Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1863-01-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 15 janvier 1863 15 janvier 1863
Description : 1863/01/15 (A8,N158). 1863/01/15 (A8,N158).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203237b
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/11/2012
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 29
canal d'eau douce des barques portant le matériel
et les approvisionnements nécessaires aux travail-
leurs ? Le canal d'eau douce est une voie de trans-
port ; la Compagnie l'emploie pour le ravitaillement
de ses chantiers au même titre et sans plus réel pri-
vilége que toute autre voie de communication établie
dans le pays.
Nous ne demanderons pas au correspondant du
Times d'être logique, et nous le laisserons, si cela
peut lui être agréable, tout en même temps nier les
travaux et produire cette éternelle accusation d'une
invasion de l'Egypte par la France. Un millier d'in-
dividus , ingénieurs, employés ou ouvriers, occupés
à une œuvre qui doit rendre l'Egypte le rendez-vous
du monde, suivant le Times, ne s'emparent pas d'un
pays, et la terre de l'Ouady, achetée et payée des
deniers de la Compagnie, pour assurer la tête de ses
travaux, point presque imperceptible sur la surface
de la contrée, dont la population est essentiellement
arabe, dont les terres sont toutes louées aux indi.
gènes, où un seul Européen, le régisseur, a été at-
taché à demeure fixe, ne pourra jamais, quoi qu'on
dise, quoi qu'on fasse, devenir le noyau d'une occu-
pation quelconque, pas plus qu'une carte sur laquelle
un canal est teinté en rouge, pour montrer plus
sûrement comment les voies de communication se
relient entre elles, ne pourra devenir contrat de pro-
priété.
Mais dans les observations relevées par le corres-
pondait du Times, il en est une qui a du moins le
mérite de la nouveauté. Nous l'examinerons donc.
L'ex-employé de la Compagnie demande que le gou-
vernement égyptien adopte des mesures pour que la
Compagnie soit dans l'obligation de se restreindre
aux termes de son programme ou sinon à y renon-
cer, programme fixé par le rapport de la Commission
internationale. A cela nous n'avons rien à dire.
Les adversaires comme les partisans du canal de
Suez connaissent le but dernier de l'entreprise. Éta-
blir : « 1° un canal approprié à la grande navigation
maritime entre Suez et le golfe de Péluse; 2° un
canal d'irrigation approprié à la navigation fluviale
du Nil, joignant le fleuve au canal maritime; 3° deux
branches d'irrigation et d'alimentation dérivées du
précédent canal et portant leurs eaux dans les deux
directions de Suez et de Péluse, » tels sont les ter-
mes de l'acte de concession de S. A. le vice-roi.
La Commission internationale a indiqué d'une ma-
nière très-nette et très-précise le tracé du canal ma-
ritime, tracé direct de Suez dans la baie de Péluse,
en passant par les lacs Amers, le seuil du Sérapéum,
le lac Timsah, le seuil d'El-Guisr, les lacs Ballah et
Menzaleh. Les travaux de la Compagnie ont été exé-
cutés dans les lacs Menzaleh et Ballah ; on a percé
le seuil d'El-Guisr ; la rigole maritime déverse ses
* eaux dans le lac Timsah. La critique la plus minu-
tieuse, la plus malveillante même, celle du corres-
pondant du Times, comme celle de l'ex-employé de
la Compagnie, ne pourra se refuser à reconnaître
que. sur ces points, le programme de la Commission
internationale a été exécuté dans sa plus extrême ri-
gueur.
Veut-on parler du tracé définitivement adopté
pour le canal d'eau douce ? Est-ce dans cette partie
de son travail que la Compagnie, au lieu de suivre
le programme de la Commission, a suivi celui de sa
« fantaisie ? » Voyons les faits.
Voici d'abord en quels termes la Commission inter-
nationale a apprécié l'utilité du canal d'eau douce :
« Le canal dérivé du Nil qui se rejoindra au grand
canal maritime est une partie essentielle du projet
qui nous occupe.
» On comprend d'abord qu'un canal d'eau douce
est absolument indispensable pour que les travaux
du canal maritime puissent s'exécuter. En second
lieu, ce canal de navigation sera d'une immense uti-
lité pour l'Egypte et pour la Compagnie, en per-
mettant l'irrigation d'une vaste étendue de terrains.
Enfin, il mettra le pays entier et le système hydrau-
lique qui le parcourt, en communication avec le
grand mouvement de navigation qui se fera sur la
frontière, de Suez à Saïd.
» La Commission internationale ne peut] donc
qu'approuver en principe ce canal, qui est d'ailleurs
une des conditions de la concession faite par S. A. le
vice-roi à la Compagnie universelle, avec les deux
dérivations qui, à partir du lac Timsah, se dirige-
ront l'une au nord et l'autre au sud, parallèlement
au canal des deux mers. » (Rapport de la Commission
internationale, p. 145.)
Elle examine ensuite le tracé proposé par les in-
génieurs de S. A. le vice-roi, dans leur avant-pro-
jet: « Les auteurs de l'avant-projet proposent d'éta-
blir la prise d'eau à Kasr-el-Nil, un peu au-dessus
de Boulack, à l'embouchure du Kalidj Zafranieb, et
d'emprunter le cours du Kalidj jusqu'au point où il -
va se confondre au nord du Caire avec le Kalidj-
Manieh, l'ancien canal de Trajan et d'Amrou. »
Ce projet, sans être repoussé par les membres de la
Commission, ne semble pas les satisfaire complète-
ment, car le rapport se hâte d'ajouter, quelques li-
gnes plus loin : « On pourrait trouver à première
vue qu'il vaudrait mieux emprunter le canal de Za-
gazig, qui va directement de cette ville, l'ancienne
Bubaste, à la tête de l'Ouady. Le canal de dériva-
tion serait alors beaucoup plus simple, et il courrait
de l'ouest à l'est, en droite ligne à peu près, de Za-
gazig à Timsah. » Mais diverses objections sont pré-
sentées contre ce dernier tracé par les auteurs de
l'avant-projet. En dehors des questions d'exécution
proprement dite, et d'entretien, le rapport fait re-
marquer « qu'on rencontrerait cette double difficulté
canal d'eau douce des barques portant le matériel
et les approvisionnements nécessaires aux travail-
leurs ? Le canal d'eau douce est une voie de trans-
port ; la Compagnie l'emploie pour le ravitaillement
de ses chantiers au même titre et sans plus réel pri-
vilége que toute autre voie de communication établie
dans le pays.
Nous ne demanderons pas au correspondant du
Times d'être logique, et nous le laisserons, si cela
peut lui être agréable, tout en même temps nier les
travaux et produire cette éternelle accusation d'une
invasion de l'Egypte par la France. Un millier d'in-
dividus , ingénieurs, employés ou ouvriers, occupés
à une œuvre qui doit rendre l'Egypte le rendez-vous
du monde, suivant le Times, ne s'emparent pas d'un
pays, et la terre de l'Ouady, achetée et payée des
deniers de la Compagnie, pour assurer la tête de ses
travaux, point presque imperceptible sur la surface
de la contrée, dont la population est essentiellement
arabe, dont les terres sont toutes louées aux indi.
gènes, où un seul Européen, le régisseur, a été at-
taché à demeure fixe, ne pourra jamais, quoi qu'on
dise, quoi qu'on fasse, devenir le noyau d'une occu-
pation quelconque, pas plus qu'une carte sur laquelle
un canal est teinté en rouge, pour montrer plus
sûrement comment les voies de communication se
relient entre elles, ne pourra devenir contrat de pro-
priété.
Mais dans les observations relevées par le corres-
pondait du Times, il en est une qui a du moins le
mérite de la nouveauté. Nous l'examinerons donc.
L'ex-employé de la Compagnie demande que le gou-
vernement égyptien adopte des mesures pour que la
Compagnie soit dans l'obligation de se restreindre
aux termes de son programme ou sinon à y renon-
cer, programme fixé par le rapport de la Commission
internationale. A cela nous n'avons rien à dire.
Les adversaires comme les partisans du canal de
Suez connaissent le but dernier de l'entreprise. Éta-
blir : « 1° un canal approprié à la grande navigation
maritime entre Suez et le golfe de Péluse; 2° un
canal d'irrigation approprié à la navigation fluviale
du Nil, joignant le fleuve au canal maritime; 3° deux
branches d'irrigation et d'alimentation dérivées du
précédent canal et portant leurs eaux dans les deux
directions de Suez et de Péluse, » tels sont les ter-
mes de l'acte de concession de S. A. le vice-roi.
La Commission internationale a indiqué d'une ma-
nière très-nette et très-précise le tracé du canal ma-
ritime, tracé direct de Suez dans la baie de Péluse,
en passant par les lacs Amers, le seuil du Sérapéum,
le lac Timsah, le seuil d'El-Guisr, les lacs Ballah et
Menzaleh. Les travaux de la Compagnie ont été exé-
cutés dans les lacs Menzaleh et Ballah ; on a percé
le seuil d'El-Guisr ; la rigole maritime déverse ses
* eaux dans le lac Timsah. La critique la plus minu-
tieuse, la plus malveillante même, celle du corres-
pondant du Times, comme celle de l'ex-employé de
la Compagnie, ne pourra se refuser à reconnaître
que. sur ces points, le programme de la Commission
internationale a été exécuté dans sa plus extrême ri-
gueur.
Veut-on parler du tracé définitivement adopté
pour le canal d'eau douce ? Est-ce dans cette partie
de son travail que la Compagnie, au lieu de suivre
le programme de la Commission, a suivi celui de sa
« fantaisie ? » Voyons les faits.
Voici d'abord en quels termes la Commission inter-
nationale a apprécié l'utilité du canal d'eau douce :
« Le canal dérivé du Nil qui se rejoindra au grand
canal maritime est une partie essentielle du projet
qui nous occupe.
» On comprend d'abord qu'un canal d'eau douce
est absolument indispensable pour que les travaux
du canal maritime puissent s'exécuter. En second
lieu, ce canal de navigation sera d'une immense uti-
lité pour l'Egypte et pour la Compagnie, en per-
mettant l'irrigation d'une vaste étendue de terrains.
Enfin, il mettra le pays entier et le système hydrau-
lique qui le parcourt, en communication avec le
grand mouvement de navigation qui se fera sur la
frontière, de Suez à Saïd.
» La Commission internationale ne peut] donc
qu'approuver en principe ce canal, qui est d'ailleurs
une des conditions de la concession faite par S. A. le
vice-roi à la Compagnie universelle, avec les deux
dérivations qui, à partir du lac Timsah, se dirige-
ront l'une au nord et l'autre au sud, parallèlement
au canal des deux mers. » (Rapport de la Commission
internationale, p. 145.)
Elle examine ensuite le tracé proposé par les in-
génieurs de S. A. le vice-roi, dans leur avant-pro-
jet: « Les auteurs de l'avant-projet proposent d'éta-
blir la prise d'eau à Kasr-el-Nil, un peu au-dessus
de Boulack, à l'embouchure du Kalidj Zafranieb, et
d'emprunter le cours du Kalidj jusqu'au point où il -
va se confondre au nord du Caire avec le Kalidj-
Manieh, l'ancien canal de Trajan et d'Amrou. »
Ce projet, sans être repoussé par les membres de la
Commission, ne semble pas les satisfaire complète-
ment, car le rapport se hâte d'ajouter, quelques li-
gnes plus loin : « On pourrait trouver à première
vue qu'il vaudrait mieux emprunter le canal de Za-
gazig, qui va directement de cette ville, l'ancienne
Bubaste, à la tête de l'Ouady. Le canal de dériva-
tion serait alors beaucoup plus simple, et il courrait
de l'ouest à l'est, en droite ligne à peu près, de Za-
gazig à Timsah. » Mais diverses objections sont pré-
sentées contre ce dernier tracé par les auteurs de
l'avant-projet. En dehors des questions d'exécution
proprement dite, et d'entretien, le rapport fait re-
marquer « qu'on rencontrerait cette double difficulté
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