Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1863-01-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 15 janvier 1863 15 janvier 1863
Description : 1863/01/15 (A8,N158). 1863/01/15 (A8,N158).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203237b
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/11/2012
20 L'ISTHME DE SUEZ,
Timsah se bâtit à vue d'œil. Dans notre prochain
numéro nous espérons pouvoir publier une descrip-
tion de cette ville, qui est sans contredit appelée à
devenir l'une des plus importantes de l'Egypte.
La vallée de Gessen, l'ancienne terre des pâtura-
ges, commence à être rendue à la fertilité. Des essais
de culture entrepris près de Timsah ont déjà donné
des résultats qui permettent les plus belles espérances.
Un ancien employé de la Compagnie, qui avait ob-
tenu une concession de cinq hectares, se trouve au-
jourd'hui, après une année de travail, à la tête d'une
jolie propriété située sur la route de Timsah, au
chalet de S. A. le vice-roi, sur les bords du canal
d'eau douce. Par des irrigations conduites avec in-
telligence, et des petits canaux habilement pratiqués
en tous sens, il a su faire d'un terrain qui n'était
que du sable il y a peu de temps encore, un lieu de
culture et surtout de produit. Les légumes de France
y viennent on ne peut mieux. C'est une propriété
qui commence seulement à être mise en exploitation,
mais dont on peut déjà prévoir l'avenir.
Le service des hôpitaux de la Compagnie va être
confié à des sœurs de charité. M. Ferd. de Lesseps
s'étant adressé à ce sujet au couvent du Bon-Pasteur
au Caire, la supérieure a de suite accédé à sa de-
mande, mais elle a voulu voir les hôpitaux et les
logements destinés aux saintes filles qui, elles aussi,
veulent prendre leur part de gloire à l'œuvre. Elle
a donc visité les travaux, accompagnée d'une de ses
sœurs en religion. La supérieure a été tellement im-
pressionnée à la vue des travaux effectués au seuil
d'El-Guisr, ajoute notre correspondant, qu'elle a dé-
claré que jusqu'alors elle n'avait point soupçonné ce
qu'était le canal de Suez , et que ce qu'elle voyait
surpassait tout ce qu'on avait pu lui dire en France,
d'où elle était arrivée, il y avait deux mois, pour
prendre la direction du couvent du Caire.
Nous appelons l'attention de nos lecteurs sur une
note remplie de faits et de :chiffres que l'Indépen-
dance belge a publiée à la suite de sa correspon-
dance d'Egypte, rendant compte de la visite de sir
Henry Bulwer aux travaux, et que nous reprodui-
sons de même. La position financière de la Com-
pagnie y est examinée et discutée avec soin, et sur
des éléments qui paraissent les plus sérieux.
ERNEST DESPLACES.
VISITE DE SIR HENRY BUL WER.
On lit dans le Constitutionnel du 7 janvier :
(Correspondance particulière du CONSTITUTIONNEL.)
« Alexandrie, 27 décembre 1862.
» Sir Henry Bulwer, ambassadeur de S. M. Britannique
à Constantinople, vient de visiter, en compagnie de
M. de Lesseps, les travaux du canal de Suez. J'étais au
nombre de leurs compagnons de voyage. Je vais vous
faire connaître les principaux incidents de cette ex-
cursion.
» Nous avons quitté le Caire le 17 décembre. Le vice-roi
d'Egypte avait mis à la disposition de l'ambassadeur et
de M. de Lesseps un train spécial, dont le départ avait
été fixé à 8 heures du matin.
» L'exactitude étant la politesse des rois, sir Henry
n'a pas beaucoup tardé à venir, et à 9 heures nous
courions à toute vapeur vers la ville de Zagazig.
» Un embranchement du chemin de fer conduit à
cette première étape du désert de Suez qui est, comme
vous le verrez plus loin, en voie de devenir sur tout le
parcours du canal une des provinces les plus fertiles et
les plus peuplées de l'Egypte.
» Zagazig, et non pas Lagarig, comme ont dit la
plupart des journaux de France, en annonçant l'entrée
des eaux dans le lac Timsah, est une ville où l'on ne
voyait guère d'Européens avant le commencement des
travaux du canal ; mais elle acquiert une importance et
une activité chaque jour plus grandes, depuis qu'elle
est devenue le point de transit des ouvriers et des
voyageurs qui se rendent dans l'isthme, du matériel
qu'on y transporte, et des indigènes qui vont y vendre
leurs denrées. La voilà donc sortie de l'isolement et du
marasme où la réduisait le voisinage des terres stériles.
C'est un premier résultat des travaux du percement.
Il Une preuve nous en fut immédiatement donnée
dans l'excellent déjeuner qu'on avait servi pour nous,
par les ordres du président de la Compagnie du canal,
chez un de ses agents. Anglais et Français, réunis au
nombre de vingt à vingt-cinq, fraternisèrent sur le ter-
rain du canal avec une grande émulation d'appétit :
heureux présage d'une entente plus durable que la
mémoire de l'estomac.
» Au pied de Zagazig passe un canal ancien qui s'a-
limente dans le Nil; Mehemet-Ali l'entretenait avec soin,
parce qu'il porte ses eaux vers un domaine où le
« Grand-Pacha » avait planté principalement des mû-
riers que des Syriens cultivaient. Cette propriété avait
été négligée depuis lors. La Compagnie de Suez l'a ac-
quise. Le canal ancien, qui s'était ensablé, a été dra-
gué et il est devenu navigable. Puis on l'a continué par
un canal d'eau douce qui conduit jusqu'à Timsah et qui
bientôt ira jusqu'à Suez.
» Des barques nous y attendaient. La caravane tout
entière y prit place. Nous commençâmes une navigation
qui ne devait plus cesser qu'à Port-Saïd, puis être re-
prise à Port-Saïd pour gagner Damiette par le lac
Menzaleh, et continuée sur le Nil à Damiette jusqu'au
chemin de fer.
» Voilà donc notre flottille glissant sur le canal vers
le gîte et le dîner du soir. Tantôt le reïs, ou patron,
présente au vent une de ces voiles latines qui sont d'un
effet si pittoresque, tantôt il livre son embarcation au
remorquage de deux chameaux. Ces animaux trottent
sur la berge, non sans rudement secouer leurs cava-
Timsah se bâtit à vue d'œil. Dans notre prochain
numéro nous espérons pouvoir publier une descrip-
tion de cette ville, qui est sans contredit appelée à
devenir l'une des plus importantes de l'Egypte.
La vallée de Gessen, l'ancienne terre des pâtura-
ges, commence à être rendue à la fertilité. Des essais
de culture entrepris près de Timsah ont déjà donné
des résultats qui permettent les plus belles espérances.
Un ancien employé de la Compagnie, qui avait ob-
tenu une concession de cinq hectares, se trouve au-
jourd'hui, après une année de travail, à la tête d'une
jolie propriété située sur la route de Timsah, au
chalet de S. A. le vice-roi, sur les bords du canal
d'eau douce. Par des irrigations conduites avec in-
telligence, et des petits canaux habilement pratiqués
en tous sens, il a su faire d'un terrain qui n'était
que du sable il y a peu de temps encore, un lieu de
culture et surtout de produit. Les légumes de France
y viennent on ne peut mieux. C'est une propriété
qui commence seulement à être mise en exploitation,
mais dont on peut déjà prévoir l'avenir.
Le service des hôpitaux de la Compagnie va être
confié à des sœurs de charité. M. Ferd. de Lesseps
s'étant adressé à ce sujet au couvent du Bon-Pasteur
au Caire, la supérieure a de suite accédé à sa de-
mande, mais elle a voulu voir les hôpitaux et les
logements destinés aux saintes filles qui, elles aussi,
veulent prendre leur part de gloire à l'œuvre. Elle
a donc visité les travaux, accompagnée d'une de ses
sœurs en religion. La supérieure a été tellement im-
pressionnée à la vue des travaux effectués au seuil
d'El-Guisr, ajoute notre correspondant, qu'elle a dé-
claré que jusqu'alors elle n'avait point soupçonné ce
qu'était le canal de Suez , et que ce qu'elle voyait
surpassait tout ce qu'on avait pu lui dire en France,
d'où elle était arrivée, il y avait deux mois, pour
prendre la direction du couvent du Caire.
Nous appelons l'attention de nos lecteurs sur une
note remplie de faits et de :chiffres que l'Indépen-
dance belge a publiée à la suite de sa correspon-
dance d'Egypte, rendant compte de la visite de sir
Henry Bulwer aux travaux, et que nous reprodui-
sons de même. La position financière de la Com-
pagnie y est examinée et discutée avec soin, et sur
des éléments qui paraissent les plus sérieux.
ERNEST DESPLACES.
VISITE DE SIR HENRY BUL WER.
On lit dans le Constitutionnel du 7 janvier :
(Correspondance particulière du CONSTITUTIONNEL.)
« Alexandrie, 27 décembre 1862.
» Sir Henry Bulwer, ambassadeur de S. M. Britannique
à Constantinople, vient de visiter, en compagnie de
M. de Lesseps, les travaux du canal de Suez. J'étais au
nombre de leurs compagnons de voyage. Je vais vous
faire connaître les principaux incidents de cette ex-
cursion.
» Nous avons quitté le Caire le 17 décembre. Le vice-roi
d'Egypte avait mis à la disposition de l'ambassadeur et
de M. de Lesseps un train spécial, dont le départ avait
été fixé à 8 heures du matin.
» L'exactitude étant la politesse des rois, sir Henry
n'a pas beaucoup tardé à venir, et à 9 heures nous
courions à toute vapeur vers la ville de Zagazig.
» Un embranchement du chemin de fer conduit à
cette première étape du désert de Suez qui est, comme
vous le verrez plus loin, en voie de devenir sur tout le
parcours du canal une des provinces les plus fertiles et
les plus peuplées de l'Egypte.
» Zagazig, et non pas Lagarig, comme ont dit la
plupart des journaux de France, en annonçant l'entrée
des eaux dans le lac Timsah, est une ville où l'on ne
voyait guère d'Européens avant le commencement des
travaux du canal ; mais elle acquiert une importance et
une activité chaque jour plus grandes, depuis qu'elle
est devenue le point de transit des ouvriers et des
voyageurs qui se rendent dans l'isthme, du matériel
qu'on y transporte, et des indigènes qui vont y vendre
leurs denrées. La voilà donc sortie de l'isolement et du
marasme où la réduisait le voisinage des terres stériles.
C'est un premier résultat des travaux du percement.
Il Une preuve nous en fut immédiatement donnée
dans l'excellent déjeuner qu'on avait servi pour nous,
par les ordres du président de la Compagnie du canal,
chez un de ses agents. Anglais et Français, réunis au
nombre de vingt à vingt-cinq, fraternisèrent sur le ter-
rain du canal avec une grande émulation d'appétit :
heureux présage d'une entente plus durable que la
mémoire de l'estomac.
» Au pied de Zagazig passe un canal ancien qui s'a-
limente dans le Nil; Mehemet-Ali l'entretenait avec soin,
parce qu'il porte ses eaux vers un domaine où le
« Grand-Pacha » avait planté principalement des mû-
riers que des Syriens cultivaient. Cette propriété avait
été négligée depuis lors. La Compagnie de Suez l'a ac-
quise. Le canal ancien, qui s'était ensablé, a été dra-
gué et il est devenu navigable. Puis on l'a continué par
un canal d'eau douce qui conduit jusqu'à Timsah et qui
bientôt ira jusqu'à Suez.
» Des barques nous y attendaient. La caravane tout
entière y prit place. Nous commençâmes une navigation
qui ne devait plus cesser qu'à Port-Saïd, puis être re-
prise à Port-Saïd pour gagner Damiette par le lac
Menzaleh, et continuée sur le Nil à Damiette jusqu'au
chemin de fer.
» Voilà donc notre flottille glissant sur le canal vers
le gîte et le dîner du soir. Tantôt le reïs, ou patron,
présente au vent une de ces voiles latines qui sont d'un
effet si pittoresque, tantôt il livre son embarcation au
remorquage de deux chameaux. Ces animaux trottent
sur la berge, non sans rudement secouer leurs cava-
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