Presse et revues
32 pages
Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1863-08-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 15 août 1863 15 août 1863
Description : 1863/08/15 (A8,N172). 1863/08/15 (A8,N172).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203251m
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/11/2012
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 331
le commerce dans ses anciennes voies, enrichi de
ces moyens et de ces capitaux immenses dont jadis
il ne disposait pas.
» Rien n'est donc plus naturel que la faveur avec
laquelle on accueille parmi nous les nouvelles favo-
rables à la mise en action de ces grands travaux, et
le déplaisir avec lequel on ressent les obstacles na-
turels ou factices qni s'y opposent.
» La presse de ces derniers jours a reproduit une
note du sultan au vice-roi d'Egypte tendant à dis-
créditer tout au moins les expectatives relatives à
l'accomplissement du canal de Suez, fondant ses
protestations sur ce que l'approbation préalable du
projet n'avait pas été accordée, et même en soumet-
tant à des conditions l'examen du projet lui-même.
» Les prétextes mis en avant dans ce document
font plus que douter si l'on n'y doit pas voir une
influence diplomatique plutôt qu'une initiative sin-
cère et un intérêt réel du gouvernement turc.
v De là pour nous une plus forte raison de regret
et un sentiment plus vif de la nécessité, pour la
diplomatie, de mettre en œuvre des influences con-
ciliatrices entre le bien général et les intérêts po-
litiques légitimes des peuples, pour que ces travaux
continuent activement et atteignent bientôt leur ac-
complissement.
» C'est pour cette chambre une conviction que le
gouvernement italien ne doit rester en arrière d'au-
cun autre pour favoriser par tous les moyens pos-
sibles l'exécution de cette grande œuvre dans la-
quelle le plus grand intérêt national est évidemment
engagé. Cette chambre comprend néanmoins que la
tutelle des chambres de commerce ne doit pas tou-
jours attendre les faits accomplis pour se manifester
utilement, que cette intervention est plus bienfai-
sante quand elle les devance, et que parmi ses attri-
butions, la plus efficace n'est pas de faire des re-
présentations , mais de donner l'impulsion à des
bienfaits commerciaux et industriels encore éloignés ;
et que, en sa qualité de sentinelle chargée de signaler
les vœux des provinces, elle ne doit laisser échapper
aucune occasion de les soumettre aux lumières et à
la sagesse du gouvernement, pour que dans peu il
puisse s'en faire avec utilité l'agent et l'interprète.
» C'est dans cet esprit que la chambre se fait hon-
neur de soumettre au gouvernement du roi le vœu
que l'ouverture du canal de Suez soit continuée
sans obstacle jusqu'à son accomplissement, dans la
confiance et avec la conviction d'être en cela con-
forme aux idées gouvernementales, comme au devoir
de bien représenter l'influence des intérêts écono-
miques italiens dans une œuvre si grande.
» Il est décidé que la présente délibération sera
soumise au jugement des chambres de commerce et
arts du royaume. »
LE PRINCE NAPOLÉON AU MONT CENIS.
Le document que l'on vient de lire donne de l'à-
propos à la correspondance suivante que nous
empruntons au journal le Temps, et qui atteste que
l'on pense à Turin comme à Syracuse :
E. D.
«Turin, 18 août.
» Le prince Napoléon, qui se reposait en Suisse, dans
sa propriété de Nyons, de son excursion en Egypte, a
voulu visiter les travaux du mont Cenis, du côté de
la France. L'intérêt qui s'attache à cette grande entre-
prise du tunnel des A-lpes, le désir de voir fonctionner
la machine qui opère le forage des trous de mine, de
voir manœuvrer l'air comprimé qui chasse au dehors
du tunnel la fumée produite par les explosions, et
permet aux ouvriers de reprendre promptement leur
travail, expliquent assez cette course au fond de la
Savoie.
» M. Menabrea, ministre des travaux publics d'Italie,
qui a dans son département l'entreprise du percement
des Alpes, prévenu de l'arrivée du prince, a tenu à
visiter avec lui le chantier de cette grande opération ;
il est parti de Turin avec deux ingénieurs, et a rejoint
les Français à Modane. La machine qui comprime l'air,
le canal, la turbine qui élève les eaux, l'engin à forer
le rocher, ont été examinés en détail avec un vif in-
térêt.
» Aucune idée politique n'est attachée par nous à
ce voyage ; toutefois, on a fait remarquer hier, dans
une réunion où l'on en causait, que le prince revient
à peine d'Egypte, où le canal de Suez ouvrira bientôt
à l'Europe une route directe vers l'Inde ; que l'Italie a
tout à gagner à l'union de la Méditerranée et de la mer
indienne, au point de vue commercial particulièrement,
et qu'enfin le jour où les Alpes percées par un tunnel
ne mettront plus d'obstacle à la rapidité de la loco-
motion, l'Italie pourrait devenir la route la plus courte
entre l'Orient et l'Europe occidentale. C'est ainsi que,
de déductions en déductions, on est arrivé à chercher
une pensée dans ce qui n'est très-probablement qu'une
excursion de plaisir.
» L. LEGAULT. »
L'OPINION ESPAGNOLE ET L'INTRIGUE ANGLAISE.
L'intrigue anglaise et les arguments anglais ne
trouvent pas un meilleur accueil en Espagne qu'en
Italie et en Autriche. Ils n'y rencontrent également
que de vigoureux adversaires, parmi lesquels nous
devons placer au premier rang le Diario de Barce-
lone. A propos du rapport de M. F. de Lesseps et de
la note du 6 avril, ce journal, sous la date du
2 août, contient sur la politique et les actes du gou-
vernement britannique un article qui, nous osons le
dire, est dans son argumentation l'expression du
le commerce dans ses anciennes voies, enrichi de
ces moyens et de ces capitaux immenses dont jadis
il ne disposait pas.
» Rien n'est donc plus naturel que la faveur avec
laquelle on accueille parmi nous les nouvelles favo-
rables à la mise en action de ces grands travaux, et
le déplaisir avec lequel on ressent les obstacles na-
turels ou factices qni s'y opposent.
» La presse de ces derniers jours a reproduit une
note du sultan au vice-roi d'Egypte tendant à dis-
créditer tout au moins les expectatives relatives à
l'accomplissement du canal de Suez, fondant ses
protestations sur ce que l'approbation préalable du
projet n'avait pas été accordée, et même en soumet-
tant à des conditions l'examen du projet lui-même.
» Les prétextes mis en avant dans ce document
font plus que douter si l'on n'y doit pas voir une
influence diplomatique plutôt qu'une initiative sin-
cère et un intérêt réel du gouvernement turc.
v De là pour nous une plus forte raison de regret
et un sentiment plus vif de la nécessité, pour la
diplomatie, de mettre en œuvre des influences con-
ciliatrices entre le bien général et les intérêts po-
litiques légitimes des peuples, pour que ces travaux
continuent activement et atteignent bientôt leur ac-
complissement.
» C'est pour cette chambre une conviction que le
gouvernement italien ne doit rester en arrière d'au-
cun autre pour favoriser par tous les moyens pos-
sibles l'exécution de cette grande œuvre dans la-
quelle le plus grand intérêt national est évidemment
engagé. Cette chambre comprend néanmoins que la
tutelle des chambres de commerce ne doit pas tou-
jours attendre les faits accomplis pour se manifester
utilement, que cette intervention est plus bienfai-
sante quand elle les devance, et que parmi ses attri-
butions, la plus efficace n'est pas de faire des re-
présentations , mais de donner l'impulsion à des
bienfaits commerciaux et industriels encore éloignés ;
et que, en sa qualité de sentinelle chargée de signaler
les vœux des provinces, elle ne doit laisser échapper
aucune occasion de les soumettre aux lumières et à
la sagesse du gouvernement, pour que dans peu il
puisse s'en faire avec utilité l'agent et l'interprète.
» C'est dans cet esprit que la chambre se fait hon-
neur de soumettre au gouvernement du roi le vœu
que l'ouverture du canal de Suez soit continuée
sans obstacle jusqu'à son accomplissement, dans la
confiance et avec la conviction d'être en cela con-
forme aux idées gouvernementales, comme au devoir
de bien représenter l'influence des intérêts écono-
miques italiens dans une œuvre si grande.
» Il est décidé que la présente délibération sera
soumise au jugement des chambres de commerce et
arts du royaume. »
LE PRINCE NAPOLÉON AU MONT CENIS.
Le document que l'on vient de lire donne de l'à-
propos à la correspondance suivante que nous
empruntons au journal le Temps, et qui atteste que
l'on pense à Turin comme à Syracuse :
E. D.
«Turin, 18 août.
» Le prince Napoléon, qui se reposait en Suisse, dans
sa propriété de Nyons, de son excursion en Egypte, a
voulu visiter les travaux du mont Cenis, du côté de
la France. L'intérêt qui s'attache à cette grande entre-
prise du tunnel des A-lpes, le désir de voir fonctionner
la machine qui opère le forage des trous de mine, de
voir manœuvrer l'air comprimé qui chasse au dehors
du tunnel la fumée produite par les explosions, et
permet aux ouvriers de reprendre promptement leur
travail, expliquent assez cette course au fond de la
Savoie.
» M. Menabrea, ministre des travaux publics d'Italie,
qui a dans son département l'entreprise du percement
des Alpes, prévenu de l'arrivée du prince, a tenu à
visiter avec lui le chantier de cette grande opération ;
il est parti de Turin avec deux ingénieurs, et a rejoint
les Français à Modane. La machine qui comprime l'air,
le canal, la turbine qui élève les eaux, l'engin à forer
le rocher, ont été examinés en détail avec un vif in-
térêt.
» Aucune idée politique n'est attachée par nous à
ce voyage ; toutefois, on a fait remarquer hier, dans
une réunion où l'on en causait, que le prince revient
à peine d'Egypte, où le canal de Suez ouvrira bientôt
à l'Europe une route directe vers l'Inde ; que l'Italie a
tout à gagner à l'union de la Méditerranée et de la mer
indienne, au point de vue commercial particulièrement,
et qu'enfin le jour où les Alpes percées par un tunnel
ne mettront plus d'obstacle à la rapidité de la loco-
motion, l'Italie pourrait devenir la route la plus courte
entre l'Orient et l'Europe occidentale. C'est ainsi que,
de déductions en déductions, on est arrivé à chercher
une pensée dans ce qui n'est très-probablement qu'une
excursion de plaisir.
» L. LEGAULT. »
L'OPINION ESPAGNOLE ET L'INTRIGUE ANGLAISE.
L'intrigue anglaise et les arguments anglais ne
trouvent pas un meilleur accueil en Espagne qu'en
Italie et en Autriche. Ils n'y rencontrent également
que de vigoureux adversaires, parmi lesquels nous
devons placer au premier rang le Diario de Barce-
lone. A propos du rapport de M. F. de Lesseps et de
la note du 6 avril, ce journal, sous la date du
2 août, contient sur la politique et les actes du gou-
vernement britannique un article qui, nous osons le
dire, est dans son argumentation l'expression du
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