Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1863-01-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 15 janvier 1863 15 janvier 1863
Description : 1863/01/15 (A8,N158). 1863/01/15 (A8,N158).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203237b
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/11/2012
30 L'ISTHME DE SUEZ,
d'avoir à traiter avec les riverains, d'abord pour les
terrains qu'il faudrait leur prendre, et ensuite pour
les eaux d'arrosage qu'il faudrait leur assurer. Or,
en Egypte, il n'y a pas de loi d'expropriation pour
cause d'utilité publique, et les arrangements avec les
détenteurs du sol seraient toujours hérissés de con-
testations. »
Par suite de ces considérations, la Commission
se décide à approuver le tracé de l'avant-projet,
portant la prise d'eau du canal d'eau douce près
du Caire ; elle l'approuve, mais ce n'est pas sans
regret. Autant elle avait été précise et affirmative
en ce qui concernait le tracé du canal maritime,
autant elle hésite en ce qui concerne celui du canal
d'eau douce. Elle donne son avis; mais, par une ré-
serve dont les événements démontrent toute la pru-
dence, elle ne veut pas que cet avis soit un jugement
en dernier ressort. Elle veut que la Compagnie,
quand elle aura mis la main à l'œuvre, quand l'ex-
périence l'aura plus sûrement éclairée, puisse reve-
nir au tracé par Zagazig, et le rapport conclut en
ces termes : « La Commission s'en remet pour les dis-
positions du canal de jonction à l'appréciation des ingé-
nieurs qui auront à le faire. »
Les ingénieurs qui ont été chargés de faire le ca-
nal d'eau douce ont adopté le tracé par Zagazig, en
vertu des pouvoirs qui leur avaient été concédés par
le rapport de la Commission internationale. L'achat
de la propriété de l'Ouady simplifiait singulièrement
les difficultés qui pouvaient s'élever à traiter avec
les riverains, puisque c'était dans les propriétés nou-
velles de la Compagnie que le canal devait passer.
Les facilités qu'on a trouvées pour le creusement,
les résultats recueillis depuis dix-huit mois, l'abon-
dance des eaux, sans détriment pour personne, l'ab-
sence complète de réclamations, ont prouvé jusqu'à
l'évidence que la prise d'eau sur le canal de Zagazig
était préférable à celle près du Caire.
Nous n'avons point la prétention de convaincre le
correspondant du Times. Nos protestations, nos af-
firmations, nos preuves lui seront légères sans doute.
Les textes que nous lui remettons sous les yeux ne
le ramèneront pas à récipiscence. Il n'est tel aveugle
que celui qui ne veut pas voir. Qu'il étaye à l'ave-
nir ses attaques sur les rancunes d'agents renvoyés
du service de la Compagnie ; qu'il crie haro contre
ceux qui apportent à l'Egypte une source de prospé-
rité nouvelle ; qu'il combatte par tous les moyens,
avouables ou inavouables, une entreprise dont l'An-
gleterre retirera les plus importants bénéfices : libre
à lui. On ne se corrige point facilement d'un défaut
d'habitude. Mais nous, nous ne cesserons de répéter
que la Compagnie du canal de Suez est une compagnie
universelle; qu'elle n'entend protéger personne au
détriment d'un autre ; qu'elle a pour mission unique
de faciliter les relations du commerce ; que les ques-
tions de la politique ne sont point de son domaine ;
qu'elle ne. demande à l'Angleterre ni aide ni protec-
tion, mais impartialité et loyauté. Elle en appelle
des calomnies dont quelques-uns voudraient l'abreu-
ver, à la bonne foi, au bon sens, au jugement du
monde, et elle poursuivra son but sans haine, sans
rancune, sans détour, mais aussi sans crainte et sans
faiblesse.
ERNEST DESPLACES.
L'ARTICLE DE LA FRANCE.
Voici le commencemeut de l'article du feuilleton
scientifique de la France, sous la date du 21 décem-
bre, que nous avons annoncé dans notre dernier nu-
méro :
L'abondance des matières qui nous avait forcé de
renvoyer sa publication, ne nous permet encore que
d'en donner une légère partie.
Etat actuel des travaux du canal de Suez.
« Tous les journaux ont fait connaître, il y a quinze
jours, le fait important de l'entrée des eaux de la Mé-
diterranée dans la rigole d'essai du canal de Suez, et
rapporté l'espèce de cérémonie, ou de fête, pendant la-
quelle le lac Timsah, situé à peu près à la moitié du
trajet du canal, dans l'intérieur de l'isthme, a reçu
pour la première fois les eaux de la mer. Nous saisi-
rons cette occasion pour donner ici un exposé som-
maire des travaux qui ont été accomplis jusqu'à ce
jour dans l'isthme de Suez, et faire connaitre l'état ac-
tuel de cette admirable entreprise.
» Amener dans le désert un nombre suffisant d'ou-
vriers, et leur procurer des approvisionnements de
toute espèce, tel fut le premier point sur lequel dut se
porter l'attention des ingénieurs chargés des travaux
du canal. En France, en quelque point qu'on réunisse
des travailleurs, les chemins de fer, ou, à leur défaut,
les voies navigables et les routes carrossables, ne ces-
sent d'approvisionner cette population improvisée; de
tous côtés s'offrent les ressources que fournit une so-
ciété fortement constituée. Mais, dans ce désert, tout
était à créer, et tout a été créé en effet de manière à
assurer le bien-être de quarante mille hommes. Vingt-
cinq mille ouvriers ont été occupés dans le cours de
l'année 1862, et l'on annonce que cette année ce
chiffre sera porté à quarante mille.
» C'est par la population des jeunes fellahs, formant
un effectif de quatre à cinq cent mille hommes, que
le gouvernement égyptien fait faire ces corvées, et
c'est ainsi qu'il peut parer à toutes les nécessités sans
troubler le cultivateur, sans enlever à l'agriculture les
hommes qui lui sont le plus utiles. C'est donc parmi
cette population de jeunes gens, constamment à sa dis-
position, que le vice-roi, après avoir compris le perce-
ment de l'isthme au nombre des travaux d'utilité pu-
blique, autorisa la Compagnie du canal à recruter ses
ouvriers.
9 Voici comment s'opère cette sorte de recrutement.
d'avoir à traiter avec les riverains, d'abord pour les
terrains qu'il faudrait leur prendre, et ensuite pour
les eaux d'arrosage qu'il faudrait leur assurer. Or,
en Egypte, il n'y a pas de loi d'expropriation pour
cause d'utilité publique, et les arrangements avec les
détenteurs du sol seraient toujours hérissés de con-
testations. »
Par suite de ces considérations, la Commission
se décide à approuver le tracé de l'avant-projet,
portant la prise d'eau du canal d'eau douce près
du Caire ; elle l'approuve, mais ce n'est pas sans
regret. Autant elle avait été précise et affirmative
en ce qui concernait le tracé du canal maritime,
autant elle hésite en ce qui concerne celui du canal
d'eau douce. Elle donne son avis; mais, par une ré-
serve dont les événements démontrent toute la pru-
dence, elle ne veut pas que cet avis soit un jugement
en dernier ressort. Elle veut que la Compagnie,
quand elle aura mis la main à l'œuvre, quand l'ex-
périence l'aura plus sûrement éclairée, puisse reve-
nir au tracé par Zagazig, et le rapport conclut en
ces termes : « La Commission s'en remet pour les dis-
positions du canal de jonction à l'appréciation des ingé-
nieurs qui auront à le faire. »
Les ingénieurs qui ont été chargés de faire le ca-
nal d'eau douce ont adopté le tracé par Zagazig, en
vertu des pouvoirs qui leur avaient été concédés par
le rapport de la Commission internationale. L'achat
de la propriété de l'Ouady simplifiait singulièrement
les difficultés qui pouvaient s'élever à traiter avec
les riverains, puisque c'était dans les propriétés nou-
velles de la Compagnie que le canal devait passer.
Les facilités qu'on a trouvées pour le creusement,
les résultats recueillis depuis dix-huit mois, l'abon-
dance des eaux, sans détriment pour personne, l'ab-
sence complète de réclamations, ont prouvé jusqu'à
l'évidence que la prise d'eau sur le canal de Zagazig
était préférable à celle près du Caire.
Nous n'avons point la prétention de convaincre le
correspondant du Times. Nos protestations, nos af-
firmations, nos preuves lui seront légères sans doute.
Les textes que nous lui remettons sous les yeux ne
le ramèneront pas à récipiscence. Il n'est tel aveugle
que celui qui ne veut pas voir. Qu'il étaye à l'ave-
nir ses attaques sur les rancunes d'agents renvoyés
du service de la Compagnie ; qu'il crie haro contre
ceux qui apportent à l'Egypte une source de prospé-
rité nouvelle ; qu'il combatte par tous les moyens,
avouables ou inavouables, une entreprise dont l'An-
gleterre retirera les plus importants bénéfices : libre
à lui. On ne se corrige point facilement d'un défaut
d'habitude. Mais nous, nous ne cesserons de répéter
que la Compagnie du canal de Suez est une compagnie
universelle; qu'elle n'entend protéger personne au
détriment d'un autre ; qu'elle a pour mission unique
de faciliter les relations du commerce ; que les ques-
tions de la politique ne sont point de son domaine ;
qu'elle ne. demande à l'Angleterre ni aide ni protec-
tion, mais impartialité et loyauté. Elle en appelle
des calomnies dont quelques-uns voudraient l'abreu-
ver, à la bonne foi, au bon sens, au jugement du
monde, et elle poursuivra son but sans haine, sans
rancune, sans détour, mais aussi sans crainte et sans
faiblesse.
ERNEST DESPLACES.
L'ARTICLE DE LA FRANCE.
Voici le commencemeut de l'article du feuilleton
scientifique de la France, sous la date du 21 décem-
bre, que nous avons annoncé dans notre dernier nu-
méro :
L'abondance des matières qui nous avait forcé de
renvoyer sa publication, ne nous permet encore que
d'en donner une légère partie.
Etat actuel des travaux du canal de Suez.
« Tous les journaux ont fait connaître, il y a quinze
jours, le fait important de l'entrée des eaux de la Mé-
diterranée dans la rigole d'essai du canal de Suez, et
rapporté l'espèce de cérémonie, ou de fête, pendant la-
quelle le lac Timsah, situé à peu près à la moitié du
trajet du canal, dans l'intérieur de l'isthme, a reçu
pour la première fois les eaux de la mer. Nous saisi-
rons cette occasion pour donner ici un exposé som-
maire des travaux qui ont été accomplis jusqu'à ce
jour dans l'isthme de Suez, et faire connaitre l'état ac-
tuel de cette admirable entreprise.
» Amener dans le désert un nombre suffisant d'ou-
vriers, et leur procurer des approvisionnements de
toute espèce, tel fut le premier point sur lequel dut se
porter l'attention des ingénieurs chargés des travaux
du canal. En France, en quelque point qu'on réunisse
des travailleurs, les chemins de fer, ou, à leur défaut,
les voies navigables et les routes carrossables, ne ces-
sent d'approvisionner cette population improvisée; de
tous côtés s'offrent les ressources que fournit une so-
ciété fortement constituée. Mais, dans ce désert, tout
était à créer, et tout a été créé en effet de manière à
assurer le bien-être de quarante mille hommes. Vingt-
cinq mille ouvriers ont été occupés dans le cours de
l'année 1862, et l'on annonce que cette année ce
chiffre sera porté à quarante mille.
» C'est par la population des jeunes fellahs, formant
un effectif de quatre à cinq cent mille hommes, que
le gouvernement égyptien fait faire ces corvées, et
c'est ainsi qu'il peut parer à toutes les nécessités sans
troubler le cultivateur, sans enlever à l'agriculture les
hommes qui lui sont le plus utiles. C'est donc parmi
cette population de jeunes gens, constamment à sa dis-
position, que le vice-roi, après avoir compris le perce-
ment de l'isthme au nombre des travaux d'utilité pu-
blique, autorisa la Compagnie du canal à recruter ses
ouvriers.
9 Voici comment s'opère cette sorte de recrutement.
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