Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1863-05-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 15 mai 1863 15 mai 1863
Description : 1863/05/15 (A8,N166). 1863/05/15 (A8,N166).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203245w
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/11/2012
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS.
167
nutes notre barque poussée par un bon vent; là,
quelques oiseaux, effrayés par notre voile blanche,
s'élèvent en poussant des cris, sur la berge gauche,
des hommes sont employés à la pose des fils du té-
légraphe, et déjà une station est établie à Toussoum.
Mais je me propose de revenir sur ce point, car de-
puis ma lettre vous parlant du télégraphe, bien des
progrès ont été faits, et presque tous les campements
depuis Port-Saïd à Toussoum sont desservis par un
bureau télégraphique.
» Ce qui frappe surtout quand on vogue sur le
nouveau canal, c'est, d'une part, la disposition des
berges et la manière dont elles sont construites, et,
d'autre part, leur rectitude. En effet, après avoir passé
Bir-Abou-Ballah, le canal s'étend en droite ligne sur
une longueur de 8 kilomètres. Au loin on aper-
çoit les embarcations portant aux lacs Amers les
approvisionnements nécessaires aux travailleurs, de
chaque côté l'immense désert, et à la gauche la ligne
télégraphique, dont les poteaux parfaitement alignés
font au milieu de ces régions solitaires un effet des
plus étranges. Mon compagnon de route, honorable
négociant du Caire, ayant fait le voyage pour venir
s'assurer lui-même de l'état des travaux, ne pouvait
maîtriser son émotion. De temps à autre, quand le
canal est en remblais, nous pouvions dominer la
plaine de 3 ou 4 mètres, et notre petite barque sem-
blait portée sur les vents.
» Depuis trois ans je suis au Caire, me disait mon
compagnon, mais jusqu'à ce jour je n'avais senti au-
cune envie de visiter les travaux. J'étais nourri dans
les préventions que j'entendais autour de moi; je ne
croyais pas à la possibilité d'un si grand ouvrage,
je ne croyais pas qu'il fût possible de joindre les
deux mers; ce que je vois aujourd'hui in'émeiit-pro-
fondément. A deux pas de ces travaux, je doutais
encore. Je comprends donc tous les doutes qui au loin
se sont élevés. Pouvait-on supposer qu'un seul
homme pût arriver à l'exécution d'un pareil projet?
Aujourd'hui je suis convaincu. Il est temps de lui
rendre hommage, et de reconnaître que notre épo-
que va être dotée de travaux plus immenses que ceux
des Pharaons. Soyez auprès de l'homme qui a fait
tout cela l'interprète de mon admiration. L'eau
douce approche de Suez, le canal maritime y sera
dans un an. Ce sont là des merveilles auxquelles il
est presque impossible de croire sans les avoir vues
et qui, ne fussent-elles pas poussées plus loin, suffi-
raient encore à la gloire d'un siècle. »
» Cependant je reprends la description de mon
voyage. Les maisons blanches de Toussoum, perchées
&u haut d'un rocher d'où elles dominent le paysage,
défilent rapidement devant nos yeux. Deux heures
après nous débarquons au point où le canal n'est
pas encore alimenté d'eau, et où nous trouvons des
barques chargées de biscuits, de couffes, de pioches
et de matériel de toute espèce, destinés aux travail-
leurs. C'est aussi de ce point que part la rigole qui
va porter l'eau à leurs campements, placés à 10 ki-
lomètres plus loin.
» Nous étions bientôt après au pied du Dgebel-
Geneffé. Toute la montagne était éclairée par
un de ces beaux couchers de soleil comme on en
voit ici chaque soir. Les indigènes, disposés sur une
longueur de 7 kilomètres en avant des campe-
ments, formaient le second plan du tableau. Au pre-
mier, le campement avec ses tentes, ses gourbis, ses
chameaux, et comme fond le Geneffé lui-même,
notre inépuisable réserve de pierres, et au loin les
montagnes de Syrie se perdant dans les lignes bleues
de l'horizon.
» Demain nous partons pour Awebet, d'où le che-
min de fer nous conduira à Suez. Vous voyez que
l'on voyage maintenant dans le désert aussi com-
modément et aussi facilement que dans la plaine
Saint-Denis. »
ERNEST DF.SPLACES.
LE DÉSERT DE SUEZ.
Cinq mois dans l'isthme.
Par N. BERCHÈRE.
Nous venons de lire un nouvel ouvrage sur l'isthme
de Suez, et nous le recommandons avec plaisir à nos
lecteurs. M. Berchère, qui nous l'envoie, ne s'est pas
contenté de composer son album et ses tableaux dans
l'isthme, il a voulu aussi raconter ses impressions
de voyage, communiquer le résultat de ses observa-
tions et de ses recherches; en un mot, initier les
autres à la vie du désert qu'il a menée pendant cinq
mois.
Inconnu jusqu'à ce jour comme écrivain, M. Ber-
chère, dont le pinceau a si souvent reproduit d'une
manière si remarquable les sites et les scènes de
l'Orient, a facilement trouvé un éditeur qui a eu
l'heureuse idée de publier son livre. Nous en rendrons
un compte spécial après une seconde lecture; mais
nous pouvons, dès aujourd'hui, promettre à ceux qui
voudront le connaître sur notre simple indication,
qu'ils y trouveront plaisir et profit pour peu qu'ils
s'intéressent à cette grande entreprise du canal de
Suez.
167
nutes notre barque poussée par un bon vent; là,
quelques oiseaux, effrayés par notre voile blanche,
s'élèvent en poussant des cris, sur la berge gauche,
des hommes sont employés à la pose des fils du té-
légraphe, et déjà une station est établie à Toussoum.
Mais je me propose de revenir sur ce point, car de-
puis ma lettre vous parlant du télégraphe, bien des
progrès ont été faits, et presque tous les campements
depuis Port-Saïd à Toussoum sont desservis par un
bureau télégraphique.
» Ce qui frappe surtout quand on vogue sur le
nouveau canal, c'est, d'une part, la disposition des
berges et la manière dont elles sont construites, et,
d'autre part, leur rectitude. En effet, après avoir passé
Bir-Abou-Ballah, le canal s'étend en droite ligne sur
une longueur de 8 kilomètres. Au loin on aper-
çoit les embarcations portant aux lacs Amers les
approvisionnements nécessaires aux travailleurs, de
chaque côté l'immense désert, et à la gauche la ligne
télégraphique, dont les poteaux parfaitement alignés
font au milieu de ces régions solitaires un effet des
plus étranges. Mon compagnon de route, honorable
négociant du Caire, ayant fait le voyage pour venir
s'assurer lui-même de l'état des travaux, ne pouvait
maîtriser son émotion. De temps à autre, quand le
canal est en remblais, nous pouvions dominer la
plaine de 3 ou 4 mètres, et notre petite barque sem-
blait portée sur les vents.
» Depuis trois ans je suis au Caire, me disait mon
compagnon, mais jusqu'à ce jour je n'avais senti au-
cune envie de visiter les travaux. J'étais nourri dans
les préventions que j'entendais autour de moi; je ne
croyais pas à la possibilité d'un si grand ouvrage,
je ne croyais pas qu'il fût possible de joindre les
deux mers; ce que je vois aujourd'hui in'émeiit-pro-
fondément. A deux pas de ces travaux, je doutais
encore. Je comprends donc tous les doutes qui au loin
se sont élevés. Pouvait-on supposer qu'un seul
homme pût arriver à l'exécution d'un pareil projet?
Aujourd'hui je suis convaincu. Il est temps de lui
rendre hommage, et de reconnaître que notre épo-
que va être dotée de travaux plus immenses que ceux
des Pharaons. Soyez auprès de l'homme qui a fait
tout cela l'interprète de mon admiration. L'eau
douce approche de Suez, le canal maritime y sera
dans un an. Ce sont là des merveilles auxquelles il
est presque impossible de croire sans les avoir vues
et qui, ne fussent-elles pas poussées plus loin, suffi-
raient encore à la gloire d'un siècle. »
» Cependant je reprends la description de mon
voyage. Les maisons blanches de Toussoum, perchées
&u haut d'un rocher d'où elles dominent le paysage,
défilent rapidement devant nos yeux. Deux heures
après nous débarquons au point où le canal n'est
pas encore alimenté d'eau, et où nous trouvons des
barques chargées de biscuits, de couffes, de pioches
et de matériel de toute espèce, destinés aux travail-
leurs. C'est aussi de ce point que part la rigole qui
va porter l'eau à leurs campements, placés à 10 ki-
lomètres plus loin.
» Nous étions bientôt après au pied du Dgebel-
Geneffé. Toute la montagne était éclairée par
un de ces beaux couchers de soleil comme on en
voit ici chaque soir. Les indigènes, disposés sur une
longueur de 7 kilomètres en avant des campe-
ments, formaient le second plan du tableau. Au pre-
mier, le campement avec ses tentes, ses gourbis, ses
chameaux, et comme fond le Geneffé lui-même,
notre inépuisable réserve de pierres, et au loin les
montagnes de Syrie se perdant dans les lignes bleues
de l'horizon.
» Demain nous partons pour Awebet, d'où le che-
min de fer nous conduira à Suez. Vous voyez que
l'on voyage maintenant dans le désert aussi com-
modément et aussi facilement que dans la plaine
Saint-Denis. »
ERNEST DF.SPLACES.
LE DÉSERT DE SUEZ.
Cinq mois dans l'isthme.
Par N. BERCHÈRE.
Nous venons de lire un nouvel ouvrage sur l'isthme
de Suez, et nous le recommandons avec plaisir à nos
lecteurs. M. Berchère, qui nous l'envoie, ne s'est pas
contenté de composer son album et ses tableaux dans
l'isthme, il a voulu aussi raconter ses impressions
de voyage, communiquer le résultat de ses observa-
tions et de ses recherches; en un mot, initier les
autres à la vie du désert qu'il a menée pendant cinq
mois.
Inconnu jusqu'à ce jour comme écrivain, M. Ber-
chère, dont le pinceau a si souvent reproduit d'une
manière si remarquable les sites et les scènes de
l'Orient, a facilement trouvé un éditeur qui a eu
l'heureuse idée de publier son livre. Nous en rendrons
un compte spécial après une seconde lecture; mais
nous pouvons, dès aujourd'hui, promettre à ceux qui
voudront le connaître sur notre simple indication,
qu'ils y trouveront plaisir et profit pour peu qu'ils
s'intéressent à cette grande entreprise du canal de
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