Presse et revues
24 pages
Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1858-11-25
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 25 novembre 1858 25 novembre 1858
Description : 1858/11/25 (A3,N59). 1858/11/25 (A3,N59).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k62031051
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/05/2012
598 L'ISTHME DE SUEZ, JEUDI 25 NOVEMBRE.
la Méditerranée? j'en doute. Peut-être, en effet, si l'océan In-
dien en envoyait un peu plus, l'océan Atlantique en enverrait
un peu moins par le détroit de Gades, car sa hauteur serait
un peu diminuée par l'influx de l'océan Indien dans la Médi-
terranée.
» Quoique je ne nie pas qu'il en soit ainsi, je pense cepen-
dant que ce sont plutôt des raisons politiques qui ont déter-
miné les sultans d'Egypte et de Turquie à renoncer au perce-
ment de l'isthme.
n Le premier scrupule a été sans aucun doute la grandeur
de l'entreprise. Ce ne serait pas un pelit ou bref labeur, ni
une petite dépense; car cet isthme a, dans sa moindre lar-
geur, au moins quarante milles germaniques; c'est une terre
pierreuse, il y faudrait construire des levées, non sans l'in-
dustrie d'habiles ouvriers dont manquaient les sultans et les
Turcs.
n Une seconde cause a été, je pense, que de cette naviga-
tion et de ce nouveau détroit il pourrait résulter, redundare,
plus de gain et d'avantage pour la chrétienté, savoir l'Italie,
la Vénétie, les Gaules et l'Espagne, que pour les provinces
des Sultans et des Turcs. En effet, les matelots vénitiens,
français, etc., iraient par ce détroit dans la Perse et dans
l'Inde, et rapporteraient ces marchandises précieuses de la
Terse et de l'Inde, que les Sultans et les Turcs aiment mieux
faire circuler chez eux par voie de terre àr tles de chameau,
afin d'en tirer beaucoup de tributs, qui n'enrichissent pas peu
le trésor de la Turquie. On peut lire là-dessus Maffeus, liv. III
de ses Histoires de l'Inde, où il raconte avec quelle peine le
sultan d'Egypte Campson supporta les navigations et les com-
merces des Portugais dans l'Inde.
» Une troisième cause de l'abandon du projet fut peut-être
de ce que les Sultans et les Turcs connaissent la prépondé-
rance des chrétiens en matière navale, in re navali prœva-
lere, et qu'ils auront craint pour cela de les voir envahir ce
détroit, les contrées adjacentes et même Médine, le tombeau
de Mahomet, avec une forte flotte et une puissante armée,
puisque, par cette navigation , des soldats robustes et non fa-
tigués du chemin pourraient débarquer avec tous les convois
nécessaires.
» Il y eut un autre projet du gouverneur portugais Al-
phonse Albuquerque. On dit qu'il avait dans l'esprit de dé-
tourner le Nil de l'Egypte, en le menant, par un lit nouveau,
de l'Abyssinie, Abassia (voisine de l'Egypte, et séparée d'elle
par quelques déserts seulement, et où le Nil coule avant d'en-
trer en Egypte), en le menant, divisé, dans la mer Rouge, afin
de rendre l'Egypte stérile et inutile aux Turcs. Mais la mort
l'empêcha de tenter même cette entreprise. »
Au dix-neuvième siècle comme au dix-septième, les pré-
textes tirés des différences de niveau entre les deux mers, se
sont reproduits; mais ils ne peuvent soutenir à présent la dis-
cussion , et les véritables obslacles viennent de toute autre
cause. Ce ne sont plus les Turcs aujourd'hui qui transportent
en Europe les produits des Indes et de l'extrême Orient; ce
sont les vaisseaux de l'Angleterre : la Turquie ne conteste plus
la possibilité et encore moins l'utilité du canal, mais le gou-
vernement anglais l'a combattu par toutes les armes et avec
un acharnement digne d'une meilleure cause.
L'hostilité qu'il a montrée envers le projet a trop laissé
voir le véritable mobile qui la conseillait; mais cette vieille
prétention à la suprématie et à l'accaparement maritimes cé-
dera, malgré tout, devant les manifestations de l'Europe en-
tière. Ch. Duchemin.
— VOterland Chine Mail, Hong-kong, 24 août, publie
le tableau suivant des exportations de thés et de soies de
Chine pour la Grande-Bretagne :
- M
> , M
THÉS NOIRS THÉS VERTS TOTAL vg «j
ce o
V =2
Livres. Livres. en livres. [ £ cq
o
Vj
Année 1850-51.
Canton 36,012,700 6,191,300 42,204,000 5,260
Shang-haï 19,853,100 1,963,000 21,816,100 16,883
Total en 115 navires. 55,865,800 8,154,300 64,020,100 22,143
Année 1851-52.
Canton 35,617,200 2,012
Shang-haï £ 9,520,000 21,028
Total en 117 navires. 65,137,200 23,040
Année 1852-53.
Canton 32,327,500 »
Shang-haï 40,578,500 » »
Total en 113 navires 72,906,100 25,571
Année 1853-54.
Canton 45,131,200 6,799
Fou-tchaou 6,143,000 » «
Shang-haï 25,943,700 55,185
Total en 134 navires 77,217,900 61,984
Année 1854-55.
Canton 16,123,800 7,178
Fou-tchaou 19,512,800 » »
Shang-haï 50,872,400 44,308
Total en 133 navires. 86,509,000 51,486
Année 1855-56.
Canton 30,404,400 8,435
Fou-tchaou 26,764,700 » »
Shang-haï 34,762,700 42,052
Total en 130 navires. 91,931,800 50,489
Année 1856-57.
Canton 19,638,300 18,706
Fou-tchaou 20,839,400 » »
Shang-haï 20,990,700 55,509
Total en 113 navires. 64,468,400 74,215
Année 1857-58.
Canton 24,393,800 29,612
Fou-tchaou 23,301,100 1 »
Shang-haï 29,049,500 31,662
Total en 149 navires. 76,744,400 61,264
Ces années sont comptées du 1er juillet au 30 juin; dans
l'année 1858 à 59 il a été exporté, depuis le 1er juillet jus-
qu'au 20 août, 2,415,600 livres de thés et 5,913 ballots de
soie. Ces chiffres sont loin d'égaler la moyenne des années
précédentes , et témoignent de l'influence déplorable que la
guerre a exercée sur les relations commerciales.
— Le tableau annuel du commerce du Bengale vient d'être
publié ; il présente le mouvement commercial dans l'année
depuis le 1er mai 1857 au 30 avril 1858, l'année de l'insur-
rection. Les exportations ont été :
IB58-&T 186 1-59
Liv. st. Liv, at.
Marchandises, 13,664,791 13,881,049
Numéraire, 998,953 859,691 l
Total, 14,663,744 14,240,740
» Cette diminution de 423,004 liv. st. porte entièrement
sur le commerce avec l'Angleterre, la France et l'Amérique
la Méditerranée? j'en doute. Peut-être, en effet, si l'océan In-
dien en envoyait un peu plus, l'océan Atlantique en enverrait
un peu moins par le détroit de Gades, car sa hauteur serait
un peu diminuée par l'influx de l'océan Indien dans la Médi-
terranée.
» Quoique je ne nie pas qu'il en soit ainsi, je pense cepen-
dant que ce sont plutôt des raisons politiques qui ont déter-
miné les sultans d'Egypte et de Turquie à renoncer au perce-
ment de l'isthme.
n Le premier scrupule a été sans aucun doute la grandeur
de l'entreprise. Ce ne serait pas un pelit ou bref labeur, ni
une petite dépense; car cet isthme a, dans sa moindre lar-
geur, au moins quarante milles germaniques; c'est une terre
pierreuse, il y faudrait construire des levées, non sans l'in-
dustrie d'habiles ouvriers dont manquaient les sultans et les
Turcs.
n Une seconde cause a été, je pense, que de cette naviga-
tion et de ce nouveau détroit il pourrait résulter, redundare,
plus de gain et d'avantage pour la chrétienté, savoir l'Italie,
la Vénétie, les Gaules et l'Espagne, que pour les provinces
des Sultans et des Turcs. En effet, les matelots vénitiens,
français, etc., iraient par ce détroit dans la Perse et dans
l'Inde, et rapporteraient ces marchandises précieuses de la
Terse et de l'Inde, que les Sultans et les Turcs aiment mieux
faire circuler chez eux par voie de terre àr tles de chameau,
afin d'en tirer beaucoup de tributs, qui n'enrichissent pas peu
le trésor de la Turquie. On peut lire là-dessus Maffeus, liv. III
de ses Histoires de l'Inde, où il raconte avec quelle peine le
sultan d'Egypte Campson supporta les navigations et les com-
merces des Portugais dans l'Inde.
» Une troisième cause de l'abandon du projet fut peut-être
de ce que les Sultans et les Turcs connaissent la prépondé-
rance des chrétiens en matière navale, in re navali prœva-
lere, et qu'ils auront craint pour cela de les voir envahir ce
détroit, les contrées adjacentes et même Médine, le tombeau
de Mahomet, avec une forte flotte et une puissante armée,
puisque, par cette navigation , des soldats robustes et non fa-
tigués du chemin pourraient débarquer avec tous les convois
nécessaires.
» Il y eut un autre projet du gouverneur portugais Al-
phonse Albuquerque. On dit qu'il avait dans l'esprit de dé-
tourner le Nil de l'Egypte, en le menant, par un lit nouveau,
de l'Abyssinie, Abassia (voisine de l'Egypte, et séparée d'elle
par quelques déserts seulement, et où le Nil coule avant d'en-
trer en Egypte), en le menant, divisé, dans la mer Rouge, afin
de rendre l'Egypte stérile et inutile aux Turcs. Mais la mort
l'empêcha de tenter même cette entreprise. »
Au dix-neuvième siècle comme au dix-septième, les pré-
textes tirés des différences de niveau entre les deux mers, se
sont reproduits; mais ils ne peuvent soutenir à présent la dis-
cussion , et les véritables obslacles viennent de toute autre
cause. Ce ne sont plus les Turcs aujourd'hui qui transportent
en Europe les produits des Indes et de l'extrême Orient; ce
sont les vaisseaux de l'Angleterre : la Turquie ne conteste plus
la possibilité et encore moins l'utilité du canal, mais le gou-
vernement anglais l'a combattu par toutes les armes et avec
un acharnement digne d'une meilleure cause.
L'hostilité qu'il a montrée envers le projet a trop laissé
voir le véritable mobile qui la conseillait; mais cette vieille
prétention à la suprématie et à l'accaparement maritimes cé-
dera, malgré tout, devant les manifestations de l'Europe en-
tière. Ch. Duchemin.
— VOterland Chine Mail, Hong-kong, 24 août, publie
le tableau suivant des exportations de thés et de soies de
Chine pour la Grande-Bretagne :
- M
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THÉS NOIRS THÉS VERTS TOTAL vg «j
ce o
V =2
Livres. Livres. en livres. [ £ cq
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Vj
Année 1850-51.
Canton 36,012,700 6,191,300 42,204,000 5,260
Shang-haï 19,853,100 1,963,000 21,816,100 16,883
Total en 115 navires. 55,865,800 8,154,300 64,020,100 22,143
Année 1851-52.
Canton 35,617,200 2,012
Shang-haï £ 9,520,000 21,028
Total en 117 navires. 65,137,200 23,040
Année 1852-53.
Canton 32,327,500 »
Shang-haï 40,578,500 » »
Total en 113 navires 72,906,100 25,571
Année 1853-54.
Canton 45,131,200 6,799
Fou-tchaou 6,143,000 » «
Shang-haï 25,943,700 55,185
Total en 134 navires 77,217,900 61,984
Année 1854-55.
Canton 16,123,800 7,178
Fou-tchaou 19,512,800 » »
Shang-haï 50,872,400 44,308
Total en 133 navires. 86,509,000 51,486
Année 1855-56.
Canton 30,404,400 8,435
Fou-tchaou 26,764,700 » »
Shang-haï 34,762,700 42,052
Total en 130 navires. 91,931,800 50,489
Année 1856-57.
Canton 19,638,300 18,706
Fou-tchaou 20,839,400 » »
Shang-haï 20,990,700 55,509
Total en 113 navires. 64,468,400 74,215
Année 1857-58.
Canton 24,393,800 29,612
Fou-tchaou 23,301,100 1 »
Shang-haï 29,049,500 31,662
Total en 149 navires. 76,744,400 61,264
Ces années sont comptées du 1er juillet au 30 juin; dans
l'année 1858 à 59 il a été exporté, depuis le 1er juillet jus-
qu'au 20 août, 2,415,600 livres de thés et 5,913 ballots de
soie. Ces chiffres sont loin d'égaler la moyenne des années
précédentes , et témoignent de l'influence déplorable que la
guerre a exercée sur les relations commerciales.
— Le tableau annuel du commerce du Bengale vient d'être
publié ; il présente le mouvement commercial dans l'année
depuis le 1er mai 1857 au 30 avril 1858, l'année de l'insur-
rection. Les exportations ont été :
IB58-&T 186 1-59
Liv. st. Liv, at.
Marchandises, 13,664,791 13,881,049
Numéraire, 998,953 859,691 l
Total, 14,663,744 14,240,740
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