Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1858-11-25
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 25 novembre 1858 25 novembre 1858
Description : 1858/11/25 (A3,N59). 1858/11/25 (A3,N59).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k62031051
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/05/2012
600 L'ISTHME DE SUEZ, JEUDI 25 NOVEMBRE.
ennemi. Avec la chute d'Ubié, il ne leur reste plus l'ombre de
quelque influence dans l'Abyssinie.
« Quant à établir un commerce dans la mer Rouge, les
Français n'ont pu jamais le tenter sérieusement, à cause des
conditions particulières de leur industrie.
POSSIBILITÉ DU COMMERCE ET DE L'INFLUENCE DE L'ALLEMAGNE.
» Il y a peu de temps les marchands arabes et indiens
étaient encore les seuls commerçants dans tous les ports de
la mer Rouge. Les derniers, jouissant d'une puissante protec-
tion comme sujets anglais, constituent par leurs ressources la
grande majorité des gros négociants.
» Le gouvernement anglo-indien, trop occupé de l'extension
de ses possessions dans l'Inde, a négligé jusqu'aujourd'hui
d'établir des maisons anglaises dans la mer Rouge.
» Mais, afin de s'assurer pour l'avenir les débouchés de ces
parages, les marchands indiens devaient importer des articles
anglais par Bombay, le Bengale, etc.; et leur conserverie
monopole était le but pour lequel la politique anglaise fai-
sait le plus d'efforts dans les années de 1842 à 1856. Aussi
a-t-elle réussi en partie vis à vis des marchands arabes.
» Cependant, aussitôt que la concurrence européenne en-
trera en lice, il se confirmera encore une fois ce fait constaté
déjà par toutes les expériences, que, dans la lutte contre l'in-
dustrie européenne, les marchands arabes et indiens succom-
beront toujours et prendront une position secondaire.
» Ce serait le moment d'assurer autant que possible au
commerce de l'Allemagne méridionale le premier rang dans
cette échelle. Mais, à côté même des marchands indiens, le
commerce allemand pourrait fleurir et prospérer mieux que
tout autre.
ori bôîf marché des articles est la jpemière condition que
• p[6së l'Arabe; ordinairement assez dénué d'argent; à peine
fait-il attention à la qualité de la marchandise. On sait qu'un
: grand nombre de produits allemands sont à meilleur marché
; que les produits anglais. , :
- » Par l'intermédiaire des marchands arabes, les aciers :et
fers de la Styrie, malgré les difficultés du transport par terre,
ont trouvé leur chemin par l'Egypte dans les montagnes de
l'Abyssinie, des côtes de IHedjaz dans l'intérieur du Nedjrï,
et des golfes de l'Yémen dans les montagnes où l'on cultive le
café. Nous nous sommes convaincus, de nos propres yeux,
que les outils et couteaux, les limes, chaînes, cloches, les fils
d'acier et de fer, sont rarement tirés d'autres pays que de la
Styrie. La demande des produits de Nuremberg, des glaces,
tabatières, articles en bois, etc., va toujours en croissant sur
les côtes de la mer Rouge, et les soi-disants gobelets turcs
(fingans) sont presque autant estimés que de l'argent comp-
tant:
» Les nombreuses broderies en or de la Mecque se font ex-
clusivement avec des fils d'or de Nuremberg et de Zerbst.
n Dans tout l'Orient, les perles en verre de Venise consti-
tuent, depuis des siècles, un article très-répandu. 1
» Les verreries et les cristaux de Bohême sont demandés à
l'exclusion de toutes les autres provenances ; et les articles de
porcelaine, les tasses et les vaisselles de toute qualité, s'ils
étaient apportés sur les marchés en plus grandes quantités,
remplaceraient bientôt la vaisselle de cuivre et d'étain qui est
très-chère et très-laide. Le profit que l'on fait sur les articles
sus-mentionnés est quelquefois de 250 0/0.
» Les étoffes demi-soie de Vienne et de Milan pourraient
très-bien faire la concurrence aux étoffes de l'Inde.
» Les cotonnades de Saxe, les calicots imprimés et les draps
d'Autriche, lesquels ont déjà remplacé les draps français en
Egypte, pourraient être facilement placés. Les allumettes de
Vienne se trouvent déjà en quantités immenses entre les mains
du plus pauvre Arabe.
,, L'importation des fusils et pistolets autrichiens donnerait
les plus grands profits; la vente des armes et lames de sabre
allemandes augmente tous les jours, et elle n'est gênée que
par les mesures douanières de l'impuissant gouverneur turc.
» Le profit que l'on fait sur la vente directe en gros dans
les ports de la mer Rouge est de 30 à 150 0/0. L'exploita-
tion des produits du pays et des chargements de retour donne
des profits presque égaux, quand on connaît un peu la langue
et la situation du •. : r *
» Malgré ces profits très-tentants, deux ou trois marchands
d'Europe seulement se sont établis dans le port de Massoua.
L'ignorance de la nature du commerce des ports, la difficulté
du transport par les barques arabes, le manque total de
communication postale régulière, effrayèrent beaucoup de
personnes disposées à commencer quelque commerce. Des
bruits vagues sur l'impossibilité ou les dangers de la naviga-
tion, malheureusement entretenus et nourris trop longtemps
par tous les artifices, déterminèrent ces timides négociants à
abandonner à des intermédiaires et aux marchands indigènes
l'immense profit d'une vente directe sur les côtes; et encore
ces derniers ne l'obtenaient pas même toujours, faute d'habi-
leté et d'activité.
» Tous ces inconvénients disparaîtront avec la navigation
à vapeur entre les différents ports de la mer Rouge, et avec
l'ouverture du chemin de fer du Caire à Suez, qui ne man-
quera pas d'exercer la meilleure .influence sur tes relations
commerciales. » - Il
Baron R. DE NEIMANS.
Écrit sur les côtes de la mer Rouge, à Djeddah, le 12 oc-
tobre 1857^ ,::, L:,.:.:;.:.: :
, Au Mémoire de M. Neimans se trouve jointe une
carte de l'île Périm et du détroit de Bab-el-Mandeb.
M. R. de Neimans a terminé ce travail si remar-
quable par un tableau fort utile des monnaies, des ppids
et des mesures en usage dans les ports de la mer Rouge.
Il en donne le nom en arabe,- et il en indique la va-
leur soit en- piastres et en paras, soit en poids et en
mesures d'Allemagne. Il y ajoute le nom des pays où
, ces monnaies, ces mesures, et ces poids ont cours. Ce
tableau sera très-nécessaire à tous les négociants qui
auront des relations avec ces contrées encore trop peu
fréquentées.
Nous avons tenu affaire connaître ces précieuses re-
cherches de M. le baron de Neimans, parce qu'elles
peuvent servir à tout le monde , bien qu'elles aient été
entreprises et poursuivies surtout au point de vue de
l'industrie allemande. Le commerce de l'Europe peut
, se fier à ces renseignements, et en tirer les instructions
les plus exactes et les plus profitables.
G. WAGENER.
Le Gérant, ERNEST DESPLACE?*
PARIS. TYPOGRAPHIE DE HENRI PLON, IMPRIMEUR DE LEIIPEREUR > RUE GARANGIÈRJ). 8.
ennemi. Avec la chute d'Ubié, il ne leur reste plus l'ombre de
quelque influence dans l'Abyssinie.
« Quant à établir un commerce dans la mer Rouge, les
Français n'ont pu jamais le tenter sérieusement, à cause des
conditions particulières de leur industrie.
POSSIBILITÉ DU COMMERCE ET DE L'INFLUENCE DE L'ALLEMAGNE.
» Il y a peu de temps les marchands arabes et indiens
étaient encore les seuls commerçants dans tous les ports de
la mer Rouge. Les derniers, jouissant d'une puissante protec-
tion comme sujets anglais, constituent par leurs ressources la
grande majorité des gros négociants.
» Le gouvernement anglo-indien, trop occupé de l'extension
de ses possessions dans l'Inde, a négligé jusqu'aujourd'hui
d'établir des maisons anglaises dans la mer Rouge.
» Mais, afin de s'assurer pour l'avenir les débouchés de ces
parages, les marchands indiens devaient importer des articles
anglais par Bombay, le Bengale, etc.; et leur conserverie
monopole était le but pour lequel la politique anglaise fai-
sait le plus d'efforts dans les années de 1842 à 1856. Aussi
a-t-elle réussi en partie vis à vis des marchands arabes.
» Cependant, aussitôt que la concurrence européenne en-
trera en lice, il se confirmera encore une fois ce fait constaté
déjà par toutes les expériences, que, dans la lutte contre l'in-
dustrie européenne, les marchands arabes et indiens succom-
beront toujours et prendront une position secondaire.
» Ce serait le moment d'assurer autant que possible au
commerce de l'Allemagne méridionale le premier rang dans
cette échelle. Mais, à côté même des marchands indiens, le
commerce allemand pourrait fleurir et prospérer mieux que
tout autre.
ori bôîf marché des articles est la jpemière condition que
• p[6së l'Arabe; ordinairement assez dénué d'argent; à peine
fait-il attention à la qualité de la marchandise. On sait qu'un
: grand nombre de produits allemands sont à meilleur marché
; que les produits anglais. , :
- » Par l'intermédiaire des marchands arabes, les aciers :et
fers de la Styrie, malgré les difficultés du transport par terre,
ont trouvé leur chemin par l'Egypte dans les montagnes de
l'Abyssinie, des côtes de IHedjaz dans l'intérieur du Nedjrï,
et des golfes de l'Yémen dans les montagnes où l'on cultive le
café. Nous nous sommes convaincus, de nos propres yeux,
que les outils et couteaux, les limes, chaînes, cloches, les fils
d'acier et de fer, sont rarement tirés d'autres pays que de la
Styrie. La demande des produits de Nuremberg, des glaces,
tabatières, articles en bois, etc., va toujours en croissant sur
les côtes de la mer Rouge, et les soi-disants gobelets turcs
(fingans) sont presque autant estimés que de l'argent comp-
tant:
» Les nombreuses broderies en or de la Mecque se font ex-
clusivement avec des fils d'or de Nuremberg et de Zerbst.
n Dans tout l'Orient, les perles en verre de Venise consti-
tuent, depuis des siècles, un article très-répandu. 1
» Les verreries et les cristaux de Bohême sont demandés à
l'exclusion de toutes les autres provenances ; et les articles de
porcelaine, les tasses et les vaisselles de toute qualité, s'ils
étaient apportés sur les marchés en plus grandes quantités,
remplaceraient bientôt la vaisselle de cuivre et d'étain qui est
très-chère et très-laide. Le profit que l'on fait sur les articles
sus-mentionnés est quelquefois de 250 0/0.
» Les étoffes demi-soie de Vienne et de Milan pourraient
très-bien faire la concurrence aux étoffes de l'Inde.
» Les cotonnades de Saxe, les calicots imprimés et les draps
d'Autriche, lesquels ont déjà remplacé les draps français en
Egypte, pourraient être facilement placés. Les allumettes de
Vienne se trouvent déjà en quantités immenses entre les mains
du plus pauvre Arabe.
,, L'importation des fusils et pistolets autrichiens donnerait
les plus grands profits; la vente des armes et lames de sabre
allemandes augmente tous les jours, et elle n'est gênée que
par les mesures douanières de l'impuissant gouverneur turc.
» Le profit que l'on fait sur la vente directe en gros dans
les ports de la mer Rouge est de 30 à 150 0/0. L'exploita-
tion des produits du pays et des chargements de retour donne
des profits presque égaux, quand on connaît un peu la langue
et la situation du •. : r *
» Malgré ces profits très-tentants, deux ou trois marchands
d'Europe seulement se sont établis dans le port de Massoua.
L'ignorance de la nature du commerce des ports, la difficulté
du transport par les barques arabes, le manque total de
communication postale régulière, effrayèrent beaucoup de
personnes disposées à commencer quelque commerce. Des
bruits vagues sur l'impossibilité ou les dangers de la naviga-
tion, malheureusement entretenus et nourris trop longtemps
par tous les artifices, déterminèrent ces timides négociants à
abandonner à des intermédiaires et aux marchands indigènes
l'immense profit d'une vente directe sur les côtes; et encore
ces derniers ne l'obtenaient pas même toujours, faute d'habi-
leté et d'activité.
» Tous ces inconvénients disparaîtront avec la navigation
à vapeur entre les différents ports de la mer Rouge, et avec
l'ouverture du chemin de fer du Caire à Suez, qui ne man-
quera pas d'exercer la meilleure .influence sur tes relations
commerciales. » - Il
Baron R. DE NEIMANS.
Écrit sur les côtes de la mer Rouge, à Djeddah, le 12 oc-
tobre 1857^ ,::, L:,.:.:;.:.: :
, Au Mémoire de M. Neimans se trouve jointe une
carte de l'île Périm et du détroit de Bab-el-Mandeb.
M. R. de Neimans a terminé ce travail si remar-
quable par un tableau fort utile des monnaies, des ppids
et des mesures en usage dans les ports de la mer Rouge.
Il en donne le nom en arabe,- et il en indique la va-
leur soit en- piastres et en paras, soit en poids et en
mesures d'Allemagne. Il y ajoute le nom des pays où
, ces monnaies, ces mesures, et ces poids ont cours. Ce
tableau sera très-nécessaire à tous les négociants qui
auront des relations avec ces contrées encore trop peu
fréquentées.
Nous avons tenu affaire connaître ces précieuses re-
cherches de M. le baron de Neimans, parce qu'elles
peuvent servir à tout le monde , bien qu'elles aient été
entreprises et poursuivies surtout au point de vue de
l'industrie allemande. Le commerce de l'Europe peut
, se fier à ces renseignements, et en tirer les instructions
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Le Gérant, ERNEST DESPLACE?*
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