Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1863-05-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 15 mai 1863 15 mai 1863
Description : 1863/05/15 (A8,N166). 1863/05/15 (A8,N166).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203245w
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/11/2012
174
L'ISTHME DE SUEZ,
jours eu une influence directe sur la santé et la maladie;
que quand le pain, ou la viande, ou le vin, et surtout
l'eau, étaient de qualité inférieure ou mauvaise, immé-
diatement les pesanteurs d'estomac, les embarras gas-
triques et les diarrhées se manifestaiènt ou s'aggra-
vaient.
La question des approvisionnements et de leur qualité
dépend surtout de la facilité des communications; cha-
que fois la qualité des aliments et des boissons s'en est
ressentie, et par suite l'état sanitaire : aussi, monsieur
le président, j'appelle sur cette facilité de communica-
tion toute votre attention; c'est le seul moyen d'avoir
des vivres frais et abondants, de maintenir et d'amé-
liorer la santé générale.
A côté du bien se trouve trop souvent le mal : la li-
berté du commerce, la facilité des communications, ont
amené sur les chantiers une quantité de vendeurs d'al-
cool, de liqueurs, d'absinthe, etc., etc. Malgré vos
défenses, malgré nos avis, on en fait usage, abus. C'est
un commerce public, que faire ? Certes ils en sont bien
punis; car l'abus de l'alcool compte pour près de moitié
dans la maladie et la mortalité chez les Européens.
Je n'ai pas parlé des approvisionnements en biscuits,
huiles, lentilles, etc., destinés aux Arabes des contin-
gents : ils sont abondants et excellents ; l'intendance
veille sévèrement à ce que tout ce qu'elle achète et
fournit soit de bonne qualité.
En résumé, le service de santé a constaté cette année
une amélioration notable dans la qualité des approvi-
sionnements, et par suite une amélioration dans la
santé.
Le médecin en chef de la Compagnie,
L. AUBERT-ROCHE.
(La dernière partie au numéro prochain.)
P. S. Nous nous hâtons d'ajouter à notre revue
de la presse l'extrait suivant de la Guyenne, de Bor-
deaux, qui nous arrive au dernier moment.
« Un défi vient d'être jeté à la France par la Tur-
quie.
» Le malade qui, vers 1852, n'avait, dans l'opinion de
l'empereur Nicolas, que peu de temps à vivre, momen-
tanément rétabli par les soins efficaces que nous lui
avons donnés devant Sébastopol, nous témoigne sa re-
connaissance , en nous signifiant vaniteusement, sous
une forme doucereuse, que le canal de Suez ne sera
pas achevé. Le sultan, galvanisé par notre fidèle et
magnanime alliée, se croit assez fort aujourd'hui pour
nous <» imposer ses conditions ». Nous ne doutons pas
qu'au moment où nous écrivons, la réponse de notre
gouvernement ne soit déjà à Constantinople, et que là
aussi on n'ait fait savoir qu'il est trop tard.
» Lorsque la France méditait et préparait la con-
quête d'Alger, la Turquie, poussée par l'Angleterre,
voulut s'opposer à l'expédition. M. le baron d'flaussez
alors ministre de la marine et des colonies, pour toute
réponse aux questions menaçantes de lord Granville,
ambassadeur de la Grande-Bretagne, prit, vis-à-vis de
Sa Seigneurie, l'engagement de lui faire savoir le jour
et l'heure où la flotte mettrait à la voile de Toulon.
L'Angleterre, étonnée de ce langage laconique et ner,
assista, paisible spectatrice, à notre glorieuse conquête.
La France actuelle ne manquera pas de prendre, dans
cette circonstance, envers les mêmes puissances, un
pareil engagement, et de les inviter à assister au pas-
sage du premier bâtiment français qui franchira l'es-
pace qui sépare la Méditerranée de la mer Rouge. Que
l'on n'en doute pas, l'Angleterre et la Turquie accepte-
ront paisiblement l'invitation.
» Souvent on a comparé la politique anglaise à celle
de Rome. Rome est devenue la maîtresse du monde,
en pratiquant sans cesse sa fameuse devise : « Épargner
les faibles, écraser les superbes. » L'Angleterre, au
contraire, n'est intraitable qu'envers les nations sans
force. Qui peut avoir oublié le bombardement de Co-
penhague, l'indemnité Tacifico, et, à côté de ces faits,
la placidité avec laquelle elle nous vit enlever, dans
les eaux du Tage, le Charles-Georges, après qu'elle eût
poussé le Portugal à capturer, contre tout droit, ce na-
vire français? Nous avons la ferme conviction que l'hon-
neur de la France sera sauvegardé dans cette occasion,
comme toujours.
» Si, pour quelques millions que nos compatriotes
avaient à réclamer du Mexique, nous n'avons pas hésité
à entreprendre la longue et coûteuse guerre que nous
soutenons depuis deux ans, peut-on supposer un instant
que le gouvernement consente à laisser engloutir en
pure perte et ignominieusement, dans les sables de l'A-
frique, plus de 100 millions de capitaux français, et
qu'il se soumette aux injonctions de la Sublime Porte,
précisément au moment où la certitude de la réussite
est acquise?
D Le percement de l'isthme de Suez a été depuis plus
de deux mille ans le rêve de tous les grands génies.-
Ptolémée-Philadelphe entreprit le canal : il devait avoir
cent pieds de large et trente pieds de profondeur. Il
était destiné à relier Arsinoé sur la mer Rouge, aujour-
d'hui Suez, à la rive orientale du Nil. Dans les derniers
siècles, ça été surtout le rêve de la France. Louis XIV
fut sur le point de se mettre à l'œuvre. Le général Bo-
naparte reprit le projet. Son neveu, au moment de voir
le rêve accompli, ne cédera pas aux injonctions qui lui
sont adressées, ostensiblement, par la barbarie, mais au
fond, et dans la vérité, par notre éternelle rivale.
« AUGUSTE ASSIER. »
LE DÉSERT DE SUEZ,
Cinq mois dans l'isthme.
PAR M. BERCHÈRE.
Collection HETZEL, éditeur à Paris, 18, rue Jacob, au
bureau du journal /'ISTHME DR SUEZ, 38 rue Seuve-
des-Mathui i.i i, et chez les principaux libraires.
L'ISTHME DE SUEZ,
jours eu une influence directe sur la santé et la maladie;
que quand le pain, ou la viande, ou le vin, et surtout
l'eau, étaient de qualité inférieure ou mauvaise, immé-
diatement les pesanteurs d'estomac, les embarras gas-
triques et les diarrhées se manifestaiènt ou s'aggra-
vaient.
La question des approvisionnements et de leur qualité
dépend surtout de la facilité des communications; cha-
que fois la qualité des aliments et des boissons s'en est
ressentie, et par suite l'état sanitaire : aussi, monsieur
le président, j'appelle sur cette facilité de communica-
tion toute votre attention; c'est le seul moyen d'avoir
des vivres frais et abondants, de maintenir et d'amé-
liorer la santé générale.
A côté du bien se trouve trop souvent le mal : la li-
berté du commerce, la facilité des communications, ont
amené sur les chantiers une quantité de vendeurs d'al-
cool, de liqueurs, d'absinthe, etc., etc. Malgré vos
défenses, malgré nos avis, on en fait usage, abus. C'est
un commerce public, que faire ? Certes ils en sont bien
punis; car l'abus de l'alcool compte pour près de moitié
dans la maladie et la mortalité chez les Européens.
Je n'ai pas parlé des approvisionnements en biscuits,
huiles, lentilles, etc., destinés aux Arabes des contin-
gents : ils sont abondants et excellents ; l'intendance
veille sévèrement à ce que tout ce qu'elle achète et
fournit soit de bonne qualité.
En résumé, le service de santé a constaté cette année
une amélioration notable dans la qualité des approvi-
sionnements, et par suite une amélioration dans la
santé.
Le médecin en chef de la Compagnie,
L. AUBERT-ROCHE.
(La dernière partie au numéro prochain.)
P. S. Nous nous hâtons d'ajouter à notre revue
de la presse l'extrait suivant de la Guyenne, de Bor-
deaux, qui nous arrive au dernier moment.
« Un défi vient d'être jeté à la France par la Tur-
quie.
» Le malade qui, vers 1852, n'avait, dans l'opinion de
l'empereur Nicolas, que peu de temps à vivre, momen-
tanément rétabli par les soins efficaces que nous lui
avons donnés devant Sébastopol, nous témoigne sa re-
connaissance , en nous signifiant vaniteusement, sous
une forme doucereuse, que le canal de Suez ne sera
pas achevé. Le sultan, galvanisé par notre fidèle et
magnanime alliée, se croit assez fort aujourd'hui pour
nous <» imposer ses conditions ». Nous ne doutons pas
qu'au moment où nous écrivons, la réponse de notre
gouvernement ne soit déjà à Constantinople, et que là
aussi on n'ait fait savoir qu'il est trop tard.
» Lorsque la France méditait et préparait la con-
quête d'Alger, la Turquie, poussée par l'Angleterre,
voulut s'opposer à l'expédition. M. le baron d'flaussez
alors ministre de la marine et des colonies, pour toute
réponse aux questions menaçantes de lord Granville,
ambassadeur de la Grande-Bretagne, prit, vis-à-vis de
Sa Seigneurie, l'engagement de lui faire savoir le jour
et l'heure où la flotte mettrait à la voile de Toulon.
L'Angleterre, étonnée de ce langage laconique et ner,
assista, paisible spectatrice, à notre glorieuse conquête.
La France actuelle ne manquera pas de prendre, dans
cette circonstance, envers les mêmes puissances, un
pareil engagement, et de les inviter à assister au pas-
sage du premier bâtiment français qui franchira l'es-
pace qui sépare la Méditerranée de la mer Rouge. Que
l'on n'en doute pas, l'Angleterre et la Turquie accepte-
ront paisiblement l'invitation.
» Souvent on a comparé la politique anglaise à celle
de Rome. Rome est devenue la maîtresse du monde,
en pratiquant sans cesse sa fameuse devise : « Épargner
les faibles, écraser les superbes. » L'Angleterre, au
contraire, n'est intraitable qu'envers les nations sans
force. Qui peut avoir oublié le bombardement de Co-
penhague, l'indemnité Tacifico, et, à côté de ces faits,
la placidité avec laquelle elle nous vit enlever, dans
les eaux du Tage, le Charles-Georges, après qu'elle eût
poussé le Portugal à capturer, contre tout droit, ce na-
vire français? Nous avons la ferme conviction que l'hon-
neur de la France sera sauvegardé dans cette occasion,
comme toujours.
» Si, pour quelques millions que nos compatriotes
avaient à réclamer du Mexique, nous n'avons pas hésité
à entreprendre la longue et coûteuse guerre que nous
soutenons depuis deux ans, peut-on supposer un instant
que le gouvernement consente à laisser engloutir en
pure perte et ignominieusement, dans les sables de l'A-
frique, plus de 100 millions de capitaux français, et
qu'il se soumette aux injonctions de la Sublime Porte,
précisément au moment où la certitude de la réussite
est acquise?
D Le percement de l'isthme de Suez a été depuis plus
de deux mille ans le rêve de tous les grands génies.-
Ptolémée-Philadelphe entreprit le canal : il devait avoir
cent pieds de large et trente pieds de profondeur. Il
était destiné à relier Arsinoé sur la mer Rouge, aujour-
d'hui Suez, à la rive orientale du Nil. Dans les derniers
siècles, ça été surtout le rêve de la France. Louis XIV
fut sur le point de se mettre à l'œuvre. Le général Bo-
naparte reprit le projet. Son neveu, au moment de voir
le rêve accompli, ne cédera pas aux injonctions qui lui
sont adressées, ostensiblement, par la barbarie, mais au
fond, et dans la vérité, par notre éternelle rivale.
« AUGUSTE ASSIER. »
LE DÉSERT DE SUEZ,
Cinq mois dans l'isthme.
PAR M. BERCHÈRE.
Collection HETZEL, éditeur à Paris, 18, rue Jacob, au
bureau du journal /'ISTHME DR SUEZ, 38 rue Seuve-
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