Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1863-05-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 15 mai 1863 15 mai 1863
Description : 1863/05/15 (A8,N166). 1863/05/15 (A8,N166).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203245w
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/11/2012
i« £
L'ISTHME DE SUEZ,
presque justifiable si les concessions faites et les con-
ditions de ces concessions admettaient la possibilité
d'une pareille spoliation.
». La Compagnie a été autorisée par le vice-roi d'Egypte ;
cette autorisation n'a pas été refusée par la Porte Otto-
mane qui, jusqu'à présent, n'avait jamais dénié au vice-
roi le droit de faire et de concéder des travaux publics
dans un pays dont il possède l'administration hérédi-
taire. Bien plus, l'assentiment donné à l'opération a été
formulé d'une manière irrécusable; seulement la Porte
Ottomane s'est refusée à lui donner de la publicité;
elle n'a pas voulu se prononcer sur l'antagonisme que
cette entreprise avait soulevé entre les gouvernements
de France et d'Angleterre ; dans la crainte de mécon-
tenter l'un ou l'autre, elle a affecté la neutralité, sans
jamais donner lieu de croire qu'elle s'opposerait radi-
calement à l'exécution du canal, et qu'elle soulèverait
à ce propos une question de souveraineté.
» La note de la Porte Ottomane n'est donc pas son
oeuvre ; elle est tout entière l'œuvre d'une puissance qui.
après avoir contesté la possibilité du succès, voit avec
colère ses prévisions démenties par la réalisation du per-
cement de l'isthme. Cette puissance aura donc suscité
les appréhensions du sultan; elle aura alarmé ce souve-
rain sur sa sécurité et sa dignité, et plutôt que de re-
noncer à l'anéantissement d'un intérêt rival, elle a
ravivé l'esprit de destruction dans le cœur du sultan,
et l'a poussé à écouter des instincts barbares, espérant
y trouver satisfaction pour ses rivalités et peut-être ses
haines politiques. C'est Othello dupe de la perfidie
d'Yago.
» En tout cas, nous espérons que notre gouvernement
saura déjouer cette manœuvre, conservera son appui à
une entreprise qui ne peut sérieusement alarmer le sul-
tan, et fera triompher l'intérêt de la civilisation contre
l'esprit stationnaire de la Turquie et contre la jalousie
d'une puissance qui donne l'étrange spectacle d'une
coalition avec les adversaires de toute idée d'ordre, de
progrès, d'améliorations politiques et matérielles. »
Pour extrait : ERNEST DESPLACES.
Veu Vue. de l'Angleterre sur régypte.
M. le comte de Puységur nous fait aussi l'honneur
de nous adresser l'étude suivante. Si les ministres de
la Porte ne sont pas aveugles et sourds, ils pour-
ront y apprendre où ils vont en suivant docilement
les impulsions de l'Angleterre dans sa politique
égyptienne.
E. D.
« Monsieur,
« Le dernier numéro de votre journal contient des
faits d'une certaine gravité au sujet de la visite que
le sultan vient de faire en Égypte. Il ressort des té-
moignages que vous produisez que c'est bien par
suite d'une intrigue diplomatique que Sa Hautesse n'a
pu visité les travaux de Suez. Les correspondances
du Times, celles du,Manchester Guardian, journal d"
lord Palmerston, en sont la preuve. Cette recrudes-
cence de malveillance et d'opiniâtre opposition qui,
envers et contre tout, persiste et n'entend pas se dé-
mentir, prouve que la crise décisive approche à me-
sure que la solution du problème de la canalisation
de l'isthme de Suez avance, par un travail rapide et
admirable, vers un dénoûment prochain.
» A ce moment il devient de plus en plus important
que l'opinion soit éclairée, qu'elle sache à quoi s'en
tenir sur ces affirmations sans cesse renouvelées, que
la révolution qui se prépare, et qui d'ici à peu va
faire abandonner la route du cap de Bonne-Espérance
pour celle de Suez, est menaçante pour les intérêts de
la Porte et pour ceux de l'Angleterre. Tout le monde
a besoin de connaître quelle est la vérité vraie sur
cette question, le public anglais surtout; car c'est
lui qui, le premier, a un immense intérêt à sa solu-
tion, et c'est lui qui, depuis dix ans, subit, par les
préventions surannées de quelques hommes d'Etat,
une pression inique contre laquelle il a à se défendre
d'illusion et d'erreur.
» Nous croyons pouvoir établir la preuve que cette
opposition factice, fortuitement provoquée par la
formation de la Compagnie universelle, n'est pas sin.-
cère; qu'elle a pour cause un sentiment de jalousie
étroit indigne du gouvernement anglais, contraire
surtout aux aspirations plus élevées et au génie
commercial de la nation anglaise.
» Au point où en sont les choses, le vrai motif de la
malveillance passionnée et si ouvertement déclarée
du ministre des affaires étrangères d'Angleterre, a
sa raison dans ce seul fait, que ce n'est pas une
compagnie exclusivement anglaise, qui a entrepris
la jonction des deux mers. Si, au lieu d'avoir son
siège à Alexandrie et à Paris, la Compagnie univer-
selle siégeait à Londres, si son directeur était Anglais,
il y a longtemps que cette grande œuvre si opiniâ-
trément contestée par lui, serait réalisée.
» Quand nous aurons prouvé que c'est l'Angleterre
qui a surtout concouru au dénoûment qui se pré-
pare; que c'est elle, avec son initiative, son admi-
rable instinct commercial, qui a signalé la première
les avantages de la nouvelle route prête à s'ouvrir,
nous aurons en même temps démontré, dévouée
qu'elle est aux intérêts de la Turquie, que l'opposi-.
tion que nous combattons n'est pas sincère, quand
elle s'alarme pour cette puissance de ces nouvelles
destinées du monde.
» Il y a plus de trente ans que cette pensée d'aban-
donner la voie du Cap, reconnue de plus en plus dé-
fectueuse, en contradiction avec l'activité, le progrès,
les besoins du commerce, préoccupe et tourmente
l'Angleterre. Le travail préliminaire qui a conduit
cette grande question là où elle est aujourd'hui,
L'ISTHME DE SUEZ,
presque justifiable si les concessions faites et les con-
ditions de ces concessions admettaient la possibilité
d'une pareille spoliation.
». La Compagnie a été autorisée par le vice-roi d'Egypte ;
cette autorisation n'a pas été refusée par la Porte Otto-
mane qui, jusqu'à présent, n'avait jamais dénié au vice-
roi le droit de faire et de concéder des travaux publics
dans un pays dont il possède l'administration hérédi-
taire. Bien plus, l'assentiment donné à l'opération a été
formulé d'une manière irrécusable; seulement la Porte
Ottomane s'est refusée à lui donner de la publicité;
elle n'a pas voulu se prononcer sur l'antagonisme que
cette entreprise avait soulevé entre les gouvernements
de France et d'Angleterre ; dans la crainte de mécon-
tenter l'un ou l'autre, elle a affecté la neutralité, sans
jamais donner lieu de croire qu'elle s'opposerait radi-
calement à l'exécution du canal, et qu'elle soulèverait
à ce propos une question de souveraineté.
» La note de la Porte Ottomane n'est donc pas son
oeuvre ; elle est tout entière l'œuvre d'une puissance qui.
après avoir contesté la possibilité du succès, voit avec
colère ses prévisions démenties par la réalisation du per-
cement de l'isthme. Cette puissance aura donc suscité
les appréhensions du sultan; elle aura alarmé ce souve-
rain sur sa sécurité et sa dignité, et plutôt que de re-
noncer à l'anéantissement d'un intérêt rival, elle a
ravivé l'esprit de destruction dans le cœur du sultan,
et l'a poussé à écouter des instincts barbares, espérant
y trouver satisfaction pour ses rivalités et peut-être ses
haines politiques. C'est Othello dupe de la perfidie
d'Yago.
» En tout cas, nous espérons que notre gouvernement
saura déjouer cette manœuvre, conservera son appui à
une entreprise qui ne peut sérieusement alarmer le sul-
tan, et fera triompher l'intérêt de la civilisation contre
l'esprit stationnaire de la Turquie et contre la jalousie
d'une puissance qui donne l'étrange spectacle d'une
coalition avec les adversaires de toute idée d'ordre, de
progrès, d'améliorations politiques et matérielles. »
Pour extrait : ERNEST DESPLACES.
Veu Vue. de l'Angleterre sur régypte.
M. le comte de Puységur nous fait aussi l'honneur
de nous adresser l'étude suivante. Si les ministres de
la Porte ne sont pas aveugles et sourds, ils pour-
ront y apprendre où ils vont en suivant docilement
les impulsions de l'Angleterre dans sa politique
égyptienne.
E. D.
« Monsieur,
« Le dernier numéro de votre journal contient des
faits d'une certaine gravité au sujet de la visite que
le sultan vient de faire en Égypte. Il ressort des té-
moignages que vous produisez que c'est bien par
suite d'une intrigue diplomatique que Sa Hautesse n'a
pu visité les travaux de Suez. Les correspondances
du Times, celles du,Manchester Guardian, journal d"
lord Palmerston, en sont la preuve. Cette recrudes-
cence de malveillance et d'opiniâtre opposition qui,
envers et contre tout, persiste et n'entend pas se dé-
mentir, prouve que la crise décisive approche à me-
sure que la solution du problème de la canalisation
de l'isthme de Suez avance, par un travail rapide et
admirable, vers un dénoûment prochain.
» A ce moment il devient de plus en plus important
que l'opinion soit éclairée, qu'elle sache à quoi s'en
tenir sur ces affirmations sans cesse renouvelées, que
la révolution qui se prépare, et qui d'ici à peu va
faire abandonner la route du cap de Bonne-Espérance
pour celle de Suez, est menaçante pour les intérêts de
la Porte et pour ceux de l'Angleterre. Tout le monde
a besoin de connaître quelle est la vérité vraie sur
cette question, le public anglais surtout; car c'est
lui qui, le premier, a un immense intérêt à sa solu-
tion, et c'est lui qui, depuis dix ans, subit, par les
préventions surannées de quelques hommes d'Etat,
une pression inique contre laquelle il a à se défendre
d'illusion et d'erreur.
» Nous croyons pouvoir établir la preuve que cette
opposition factice, fortuitement provoquée par la
formation de la Compagnie universelle, n'est pas sin.-
cère; qu'elle a pour cause un sentiment de jalousie
étroit indigne du gouvernement anglais, contraire
surtout aux aspirations plus élevées et au génie
commercial de la nation anglaise.
» Au point où en sont les choses, le vrai motif de la
malveillance passionnée et si ouvertement déclarée
du ministre des affaires étrangères d'Angleterre, a
sa raison dans ce seul fait, que ce n'est pas une
compagnie exclusivement anglaise, qui a entrepris
la jonction des deux mers. Si, au lieu d'avoir son
siège à Alexandrie et à Paris, la Compagnie univer-
selle siégeait à Londres, si son directeur était Anglais,
il y a longtemps que cette grande œuvre si opiniâ-
trément contestée par lui, serait réalisée.
» Quand nous aurons prouvé que c'est l'Angleterre
qui a surtout concouru au dénoûment qui se pré-
pare; que c'est elle, avec son initiative, son admi-
rable instinct commercial, qui a signalé la première
les avantages de la nouvelle route prête à s'ouvrir,
nous aurons en même temps démontré, dévouée
qu'elle est aux intérêts de la Turquie, que l'opposi-.
tion que nous combattons n'est pas sincère, quand
elle s'alarme pour cette puissance de ces nouvelles
destinées du monde.
» Il y a plus de trente ans que cette pensée d'aban-
donner la voie du Cap, reconnue de plus en plus dé-
fectueuse, en contradiction avec l'activité, le progrès,
les besoins du commerce, préoccupe et tourmente
l'Angleterre. Le travail préliminaire qui a conduit
cette grande question là où elle est aujourd'hui,
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