Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1858-10-10
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 10 octobre 1858 10 octobre 1858
Description : 1858/10/10 (A3,N56). 1858/10/10 (A3,N56).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203102s
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 24/10/2012
518
L'ISTHME DE SUEZ,
DIMAXCHE 10 OCTOBRE.
M. le baron de Neimans ne pouvait prévoir en 1857
l'horrible catastrophe du 15 juin dernier.
Outre le port de Djeddah, le Hedjas possède encore
les ports de Yembo, Rekal et Goumfoudda, qui n'ont
cependant qu'une fréquence temporaire comme points
de débarquement et d'embarquement des pèlerins.
1. PORT DE YEMBO.
Le port de Yembo est sans travaux de défense. Les
habitants sont pour la plupart des Arabes de la tribu
Djéhéine. Le commerce se borne presque entièrement
à celui des vivres; il n'y a que quatre ou cinq magasins
de produits manufacturés, importés de l'Inde ou par
l'Egypte. Cosséir importe pour 48,000 thalaris de cé-
réales, maïs, pois, etc.; Djeddah, pour 20,000 thalaris
de tissus indiens; et Suez, pour 26,000 thalaris de pro-
duits européens. Les habitants de Yembo possèdent en-
viron quatre-vingts barques. L'eau est recueillie dans des
citernes, situées devant la porte de Médine. Les recettes
de la douane ont été de 5,000 thalaris en 1856.
2. PORT DE DJEDDAH.
Quant à ce port, le plus important de la mer Rouge,
nous renvoyons nos lecteurs au deuxième volume de
notre journal, page 438, où ils trouveront des renseigne-
ments très-détaillés sur le commerce de ce port, et dont
les chiffres s'accordent parfaitement avec ceux de AI. de
Neimans. Relativement au commerce d'importation,
nous faisons seulement remarquer, que le port de
Djeddah reçoit :
De Y Europe, des produits manufacturés et des tis-
sus, de la verrerie et des fers de toute espèce, du zinc,
du plomb, du cuivre, de l'antimoine, des cristaux de
Venise, de la quincaillerie, des tasses, des glaces, du
savon, des soieries et des tissus de soie mélangés, des
tarbouches, etc., etc.;"
De Y Inde, des nankins, de la mousseline pour des
turbans et des vêtements, des ceintures de coton et de
soie, des étoffes mélangées, des soieries, du sucre, des
épices et surtout du riz en quantité immense;
De l'Afrique, de l'ivoire, des plumes d'autruche,
du musc, des ânes et des esclaves;
De Y Arabie, surtout des dattes;
Du littoral arabe, du café, des herbes médicinales,
de l'encens et du bois de construction ;
De la Perse, des châles, des pierres précieuses,
des turquoises, des rubis et des perles, des tapis, des
fruits confits, etc. ;
De la Syrie, des keffiën (étoffe avec laquelle les
Arabes se couvrent la tête), de la soie grége, des soie-
ries et des tissus mélangés;
De YËgypte, des céréales, de l'orge, du dourra,
des pois, des fèves, des biscuits, du sirop et du sucre,
des komasch (cotonnades grossières pour les tentes et
les voiles).
3. PORT DE GOUMFOUDDA.
Le commerce de ce malheureux endroit est en pleine
décadence. Par suite de la faiblesse de l'administration
turque, les montagnards d'Assyr sont descendus dans
ces derniers temps jusqu'aux portes de la villeet ils ont
tellement intimidé le gouverneur qu'eux et leurs pro-
duits entrent et sortent sans avoir affaire à la douane.
Les maisons de la ville sont de misérables huttes en
terre. Le pauvre commerce de ce lieu se fait avec
Djeddah et Lohéia. Au premier de ces deux ports, on
exporte des produits du pays pour une valeur de
1)1,000 thalaris, et à Lohéia des produits manufacturés
d'Europe pour 30,000 thalaris environ. Ces produits
manufacturés sont importés de Djeddah pour une va-
leur totale de 150,000 thalaris, et exportés en partie
à Lohéia, en partie à Massoua, où ils sont échangés
contre de l'argent comptant.
On fabrique à Goumfoudda de la poudre, qui, malgré
sa très-mauvaise qualité, est vendue aux Bédouins et
aux montagnards à des prix très-élevès.
Les recettes de la douane ont été de 7,000 thalaris
en 1856.
II. L'YÉMEN.
Les Romains désignaient déjà par le hom d'Arabia
felix cette partie de la péninsule située au sud de
l'Hedjas, et les écrivains arabes l'appellent aussi la
perle de la mer Rouge, non sans raison.
Les richesses de l'Yémen sont immenses. Sur les
plateaux de l'intérieur, on produit du café en quantités
énormes et d'une qualité incomparable, l'encens et le
bois d'aloès de première qualité.
Vers le milieu du dix-septième siècle, l'historien
Hadji-Khalfa évalue l'exportation annuelle du café à
80,000 balles de dix faraslés (200 livres), dont quarante
mille pour Djeddah, et le reste pour Bassora. Si ce
chiffre est exact, la production de l'Yémen se serait dou-
blée seulement depuis deux cents ans; car aujourd'hui
on peut estimer l'exportation totale à 1,552,000 fa-
raslés, qui réunies en balles de dix faraslés, vont pour un
tiers à Djeddah, et pour les deux autres tiers à Hodéida,
Lohéia, Aden, en Angleterre et en Amérique. Ces
exportations représentent une valeur de 3,125,000 tha-
laris. Les espèces de café les plus recherchées sont
celles de Kaukaban, Djebel-Daran, Djebel-Rema, El-
Mochader et Chibam. Suivant le dire des indigènes, la
production du café est encore susceptible du plus grand
développement. Mais le bon vouloir de la population
échoue, malgré la perspective d'un profit plus con-
sidérable, contre le défaut de sécurité des routes et
l'administration impuissante des gouverneurs rapaces.
L'usage du café est inconnu dans l'Yémen, et les habi-
tants ne boivent qu'une infusion de la coque non rôtie,
appelée ghischr.
Les plateaux produisent en outre de grandes quan-
tités de céréales et de garance. L'indigo, le coton et
le sésame croissent en abondance sur le littoral de
Téhama, et pourraient devenir avec une agriculture
intelligente une source inépuisable de prospérité et de
richesse.
L'ISTHME DE SUEZ,
DIMAXCHE 10 OCTOBRE.
M. le baron de Neimans ne pouvait prévoir en 1857
l'horrible catastrophe du 15 juin dernier.
Outre le port de Djeddah, le Hedjas possède encore
les ports de Yembo, Rekal et Goumfoudda, qui n'ont
cependant qu'une fréquence temporaire comme points
de débarquement et d'embarquement des pèlerins.
1. PORT DE YEMBO.
Le port de Yembo est sans travaux de défense. Les
habitants sont pour la plupart des Arabes de la tribu
Djéhéine. Le commerce se borne presque entièrement
à celui des vivres; il n'y a que quatre ou cinq magasins
de produits manufacturés, importés de l'Inde ou par
l'Egypte. Cosséir importe pour 48,000 thalaris de cé-
réales, maïs, pois, etc.; Djeddah, pour 20,000 thalaris
de tissus indiens; et Suez, pour 26,000 thalaris de pro-
duits européens. Les habitants de Yembo possèdent en-
viron quatre-vingts barques. L'eau est recueillie dans des
citernes, situées devant la porte de Médine. Les recettes
de la douane ont été de 5,000 thalaris en 1856.
2. PORT DE DJEDDAH.
Quant à ce port, le plus important de la mer Rouge,
nous renvoyons nos lecteurs au deuxième volume de
notre journal, page 438, où ils trouveront des renseigne-
ments très-détaillés sur le commerce de ce port, et dont
les chiffres s'accordent parfaitement avec ceux de AI. de
Neimans. Relativement au commerce d'importation,
nous faisons seulement remarquer, que le port de
Djeddah reçoit :
De Y Europe, des produits manufacturés et des tis-
sus, de la verrerie et des fers de toute espèce, du zinc,
du plomb, du cuivre, de l'antimoine, des cristaux de
Venise, de la quincaillerie, des tasses, des glaces, du
savon, des soieries et des tissus de soie mélangés, des
tarbouches, etc., etc.;"
De Y Inde, des nankins, de la mousseline pour des
turbans et des vêtements, des ceintures de coton et de
soie, des étoffes mélangées, des soieries, du sucre, des
épices et surtout du riz en quantité immense;
De l'Afrique, de l'ivoire, des plumes d'autruche,
du musc, des ânes et des esclaves;
De Y Arabie, surtout des dattes;
Du littoral arabe, du café, des herbes médicinales,
de l'encens et du bois de construction ;
De la Perse, des châles, des pierres précieuses,
des turquoises, des rubis et des perles, des tapis, des
fruits confits, etc. ;
De la Syrie, des keffiën (étoffe avec laquelle les
Arabes se couvrent la tête), de la soie grége, des soie-
ries et des tissus mélangés;
De YËgypte, des céréales, de l'orge, du dourra,
des pois, des fèves, des biscuits, du sirop et du sucre,
des komasch (cotonnades grossières pour les tentes et
les voiles).
3. PORT DE GOUMFOUDDA.
Le commerce de ce malheureux endroit est en pleine
décadence. Par suite de la faiblesse de l'administration
turque, les montagnards d'Assyr sont descendus dans
ces derniers temps jusqu'aux portes de la villeet ils ont
tellement intimidé le gouverneur qu'eux et leurs pro-
duits entrent et sortent sans avoir affaire à la douane.
Les maisons de la ville sont de misérables huttes en
terre. Le pauvre commerce de ce lieu se fait avec
Djeddah et Lohéia. Au premier de ces deux ports, on
exporte des produits du pays pour une valeur de
1)1,000 thalaris, et à Lohéia des produits manufacturés
d'Europe pour 30,000 thalaris environ. Ces produits
manufacturés sont importés de Djeddah pour une va-
leur totale de 150,000 thalaris, et exportés en partie
à Lohéia, en partie à Massoua, où ils sont échangés
contre de l'argent comptant.
On fabrique à Goumfoudda de la poudre, qui, malgré
sa très-mauvaise qualité, est vendue aux Bédouins et
aux montagnards à des prix très-élevès.
Les recettes de la douane ont été de 7,000 thalaris
en 1856.
II. L'YÉMEN.
Les Romains désignaient déjà par le hom d'Arabia
felix cette partie de la péninsule située au sud de
l'Hedjas, et les écrivains arabes l'appellent aussi la
perle de la mer Rouge, non sans raison.
Les richesses de l'Yémen sont immenses. Sur les
plateaux de l'intérieur, on produit du café en quantités
énormes et d'une qualité incomparable, l'encens et le
bois d'aloès de première qualité.
Vers le milieu du dix-septième siècle, l'historien
Hadji-Khalfa évalue l'exportation annuelle du café à
80,000 balles de dix faraslés (200 livres), dont quarante
mille pour Djeddah, et le reste pour Bassora. Si ce
chiffre est exact, la production de l'Yémen se serait dou-
blée seulement depuis deux cents ans; car aujourd'hui
on peut estimer l'exportation totale à 1,552,000 fa-
raslés, qui réunies en balles de dix faraslés, vont pour un
tiers à Djeddah, et pour les deux autres tiers à Hodéida,
Lohéia, Aden, en Angleterre et en Amérique. Ces
exportations représentent une valeur de 3,125,000 tha-
laris. Les espèces de café les plus recherchées sont
celles de Kaukaban, Djebel-Daran, Djebel-Rema, El-
Mochader et Chibam. Suivant le dire des indigènes, la
production du café est encore susceptible du plus grand
développement. Mais le bon vouloir de la population
échoue, malgré la perspective d'un profit plus con-
sidérable, contre le défaut de sécurité des routes et
l'administration impuissante des gouverneurs rapaces.
L'usage du café est inconnu dans l'Yémen, et les habi-
tants ne boivent qu'une infusion de la coque non rôtie,
appelée ghischr.
Les plateaux produisent en outre de grandes quan-
tités de céréales et de garance. L'indigo, le coton et
le sésame croissent en abondance sur le littoral de
Téhama, et pourraient devenir avec une agriculture
intelligente une source inépuisable de prospérité et de
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