Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1863-05-01
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 01 mai 1863 01 mai 1863
Description : 1863/05/01 (A8,N165). 1863/05/01 (A8,N165).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203244g
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/11/2012
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 131
ment pour s'instruire. Et cela quoiqu'ils aient besoin
plus que personne de juger les choses par leurs pro-
pres yeux. Aussi que de suppositions ont été faites
sans fondement pour la plupart 1
» En première ligne devait nécessairement se pré-
senter la question du canal de Suez. Mais comme il est
un certain degré de bon sens qui s'impose toujours
et qu'il n'est pas permis de méconnaître, les journaux,
même d'Angleterre, ont généralement admis que le
voyage du sultan ne pouvait qu'être favorable à cette
entreprise, dont tous les éléments sont aujourd'hui so-
lidement constitués et dont l'exécution s'achève avec
une rapidité extrême.
» En effet, S. M. le sultan n'a plus rien à faire avec
le canal de Suez, si ce n'est d'affirmer de nouveau la
déclaration de son gouvernement, déjà adressée à toutes
les cours de l'Europe, et portant que le canal de Suez
est une entreprise utile aux intérêts de la Turquie.
» Abdul-Aziz peut renouveler l'expression de cet avis
ou juger superflue une seconde constatation de son bon
vouloir; mais sa démarche seule en Égypte suffirait
pour prouver beaucoup de bienveillance, après ce qui
s'est passé en Egypte depuis le retour du vice-roi.
D Deux actes importants ont signalé l'administration
d'Ismaïl-Pacha dans ces dernières semaines.
» En premier lieu, Son Altesse avait à régulariser
d'une manière définitive les engagements que son pré-
décesseur avait pris avec la Compagnie au nom du
gouvernement égyptien. Il s'agissait de déterminer le
mode et les époques de paiement de la souscription du
gouvernement égyptien. Le prédécesseur du vice-roi
actuel avait engagé l'Egypte dans l'entreprise du ca-
nal de Suez pour une somme égale au montant de
ni,000 actions; il avait réglé immédiatement en obli-
gations du Trésor égyptien le premier appel de 100 fr.
par action. Restait à acquitter les deux autres ver-
sements, formant un total de 300 francs payés par les
autres actionnaires. Mohammed-Saïd-Pacha est mort
au moment où il s'occupait d'adopter une combinaison
financière propre à la liquidation de cette dette.
» Mais Ismaïl a repris l'œuvre interrompue par le
- décès de son oncle. Il a signé une convention par la-
quelle le Trésor égyptien s'oblige à verser dans les
caisses de la Compagnie la somme de 1,500,000 francs
par mois, jusqu'au paiement intégral de 300 francs sur
les 177,000 actions souscrites au nom du gouverne-
ment égyptien.
» Cette convention atteste les ressources considéra-
bles dont l'Egypte dispose, ainsi que la bonne adminis-
tration de ces ressources ; car c'est faire un bon usage
des revenus du pays que d'en employer une partie à
l'achèvement de travaux publics destinés à augmenter
considérablement les sources de richesses dont le pays,
profite.
» Elles seront plus abondantes que jamais lorsque
les navires de toutes les nations traverseront l'Egypte
au lieu de faire le tour de l'Afrique, et, sans parler
même de cet avenir, quoiqu'il soit très-prochain, ne
voit-on pas que dès aujourd'hui le seul canal d'eau
douce qui va bientôt entrer à Suez transforme non-
seulement le désert qu'il rend à la culture, mais va
donner à l'une des villes les plus importantes de l'É-
gypte le seul élément qui lui manquait pour prendre
des développements considérables et devenir une cité
de-premier ordre? Ce résultat n'est pas hypothétique,
il est acquis ; il frappe tous les yeux. Un fleuve d'eau
douce est déjà aux portes de Suez.
» Ismaïl-Pacha, qui a montré dès son avénement un
dévouement très-éclairé pour les intérêts de l'Egypte, a
tellement compris rimportance de cë résultat, qu'il a
voulu l'assurer par la coopération la plus active. C'est
l'objet de la deuxième mesure de gouvernement qu'il
a adoptée après sa visite d'investiture à Constantinople.
» Le canal d'eau douce prend actuellement son ori-
gine dans une ville peu importante, à Zagazig, et dans
une dérivation du Nil d'une abondance ordinaire: Le
vice-roi a voulu le rattacher à la grande capitale com-
merciale de l'Égypte, au Caire même, où ses eaux se-
ront puisées dans une des principales branches du
grand fleuve: de telle sorte que les communications
les plus faciles seront établies par cette voie entre les
provinces centrales de l'Égypte et la ville de Suez, et
que l'alimentation du canal sera certaine, même pen-
dant les basses eaux. Pour éviter toutes les contesta-
tions d'intérêt privé auxquelles aurait pu donner nais-
sance le passage du canal à travers les terres riches et
fécondes qui environnent le Caire, Son Altesse s'est
chargée elle-même de l'exécution du travail. Elle y
emploiera le nombre d'ouvriers qui seront jugés néces-
saires pour l'achever en quelques mois, sous la direc-
tion des ingénieurs de la Compagnie.
» Par-les deux conventions que nous venons d'ana-
lyser, Ismaïl-Pacha donne au canal de Suez des garan-
ties telles qu'aucune entreprise ne pourrait en souhaiter
de plus grandes d'un gouvernement.
x L'administration ottomane n'a pas à intervenir
dans ces arrangements, qui sont du ressort de l'admi-
nistration intérieure réservée au vice-roi d'Égypte par
les traités, mais le voyage d'Abdul-Aziz prouve assez
que ces actes, accomplis immédiatement après ses en-
trevues avec Ismaïl-Pacha à Constantinople, rentrent
dans ses propres vues et n'ont rien qui ne mérite son
approbation.
» Enfin, une nouvelle sanction de la science est don-
née à cette entreprise en Angleterre même. Un ingé-
nieur de la marine anglaise, M. Hawkshaw, appelé en
Egypte par le précédent vice-roi pour étudier les
questions qui se rattachent au canal de Suez, a déclaré.
dans un rapport adressé à Son Altesse, qu'aucune diffi-
culté d'exécution ne s'oppose à Pachèvement de ce
grand travail, et que l'entretien du canal, une fois
terminé, n'exigera aucune dépense extraordinaire.
» Ainsi, le canal de Suez, soutenu par l'opinion pu-
blique, par la sympathie du gouvernement français,
par la bienveillance de tous les gouvernements des
deux continents, exécuté sous le patronage de deux
vice-rois d'Egypte, avec une constance et une fermeté
que personne ne contestera, est une entreprise qu'on
ment pour s'instruire. Et cela quoiqu'ils aient besoin
plus que personne de juger les choses par leurs pro-
pres yeux. Aussi que de suppositions ont été faites
sans fondement pour la plupart 1
» En première ligne devait nécessairement se pré-
senter la question du canal de Suez. Mais comme il est
un certain degré de bon sens qui s'impose toujours
et qu'il n'est pas permis de méconnaître, les journaux,
même d'Angleterre, ont généralement admis que le
voyage du sultan ne pouvait qu'être favorable à cette
entreprise, dont tous les éléments sont aujourd'hui so-
lidement constitués et dont l'exécution s'achève avec
une rapidité extrême.
» En effet, S. M. le sultan n'a plus rien à faire avec
le canal de Suez, si ce n'est d'affirmer de nouveau la
déclaration de son gouvernement, déjà adressée à toutes
les cours de l'Europe, et portant que le canal de Suez
est une entreprise utile aux intérêts de la Turquie.
» Abdul-Aziz peut renouveler l'expression de cet avis
ou juger superflue une seconde constatation de son bon
vouloir; mais sa démarche seule en Égypte suffirait
pour prouver beaucoup de bienveillance, après ce qui
s'est passé en Egypte depuis le retour du vice-roi.
D Deux actes importants ont signalé l'administration
d'Ismaïl-Pacha dans ces dernières semaines.
» En premier lieu, Son Altesse avait à régulariser
d'une manière définitive les engagements que son pré-
décesseur avait pris avec la Compagnie au nom du
gouvernement égyptien. Il s'agissait de déterminer le
mode et les époques de paiement de la souscription du
gouvernement égyptien. Le prédécesseur du vice-roi
actuel avait engagé l'Egypte dans l'entreprise du ca-
nal de Suez pour une somme égale au montant de
ni,000 actions; il avait réglé immédiatement en obli-
gations du Trésor égyptien le premier appel de 100 fr.
par action. Restait à acquitter les deux autres ver-
sements, formant un total de 300 francs payés par les
autres actionnaires. Mohammed-Saïd-Pacha est mort
au moment où il s'occupait d'adopter une combinaison
financière propre à la liquidation de cette dette.
» Mais Ismaïl a repris l'œuvre interrompue par le
- décès de son oncle. Il a signé une convention par la-
quelle le Trésor égyptien s'oblige à verser dans les
caisses de la Compagnie la somme de 1,500,000 francs
par mois, jusqu'au paiement intégral de 300 francs sur
les 177,000 actions souscrites au nom du gouverne-
ment égyptien.
» Cette convention atteste les ressources considéra-
bles dont l'Egypte dispose, ainsi que la bonne adminis-
tration de ces ressources ; car c'est faire un bon usage
des revenus du pays que d'en employer une partie à
l'achèvement de travaux publics destinés à augmenter
considérablement les sources de richesses dont le pays,
profite.
» Elles seront plus abondantes que jamais lorsque
les navires de toutes les nations traverseront l'Egypte
au lieu de faire le tour de l'Afrique, et, sans parler
même de cet avenir, quoiqu'il soit très-prochain, ne
voit-on pas que dès aujourd'hui le seul canal d'eau
douce qui va bientôt entrer à Suez transforme non-
seulement le désert qu'il rend à la culture, mais va
donner à l'une des villes les plus importantes de l'É-
gypte le seul élément qui lui manquait pour prendre
des développements considérables et devenir une cité
de-premier ordre? Ce résultat n'est pas hypothétique,
il est acquis ; il frappe tous les yeux. Un fleuve d'eau
douce est déjà aux portes de Suez.
» Ismaïl-Pacha, qui a montré dès son avénement un
dévouement très-éclairé pour les intérêts de l'Egypte, a
tellement compris rimportance de cë résultat, qu'il a
voulu l'assurer par la coopération la plus active. C'est
l'objet de la deuxième mesure de gouvernement qu'il
a adoptée après sa visite d'investiture à Constantinople.
» Le canal d'eau douce prend actuellement son ori-
gine dans une ville peu importante, à Zagazig, et dans
une dérivation du Nil d'une abondance ordinaire: Le
vice-roi a voulu le rattacher à la grande capitale com-
merciale de l'Égypte, au Caire même, où ses eaux se-
ront puisées dans une des principales branches du
grand fleuve: de telle sorte que les communications
les plus faciles seront établies par cette voie entre les
provinces centrales de l'Égypte et la ville de Suez, et
que l'alimentation du canal sera certaine, même pen-
dant les basses eaux. Pour éviter toutes les contesta-
tions d'intérêt privé auxquelles aurait pu donner nais-
sance le passage du canal à travers les terres riches et
fécondes qui environnent le Caire, Son Altesse s'est
chargée elle-même de l'exécution du travail. Elle y
emploiera le nombre d'ouvriers qui seront jugés néces-
saires pour l'achever en quelques mois, sous la direc-
tion des ingénieurs de la Compagnie.
» Par-les deux conventions que nous venons d'ana-
lyser, Ismaïl-Pacha donne au canal de Suez des garan-
ties telles qu'aucune entreprise ne pourrait en souhaiter
de plus grandes d'un gouvernement.
x L'administration ottomane n'a pas à intervenir
dans ces arrangements, qui sont du ressort de l'admi-
nistration intérieure réservée au vice-roi d'Égypte par
les traités, mais le voyage d'Abdul-Aziz prouve assez
que ces actes, accomplis immédiatement après ses en-
trevues avec Ismaïl-Pacha à Constantinople, rentrent
dans ses propres vues et n'ont rien qui ne mérite son
approbation.
» Enfin, une nouvelle sanction de la science est don-
née à cette entreprise en Angleterre même. Un ingé-
nieur de la marine anglaise, M. Hawkshaw, appelé en
Egypte par le précédent vice-roi pour étudier les
questions qui se rattachent au canal de Suez, a déclaré.
dans un rapport adressé à Son Altesse, qu'aucune diffi-
culté d'exécution ne s'oppose à Pachèvement de ce
grand travail, et que l'entretien du canal, une fois
terminé, n'exigera aucune dépense extraordinaire.
» Ainsi, le canal de Suez, soutenu par l'opinion pu-
blique, par la sympathie du gouvernement français,
par la bienveillance de tous les gouvernements des
deux continents, exécuté sous le patronage de deux
vice-rois d'Egypte, avec une constance et une fermeté
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