère, que leur richesse ne cesse de
s'accroître. Selon nous, les millions que la Compa-
gnie dépense chaque année dans l'Egypte en salaires
et en achats de toute espèce contribuent pour leur
part à cette prospérité. Mais n'en fût-il rien, il faut
reconnaître du moins que ces travaux ne l'arrêtent
ni ne la contrarient, puisque le Times en constate
lui-même la marche ascendante et progressive.
Le Times nous annonce de plus que l'aspect des
champs égyptiens est des plus florissants, que dans
l'Egypte centrale, sur les seuls domaines du vice-
roi, les plantations de coton se montent cette année
à 19,000 acres contre 4,000 acres l'année dernière.
Il nous annonce des plantations semblables de 70 et
même de 100,000 acres pour l'année prochaine. Les
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