Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1863-07-01
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 01 juillet 1863 01 juillet 1863
Description : 1863/07/01 (A8,N169). 1863/07/01 (A8,N169).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k62032484
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/11/2012
250 L'ISTHME DE SUEZ.
Le devis de la Compagnie porte à 38 millions la
somme réservée au paiement des intérêts. M. Hawks-
haw l'accroît de 20 millions, total 58 millions. Cette
dernière somme, qui excède de plus du quart la to-
talité de la dépense prévue, n'est-elle pas excessive?
C'est aux faits à répondre, et voici ce que disent
les faits.
La Compagnie a été constituée en novembre 1858.
Les intérêts des capitaux versés ont couru à dater du
1" janvier 1859. Au 31 décembre 1862, c'est-à -dire
pendant une période de quatre ans, il avait été payé en
intérêts aux actionnaires une somme de. 7,350,000
Mais la Compagnie n'avait pas laissé im-
productifs les fonds à sa disposition, et pen-
dant cette période ses placements tempo-
raires lui avaient produit une somme de. 6,500,000
Ce qui, en fait, réduisait la dépense
onéreuse se référant aux intérêts du 1er
janvier 1859 au 31 décembre 1862, à. 850,000
C'est donc après quatre ans 31 millions et demi qui
resteraient disponibles pour le service des intérêts à
venir. Nous savons bien que ces intérêts augmenteront
à mesure de l'avancement des travaux, c'est-à-dire des
appels de fonds qui en seront la conséquence. Mais
nous nous trouvons ici en face d'un chiffre décisif; les
37 millions et demi qui restent pour le service des
intérêts représentent, à 5 0/0 et pour la totalité du ca-
pital social, l'intérêt de près de quatre années ; ce
capital ne sera que successivement appelé, si jamais
il l'est dans son intégralité. Les placements tempo-
raires continueront en outre à couvrir une portion
de ce service, et par conséquent nous ne croyons
plus avoir à insister pour retrancher de l'estimation
de M. Hawkshaw son troisième article additionnel.
Le quatrième article (22,500,000 francs), fondé sur
des hypothèses qu'il faut peser dans tout leur poids,
vu l'autorité d'où elles sortent, porterait à plus
de 37,000,000 le chapitre de l'imprévu, compté par
la commission internationale à 14,370,000 francs
seulement. Les deux principaux motifs de cetLe aug-
mentation considérable sont :
1° L'éventualité de la rencontre de bancs de ro-
ches dans les fouilles ;
2° La nécessité possible de donner une" inclinaison
plus forte aux berges du canal.
A la seconde de ces objections, il nous semble que
M. Voisin a complétement répondu. « Sans doute,
a-t-il dit, les dispositions indiquées présenteraient
beaucoup plus de garanties contre les chances d'é-
boulement. Mais il est naturel de s'arrêter aux di-
mensions strictement nécessaires, sauf à adopter des
profils exceptionnels là où les circonstances l'exi-
gent. Or, sur la plus grande partie de la longueur
du canal, le terrain des fouilles est si solide et si
compact que les talus à 2 pour 1 sont certainement
suffisants. Sur les quelques points fort limités où les
terrains ne présentent pas la même consistance, on
a adopté les talus à 3 pour 1 (inclinaison proposée
par M. Hawkshaw). Lorsque le revêtement en moel-
lons, destiné à protéger la portion de talus soumise au
clapotis de l'eau et aux ondulations des vagues sera
construit, on jouira de la plus complète sécurité au
point de vue de la conservation des berges. »
Ces observations nous paraissent parfaitement satis-
faisantes. Examinons donc quelles sont les probabilités
de la rencontre des bancs de roches sur la ligne des
travaux.
Ici nous pensons que M. Hawkshaw lui-même va
fournir un excellent élément à notre discussion.
Citons-le :
« Dans toute l'étendue de l'isthme de Suez, de la
mer Rouge jusqu'à la Méditerranée, il existe une
vallée ou dépression remarquable. Elle commence à
l'extrémité supérieure de la mer Rouge et, quittant
Suez, passe par le côté nord-est de la montagne de
Geneffé, puis par El-Guisr et Kantara jusqu'à Port-
Saïd. Elle descend en certains endroits au-dessous du
niveau de la mer Rouge et de la Méditerranée. Il
n'y a plus aujourd'hui possibilité de douter que ces
deux mers ne soient au même niveau, à peu près.
» Là, où cette dépression est la plus forte, elle
forme les bassins du lac Menzaleh et du lac Ballah,
et aussi les bassins (qui aujourd'hui sont ordinaire-
ment à sec) des lacs Amers et du lac Timsah. La
ligne du canal maritime suit cette dépression.
» Le sable de l'isthme, sur presque toute la ligne
du canal, est jonché de coquilles de la même espèce
que celles qu'on trouve aujourd'hui dans la mer
Rouge et dans la Méditerranée, et évidemment il n'y
a pas longtemps (en se plaçant au point de vue de
la géologie) que ces mers s'embrassaient sur le sol
où l'on se propose aujourd'hui de faire passer le ca-
nal maritime. »
Nous sommes heureux de voir confirmer par un
esprit aussi distingué et aussi compétent l'opinion
que nous avons exprimée nous-même sur l'union
des deux mers dans les temps anciens, et de laquelle
nous avons tiré cette conséquence que la nature
même avait préparé à l'homme les moyens de ré-
tablir ce qu'elle avait déjà créé. Mais les deux mers
étant de niveau et ayant été jointes pourtant dans
des temps plus ou moins reculés, il en résulte, ce
nous semble, qu'à ce niveau et à une certaine profon-
deur au-dessous, aucun obstacle de ceux que les eaux
ne peuvent entraîner ou franchir ne s'opposait à
leur jonction sur la longueur du thalweg de l'isthme.
C'est déjà une forte probabilité contre l'existence de
Le devis de la Compagnie porte à 38 millions la
somme réservée au paiement des intérêts. M. Hawks-
haw l'accroît de 20 millions, total 58 millions. Cette
dernière somme, qui excède de plus du quart la to-
talité de la dépense prévue, n'est-elle pas excessive?
C'est aux faits à répondre, et voici ce que disent
les faits.
La Compagnie a été constituée en novembre 1858.
Les intérêts des capitaux versés ont couru à dater du
1" janvier 1859. Au 31 décembre 1862, c'est-à -dire
pendant une période de quatre ans, il avait été payé en
intérêts aux actionnaires une somme de. 7,350,000
Mais la Compagnie n'avait pas laissé im-
productifs les fonds à sa disposition, et pen-
dant cette période ses placements tempo-
raires lui avaient produit une somme de. 6,500,000
Ce qui, en fait, réduisait la dépense
onéreuse se référant aux intérêts du 1er
janvier 1859 au 31 décembre 1862, à. 850,000
C'est donc après quatre ans 31 millions et demi qui
resteraient disponibles pour le service des intérêts à
venir. Nous savons bien que ces intérêts augmenteront
à mesure de l'avancement des travaux, c'est-à-dire des
appels de fonds qui en seront la conséquence. Mais
nous nous trouvons ici en face d'un chiffre décisif; les
37 millions et demi qui restent pour le service des
intérêts représentent, à 5 0/0 et pour la totalité du ca-
pital social, l'intérêt de près de quatre années ; ce
capital ne sera que successivement appelé, si jamais
il l'est dans son intégralité. Les placements tempo-
raires continueront en outre à couvrir une portion
de ce service, et par conséquent nous ne croyons
plus avoir à insister pour retrancher de l'estimation
de M. Hawkshaw son troisième article additionnel.
Le quatrième article (22,500,000 francs), fondé sur
des hypothèses qu'il faut peser dans tout leur poids,
vu l'autorité d'où elles sortent, porterait à plus
de 37,000,000 le chapitre de l'imprévu, compté par
la commission internationale à 14,370,000 francs
seulement. Les deux principaux motifs de cetLe aug-
mentation considérable sont :
1° L'éventualité de la rencontre de bancs de ro-
ches dans les fouilles ;
2° La nécessité possible de donner une" inclinaison
plus forte aux berges du canal.
A la seconde de ces objections, il nous semble que
M. Voisin a complétement répondu. « Sans doute,
a-t-il dit, les dispositions indiquées présenteraient
beaucoup plus de garanties contre les chances d'é-
boulement. Mais il est naturel de s'arrêter aux di-
mensions strictement nécessaires, sauf à adopter des
profils exceptionnels là où les circonstances l'exi-
gent. Or, sur la plus grande partie de la longueur
du canal, le terrain des fouilles est si solide et si
compact que les talus à 2 pour 1 sont certainement
suffisants. Sur les quelques points fort limités où les
terrains ne présentent pas la même consistance, on
a adopté les talus à 3 pour 1 (inclinaison proposée
par M. Hawkshaw). Lorsque le revêtement en moel-
lons, destiné à protéger la portion de talus soumise au
clapotis de l'eau et aux ondulations des vagues sera
construit, on jouira de la plus complète sécurité au
point de vue de la conservation des berges. »
Ces observations nous paraissent parfaitement satis-
faisantes. Examinons donc quelles sont les probabilités
de la rencontre des bancs de roches sur la ligne des
travaux.
Ici nous pensons que M. Hawkshaw lui-même va
fournir un excellent élément à notre discussion.
Citons-le :
« Dans toute l'étendue de l'isthme de Suez, de la
mer Rouge jusqu'à la Méditerranée, il existe une
vallée ou dépression remarquable. Elle commence à
l'extrémité supérieure de la mer Rouge et, quittant
Suez, passe par le côté nord-est de la montagne de
Geneffé, puis par El-Guisr et Kantara jusqu'à Port-
Saïd. Elle descend en certains endroits au-dessous du
niveau de la mer Rouge et de la Méditerranée. Il
n'y a plus aujourd'hui possibilité de douter que ces
deux mers ne soient au même niveau, à peu près.
» Là, où cette dépression est la plus forte, elle
forme les bassins du lac Menzaleh et du lac Ballah,
et aussi les bassins (qui aujourd'hui sont ordinaire-
ment à sec) des lacs Amers et du lac Timsah. La
ligne du canal maritime suit cette dépression.
» Le sable de l'isthme, sur presque toute la ligne
du canal, est jonché de coquilles de la même espèce
que celles qu'on trouve aujourd'hui dans la mer
Rouge et dans la Méditerranée, et évidemment il n'y
a pas longtemps (en se plaçant au point de vue de
la géologie) que ces mers s'embrassaient sur le sol
où l'on se propose aujourd'hui de faire passer le ca-
nal maritime. »
Nous sommes heureux de voir confirmer par un
esprit aussi distingué et aussi compétent l'opinion
que nous avons exprimée nous-même sur l'union
des deux mers dans les temps anciens, et de laquelle
nous avons tiré cette conséquence que la nature
même avait préparé à l'homme les moyens de ré-
tablir ce qu'elle avait déjà créé. Mais les deux mers
étant de niveau et ayant été jointes pourtant dans
des temps plus ou moins reculés, il en résulte, ce
nous semble, qu'à ce niveau et à une certaine profon-
deur au-dessous, aucun obstacle de ceux que les eaux
ne peuvent entraîner ou franchir ne s'opposait à
leur jonction sur la longueur du thalweg de l'isthme.
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