Presse et revues
16 pages
Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1863-05-01
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 01 mai 1863 01 mai 1863
Description : 1863/05/01 (A8,N165). 1863/05/01 (A8,N165).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203244g
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/11/2012
130 L'ISTHME DE SUEZ,
VOYAGE DU PRINCE NAPOLÉON EN ÉGYPTE
Et en Palestine.
On lit dans le Moniteur du 28 avril :
« LL. AA. II. le prince Napoléon et la princesse
Clotilde ont quitté Paris hier au soir, à 8 heures,
pour Marseille, d'où elles se rendent en Egypte et
en Palestine. »
Mme la baronne Barbier, dame d'honneur de la
princesse Clotilde; M. Benedetti, ancien ministre
plénipotentiaire et envoyé extraordinaire de France
à Turin; M. Schefer, secrétaire-interprète de l'Em-
pereur pour les langues orientales, et M. le colonel
Ferri-Pisani, accompagnent Leurs Altesses Impéria-
les pour toute la durée du voyage.
Parties le 26 par train express, Leurs Altesses Im-
périales étaient le 27 à midi à la gare de Marseille
où elles ont été reçues par M. le sénateur préfet des
Bouches-du-Rhône, et elles se sont presque immé-
diatement embarquées sur le yacht impérial qui les
attendait.
Un télégramme de Livourne nous annonce que les
illustres voyageurs étaient descendus le lendemain
dans cette dernière ville, où S. M. le roi d'Italie était
venu au devant d'eux; et qu'ils avaient accompagné
à Pise Victor-Emmanuel.
Nous croyons que nous ne tarderons pas à appren-
dre l'arrivée du prince et de la princesse à Alexan-
drie.
ERNEST DESPLACES.
DÉPART D'ÉGYPTE DU SULTAN.
Comme nous l'avions indiqué d'avance, S. H. Abd-
ul-Aziz est partie d'Alexandrie, le 17 avril, au milieu
des honneurs qui l'ont accueillie à son arrivée. Voici
en quels termes une correspondance adressée au
Moniteur universel rend compte à la feuille officielle
du séjour de ce souverain en Egypte :
E. D.
« Alexandrie, 18 avril.
» Le sultan est parti hier d'Alexandrie pour se rendre
à Smyrne et aux îles turques.
» Pendant les quelques jours qu'il vient de passer en
Egypte, c'est au Caire qu'il a fait son principal séjour.
Dès le lendemain de son arrivée, après avoir fait sa
prière dans la mosquée de Méhémet-Ali, il a témoigné
le désir de recevoir les diverses autorités religieuses
de tout rite, qui se sont en effet rendues auprès de lui.
Sa Hautesse a adressé collectivement à l'assemblée
quelques paroles bienveillantes, que Fuad-Pacha a tra-
duites en grec, et qui ont paru produire une favorable
impression.
» Le samedi, le sultan a assisté au départ de la cara-
vane de la Mecque, puis il a été reçu par le vice-roi au
palais de Kar-Djezireh, situé sur une île du Nil, et n'en
est revenu qu'à la nuit. Après quelques autres excur-
sions aux environs du Caire, notamment au barrage du
Nil et aux Pyramides, il est revenu à Alexandrie et s'y
est embarqué au bruit des salves d'artillerie.
» Le passage du souverain a été signalé par de nom-
breuses libéralités ; sa générosité envers tous les éta-
blissements religieux a été grande. Le montant des
sommes ainsi données s'élève à 500,000 piastres, qui ont
été distribuées avec impartialité entre tous les cultes
et tous les établissements hospitaliers ou d'éducation.
La mère du vice-roi et ses trois femmes ont reçu pour
environ 3 millions de francs de pierreries, et la pre-
mière a eu, en outre, la décoration en brillants de l'Os-
manée, honneur qu'elle partage seule, comme femme,
avec la mère du sultan.
» Le vice-roi a reçu la plaque du Medjidieh en bril-
lants que portait le sultan en arrivant au Caire, et ses
fils ont été faits pachas (généraux de division), bien que
l'aîné n'ait encore que onze ans. A cette occasion, le
vice-roi a demandé à Sa Hautesse, comme une faveur,
que ses fils continuassent à porter l'uniforme de l'école
où ils sont élevés avec soixante autres enfants, et ne
revêtissent leurs insignes qu'à la fin de leur éducation
complète. « Si j'ai été très-reconnaissant, aurait-il dit,
D au frère de Votre Majesté, lorsque le sultan défunt
» m'a conféré le titre de pacha, je ne saurais oublier
D la joie que m'ont causée mes premiers galons à Saint-
» Cyr, et je voudrais que mes enfants pussent en res-
» sentir une pareille. »
D Nubar-Bey, qui, comme on sait, est chrétien armé-
nien, a été également créé pacha.
» Le voyage du sultan en Égypte n'a, du reste, été
signalé par aucun incident particulier ; il s'est accom-
pli au milieu de l'ordre le plus parfait. »
LE CONSTITUTIONNEL ET LE VOYAGE DU SOLTAN.
Nous reproduisons un extrait des excellentes con-
sidérations que publiait le Constitutionnel au moment
de l'arrivée de Sa Hautesse en Egypte :
« Il est très-bon qu'Abdul-Aziz, dont les inten-
tions personnelles sont excellentes, juge par lui-
même de la situation des provinces égyptiennes et
du gouvernement du vice-roi, beaucoup trop jalousé et
point assez imité par l'administration de Constantino-
ple. Le seul regret que pourrait susciter le voyage du
sultan, serait motivé sur les dépenses qu'il occasionne.
Mais l'expérience se paie toujours, et quand les sou-
verains en profitent, ils ne tardent pas à réaliser des
économies bien supérieures aux frais de tels voyages.
» Cette démarche a-t-elle un but plus spécial que ces
raisons d'ordre général ? A cet égard les conjectures
n'ont pas manqué, surtout dans les journaux étran-
gers. On ne veut pas admettre que les souverains
voyagent pour le plaisir de voyager ou même simple-
VOYAGE DU PRINCE NAPOLÉON EN ÉGYPTE
Et en Palestine.
On lit dans le Moniteur du 28 avril :
« LL. AA. II. le prince Napoléon et la princesse
Clotilde ont quitté Paris hier au soir, à 8 heures,
pour Marseille, d'où elles se rendent en Egypte et
en Palestine. »
Mme la baronne Barbier, dame d'honneur de la
princesse Clotilde; M. Benedetti, ancien ministre
plénipotentiaire et envoyé extraordinaire de France
à Turin; M. Schefer, secrétaire-interprète de l'Em-
pereur pour les langues orientales, et M. le colonel
Ferri-Pisani, accompagnent Leurs Altesses Impéria-
les pour toute la durée du voyage.
Parties le 26 par train express, Leurs Altesses Im-
périales étaient le 27 à midi à la gare de Marseille
où elles ont été reçues par M. le sénateur préfet des
Bouches-du-Rhône, et elles se sont presque immé-
diatement embarquées sur le yacht impérial qui les
attendait.
Un télégramme de Livourne nous annonce que les
illustres voyageurs étaient descendus le lendemain
dans cette dernière ville, où S. M. le roi d'Italie était
venu au devant d'eux; et qu'ils avaient accompagné
à Pise Victor-Emmanuel.
Nous croyons que nous ne tarderons pas à appren-
dre l'arrivée du prince et de la princesse à Alexan-
drie.
ERNEST DESPLACES.
DÉPART D'ÉGYPTE DU SULTAN.
Comme nous l'avions indiqué d'avance, S. H. Abd-
ul-Aziz est partie d'Alexandrie, le 17 avril, au milieu
des honneurs qui l'ont accueillie à son arrivée. Voici
en quels termes une correspondance adressée au
Moniteur universel rend compte à la feuille officielle
du séjour de ce souverain en Egypte :
E. D.
« Alexandrie, 18 avril.
» Le sultan est parti hier d'Alexandrie pour se rendre
à Smyrne et aux îles turques.
» Pendant les quelques jours qu'il vient de passer en
Egypte, c'est au Caire qu'il a fait son principal séjour.
Dès le lendemain de son arrivée, après avoir fait sa
prière dans la mosquée de Méhémet-Ali, il a témoigné
le désir de recevoir les diverses autorités religieuses
de tout rite, qui se sont en effet rendues auprès de lui.
Sa Hautesse a adressé collectivement à l'assemblée
quelques paroles bienveillantes, que Fuad-Pacha a tra-
duites en grec, et qui ont paru produire une favorable
impression.
» Le samedi, le sultan a assisté au départ de la cara-
vane de la Mecque, puis il a été reçu par le vice-roi au
palais de Kar-Djezireh, situé sur une île du Nil, et n'en
est revenu qu'à la nuit. Après quelques autres excur-
sions aux environs du Caire, notamment au barrage du
Nil et aux Pyramides, il est revenu à Alexandrie et s'y
est embarqué au bruit des salves d'artillerie.
» Le passage du souverain a été signalé par de nom-
breuses libéralités ; sa générosité envers tous les éta-
blissements religieux a été grande. Le montant des
sommes ainsi données s'élève à 500,000 piastres, qui ont
été distribuées avec impartialité entre tous les cultes
et tous les établissements hospitaliers ou d'éducation.
La mère du vice-roi et ses trois femmes ont reçu pour
environ 3 millions de francs de pierreries, et la pre-
mière a eu, en outre, la décoration en brillants de l'Os-
manée, honneur qu'elle partage seule, comme femme,
avec la mère du sultan.
» Le vice-roi a reçu la plaque du Medjidieh en bril-
lants que portait le sultan en arrivant au Caire, et ses
fils ont été faits pachas (généraux de division), bien que
l'aîné n'ait encore que onze ans. A cette occasion, le
vice-roi a demandé à Sa Hautesse, comme une faveur,
que ses fils continuassent à porter l'uniforme de l'école
où ils sont élevés avec soixante autres enfants, et ne
revêtissent leurs insignes qu'à la fin de leur éducation
complète. « Si j'ai été très-reconnaissant, aurait-il dit,
D au frère de Votre Majesté, lorsque le sultan défunt
» m'a conféré le titre de pacha, je ne saurais oublier
D la joie que m'ont causée mes premiers galons à Saint-
» Cyr, et je voudrais que mes enfants pussent en res-
» sentir une pareille. »
D Nubar-Bey, qui, comme on sait, est chrétien armé-
nien, a été également créé pacha.
» Le voyage du sultan en Égypte n'a, du reste, été
signalé par aucun incident particulier ; il s'est accom-
pli au milieu de l'ordre le plus parfait. »
LE CONSTITUTIONNEL ET LE VOYAGE DU SOLTAN.
Nous reproduisons un extrait des excellentes con-
sidérations que publiait le Constitutionnel au moment
de l'arrivée de Sa Hautesse en Egypte :
« Il est très-bon qu'Abdul-Aziz, dont les inten-
tions personnelles sont excellentes, juge par lui-
même de la situation des provinces égyptiennes et
du gouvernement du vice-roi, beaucoup trop jalousé et
point assez imité par l'administration de Constantino-
ple. Le seul regret que pourrait susciter le voyage du
sultan, serait motivé sur les dépenses qu'il occasionne.
Mais l'expérience se paie toujours, et quand les sou-
verains en profitent, ils ne tardent pas à réaliser des
économies bien supérieures aux frais de tels voyages.
» Cette démarche a-t-elle un but plus spécial que ces
raisons d'ordre général ? A cet égard les conjectures
n'ont pas manqué, surtout dans les journaux étran-
gers. On ne veut pas admettre que les souverains
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