Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1863-02-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 15 février 1863 15 février 1863
Description : 1863/02/15 (A8,N160). 1863/02/15 (A8,N160).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k62032395
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/11/2012
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 51
Son Altesse, la répression immédiate du trouble, la
protection dont elle a sans hésitation couvert un
Européen outragé, lui concilieront l'estime et l'affec-
tion de tous les cœurs honnêtes ; et en même temps
qu'il aura consolidé son pouvoir, il aura été juste, et
aura montré aux gouvernements dsl'Occident que la
cause de la civilisation et de la tolérance ne périra
pas sous son règne.
Le 3 février, la colonie européenne a été reçue par
le vice-roi. Les paroles échangées dans cette occa-
sion, et que nous ont transmises le télégraphe, sorte
de co rollaire de celles qui ont été prononcées par
Son Altesse devant le corps consulaire le 20 janvier,
ne seront pas accueillies avec moins de faveur.
Le délégué de la colonie européenne s'est exprimé
en ces termes :
« Le commerce européen, admirateur des inten-
tions si hautement exprimées par Votre Altesse, est
assuré que l'Egypte, sous votre gouvernement, dé-
veloppera de plus en plus ses bonnes relations avec
l'Europe, qui déjà regarde ce pays comme étroite-
ment lié à la civilisation. Nous invoquons le Tout-
Puissant, devant qui sont unis les hommes de toutes
les religions, pour qu'il accorde à Votre Altesse un
règne long et heureux. Une ère nouvelle vient de
s'ouvrir pour l'Égypte. L'agriculture, le commerce
l'industrie, l'instruction, la justice et la liberté vont
concourir à la prospérité de cette terre hospitalière
et féconde, et le nom d'Ismaïl-Pacha sera glorifié en
Europe comme en Egypte. »
Le vice-roi a répondu : « Messieurs, votre dé-
marche toute spontanée m'est un gage précieux de
votre confiance. Recevez mes sincères remercîments.
Ma constante préoccupation sera de veiller à la tran-
quillité et à l'ordre publics, qui sont indispensables
à la sûreté des transactions, et de développer le
commerce d'où dépend la prospérité de l'Egypte et
de la ville d'Alexandrie en particulier. Alexandrie
n'est, il est vrai, par sa population, que la seconde
ville de l'Egypte; mais par sa position géogra-
phique, par l'importance de sa colonie européenne,
elle a le droit d'aspirer à être la première. Je ne
perdrai pas de vue ses besoins et ses intérêts. C'est
par des œuvres d'utilité publique, par des mesures
propres à attirer les capitaux et à favoriser les
grandes spéculations, que je chercherai à répondre
aux espérances que vous avez conçues de moi et
aux vœux que vous m'adressez. »
En parlant « d'œuvres d'utilité publique » et de
« grandes spéculations », Son Altesse a dû certaine-
ment songer à cette entreprise du percement de
l'isthme de Suez, qui, plus que toute autre, doit y dé-
velopper le commerce, d'où dépend la prospérité
de l'Egypte, »
Donner la vie à un pays désert, restituer à la cul-
ture des milliers d'hectares, irriguer et fertiliser cette
ancienne terre de Gessen que peuplaient jadis les fils
de Jacob, faire transiter en Egypte la plus belle partie
du commerce général, la rendre le rendez-vous du
monde entier, y créer des villes et des ports, tels sont
le but et la fin dernière de l'entreprise de Suez
qui, empruntant à l'Europe ses capitaux et au sol
les bras de ses travailleurs, commence par répandre
des millions dans la classe laborieuse, en attendant
le jour prochain où il ouvrira les voies d'une pros-
périté nouvelle.
Penser que Son Altesse ne protégerait pas une œu-
vre où sont engagés ses propres intérêts et ceux du
sultan, son suzerain, dont le gouvernement a dé-
claré qu'il voyait dans l'ouverture du canal de très-
nombreux avantages pour son empire ; penser
qu'elle consentirait à tarir une source naissante de
fortune; penser qu'elle chercherait à méconnaître les
engagements pris par son prédécesseur en sa qualité
de souverain de l'Egypte ; penser qu'elle laisserait
compromettre les capitaux européens engagés, sans
se soucier des complications qui pourraient en être la
suite; ce serait douter de sa loyauté, de son juge-
ment, de sa prudence, de son entente des affaires, du
triomphe de la civilisation sur la barbarie, et croire
que l'Egypte de Méhémet-Ali peut rétrograder de
deux siècles.
Nous savons que S. A. Ismaïl-Pacha a témoigné
en faveur du canal de Suez les meilleures inten-
tions ; l'entreprise marchera donc d'un pas tout aussi
assuré vers son achèvement définitif. Son Altesse a
passé plusieurs années en France, à Paris; elle ne
saurait se poser en adversaire du progrès, et elle
continuera à suivre la voie dans laquelle son prédé-
cesseur était si résolûment entré, et dont il a pu
apprécier tous les avantages pour le bonheur et la
richesse du pays.
Nos correspondances particulières nous rassurent
complètement, et, d'un autre côté, la Nation, dans
son numéro du 6 février, a publié une lettre datée
d'Alexandrie le 27 janvier, de laquelle nous extrayons
le passage suivant :
« Le premier soin des Français influents qui ha-
bitent l'Egypte, a été de se préoccuper des disposi-
tions du vice-roi relativement à la grande question
du canal de Suez. Le vice-roi a déclaré à tous ceux
qui l'ont entretenu de cette affaire, qu'il ne change -
rait rien à l'état des choses; que ses sentiments
étaient très-favorables à l'œuvre de M. de Lesseps ;
qu'il avait à débrouiller bien des choses à ce sujet,
mais qu'il s'en occuperait avec une constante solli-
citude.
» En attendant, le vice-roi a décidé qu'il ne ferait
Son Altesse, la répression immédiate du trouble, la
protection dont elle a sans hésitation couvert un
Européen outragé, lui concilieront l'estime et l'affec-
tion de tous les cœurs honnêtes ; et en même temps
qu'il aura consolidé son pouvoir, il aura été juste, et
aura montré aux gouvernements dsl'Occident que la
cause de la civilisation et de la tolérance ne périra
pas sous son règne.
Le 3 février, la colonie européenne a été reçue par
le vice-roi. Les paroles échangées dans cette occa-
sion, et que nous ont transmises le télégraphe, sorte
de co rollaire de celles qui ont été prononcées par
Son Altesse devant le corps consulaire le 20 janvier,
ne seront pas accueillies avec moins de faveur.
Le délégué de la colonie européenne s'est exprimé
en ces termes :
« Le commerce européen, admirateur des inten-
tions si hautement exprimées par Votre Altesse, est
assuré que l'Egypte, sous votre gouvernement, dé-
veloppera de plus en plus ses bonnes relations avec
l'Europe, qui déjà regarde ce pays comme étroite-
ment lié à la civilisation. Nous invoquons le Tout-
Puissant, devant qui sont unis les hommes de toutes
les religions, pour qu'il accorde à Votre Altesse un
règne long et heureux. Une ère nouvelle vient de
s'ouvrir pour l'Égypte. L'agriculture, le commerce
l'industrie, l'instruction, la justice et la liberté vont
concourir à la prospérité de cette terre hospitalière
et féconde, et le nom d'Ismaïl-Pacha sera glorifié en
Europe comme en Egypte. »
Le vice-roi a répondu : « Messieurs, votre dé-
marche toute spontanée m'est un gage précieux de
votre confiance. Recevez mes sincères remercîments.
Ma constante préoccupation sera de veiller à la tran-
quillité et à l'ordre publics, qui sont indispensables
à la sûreté des transactions, et de développer le
commerce d'où dépend la prospérité de l'Egypte et
de la ville d'Alexandrie en particulier. Alexandrie
n'est, il est vrai, par sa population, que la seconde
ville de l'Egypte; mais par sa position géogra-
phique, par l'importance de sa colonie européenne,
elle a le droit d'aspirer à être la première. Je ne
perdrai pas de vue ses besoins et ses intérêts. C'est
par des œuvres d'utilité publique, par des mesures
propres à attirer les capitaux et à favoriser les
grandes spéculations, que je chercherai à répondre
aux espérances que vous avez conçues de moi et
aux vœux que vous m'adressez. »
En parlant « d'œuvres d'utilité publique » et de
« grandes spéculations », Son Altesse a dû certaine-
ment songer à cette entreprise du percement de
l'isthme de Suez, qui, plus que toute autre, doit y dé-
velopper le commerce, d'où dépend la prospérité
de l'Egypte, »
Donner la vie à un pays désert, restituer à la cul-
ture des milliers d'hectares, irriguer et fertiliser cette
ancienne terre de Gessen que peuplaient jadis les fils
de Jacob, faire transiter en Egypte la plus belle partie
du commerce général, la rendre le rendez-vous du
monde entier, y créer des villes et des ports, tels sont
le but et la fin dernière de l'entreprise de Suez
qui, empruntant à l'Europe ses capitaux et au sol
les bras de ses travailleurs, commence par répandre
des millions dans la classe laborieuse, en attendant
le jour prochain où il ouvrira les voies d'une pros-
périté nouvelle.
Penser que Son Altesse ne protégerait pas une œu-
vre où sont engagés ses propres intérêts et ceux du
sultan, son suzerain, dont le gouvernement a dé-
claré qu'il voyait dans l'ouverture du canal de très-
nombreux avantages pour son empire ; penser
qu'elle consentirait à tarir une source naissante de
fortune; penser qu'elle chercherait à méconnaître les
engagements pris par son prédécesseur en sa qualité
de souverain de l'Egypte ; penser qu'elle laisserait
compromettre les capitaux européens engagés, sans
se soucier des complications qui pourraient en être la
suite; ce serait douter de sa loyauté, de son juge-
ment, de sa prudence, de son entente des affaires, du
triomphe de la civilisation sur la barbarie, et croire
que l'Egypte de Méhémet-Ali peut rétrograder de
deux siècles.
Nous savons que S. A. Ismaïl-Pacha a témoigné
en faveur du canal de Suez les meilleures inten-
tions ; l'entreprise marchera donc d'un pas tout aussi
assuré vers son achèvement définitif. Son Altesse a
passé plusieurs années en France, à Paris; elle ne
saurait se poser en adversaire du progrès, et elle
continuera à suivre la voie dans laquelle son prédé-
cesseur était si résolûment entré, et dont il a pu
apprécier tous les avantages pour le bonheur et la
richesse du pays.
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complètement, et, d'un autre côté, la Nation, dans
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d'Alexandrie le 27 janvier, de laquelle nous extrayons
le passage suivant :
« Le premier soin des Français influents qui ha-
bitent l'Egypte, a été de se préoccuper des disposi-
tions du vice-roi relativement à la grande question
du canal de Suez. Le vice-roi a déclaré à tous ceux
qui l'ont entretenu de cette affaire, qu'il ne change -
rait rien à l'état des choses; que ses sentiments
étaient très-favorables à l'œuvre de M. de Lesseps ;
qu'il avait à débrouiller bien des choses à ce sujet,
mais qu'il s'en occuperait avec une constante solli-
citude.
» En attendant, le vice-roi a décidé qu'il ne ferait
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