Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1858-11-25
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 25 novembre 1858 25 novembre 1858
Description : 1858/11/25 (A3,N59). 1858/11/25 (A3,N59).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k62031051
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/05/2012
JEUDI 25 NOVEMBRE. JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 51)7
a Que l'acte de concession du Vice-roi dans les conditions
» actuelles est parfaitement valide, et qu'aucune base légale
» ne manque pour garantir la régularité de toutes les opéra-
» tions nécessaires à l'achèvement d'une si grande entreprise. »
En Angleterre, d'un autre côté, l'opinion publique ressent
chaque jour davantage l'importance de la route plus facile,
plus économique et plus courte qui s'offre aux besoins et à la
politique du commerce britannique dans l'extrême Orient.
Dans tous les principaux foyers commerciaux et maritimes
du Royaume-Uni, les agences de la Compagnie universelle
sont constituées, et les maisons les plus importantes ont ac-
cepté la mission de la représenter. L'agent habile et actif à
Londres du canal de Suez, M. Lange, vient de faire une
tournée dans les trois royaumes, et partout il a rencontré le
meilleur accueil.
Le Morning-Star du 17 novembre nous confirme cette
nouvelle en ces termes :
«M. Daniel Lange, représentant de la Compagnie du canal
de Suez, à Londres, a terminé son voyage à travers les diffé-
rentes villes où des meetings ont eu lieu l'année dernière.
Comme M. de Lesseps désire ardemment donner toute facilité
aux capitalistes anglais pour prendre une part financière à
l'entreprise, M. Lange a nommé dans toutes ces villes des
agents par lesquels le montant de la souscription peut être
envoyé à Paris pour être déposé à la Banque de France, où il
restera intact jusqu'à la constitution définitive de la Compa-
gnie. Nous apprenons que M. Lange a été très-bien reçu par-
tout; et, à un banquet qui a eu lieu à Cork, présidé par sir
John Benson, il a fait un discours très-capable et intéressant
pour signaler tous les obstacles opposés à l'entreprise depuis
le meeting de Cork de l'an dernier. Il a également fait allu-
sion aux objections politiques, déclarant avoir toujours désiré
que l'affaire fût agitée et discutée d'une manière complète
dans la Chambre des communes. Ce désir s'est réalisé cette
année ; il a la satisfaction de voir que les craintes entretenues
par quelques hommes de la vieille école politique s'évanouis-
sent graduellement devant le bon sens du public, et que toutes
les objections peuvent à présent être considérées comme
vaincues. Il a donné l'assurance que, dans quelques années,
la barrière qui s'oppose au commerce entre l'Occident et
l'Orient aura disparu pour le bien-être de toutes les nations.
Le discours de M. Lange a été accueilli par de vives acclama-
tions, et sir John Benson lui a porté un toast auquel tout le
monde a répondu avec empressement. »
Le Times aussi, dans son article de Bourse (AIoiiey- Ilarliet,
and City intelligence), publie une note de M. Lange en faveur
de la souscription.
ERNEST DESPLACES.
Le Sénonais du (3 novembre publie un article curieux
sur l'historique du canal, et que nous reproduisons ci-
après :
Le percement de l'isthme de Suez il y a deux cents ans.
Niliil sub sole nnvitm.
Toute l'Europe a retenti de l'admirable projet de M. de
Lesseps; et, à l'heure actuelle, les deux cents millions de-
mandés par M. de Lesseps à la souscription ouverte hier dans
toute l'Europe, sont, sans aucun doute, non-seulement cou-
verts, mais dépassés dans une proportion immense : tant le
sentiment des bienfaits que cette œuvre grandiose doit ré-
pandre sur le monde a pénétré toutes les nations euro-
péennes.
Au moment où cette belle entreprise va passer de la théo-
rie dans le domaine des faits accomplis, il nous a paru inté-
ressant de placer sous les yeux de nos lecteurs ce qu'on disait
il y a deux cents ans du canal gigantesque appelé à relier la
mer Rouge et la Méditerranée : ils y verront que les objec-
tions faites de nos jours sont identiquement les mêmes qu'a-
lors. Mais fort heureusement la paix féconde dont jouit l'Eu-
rope a fait aplanir les seuls et véritables obstacles, et bientôt
nous verrons nos flottes traverser cette barrière qui ne devait
être infranchissable que par la désunion et la rivalité des
peuples.
C'est dans une géographie en latin publiée par Bernardus
Varenius, chez les Elzevirs d'Amsterdam, en 1671, et qui
contient de précieux renseignements sur l'état des sciences à
cette époque, que nous trouvons le curieux document qui
nous fait connaître l'état de la question au dix-septième
siècle.
L'auteur, après avoir donné des notions générales sur la
figure, la grandeur, le mouvement de la terre, sa division en
parties intégrantes, continents, mers, etc., vient à la réparti-
tion des mers et à leurs propriétés. C'est sous ce chapitre, et
sous la cinquième proposition ainsi formulée : Si l'Océan est
partout à la même hauteur, qu'il examine la question du per-
cement de l'isthme séparatif des deux mers, et qui ne portait
pas encore alors le nom actuel de Suez.
Voici ce passage dont nous devons la communication à
l'obligeance de M. P., l'un des chercheurs les plus infati-
gables de la Société archéologique de Sens :
« Que l'océan Atlantique et l'océan Indien soient plus hauts
que la Méditerranée, surtout dans les parties extrêmes, vers
l'Asie Mineure et l'Egypte, cela n'est pas invraisemblable;
car l'océan Atlantique coule par l'étroit passage de Gades
(Cadix) dans la Méditerranée
» Bien plus, s'il faut croire ce que des écrivains dignes de
foi racontent de Sésostris, roi d'Egypte, de Darius et d'autres
rois d'Egypte, nous ne pouvons douter de cette différence de
niveau. En effet, ces rois tentèrent de mener un fossé ou ca-
nal de la mer Rouge dans le Nil, afin que par cette voie la
navigation pût aller de la mer de l'Inde et de la mer Rouge
par l'Egypte, et de là par les bouches du Nil dans la Médi-
terranée; ce qui apporterait grande commodité et utilité à
l'Egypte et à beaucoup de contrées du littoral de la Méditer-
ranée. Cependant ils furent forcés de renoncer à cette entre-
prise, parce que les savants avaient découvert que la mer
Rouge était beaucoup plus haute que l'Egypte intérieure. Si
donc la mer Rouge est plus élevée que la terre d'Egypte, elle
sera aussi plus haute que l'eau du Nil, et par conséquent,
per consequens, plus haute que les bouches du Nil et que la
mer Méditerranée.
» En outre, d'autres rois de l'ancienne Egypte, et dans les
siècles passés les sultans d'Egypte et les empereurs turcs, ont
quelquefois agité le projet de percer l'isthme qui, joignant
l'Afrique et l'Asie, disjoint la Méditerranée et la mer Rouge;
mais on prétend que la cause de l'inexécution de ce projet fut
la surélévation de la mer de l'Inde et de la mer Rouge sur la
Méditerranée et le littoral; et que de là on craindrait une sub-
mersion de ces contrées, surtout de l'Egypte, sur l'abaisse-
ment de laquelle tous les écrivains sont d'accord.
« Si donc l'isthme entre la mer Rouge et la Méditerranée
était percé, alors, cette voie ouverte, l'océan Indien jetterait
beaucoup d'eau dans la Méditerranée. Cependant en jetterait-
il tant, qu'il y aurait danger d'inondation pour le littoral de
a Que l'acte de concession du Vice-roi dans les conditions
» actuelles est parfaitement valide, et qu'aucune base légale
» ne manque pour garantir la régularité de toutes les opéra-
» tions nécessaires à l'achèvement d'une si grande entreprise. »
En Angleterre, d'un autre côté, l'opinion publique ressent
chaque jour davantage l'importance de la route plus facile,
plus économique et plus courte qui s'offre aux besoins et à la
politique du commerce britannique dans l'extrême Orient.
Dans tous les principaux foyers commerciaux et maritimes
du Royaume-Uni, les agences de la Compagnie universelle
sont constituées, et les maisons les plus importantes ont ac-
cepté la mission de la représenter. L'agent habile et actif à
Londres du canal de Suez, M. Lange, vient de faire une
tournée dans les trois royaumes, et partout il a rencontré le
meilleur accueil.
Le Morning-Star du 17 novembre nous confirme cette
nouvelle en ces termes :
«M. Daniel Lange, représentant de la Compagnie du canal
de Suez, à Londres, a terminé son voyage à travers les diffé-
rentes villes où des meetings ont eu lieu l'année dernière.
Comme M. de Lesseps désire ardemment donner toute facilité
aux capitalistes anglais pour prendre une part financière à
l'entreprise, M. Lange a nommé dans toutes ces villes des
agents par lesquels le montant de la souscription peut être
envoyé à Paris pour être déposé à la Banque de France, où il
restera intact jusqu'à la constitution définitive de la Compa-
gnie. Nous apprenons que M. Lange a été très-bien reçu par-
tout; et, à un banquet qui a eu lieu à Cork, présidé par sir
John Benson, il a fait un discours très-capable et intéressant
pour signaler tous les obstacles opposés à l'entreprise depuis
le meeting de Cork de l'an dernier. Il a également fait allu-
sion aux objections politiques, déclarant avoir toujours désiré
que l'affaire fût agitée et discutée d'une manière complète
dans la Chambre des communes. Ce désir s'est réalisé cette
année ; il a la satisfaction de voir que les craintes entretenues
par quelques hommes de la vieille école politique s'évanouis-
sent graduellement devant le bon sens du public, et que toutes
les objections peuvent à présent être considérées comme
vaincues. Il a donné l'assurance que, dans quelques années,
la barrière qui s'oppose au commerce entre l'Occident et
l'Orient aura disparu pour le bien-être de toutes les nations.
Le discours de M. Lange a été accueilli par de vives acclama-
tions, et sir John Benson lui a porté un toast auquel tout le
monde a répondu avec empressement. »
Le Times aussi, dans son article de Bourse (AIoiiey- Ilarliet,
and City intelligence), publie une note de M. Lange en faveur
de la souscription.
ERNEST DESPLACES.
Le Sénonais du (3 novembre publie un article curieux
sur l'historique du canal, et que nous reproduisons ci-
après :
Le percement de l'isthme de Suez il y a deux cents ans.
Niliil sub sole nnvitm.
Toute l'Europe a retenti de l'admirable projet de M. de
Lesseps; et, à l'heure actuelle, les deux cents millions de-
mandés par M. de Lesseps à la souscription ouverte hier dans
toute l'Europe, sont, sans aucun doute, non-seulement cou-
verts, mais dépassés dans une proportion immense : tant le
sentiment des bienfaits que cette œuvre grandiose doit ré-
pandre sur le monde a pénétré toutes les nations euro-
péennes.
Au moment où cette belle entreprise va passer de la théo-
rie dans le domaine des faits accomplis, il nous a paru inté-
ressant de placer sous les yeux de nos lecteurs ce qu'on disait
il y a deux cents ans du canal gigantesque appelé à relier la
mer Rouge et la Méditerranée : ils y verront que les objec-
tions faites de nos jours sont identiquement les mêmes qu'a-
lors. Mais fort heureusement la paix féconde dont jouit l'Eu-
rope a fait aplanir les seuls et véritables obstacles, et bientôt
nous verrons nos flottes traverser cette barrière qui ne devait
être infranchissable que par la désunion et la rivalité des
peuples.
C'est dans une géographie en latin publiée par Bernardus
Varenius, chez les Elzevirs d'Amsterdam, en 1671, et qui
contient de précieux renseignements sur l'état des sciences à
cette époque, que nous trouvons le curieux document qui
nous fait connaître l'état de la question au dix-septième
siècle.
L'auteur, après avoir donné des notions générales sur la
figure, la grandeur, le mouvement de la terre, sa division en
parties intégrantes, continents, mers, etc., vient à la réparti-
tion des mers et à leurs propriétés. C'est sous ce chapitre, et
sous la cinquième proposition ainsi formulée : Si l'Océan est
partout à la même hauteur, qu'il examine la question du per-
cement de l'isthme séparatif des deux mers, et qui ne portait
pas encore alors le nom actuel de Suez.
Voici ce passage dont nous devons la communication à
l'obligeance de M. P., l'un des chercheurs les plus infati-
gables de la Société archéologique de Sens :
« Que l'océan Atlantique et l'océan Indien soient plus hauts
que la Méditerranée, surtout dans les parties extrêmes, vers
l'Asie Mineure et l'Egypte, cela n'est pas invraisemblable;
car l'océan Atlantique coule par l'étroit passage de Gades
(Cadix) dans la Méditerranée
» Bien plus, s'il faut croire ce que des écrivains dignes de
foi racontent de Sésostris, roi d'Egypte, de Darius et d'autres
rois d'Egypte, nous ne pouvons douter de cette différence de
niveau. En effet, ces rois tentèrent de mener un fossé ou ca-
nal de la mer Rouge dans le Nil, afin que par cette voie la
navigation pût aller de la mer de l'Inde et de la mer Rouge
par l'Egypte, et de là par les bouches du Nil dans la Médi-
terranée; ce qui apporterait grande commodité et utilité à
l'Egypte et à beaucoup de contrées du littoral de la Méditer-
ranée. Cependant ils furent forcés de renoncer à cette entre-
prise, parce que les savants avaient découvert que la mer
Rouge était beaucoup plus haute que l'Egypte intérieure. Si
donc la mer Rouge est plus élevée que la terre d'Egypte, elle
sera aussi plus haute que l'eau du Nil, et par conséquent,
per consequens, plus haute que les bouches du Nil et que la
mer Méditerranée.
» En outre, d'autres rois de l'ancienne Egypte, et dans les
siècles passés les sultans d'Egypte et les empereurs turcs, ont
quelquefois agité le projet de percer l'isthme qui, joignant
l'Afrique et l'Asie, disjoint la Méditerranée et la mer Rouge;
mais on prétend que la cause de l'inexécution de ce projet fut
la surélévation de la mer de l'Inde et de la mer Rouge sur la
Méditerranée et le littoral; et que de là on craindrait une sub-
mersion de ces contrées, surtout de l'Egypte, sur l'abaisse-
ment de laquelle tous les écrivains sont d'accord.
« Si donc l'isthme entre la mer Rouge et la Méditerranée
était percé, alors, cette voie ouverte, l'océan Indien jetterait
beaucoup d'eau dans la Méditerranée. Cependant en jetterait-
il tant, qu'il y aurait danger d'inondation pour le littoral de
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