Presse et revues
16 pages
Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1863-05-01
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 01 mai 1863 01 mai 1863
Description : 1863/05/01 (A8,N165). 1863/05/01 (A8,N165).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203244g
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/11/2012
m L'ISTHME DE SUEZ,
peut dès aujourd'hui considérer comme achevée. Dans
quelques semaines l'ancien canal des Pharaons, le ca-
nal d'eau douce, sera complètement terminé, et quel-
ques mois seulement nous séparent de l'époque où les
eaux de la Méditerranée se confondront avec celles de la
mer Rouge par le canal maritime. La France a eu l'ini-
tiative de cette grande entreprise, elle en recueillera
l'honneur. Le profit sera pour tous les peuples.
» BONIFACE-DEMARET. t
CHRONIQUE DE L'ISTHME
Et lettre d'on ancien membre du Parlement
anglais.
Nous avons des nouvelles d'Egypte jusqu'au 21
avril. Elles contiennent peu de détails sur les tra-
vaux ; elles nous confirment seulement et sommaire-
ment que leur marche continue avec la même acti-
vité et la même régularité.
Le même courrier nous a apporté le rapport an-
nuel du médecin en chef de la Compagnie, M. Aubert-
Roche, sur le service de santé pendant l'année
1862-63. Ce document remarquable a trop d'intérêt
et en même temps trop d'étendue pour qu'il nous soit
possible de l'insérer dans notre présent numéro;
mais il sera certainement une des pièces les plus
importantes de notre numéro prochain.
Nous ne pouvons aujourd'hui que l'annoncer à
nos lecteurs.
Pendant que le Times persiste dans la négation de
la possibilité de percer l'isthme, ceux de ses compa-
triotes qui voyagent,en Egypte persistent de leur côté
à aller s'assurer de leurs propres yeux de l'état du canal
et à lui donner des démentis qu'il ne veut pas écouter.
Pendant ce mois encore, un ancien membre des plus dis-
tingués des assemblées anglaises, M. Benjamin d'Oli-
veira, visitait nos travaux avec sa femme et trois au-
tres amis. Arrivés au Serapeum, Mme d'Oliveira, frap-
pée d'admiration à la vue de l'activité des travail-
leurs et de cette grande tranchée, y descend elle-
même, saisit une pioche des mains d'un fellah, s'en
sert pour remplir de déblais une couffe, et, char-
geant de ce fardeau son épaule aristocratique, s'en va
la vider sur la berge, afin, dit-elle, d'avoir le droit et
l'honneur de figurer au nombre des travailleurs du
canal de Suez.
On juge de l'impression que ce noble élan produi-
sit et dans cette foule indigène et parmi les Euro-
péens qui en étaient les spectateurs. C'était, par les
mains d'une Êére Anglaise, une protestation au nom
de l'Angleterre éclairée et libérale.
M. d'Oliveira, de son côté, en rentrant de son excur-
sion, adressait à M. Ferdinand de Lesseps la lettre
suivante, qui nous est communiquée et que sans
commentaires nous soumettons aux méditations du
Times.
ERNEST DESPLACES.
K Alexandrie d'Egypte, ce 17 avril 1863.
A M. Ferdinand de Lesseps, président-fondateur du canal
maritime universel de Suez.
« Monsieur, 7
« Il y a peu de jours que j'arrive ici, ayant visité les
travaux de 7otre grand ouvrage.
» J'ai le plus grand plaisir à vous avouer que l'exa-
men de ces travaux si originaux et si immenses m'a
causé une vive satisfaction.
» Ne partageant pas, depuis le commencement, les
idées généralement conçues par mes compatriotes, je
reviens de mon inspection avec la conviction rassurée
de l'utilité future du canal pour le commerce du monde,
et de l'accélération qu'après son achèvement il offrira
aux communications. Je souhaite de tout mon cœur des
résultats également heureux pour les actionnaires.
» Je dois vous offrir de ma part, autant que de la
part de trois amis qui m'ont accompagné, nos remer-
ciments sincères pour l'introduction que vous m'avez
fournie auprès des ingénieurs et employés engagés dans
l'entreprise, et vous assurer que partout ces messieurs
nous ont accueillis avec les manifestations les plus ami-
cales et l'hospitalité la plus délicate.
» Peut-être écrirai-je une petite relation sur notre
visite, avec mes impressions : convaincu, que chaque
voyageur qui donnera le résultat de ses observations,
aidera à dissiper les fausses allégations et à établir les
vrais avantages futurs de ces grands travaux.
» Acceptez, Monsieur de Lesseps, l'assurance de ma
plus parfaite considération.
» Votre très-dévoué,
D BENJAMIN D'OLIVEIRA (de Londres). »
INTRIGUE ANGLAISE.
En nous excusant, dans notre précédente feuille, du
retard que l'abondance des matières nous imposait
pour la publication de l'article que le Times avait
cru devoir consacrer, le 16 mars dernier, à la question
du canal de Suez, nous exprimions la pensée que la
suite des événements et les révélations qu'elle ap-
porterait aideraient à la clarté de cet article parfois
énigmatique. Ce pressentiment est désormais justifié.
Les insinuations souvent obscures du Times n'étaient
que l'avant-coureur et en quelque sorte l'introduction
de ce qu'il savait se préparer à Constantinople sous
le mystère de la diplomatie britannique. En effet,
nous croyons qu'aujourd'hui, grâce aux informa-
tions que nous fournit la presse anglaise elle-même,
peut dès aujourd'hui considérer comme achevée. Dans
quelques semaines l'ancien canal des Pharaons, le ca-
nal d'eau douce, sera complètement terminé, et quel-
ques mois seulement nous séparent de l'époque où les
eaux de la Méditerranée se confondront avec celles de la
mer Rouge par le canal maritime. La France a eu l'ini-
tiative de cette grande entreprise, elle en recueillera
l'honneur. Le profit sera pour tous les peuples.
» BONIFACE-DEMARET. t
CHRONIQUE DE L'ISTHME
Et lettre d'on ancien membre du Parlement
anglais.
Nous avons des nouvelles d'Egypte jusqu'au 21
avril. Elles contiennent peu de détails sur les tra-
vaux ; elles nous confirment seulement et sommaire-
ment que leur marche continue avec la même acti-
vité et la même régularité.
Le même courrier nous a apporté le rapport an-
nuel du médecin en chef de la Compagnie, M. Aubert-
Roche, sur le service de santé pendant l'année
1862-63. Ce document remarquable a trop d'intérêt
et en même temps trop d'étendue pour qu'il nous soit
possible de l'insérer dans notre présent numéro;
mais il sera certainement une des pièces les plus
importantes de notre numéro prochain.
Nous ne pouvons aujourd'hui que l'annoncer à
nos lecteurs.
Pendant que le Times persiste dans la négation de
la possibilité de percer l'isthme, ceux de ses compa-
triotes qui voyagent,en Egypte persistent de leur côté
à aller s'assurer de leurs propres yeux de l'état du canal
et à lui donner des démentis qu'il ne veut pas écouter.
Pendant ce mois encore, un ancien membre des plus dis-
tingués des assemblées anglaises, M. Benjamin d'Oli-
veira, visitait nos travaux avec sa femme et trois au-
tres amis. Arrivés au Serapeum, Mme d'Oliveira, frap-
pée d'admiration à la vue de l'activité des travail-
leurs et de cette grande tranchée, y descend elle-
même, saisit une pioche des mains d'un fellah, s'en
sert pour remplir de déblais une couffe, et, char-
geant de ce fardeau son épaule aristocratique, s'en va
la vider sur la berge, afin, dit-elle, d'avoir le droit et
l'honneur de figurer au nombre des travailleurs du
canal de Suez.
On juge de l'impression que ce noble élan produi-
sit et dans cette foule indigène et parmi les Euro-
péens qui en étaient les spectateurs. C'était, par les
mains d'une Êére Anglaise, une protestation au nom
de l'Angleterre éclairée et libérale.
M. d'Oliveira, de son côté, en rentrant de son excur-
sion, adressait à M. Ferdinand de Lesseps la lettre
suivante, qui nous est communiquée et que sans
commentaires nous soumettons aux méditations du
Times.
ERNEST DESPLACES.
K Alexandrie d'Egypte, ce 17 avril 1863.
A M. Ferdinand de Lesseps, président-fondateur du canal
maritime universel de Suez.
« Monsieur, 7
« Il y a peu de jours que j'arrive ici, ayant visité les
travaux de 7otre grand ouvrage.
» J'ai le plus grand plaisir à vous avouer que l'exa-
men de ces travaux si originaux et si immenses m'a
causé une vive satisfaction.
» Ne partageant pas, depuis le commencement, les
idées généralement conçues par mes compatriotes, je
reviens de mon inspection avec la conviction rassurée
de l'utilité future du canal pour le commerce du monde,
et de l'accélération qu'après son achèvement il offrira
aux communications. Je souhaite de tout mon cœur des
résultats également heureux pour les actionnaires.
» Je dois vous offrir de ma part, autant que de la
part de trois amis qui m'ont accompagné, nos remer-
ciments sincères pour l'introduction que vous m'avez
fournie auprès des ingénieurs et employés engagés dans
l'entreprise, et vous assurer que partout ces messieurs
nous ont accueillis avec les manifestations les plus ami-
cales et l'hospitalité la plus délicate.
» Peut-être écrirai-je une petite relation sur notre
visite, avec mes impressions : convaincu, que chaque
voyageur qui donnera le résultat de ses observations,
aidera à dissiper les fausses allégations et à établir les
vrais avantages futurs de ces grands travaux.
» Acceptez, Monsieur de Lesseps, l'assurance de ma
plus parfaite considération.
» Votre très-dévoué,
D BENJAMIN D'OLIVEIRA (de Londres). »
INTRIGUE ANGLAISE.
En nous excusant, dans notre précédente feuille, du
retard que l'abondance des matières nous imposait
pour la publication de l'article que le Times avait
cru devoir consacrer, le 16 mars dernier, à la question
du canal de Suez, nous exprimions la pensée que la
suite des événements et les révélations qu'elle ap-
porterait aideraient à la clarté de cet article parfois
énigmatique. Ce pressentiment est désormais justifié.
Les insinuations souvent obscures du Times n'étaient
que l'avant-coureur et en quelque sorte l'introduction
de ce qu'il savait se préparer à Constantinople sous
le mystère de la diplomatie britannique. En effet,
nous croyons qu'aujourd'hui, grâce aux informa-
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