Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1863-06-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 15 juin 1863 15 juin 1863
Description : 1863/06/15 (A8,N168). 1863/06/15 (A8,N168).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203247q
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/11/2012
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 227
en Cochinchine, au Mexique, ne désertera pas cette
mission glorieuse en Europe. Il comprendra sans doute
ou plutôt, si nous sommes bien renseigné , il a déjà
compris ce que l'opinion publique attend de lui dans
une circonstance où les intérêts français sont liés di-
rectement aux intérêts généraux de l'Europe, à la cause
du monde civilisé. L. ALLOURY. »
Gazette de France.
« Nous avons déjà présenté des observations sur la
note que le gouvernement turc a récemment adressée
aux cabinets de Paris et de Londres contre l'entreprise du
canal de Suez. Nous nous sommes permis de trouver
étrange la prétention élevée par les ministres du sultan
d'opposer un tardif veto à cette œuvre d'intérêt univer-
sel, et nous avons dit qu'ils n'étaient que les truche-
ments de la diplomatie anglaise.
» Aujourd'hui nous recevons une petite brochure écrite
par un homme qui a voulu garder l'anonyme, mais que
nous savons être d'une parfaite compétence sur cette
question.
» La brochure, laissant de côté les considérations diplo-
matiques, se borne à des observations de fait, qui recti-
fient de façon péremptoire diverses assertions erronées
contenues dans la note turque et émises plusieurs fois
dans le Parlement anglais.
»,Yoici d'assez longues citations de cet écrit substan-
tiel :
« On a déjà longuement répondu aux assertions de la
note turque sur le système des contingents, mal à pro-
pos appelés travaux forcés ou corvées en Egypte. On a
prouvé qu'en dehors de ce mode de concentration, par
le gouvernement, d'ouvriers sur les points où des tra-
vaux d'utilité publique doivent être exécutés, il n'y au-
rait rien de possible dans ce pays, et que, par consé-
quent, les envasements ou les ensablements annuels
entraîneraient la perte des canaux et de l'agriculture.
■» Ce qui doit surtout étonner, c'est que l'on affecte
d'ignorer combien la Compagnie du canal de Suez a
perfectionné et amélioré l'état des choses. Au lieu que
les contingents soient ramassés à la hâte dans les villa-
ges, qu'ils arrivent sur les chantiers sans ordre, sans
discipline, sans soins, sans nourriture et sans solde pour
un temps indéterminé, dépendant le plus souvent du ca-
price ou de la faveur du chef des travaux, la Compa-
gnie réunit avec ordre, conduit sans frais les travail-
leurs, les soulageant même de leurs bagages dans des
barques, et ne les conserve que pour un temps déter-
miné par la fixation d'une tâche qu'ils accomplissent
par village, sous la conduite de leurs anciens ou cheiks;
ce qui fait que la tâche, étant en général très-modérée,
s'exécute en vingt ou vingt-deux jours. Au bout de ce
temps, la paie est faite en espèces en présence de tous les
hommes, sans qu'aucune distraction puisse être prati-
quée par les agens de la Compagnie ou par des inter-
médiaires, et ces hommes retournent dans leurs villages
avec un pécule plus ou moins considérable, suivant le
temps qu'ils ont mis à accomplir leur tâche.
» A cet égard, il est bon de rappeler qu'aux travaux
du barrage , par exemple , ce grand travail depuis si
longtemps en cours d'exécution, le gouvernement égyp-
tien réunissait aussi des ouvriers pour exécuter cette
œuvre d'utilité publique. Que s'y passait il chaque jour?
Les journées des hommes étaient pointées, c'est vrai;
mais, à la fin du mois ou des deux mois, pendant les-
quels ils devaient rester sur les travaux, au lieu d'ar-
gent comptant, ils emportaient de petites feuilles de
présence, signées d'un cachet de contre-maître, revê-
tues du sceau de l'ingénieur, mais qui n'étaient pas
payées comptant et qu'ils se trouvaient trop heureux
d'escompter à 60, '10 0/0 de perte, chez les serafs, ou
banquiers du Caire.
» Quant à un déplacement de 60,000 hommes continuel
lement enlevés à l'agriculture, dit-on, par le fait que
20,000 travaillent, que 20,000 sont en route pour rega-
gner leurs foyers, et 20,000 pour se rendre sur les tra-
vaux, il a été fait justice sur place de cet argument, l'an
dernier, par le représentant de la Compagnie, lorsque,
pour la première fois, cette objection fut faite en Egypte
même. Là, en présence des choses et des lieux, il fut
établi que la moyenne du séjour n'était que de vingt-
deux jours sur les travaux, que la moyenne du voyage
pour aller n'était que de trois jours et demi, la moyenne
du retour d'un temps égal, et qu'il n'y avait véritable-
ment de déplacement absolu que pour 23,000 et quel-
ques cents hommes.
» Mais une autre considération doit trouver ici sa
place : les 20,000 hommes fournis aux travaux du canal
n'appartiennent même pas tous aux provinces de la
basse Egypte les plus rapprochées des chantiers.
), Une nouvelle preuve que le travail ne peut point être
qualifié de cette expression de travail forcé, si obstiné-
ment adoptée par la presse anglaise, c'est que beau-
coup de ces hommes qu'amène le hasard d'un rassem-
blement d'utilité publique, restent dans les cantonne-
ments de la Compagnie, et s'y emploient comme
domestiques, chameliers, infirmiers, et souvent comme
ouvriers d'art. Quant à ceux-ci, appartenant à une classe
plus éclairée de la population égyptienne, ils sont em-
bauchés purement et simplement sur les places d'A-
lexandrie, de Tanta, de Zagazig, du Caire ou de Da-
miette, et concourent en grand nombre à former la po-
pulation de Port-Saïd et de Timsah.
» Il semble vraiment, quand on lit dans la note de la
Porte qu'elle craint de voir se former une population
indépendante entre la Syrie et l'Egypte, il semble
qu'elle ignore l'état actuel et oublie l'état précédent des
choses. »
» Avant l'entrée de la Compagnie sur ces terrains du
désert, que se passait-il ? De Suez en Syrie la route
était infestée de brigands. Du Caire en Syrie il fallait
des escortes ou des saufs-conduits "souvent chèrement
payés pour les quelques convois de voyageurs et de
marchandises qui osaient se hasarder sur cette route
anciennement si fréquentée. Les cultivateurs fellahs,
bordant cette limite de l'Egypte , ne parlaient e ne
parlent encore qu'avec frayeur des Bédouins. Bien lom
en Cochinchine, au Mexique, ne désertera pas cette
mission glorieuse en Europe. Il comprendra sans doute
ou plutôt, si nous sommes bien renseigné , il a déjà
compris ce que l'opinion publique attend de lui dans
une circonstance où les intérêts français sont liés di-
rectement aux intérêts généraux de l'Europe, à la cause
du monde civilisé. L. ALLOURY. »
Gazette de France.
« Nous avons déjà présenté des observations sur la
note que le gouvernement turc a récemment adressée
aux cabinets de Paris et de Londres contre l'entreprise du
canal de Suez. Nous nous sommes permis de trouver
étrange la prétention élevée par les ministres du sultan
d'opposer un tardif veto à cette œuvre d'intérêt univer-
sel, et nous avons dit qu'ils n'étaient que les truche-
ments de la diplomatie anglaise.
» Aujourd'hui nous recevons une petite brochure écrite
par un homme qui a voulu garder l'anonyme, mais que
nous savons être d'une parfaite compétence sur cette
question.
» La brochure, laissant de côté les considérations diplo-
matiques, se borne à des observations de fait, qui recti-
fient de façon péremptoire diverses assertions erronées
contenues dans la note turque et émises plusieurs fois
dans le Parlement anglais.
»,Yoici d'assez longues citations de cet écrit substan-
tiel :
« On a déjà longuement répondu aux assertions de la
note turque sur le système des contingents, mal à pro-
pos appelés travaux forcés ou corvées en Egypte. On a
prouvé qu'en dehors de ce mode de concentration, par
le gouvernement, d'ouvriers sur les points où des tra-
vaux d'utilité publique doivent être exécutés, il n'y au-
rait rien de possible dans ce pays, et que, par consé-
quent, les envasements ou les ensablements annuels
entraîneraient la perte des canaux et de l'agriculture.
■» Ce qui doit surtout étonner, c'est que l'on affecte
d'ignorer combien la Compagnie du canal de Suez a
perfectionné et amélioré l'état des choses. Au lieu que
les contingents soient ramassés à la hâte dans les villa-
ges, qu'ils arrivent sur les chantiers sans ordre, sans
discipline, sans soins, sans nourriture et sans solde pour
un temps indéterminé, dépendant le plus souvent du ca-
price ou de la faveur du chef des travaux, la Compa-
gnie réunit avec ordre, conduit sans frais les travail-
leurs, les soulageant même de leurs bagages dans des
barques, et ne les conserve que pour un temps déter-
miné par la fixation d'une tâche qu'ils accomplissent
par village, sous la conduite de leurs anciens ou cheiks;
ce qui fait que la tâche, étant en général très-modérée,
s'exécute en vingt ou vingt-deux jours. Au bout de ce
temps, la paie est faite en espèces en présence de tous les
hommes, sans qu'aucune distraction puisse être prati-
quée par les agens de la Compagnie ou par des inter-
médiaires, et ces hommes retournent dans leurs villages
avec un pécule plus ou moins considérable, suivant le
temps qu'ils ont mis à accomplir leur tâche.
» A cet égard, il est bon de rappeler qu'aux travaux
du barrage , par exemple , ce grand travail depuis si
longtemps en cours d'exécution, le gouvernement égyp-
tien réunissait aussi des ouvriers pour exécuter cette
œuvre d'utilité publique. Que s'y passait il chaque jour?
Les journées des hommes étaient pointées, c'est vrai;
mais, à la fin du mois ou des deux mois, pendant les-
quels ils devaient rester sur les travaux, au lieu d'ar-
gent comptant, ils emportaient de petites feuilles de
présence, signées d'un cachet de contre-maître, revê-
tues du sceau de l'ingénieur, mais qui n'étaient pas
payées comptant et qu'ils se trouvaient trop heureux
d'escompter à 60, '10 0/0 de perte, chez les serafs, ou
banquiers du Caire.
» Quant à un déplacement de 60,000 hommes continuel
lement enlevés à l'agriculture, dit-on, par le fait que
20,000 travaillent, que 20,000 sont en route pour rega-
gner leurs foyers, et 20,000 pour se rendre sur les tra-
vaux, il a été fait justice sur place de cet argument, l'an
dernier, par le représentant de la Compagnie, lorsque,
pour la première fois, cette objection fut faite en Egypte
même. Là, en présence des choses et des lieux, il fut
établi que la moyenne du séjour n'était que de vingt-
deux jours sur les travaux, que la moyenne du voyage
pour aller n'était que de trois jours et demi, la moyenne
du retour d'un temps égal, et qu'il n'y avait véritable-
ment de déplacement absolu que pour 23,000 et quel-
ques cents hommes.
» Mais une autre considération doit trouver ici sa
place : les 20,000 hommes fournis aux travaux du canal
n'appartiennent même pas tous aux provinces de la
basse Egypte les plus rapprochées des chantiers.
), Une nouvelle preuve que le travail ne peut point être
qualifié de cette expression de travail forcé, si obstiné-
ment adoptée par la presse anglaise, c'est que beau-
coup de ces hommes qu'amène le hasard d'un rassem-
blement d'utilité publique, restent dans les cantonne-
ments de la Compagnie, et s'y emploient comme
domestiques, chameliers, infirmiers, et souvent comme
ouvriers d'art. Quant à ceux-ci, appartenant à une classe
plus éclairée de la population égyptienne, ils sont em-
bauchés purement et simplement sur les places d'A-
lexandrie, de Tanta, de Zagazig, du Caire ou de Da-
miette, et concourent en grand nombre à former la po-
pulation de Port-Saïd et de Timsah.
» Il semble vraiment, quand on lit dans la note de la
Porte qu'elle craint de voir se former une population
indépendante entre la Syrie et l'Egypte, il semble
qu'elle ignore l'état actuel et oublie l'état précédent des
choses. »
» Avant l'entrée de la Compagnie sur ces terrains du
désert, que se passait-il ? De Suez en Syrie la route
était infestée de brigands. Du Caire en Syrie il fallait
des escortes ou des saufs-conduits "souvent chèrement
payés pour les quelques convois de voyageurs et de
marchandises qui osaient se hasarder sur cette route
anciennement si fréquentée. Les cultivateurs fellahs,
bordant cette limite de l'Egypte , ne parlaient e ne
parlent encore qu'avec frayeur des Bédouins. Bien lom
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.89%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.89%.
- Collections numériques similaires Thématique : ingénierie, génie civil Thématique : ingénierie, génie civil /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "EnPCthèm02"Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "EnPCcorp11" Corpus : ports et travaux maritimes Corpus : ports et travaux maritimes /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "EnPCcorp16"
- Auteurs similaires Desplaces Ernest Desplaces Ernest /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Desplaces Ernest" or dc.contributor adj "Desplaces Ernest")
-
-
Page
chiffre de pagination vue 19/32
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k6203247q/f19.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k6203247q/f19.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k6203247q/f19.image
- Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k6203247q
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k6203247q
Facebook
Twitter