Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1863-03-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 15 mars 1863 15 mars 1863
Description : 1863/03/15 (A8,N162). 1863/03/15 (A8,N162).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k62032417
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/11/2012
86
L'ISTHME DE SUEZ,
ivales jusqu'à ce jour dans leur vie nomade et quel-
que peu pillarde, devenues émules dans leurs aspira-
tions agricoles; de vous nommer un à un les petits
centres de culture s'établissant successivement le long
du canal d'eau douce, où chaque tribu vient se can-
tonner, certains que sont les premiers colons de fé-
conder avec l'eau du Nil, que la Compagnie leur ap-
porte, le sable du désert où paissaient jusqu'à ce jour,
dans des tamaris rabougris,' leurs chamelles et leurs
troupeaux.
» J'aurais bien voulu aussi que Barry vous eût en-
voyé quelque vue d'un de ces marchés forains, où l'on
voit le placide et inoffensif fellah désarmé, en contact
journalier avec le fier Bédouin armé, dont les trou-
peaux paissaient autrefois si souvent au détriment des
récoltes du fellah trop rapprochées du désert. Mais le
temps a pressé notre artiste, et, touriste infatigable, il
s'est élancé vers Suez. Je vous envoie un souvenir de
cette pointe pittoresque ; c'est son dernier croquis.
» Le gouverneur de la ville et le consul d'Angle-
terre vont partir pour faire une reconnaissance dans le
désert, du côté de Timsah, d'où nous venons. On leur
a dit que l'eau du Nil s'avance à vue d'œil dans cette
contrée si voisine d'eux, et cependant, pour eux, si
inconnue. L'occasion est belle 1 M. de Lesseps va partir
pour les carrières de Dgebel-Geneffé, situées à 30 kilo-
mètres seulement de la ville; il va pouvoir leur faire
les honneurs de cette partie du désert. Bientôt les pier-
res nécessaires à tous les travaux projetés de la cité
grandissante arriveront facilement avec l'eau douce à
cette gare de chemin de fer d'où va partir la caravane.
Jugez si le gouverneur, si les habitants, si la marine
de toutes les nations, Arabes, Anglais, Français, sont
impatients de voir ce qu'ils ne croyaient pas possible.
l'eau douce au bord de la mer Rouge ! Depuis Moïse
on n'en parlait plus. Voilà qui vous explique la foule
empressée autour de la voiture à dromadaires, encore
reproduite par Barry : ce char triomphal du désert que
la Compagnie met si volontiers à la disposition de ses
illustres visiteurs. L'Illustration a donné, je crois, un
dessin aussi complet que pittoresque de cet attelage
africain.
» Après les ambassadeurs, les princes et les touristes
de tous pays qui en ont profité, venez en profiter
bientôt aussi, à votre tour, vous qui le connaissez au-
jourd'hui.
» Je vous invite et je vous attends pour quelque
prochaine inauguration.
» Votre dévoué, Il VIATOR. »
» VIATOR. »
L'ALGÉRIE ET LE SOUDAN.
- Traité avec les Touaregs.
L'avenir du canal de Suez se rattache spécialement
aux progrès et à l'extension du commerce dans tous
les pays baignés par la Méditerranée. Aucun de ces
pays n'a montré pour notre entreprise plus d'ardentes
et intelligentes sympathies que notre colonie algé-
rienne. L'Algérie, en effet, par sa proximité de l'Egypte
est appelée à recueillir de grands avantages de l'ou-
verture du passage entre les deux iners d'Orient et
d'Occident, comme le canal lui-même est destiné à
prendre sa part des éléments de prospérité qui se
préparent ou se réalisent en Afrique. C'est à ce titre
que notre journal doit une attention et une mention
particulières à un traité dont le Moniteur publie le texte,
et qui vient d'être conclu entre S. Exc. M. le gou-
verneur général de l'Algérie et les représentants de
la tribu des Touaregs.
Des rapports d'amitié avaient déjà été noués
entre notre gouvernement et les chefs de ces tribus.
Répandus au midi de nos possessions sur une im-
mense zone de régions arides et stériles, les Toua-
regs sont obligés de venir chaque année s'ap-
provisionner dans le Tell algérien des céréales dont
ils se nourrissent, et qu'ils échangent contre les pro-
duits du Soudan et de ceux de leur maigre industrie,
ou du fruit de leurs expéditions guerrières. Cette né-
cessité nous fournissait sur eux un premier moyen
très-efficace d'action et d'influence.
Le bruit de nos armes portées maintes fois jusque
dans le désert, et qui a retenti partout dans ces con-
trées, n'a pas manqué de frapper l'esprit des Toua-
regs, et l'on sait le respect qu'inspire à ces peuplades
l'ascendant de la puissance militaire. C'est dans ces
conditions qu'un voyageur, M. Duveyrier, entre-
prit, sous la protection du gouvernement algé-
rien; un voyage parmi ces tribus. Son expédition
eut un succès complet. Plusieurs chefs touaregs
vinrent rendre hommage à notre puissance à Al-
ger, et l'on se rappelle que sous la conduite de
M. Duveyrier une députation choisie parmi ces chefs
se rendit à Paris pour contracter une amitié plus
étroite avec la France.
Tous ces préliminaires ont abouti au traité dont
nous venons de parler. On y verra que les Touaregs
s'engagent à protéger à travers leur pays jusqu'au
Soudan le passage des négociants français ou algériens
avec leurs marchandises, et à leur assurer aide et as-
sistance dans toutes les parties du Sahara où s'étend
leur influence.
Établies entre le Soudan et la côte septentrionale
d'Afrique, ces tribus, en fait, dominent sur tout le dé-
sert, qu'elles ont plus d'une fois troublé de leurs dé-
prédations, et dans lequel elles ont souvent dépouillé
les caravanes. Si, comme nous le pensons, le traité
est observé, notre gouvernement a plus d'un moyen
d'y tenir la main, un commerce fructueux doit promp-
tement s'organiser entre l'Algérie et la vallée supé-
rieure du Niger, depuis Tombouctou jusqu'à la source
de ce fleuve placée dans les montagnes, d'où sort
aussi le fleuve le Sénégal. Ainsi se trouverait
levé un des plus grands obstacles qui ont jus-
qu'ici entravé la [pénétration du commerce et de la
L'ISTHME DE SUEZ,
ivales jusqu'à ce jour dans leur vie nomade et quel-
que peu pillarde, devenues émules dans leurs aspira-
tions agricoles; de vous nommer un à un les petits
centres de culture s'établissant successivement le long
du canal d'eau douce, où chaque tribu vient se can-
tonner, certains que sont les premiers colons de fé-
conder avec l'eau du Nil, que la Compagnie leur ap-
porte, le sable du désert où paissaient jusqu'à ce jour,
dans des tamaris rabougris,' leurs chamelles et leurs
troupeaux.
» J'aurais bien voulu aussi que Barry vous eût en-
voyé quelque vue d'un de ces marchés forains, où l'on
voit le placide et inoffensif fellah désarmé, en contact
journalier avec le fier Bédouin armé, dont les trou-
peaux paissaient autrefois si souvent au détriment des
récoltes du fellah trop rapprochées du désert. Mais le
temps a pressé notre artiste, et, touriste infatigable, il
s'est élancé vers Suez. Je vous envoie un souvenir de
cette pointe pittoresque ; c'est son dernier croquis.
» Le gouverneur de la ville et le consul d'Angle-
terre vont partir pour faire une reconnaissance dans le
désert, du côté de Timsah, d'où nous venons. On leur
a dit que l'eau du Nil s'avance à vue d'œil dans cette
contrée si voisine d'eux, et cependant, pour eux, si
inconnue. L'occasion est belle 1 M. de Lesseps va partir
pour les carrières de Dgebel-Geneffé, situées à 30 kilo-
mètres seulement de la ville; il va pouvoir leur faire
les honneurs de cette partie du désert. Bientôt les pier-
res nécessaires à tous les travaux projetés de la cité
grandissante arriveront facilement avec l'eau douce à
cette gare de chemin de fer d'où va partir la caravane.
Jugez si le gouverneur, si les habitants, si la marine
de toutes les nations, Arabes, Anglais, Français, sont
impatients de voir ce qu'ils ne croyaient pas possible.
l'eau douce au bord de la mer Rouge ! Depuis Moïse
on n'en parlait plus. Voilà qui vous explique la foule
empressée autour de la voiture à dromadaires, encore
reproduite par Barry : ce char triomphal du désert que
la Compagnie met si volontiers à la disposition de ses
illustres visiteurs. L'Illustration a donné, je crois, un
dessin aussi complet que pittoresque de cet attelage
africain.
» Après les ambassadeurs, les princes et les touristes
de tous pays qui en ont profité, venez en profiter
bientôt aussi, à votre tour, vous qui le connaissez au-
jourd'hui.
» Je vous invite et je vous attends pour quelque
prochaine inauguration.
» Votre dévoué, Il VIATOR. »
» VIATOR. »
L'ALGÉRIE ET LE SOUDAN.
- Traité avec les Touaregs.
L'avenir du canal de Suez se rattache spécialement
aux progrès et à l'extension du commerce dans tous
les pays baignés par la Méditerranée. Aucun de ces
pays n'a montré pour notre entreprise plus d'ardentes
et intelligentes sympathies que notre colonie algé-
rienne. L'Algérie, en effet, par sa proximité de l'Egypte
est appelée à recueillir de grands avantages de l'ou-
verture du passage entre les deux iners d'Orient et
d'Occident, comme le canal lui-même est destiné à
prendre sa part des éléments de prospérité qui se
préparent ou se réalisent en Afrique. C'est à ce titre
que notre journal doit une attention et une mention
particulières à un traité dont le Moniteur publie le texte,
et qui vient d'être conclu entre S. Exc. M. le gou-
verneur général de l'Algérie et les représentants de
la tribu des Touaregs.
Des rapports d'amitié avaient déjà été noués
entre notre gouvernement et les chefs de ces tribus.
Répandus au midi de nos possessions sur une im-
mense zone de régions arides et stériles, les Toua-
regs sont obligés de venir chaque année s'ap-
provisionner dans le Tell algérien des céréales dont
ils se nourrissent, et qu'ils échangent contre les pro-
duits du Soudan et de ceux de leur maigre industrie,
ou du fruit de leurs expéditions guerrières. Cette né-
cessité nous fournissait sur eux un premier moyen
très-efficace d'action et d'influence.
Le bruit de nos armes portées maintes fois jusque
dans le désert, et qui a retenti partout dans ces con-
trées, n'a pas manqué de frapper l'esprit des Toua-
regs, et l'on sait le respect qu'inspire à ces peuplades
l'ascendant de la puissance militaire. C'est dans ces
conditions qu'un voyageur, M. Duveyrier, entre-
prit, sous la protection du gouvernement algé-
rien; un voyage parmi ces tribus. Son expédition
eut un succès complet. Plusieurs chefs touaregs
vinrent rendre hommage à notre puissance à Al-
ger, et l'on se rappelle que sous la conduite de
M. Duveyrier une députation choisie parmi ces chefs
se rendit à Paris pour contracter une amitié plus
étroite avec la France.
Tous ces préliminaires ont abouti au traité dont
nous venons de parler. On y verra que les Touaregs
s'engagent à protéger à travers leur pays jusqu'au
Soudan le passage des négociants français ou algériens
avec leurs marchandises, et à leur assurer aide et as-
sistance dans toutes les parties du Sahara où s'étend
leur influence.
Établies entre le Soudan et la côte septentrionale
d'Afrique, ces tribus, en fait, dominent sur tout le dé-
sert, qu'elles ont plus d'une fois troublé de leurs dé-
prédations, et dans lequel elles ont souvent dépouillé
les caravanes. Si, comme nous le pensons, le traité
est observé, notre gouvernement a plus d'un moyen
d'y tenir la main, un commerce fructueux doit promp-
tement s'organiser entre l'Algérie et la vallée supé-
rieure du Niger, depuis Tombouctou jusqu'à la source
de ce fleuve placée dans les montagnes, d'où sort
aussi le fleuve le Sénégal. Ainsi se trouverait
levé un des plus grands obstacles qui ont jus-
qu'ici entravé la [pénétration du commerce et de la
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