Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1863-07-01
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 01 juillet 1863 01 juillet 1863
Description : 1863/07/01 (A8,N169). 1863/07/01 (A8,N169).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k62032484
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/11/2012
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 245
de la politique, en tout ce qui ne touche pas au
grand intérêt dont nous sommes l'organe, nous
n'avons pas à nous occuper des modifications minis-
térielles récemment annoncées par le Moniteur. Ce-
pendant il est en elles une circonstance sur laquelle
nous ne pouvons nous empêcher d'exprimer notre
sentiment de reconnaissante approbation.
L'Empereur a appelé dans le cabinet M. Béhic aux
hautes fonctions de ministre de l'agriculture, du
commerce et des travaux publics. Toute la presse a
rendu hommage à la capacité et au mérite du nouveau
ministre, et le nôtre serait bien faible à la suite de
cette unanimité. Nous avons néanmoins des raisons
spéciales de nous féliciter d'un tel choix. Directeur
de la plus vaste entreprise maritime que possède
la France, M.- Béhic a déployé tout son talent d'ad-
ministrateur dans l'organisation des Messageries
impériales, qui font aujourd'hui sur les mers une
concurrence sérieuse à ces grandes compagnies ma-
ritimes dont l'Angleterre jusqu'ici semblait garder
le monopole. C'est ce service national qui l'a indiqué
et en quelque sorte fait connaître à l'œil vigilant
du souverain.
Par l'établissement de sa ligne de l'Indo-Chine,
la Compagnie impériale, pour nous servir d'une
expression du prince Napoléon, avait en quelque
sorte contracté un lien de solidarité avec la Compa-
gnie universelle du canal de Suez. Cette solidarité
s'était cimentée pendant le voyage qu'en novembre
dernier M. Béhic, alors directeur de la Compagnie
des Messageries, avait fait en Égypte pour inspecter
et inaugurer cette ligne. Pendant ce séjour, personne
ne l'a oublié, il visita les travaux de l'isthme et
s'exprima sur l'avenir et le succès de cette entre-
prise en des termes qui eurent un profond retentis-
sement dans le monde commercial et dans le monde
politique. M. Béhic dès lors resta l'un des partisans
les plus éclairés et les plus convaincus du projet
qui, par la jonction de la Méditerranée et de la mer
Rouge, livre au commerce et à la marine de l'Occi-
dent d'incalculables perspectives.
Sans contredit, en montant à la position éminente
où il vient d'être placé, la pensée du ministre sera
tout entière et exclusivement consacrée aux grands
intérêts publics. Mais c'est pour cela même que nous
nous félicitons de le voir entrer dans les conseils de
l'État. C'est en homme d'État qu'il avait vu, apprécié
et jugé les travaux du percement de l'isthme; c'est
en homme d'État que, nous osons l'espérer, il appuiera
dans le conseil de la couronne une œuvre dont il a
proclamé l'utilité à la fois nationale et universelle,
et que le gouvernement français honore déjà d'une
incontestable sollicitude. Cette sollicitude, nous pou-
vons le dire hardiment, vient de se manifester avec
éclat après la Note turque du 6 avril, dans le
voyage si plein d'incidents favorables du prince
Napoléon, et nous osons lire dans la nomination de
M. Béhic un nouvel indice de cette même sympathie
active, en sachant n'agir qu'avec mesure et à propos.
L'élévation de M. Béhic communique à coup sûr
un surcroît d'intérêt et d'importance au discours
qu'il prononça à Port-Saïd à la fin de sa tournée
dans l'isthme, et dans lequel il exprima en termes
si chaleureux et si élevés tout ce que lui avait
inspiré le spectacle dont il venait d'être témoin. La
reproduction de ce discours nous paraît donc être
aujourd'hui comme un document de circonstance. Il
achèvera de prouver à l'opinion du dedans et du
dehors combien le chef de l'État partage ses senti-
ments sur le canal de Suez, puisque celui qui a
prononcé de telles paroles est appelé à ses côtés pour
partager l'œuvre laborieuse du gouvernement du pays.
ERNEST DESPLACES.
Discours prononcé par M. Béhic à Port-Saïd,
le 5 novembre 862.
« Messieurs, je ne me doutais pas de ce que je
viens de voir dans l'isthme. Étant à la fin de ma
visite, je veux vous faire connaître mes impressions.
Je suis venu, quoique très-sympathique à l'œuvre du
canal, avec une certaine prévention. J'ai voulu voir,
j'ai vu, et depuis mon arrivée jusqu'à ce moment,
j'ai marché d'étonnement en étonnement. On ne con-
naît pas l'isthme en Europe, on ne connaît pas vos
travaux, on ne vous connaît pas. Vous accomplis-
sez une œuvre immense, une œuvre qui n'est pas
d'un jour, de quelques années, mais qui embrasse
des siècles entiers et renferme l'avenir du monde.
» La visite que je viens de faire a eu pour moi
quatre phases bien distinctes comme impressions
morales, comme travaux et résultats présents ou à
venir.
» Je suis d'abord arrivé dans l'Ouady, riche et
vaste propriété dont vous faites une pépinière de
colons indigènes pour les terres incultes de la vallée
de Gessen. J'ai compris, à l'aspect de ces chefs de
Bédouins, des cheiks de village et des populations
saluant avec joie l'arrivée de votre président, que la
Compagnie de Suez était pour eux autre chose qu'un
propriétaire. J'ai vu que ces gens lui donnaient dans
leur esprit une position supérieure, parce qu'elle re-
présente pour eux la sécurité, le bien-être et la civi-
lisation. Non-seulement vous fixez des nomades au
sol, mais vous les civilisez. J'ai compris que la Compa-
gnie remplissait dans l'Ouady, d'accord avec ses in-
térêts et les intentions du prince éclairé qui gou-
verne l'Égypte, une haute mission d'humanité.
» La seconde phase de ma visite a été le canal
d'eau douce et Timsah. Cette eau, que vous avez
conduite par un magnifique canal jusqu'au milieu
du désert, c'est la vie que vous y avez apportée,
de la politique, en tout ce qui ne touche pas au
grand intérêt dont nous sommes l'organe, nous
n'avons pas à nous occuper des modifications minis-
térielles récemment annoncées par le Moniteur. Ce-
pendant il est en elles une circonstance sur laquelle
nous ne pouvons nous empêcher d'exprimer notre
sentiment de reconnaissante approbation.
L'Empereur a appelé dans le cabinet M. Béhic aux
hautes fonctions de ministre de l'agriculture, du
commerce et des travaux publics. Toute la presse a
rendu hommage à la capacité et au mérite du nouveau
ministre, et le nôtre serait bien faible à la suite de
cette unanimité. Nous avons néanmoins des raisons
spéciales de nous féliciter d'un tel choix. Directeur
de la plus vaste entreprise maritime que possède
la France, M.- Béhic a déployé tout son talent d'ad-
ministrateur dans l'organisation des Messageries
impériales, qui font aujourd'hui sur les mers une
concurrence sérieuse à ces grandes compagnies ma-
ritimes dont l'Angleterre jusqu'ici semblait garder
le monopole. C'est ce service national qui l'a indiqué
et en quelque sorte fait connaître à l'œil vigilant
du souverain.
Par l'établissement de sa ligne de l'Indo-Chine,
la Compagnie impériale, pour nous servir d'une
expression du prince Napoléon, avait en quelque
sorte contracté un lien de solidarité avec la Compa-
gnie universelle du canal de Suez. Cette solidarité
s'était cimentée pendant le voyage qu'en novembre
dernier M. Béhic, alors directeur de la Compagnie
des Messageries, avait fait en Égypte pour inspecter
et inaugurer cette ligne. Pendant ce séjour, personne
ne l'a oublié, il visita les travaux de l'isthme et
s'exprima sur l'avenir et le succès de cette entre-
prise en des termes qui eurent un profond retentis-
sement dans le monde commercial et dans le monde
politique. M. Béhic dès lors resta l'un des partisans
les plus éclairés et les plus convaincus du projet
qui, par la jonction de la Méditerranée et de la mer
Rouge, livre au commerce et à la marine de l'Occi-
dent d'incalculables perspectives.
Sans contredit, en montant à la position éminente
où il vient d'être placé, la pensée du ministre sera
tout entière et exclusivement consacrée aux grands
intérêts publics. Mais c'est pour cela même que nous
nous félicitons de le voir entrer dans les conseils de
l'État. C'est en homme d'État qu'il avait vu, apprécié
et jugé les travaux du percement de l'isthme; c'est
en homme d'État que, nous osons l'espérer, il appuiera
dans le conseil de la couronne une œuvre dont il a
proclamé l'utilité à la fois nationale et universelle,
et que le gouvernement français honore déjà d'une
incontestable sollicitude. Cette sollicitude, nous pou-
vons le dire hardiment, vient de se manifester avec
éclat après la Note turque du 6 avril, dans le
voyage si plein d'incidents favorables du prince
Napoléon, et nous osons lire dans la nomination de
M. Béhic un nouvel indice de cette même sympathie
active, en sachant n'agir qu'avec mesure et à propos.
L'élévation de M. Béhic communique à coup sûr
un surcroît d'intérêt et d'importance au discours
qu'il prononça à Port-Saïd à la fin de sa tournée
dans l'isthme, et dans lequel il exprima en termes
si chaleureux et si élevés tout ce que lui avait
inspiré le spectacle dont il venait d'être témoin. La
reproduction de ce discours nous paraît donc être
aujourd'hui comme un document de circonstance. Il
achèvera de prouver à l'opinion du dedans et du
dehors combien le chef de l'État partage ses senti-
ments sur le canal de Suez, puisque celui qui a
prononcé de telles paroles est appelé à ses côtés pour
partager l'œuvre laborieuse du gouvernement du pays.
ERNEST DESPLACES.
Discours prononcé par M. Béhic à Port-Saïd,
le 5 novembre 862.
« Messieurs, je ne me doutais pas de ce que je
viens de voir dans l'isthme. Étant à la fin de ma
visite, je veux vous faire connaître mes impressions.
Je suis venu, quoique très-sympathique à l'œuvre du
canal, avec une certaine prévention. J'ai voulu voir,
j'ai vu, et depuis mon arrivée jusqu'à ce moment,
j'ai marché d'étonnement en étonnement. On ne con-
naît pas l'isthme en Europe, on ne connaît pas vos
travaux, on ne vous connaît pas. Vous accomplis-
sez une œuvre immense, une œuvre qui n'est pas
d'un jour, de quelques années, mais qui embrasse
des siècles entiers et renferme l'avenir du monde.
» La visite que je viens de faire a eu pour moi
quatre phases bien distinctes comme impressions
morales, comme travaux et résultats présents ou à
venir.
» Je suis d'abord arrivé dans l'Ouady, riche et
vaste propriété dont vous faites une pépinière de
colons indigènes pour les terres incultes de la vallée
de Gessen. J'ai compris, à l'aspect de ces chefs de
Bédouins, des cheiks de village et des populations
saluant avec joie l'arrivée de votre président, que la
Compagnie de Suez était pour eux autre chose qu'un
propriétaire. J'ai vu que ces gens lui donnaient dans
leur esprit une position supérieure, parce qu'elle re-
présente pour eux la sécurité, le bien-être et la civi-
lisation. Non-seulement vous fixez des nomades au
sol, mais vous les civilisez. J'ai compris que la Compa-
gnie remplissait dans l'Ouady, d'accord avec ses in-
térêts et les intentions du prince éclairé qui gou-
verne l'Égypte, une haute mission d'humanité.
» La seconde phase de ma visite a été le canal
d'eau douce et Timsah. Cette eau, que vous avez
conduite par un magnifique canal jusqu'au milieu
du désert, c'est la vie que vous y avez apportée,
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