Presse et revues
32 pages
Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1863-05-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 15 mai 1863 15 mai 1863
Description : 1863/05/15 (A8,N166). 1863/05/15 (A8,N166).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203245w
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/11/2012
-1-us
L'ISTHME DE SUEZ.
SERVICE DE SANTÉ.
RAPPORT ANNUEL 1862-63.
À Monsieur le président de la Compagnie universelle du canal
maritime de Suez.
Alexandrie, le 15 avril 1863.
Monsieur le Président,
De la Méditerranée aux lacs Amers, 11,628,800 mètres
cubes de terre ont été fouillés et transportés ; à Port-
Saïd, le creusement du port, du bassin de l'arsenal et
les remblais sont en pleine activité. Le canal maritime
est endigué dans toute sa largeur et creusé à travers
les lacs Menzaleh et Ballah ; le seuil d'El-Guisr est
traversé ; un canal de 15 mètres conduit les eaux de la
Méditerranée au lac Timsah ; la ville d'Ismaïlia, chef-
lieu des possessions et des travaux de la Compagnie,
a été fondée et s'élève sur les bords du lac ; le canal
maritime, commencé vers Suez, a dépassé Toussoum ;
le seuil du Sérapéum est entamé; enfin le canal d'eau
douce, qui se rend à Suez, partant d'Ismaïlia, est ter-
miné sur une longueur de 27 kilomètres.
Tels sont les principaux travaux effectués cette
année depuis le Ici-avril 1862, et auxquels vingt dragues
et des contingents de vingt et vingt-cinq mille hom-
mes, se succédant sans interruption tous les mois, ont
été employés.
Quel a été le résultat de ce vaste travail sur la santé
publique et particulière ? La salubrité de l'isthme en
a-t-elle été ébranlée, la santé atteinte? l'avenir de nos
établissements de tous genres et des travaux a-t-il été
menacé ? Non. — La santé et la salubrité se sont main-
tenues aussi florissantes que par le passé. — Les indi-
cations sont devenues des règles ; plus que jamais le
service de santé peut affirmer la salubrité de l'isthme.
Le rapport que j'ai l'honneur de vous soumettre, mon-
sieur le président, vous en donnera, par les faits qu'il
contient, la preuve convaincante.
Organisation du service.
Un des grands journaux de Paris, rendant compte,
l'année dernière, des affaires de la Compagnie, disait,
au sujet de la santé des travailleurs dans l'isthme et
de la salubrité, que les résultats dès lors acquis méri-
taient la plus grande attention, et qu'il serait utile de
connaître les moyens par lesquels on était arrivé à une
situation aussi satisfaisante.
Le procédé est fort simple. — Nous avons admis en
principe que la médecine est l'art: 1° de prévenir la
maladie; -
2° De la guérir ;
Et le service de santé a été organisé en consé-
quence.
Permettez-moi, monsieur le président, de dire quel-
ques mots sur l'organisation de ce service dans
l'isthme, organisation peu connue, et qui doit l'être,
afin de pouvoir en apprécier leseffets. — Dans l'intérêt
de la santé et de la Compagnie, vous avez pris une
décision très-heureuse, en adoptant comme base du
service, la prévention de la maladie. En général, les
académies, les écoles ont été instituées, surtout pour
enseigner ou rechercher les moyens de guérison. A
cette question, qu'est-ce que la médecine? on répond :
c'est l'art de guérir la maladie. — Nous, nous répon-
dons : c'est, avant tout, l'art de la prévenir.
Si le percement de l'isthme est le signal d'un mou-
vement commercial nouveau, il pourrait bien se faire
que l'organisation du service de santé fût aussi le
point de départ d'un progrès en médecine.
L'isthme a été divisé en circonscriptions; à la tête de
chacune d'elles,'a été placé un médecin, chargé du ser-
vice, sous les ordres directs du médecin en chef, qui
relève de l'agent supérieur de la Compagnie en Egypte.
Tout fait d'insalubrité, toute atteinte portée à la
santé publique ou particulière sont immédiatement si-
gnalés et réprimés.
L'expérience dure depuis quatre ans. — Aussi, je
puis dire cette année, avec plus de certitude que l'an-
née dernière : l'isthme est une des contrées les plus
saines du monde. — Or, garantir la santé dans l'isthme,
c'est le peupler, c'est attirer les travailleurs, les négo-
ciants et les cultivateurs, c'est doubler la valeur des
terrains à bâtir et des terres à cultiver, c'est rendre
plus faciles les travaux du canal. — Éviter que des
causes accidentelles ne viennent détruire les bénéfices
naturels des localités, telle est la conséquence de l'or-
ganisation du service de santé.
Nous allons examiner comment ce service a fonc-
tionné, quels sont les résultats de ce fonctionnement,
et quel est l'état de la santé dans chaque circonscrip-
tion.
Circonscription de Port-Saïd.
La circonscription de Port-Saïd s'étend sur une lon-
gueur de 30 kilomètres environ. Les terrains de cette
circonscription, presque toujours couverte d'eau salée,
sont au-dessous du niveau de la mer. Les remblais ef-
fectués dans ce but ont élevé le sol de la ville de Port-
Saïd à 1 et 2 mètres au-dessus de ce niveau ; la ville
est à l'abri des eaux, mais les eaux l'entourent de tou-
tes parts.
Deux médecins européens se partagent le service de
la ville et des environs. A Raz-El-Eche, distant de 16
kilomètres de Port-Saïd, réside un autre médecin, pour
le service de cette localité et des dragues qui l'avoi-
sinent. Les malades sont traités à domicile ou sont di-
rigés sur la maison de santé de Port-Saïd.
Un pharmacien économe réside à Port-Saïd ; la mai-
son de santé se compose de trois pavillons : l'un est
consacré aux malades ; l'autre est destiné aux sœurs
hospitalières qui viennent d'arriver ; dans le troisième
se trouvent la pharmacie, le pharmacien et un méde-
cin.
L'ambulance arabe est placée dan3 un bâtiment à
part. Les pavillons, bâtiments, communs et magasins
sont enfermés dans une enceinte; l'établissement est
presque complet ; douze lits ont été installés pour les Eu-
ropéens, dix lits pour les Arabes, ce qui a été suffisant.
L'ISTHME DE SUEZ.
SERVICE DE SANTÉ.
RAPPORT ANNUEL 1862-63.
À Monsieur le président de la Compagnie universelle du canal
maritime de Suez.
Alexandrie, le 15 avril 1863.
Monsieur le Président,
De la Méditerranée aux lacs Amers, 11,628,800 mètres
cubes de terre ont été fouillés et transportés ; à Port-
Saïd, le creusement du port, du bassin de l'arsenal et
les remblais sont en pleine activité. Le canal maritime
est endigué dans toute sa largeur et creusé à travers
les lacs Menzaleh et Ballah ; le seuil d'El-Guisr est
traversé ; un canal de 15 mètres conduit les eaux de la
Méditerranée au lac Timsah ; la ville d'Ismaïlia, chef-
lieu des possessions et des travaux de la Compagnie,
a été fondée et s'élève sur les bords du lac ; le canal
maritime, commencé vers Suez, a dépassé Toussoum ;
le seuil du Sérapéum est entamé; enfin le canal d'eau
douce, qui se rend à Suez, partant d'Ismaïlia, est ter-
miné sur une longueur de 27 kilomètres.
Tels sont les principaux travaux effectués cette
année depuis le Ici-avril 1862, et auxquels vingt dragues
et des contingents de vingt et vingt-cinq mille hom-
mes, se succédant sans interruption tous les mois, ont
été employés.
Quel a été le résultat de ce vaste travail sur la santé
publique et particulière ? La salubrité de l'isthme en
a-t-elle été ébranlée, la santé atteinte? l'avenir de nos
établissements de tous genres et des travaux a-t-il été
menacé ? Non. — La santé et la salubrité se sont main-
tenues aussi florissantes que par le passé. — Les indi-
cations sont devenues des règles ; plus que jamais le
service de santé peut affirmer la salubrité de l'isthme.
Le rapport que j'ai l'honneur de vous soumettre, mon-
sieur le président, vous en donnera, par les faits qu'il
contient, la preuve convaincante.
Organisation du service.
Un des grands journaux de Paris, rendant compte,
l'année dernière, des affaires de la Compagnie, disait,
au sujet de la santé des travailleurs dans l'isthme et
de la salubrité, que les résultats dès lors acquis méri-
taient la plus grande attention, et qu'il serait utile de
connaître les moyens par lesquels on était arrivé à une
situation aussi satisfaisante.
Le procédé est fort simple. — Nous avons admis en
principe que la médecine est l'art: 1° de prévenir la
maladie; -
2° De la guérir ;
Et le service de santé a été organisé en consé-
quence.
Permettez-moi, monsieur le président, de dire quel-
ques mots sur l'organisation de ce service dans
l'isthme, organisation peu connue, et qui doit l'être,
afin de pouvoir en apprécier leseffets. — Dans l'intérêt
de la santé et de la Compagnie, vous avez pris une
décision très-heureuse, en adoptant comme base du
service, la prévention de la maladie. En général, les
académies, les écoles ont été instituées, surtout pour
enseigner ou rechercher les moyens de guérison. A
cette question, qu'est-ce que la médecine? on répond :
c'est l'art de guérir la maladie. — Nous, nous répon-
dons : c'est, avant tout, l'art de la prévenir.
Si le percement de l'isthme est le signal d'un mou-
vement commercial nouveau, il pourrait bien se faire
que l'organisation du service de santé fût aussi le
point de départ d'un progrès en médecine.
L'isthme a été divisé en circonscriptions; à la tête de
chacune d'elles,'a été placé un médecin, chargé du ser-
vice, sous les ordres directs du médecin en chef, qui
relève de l'agent supérieur de la Compagnie en Egypte.
Tout fait d'insalubrité, toute atteinte portée à la
santé publique ou particulière sont immédiatement si-
gnalés et réprimés.
L'expérience dure depuis quatre ans. — Aussi, je
puis dire cette année, avec plus de certitude que l'an-
née dernière : l'isthme est une des contrées les plus
saines du monde. — Or, garantir la santé dans l'isthme,
c'est le peupler, c'est attirer les travailleurs, les négo-
ciants et les cultivateurs, c'est doubler la valeur des
terrains à bâtir et des terres à cultiver, c'est rendre
plus faciles les travaux du canal. — Éviter que des
causes accidentelles ne viennent détruire les bénéfices
naturels des localités, telle est la conséquence de l'or-
ganisation du service de santé.
Nous allons examiner comment ce service a fonc-
tionné, quels sont les résultats de ce fonctionnement,
et quel est l'état de la santé dans chaque circonscrip-
tion.
Circonscription de Port-Saïd.
La circonscription de Port-Saïd s'étend sur une lon-
gueur de 30 kilomètres environ. Les terrains de cette
circonscription, presque toujours couverte d'eau salée,
sont au-dessous du niveau de la mer. Les remblais ef-
fectués dans ce but ont élevé le sol de la ville de Port-
Saïd à 1 et 2 mètres au-dessus de ce niveau ; la ville
est à l'abri des eaux, mais les eaux l'entourent de tou-
tes parts.
Deux médecins européens se partagent le service de
la ville et des environs. A Raz-El-Eche, distant de 16
kilomètres de Port-Saïd, réside un autre médecin, pour
le service de cette localité et des dragues qui l'avoi-
sinent. Les malades sont traités à domicile ou sont di-
rigés sur la maison de santé de Port-Saïd.
Un pharmacien économe réside à Port-Saïd ; la mai-
son de santé se compose de trois pavillons : l'un est
consacré aux malades ; l'autre est destiné aux sœurs
hospitalières qui viennent d'arriver ; dans le troisième
se trouvent la pharmacie, le pharmacien et un méde-
cin.
L'ambulance arabe est placée dan3 un bâtiment à
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sont enfermés dans une enceinte; l'établissement est
presque complet ; douze lits ont été installés pour les Eu-
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