Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1858-08-25
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 25 août 1858 25 août 1858
Description : 1858/08/25 (A3,N53). 1858/08/25 (A3,N53).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203099r
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/05/2012
MERCREDI 25 AOUT. JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 431
de protestation à l'intendance sanitaire d'Egypte, s'élevant
contre les mesures quarantenaires qui sont prises, et qui
naturellement doivent nuire à la célérité de l'expédition des
dépêches et des voyageurs, que ladite Compagnie a mission
de transporter.
Il est évident que cette protestation ne saurait avoir aucun
effet sur les sages décisions du conseil sanitaire; car chaque
pays est bien certainement le maître de prendre les précau-
tions qui lui paraissent convenables pour se garantir d'un
fléau aussi terrible que la peste. Le droit de sa propre con-
servation est un principe reconnu et adopté partout; et ce
droit appartient sans doute tout aussi bien à l'Egypte qu'à
tout autre pays.
Mais ici une réflexion toute naturelle se présente à l'esprit,
et on se demande si, au lieu de protester contre une inten-
dance sanitaire qui fait son devoir, la Compagnie Péninsu-
laire et Orientale, qui a rendu et qui rend de grands services
au commerce, et dont les principes paraissent libéraux, ne
ferait pas mieux de protester contre ceux qui s'opposent à
l'ouverture du canal de Suez.
En effet, n'est-il pas évident que, si le fléau contre lequel
l'Egypte se met en garde, fléau dont l'existence vient mal-
heureusement d'être constatée par une commission de méde-
cins, sur un point de la côte de Barbarie, envahissait ce
pays, ce qu'à Dieu ne plaise, la Compagnie Péninsulaire et
Orientale, ainsi que tous ceux qui ont des intérêts dans le
transit à travers l'Egypte, devenu à jamais le grand courant
de l'Occident vers l'Orient, auraient grandement à souffrir de
la présence delà maladie; les voyageurs surtout, qui pour
se rendre d'Alexandrie à Suez sont forcés de traverser le
cœur même du pays, exposés aux attaques de la contagion,
et devant subir, pour leur retour en Europe, tous les retards
et tous les désagréments des mesures quarantenaires que les
pays européens ne manqueront pas d'infliger à nos prove-
nances?
Par contre, que le canal de Péluse à Suez soit ouvert, les
navires venant d'Europe et ceux qui se rendraient en Europe
passent sans rompre charge par ce canal ; ces navires ne
sont pas obligés de communiquer avec le pays infecté dont
ils traversent une bande isolée, loin des grinds centres, qui
sont toujours les foyers de l'infection. Ces navires pourront,
sans de grands frais, prendre à leur bord des gardes de
santé patentés, officiellement reconnus et assermentés. Ils
accompliront ainsi, avec toute sécurité et avec toute rapidité
pour leurs voyageurs et leur chargements, leur passage à
travers l'Egypte; et si ces navires qui auront passé par le canal
et qui se rendront en Europe n'y sont pas admis immédiate-
ment en libre pratique, la quarantaine d'observation qui leur
sera imposée sera toujours beaucoup moindre que celle
qu'auront à subir les bâtiments partis du port d'Alexandrie.
Ainsi chaque jour voit se produire des faits qui démontrent
avec plus d'autorité les uns que les autres l'utilité du canal
maritime de Suez. Les deux dernières circonstances, celle
des événements de Djeddah et la pensée de l'invasion possible
de la peste en Egypte, sont de ce nombre.
Les événements de Djeddah démontrent que la protection
qui est due aux chrétiens d'Orient, et que la France en par-
ticulier doit aux deux ou trois mille de ses sujets algériens
qui se rendent annuellement à la Mecque, sera stérile et inef-
ficace, tant qu'il n'y aura pas un moyen rapide d'aborder la
mer Rouge.
Voilà de nouveaux arguments en faveur de l'utilité de l'ou-
verture de l'isthme. Il semble difficile que l'Europe et l'Angle-
terre surtout n'en reconnaissent pas l'importance.
Une circulaire adressée par le ministre des affaires étran-
gères d'Egypte au corps consulaire vient de me parvenir; je
vous en donne inclus là copie. Elle rend compte officielle-
ment des mesures prises par le gouvernement dans l'intérêt
de la santé publique. Ce document sera sans aucun doute
bien vu par les gouvernements européens.
Alexandrie, le 5 août 1858.
Je viens d'apprendre que l'administration sanitaire d'Egypte,
appréciant combien la quarantaine imposée au Colombo
est préjudiciable au commerce par les retards que les me-
sures sanitaires apportent à l'expédition des voyageurs et des
lettres pour les Indes et voulant en même temps concilier les
exigences des règlements sanitaires avec toutes les facilités
possibles à accorder, vient de décider que les voyageurs et
les dépêches en destination des Indes partiraient en quaran-
taine directement d'Alexandrie pour Suez. De nombreux
gardiens sanitaires accompagneront ce convoi quarantenaire,
et ils ne permettront aucune communication avec les pays
qu'il traversera.
On ne peut pas nier que, rigoureusement parlant, ce ne
soit là une infraction aux règlements sanitaires , et je ne
pense pas que ce précédent puisse servir de règle pour l'ave-
nir. Mais on explique cette facilité par le désir, si souvent
démontré, du gouvernement, de faciliter de tous ses moyens
la célérité des communications et les intérêts du commerce, et
à ce point de vue, on ne peut que lui en être reconnaissant.
Circulaire du Ministère des Affaires étrangères au corps
consulaire.
Alexandrie, le 4 août 1858,
Monsieur le consul général,
J'ai l'honneur de vous informer qu'à la suite des circon-
stances sérieuses qui viennent de se produire relativement à
l'état sanitaire, aussi bien dans les pays limitrophes de l'Egypte
ou en communication fréquente avec elle , que dans le port
même d'Alexandrie, il est devenu indispensable de prendre
des précautions efficaces contre l'invasion de la maladie de
la peste qui paraît sévir dans quelques pays.
En conséquence , l'intendance sanitaire d'Egypte, qui
déjà avait soumis les provenances de la province de Tripoli
de Barbarie à une quarantaine, vient encore de décider,
dans sa séance du 2 courant, que les provenances de l'île de
Malte, seraient assujetties, à leur arrivée en Egypte, à une
quarantaine d'observation de cinq jours pleins.
A ces mesures de précaution, prises du côté de la mer, il
a été ajouté des moyens de rigueur pour protéger les fron-
tières de terre vers la Barbarie, et S. A. le Vice-roi a ordonné
l'établissement d'un cordon sanitaire, qui s'étendra de la tour
des Arabes sur la côte maritime, à l'ouest d'Alexandrie, jus-
qu'à la tête de la province de Fayoum, dans le désert
Libyque.
Je viens, monsieur le consul général, porter à votre con-
naissance les résolutions ordonnées par le gouvernement de
Son Altesse et l'administration sanitaire, afin de vous faire
apprécier le soin avec lequel il est pourvu à la surveillance
et à la garantie de la santé publique en Egypte, et pour que
vous vouliez bien aussi prêter, au besoin, à l'administration
le concours de l'autorité consulaire que vous exercez, dans
de protestation à l'intendance sanitaire d'Egypte, s'élevant
contre les mesures quarantenaires qui sont prises, et qui
naturellement doivent nuire à la célérité de l'expédition des
dépêches et des voyageurs, que ladite Compagnie a mission
de transporter.
Il est évident que cette protestation ne saurait avoir aucun
effet sur les sages décisions du conseil sanitaire; car chaque
pays est bien certainement le maître de prendre les précau-
tions qui lui paraissent convenables pour se garantir d'un
fléau aussi terrible que la peste. Le droit de sa propre con-
servation est un principe reconnu et adopté partout; et ce
droit appartient sans doute tout aussi bien à l'Egypte qu'à
tout autre pays.
Mais ici une réflexion toute naturelle se présente à l'esprit,
et on se demande si, au lieu de protester contre une inten-
dance sanitaire qui fait son devoir, la Compagnie Péninsu-
laire et Orientale, qui a rendu et qui rend de grands services
au commerce, et dont les principes paraissent libéraux, ne
ferait pas mieux de protester contre ceux qui s'opposent à
l'ouverture du canal de Suez.
En effet, n'est-il pas évident que, si le fléau contre lequel
l'Egypte se met en garde, fléau dont l'existence vient mal-
heureusement d'être constatée par une commission de méde-
cins, sur un point de la côte de Barbarie, envahissait ce
pays, ce qu'à Dieu ne plaise, la Compagnie Péninsulaire et
Orientale, ainsi que tous ceux qui ont des intérêts dans le
transit à travers l'Egypte, devenu à jamais le grand courant
de l'Occident vers l'Orient, auraient grandement à souffrir de
la présence delà maladie; les voyageurs surtout, qui pour
se rendre d'Alexandrie à Suez sont forcés de traverser le
cœur même du pays, exposés aux attaques de la contagion,
et devant subir, pour leur retour en Europe, tous les retards
et tous les désagréments des mesures quarantenaires que les
pays européens ne manqueront pas d'infliger à nos prove-
nances?
Par contre, que le canal de Péluse à Suez soit ouvert, les
navires venant d'Europe et ceux qui se rendraient en Europe
passent sans rompre charge par ce canal ; ces navires ne
sont pas obligés de communiquer avec le pays infecté dont
ils traversent une bande isolée, loin des grinds centres, qui
sont toujours les foyers de l'infection. Ces navires pourront,
sans de grands frais, prendre à leur bord des gardes de
santé patentés, officiellement reconnus et assermentés. Ils
accompliront ainsi, avec toute sécurité et avec toute rapidité
pour leurs voyageurs et leur chargements, leur passage à
travers l'Egypte; et si ces navires qui auront passé par le canal
et qui se rendront en Europe n'y sont pas admis immédiate-
ment en libre pratique, la quarantaine d'observation qui leur
sera imposée sera toujours beaucoup moindre que celle
qu'auront à subir les bâtiments partis du port d'Alexandrie.
Ainsi chaque jour voit se produire des faits qui démontrent
avec plus d'autorité les uns que les autres l'utilité du canal
maritime de Suez. Les deux dernières circonstances, celle
des événements de Djeddah et la pensée de l'invasion possible
de la peste en Egypte, sont de ce nombre.
Les événements de Djeddah démontrent que la protection
qui est due aux chrétiens d'Orient, et que la France en par-
ticulier doit aux deux ou trois mille de ses sujets algériens
qui se rendent annuellement à la Mecque, sera stérile et inef-
ficace, tant qu'il n'y aura pas un moyen rapide d'aborder la
mer Rouge.
Voilà de nouveaux arguments en faveur de l'utilité de l'ou-
verture de l'isthme. Il semble difficile que l'Europe et l'Angle-
terre surtout n'en reconnaissent pas l'importance.
Une circulaire adressée par le ministre des affaires étran-
gères d'Egypte au corps consulaire vient de me parvenir; je
vous en donne inclus là copie. Elle rend compte officielle-
ment des mesures prises par le gouvernement dans l'intérêt
de la santé publique. Ce document sera sans aucun doute
bien vu par les gouvernements européens.
Alexandrie, le 5 août 1858.
Je viens d'apprendre que l'administration sanitaire d'Egypte,
appréciant combien la quarantaine imposée au Colombo
est préjudiciable au commerce par les retards que les me-
sures sanitaires apportent à l'expédition des voyageurs et des
lettres pour les Indes et voulant en même temps concilier les
exigences des règlements sanitaires avec toutes les facilités
possibles à accorder, vient de décider que les voyageurs et
les dépêches en destination des Indes partiraient en quaran-
taine directement d'Alexandrie pour Suez. De nombreux
gardiens sanitaires accompagneront ce convoi quarantenaire,
et ils ne permettront aucune communication avec les pays
qu'il traversera.
On ne peut pas nier que, rigoureusement parlant, ce ne
soit là une infraction aux règlements sanitaires , et je ne
pense pas que ce précédent puisse servir de règle pour l'ave-
nir. Mais on explique cette facilité par le désir, si souvent
démontré, du gouvernement, de faciliter de tous ses moyens
la célérité des communications et les intérêts du commerce, et
à ce point de vue, on ne peut que lui en être reconnaissant.
Circulaire du Ministère des Affaires étrangères au corps
consulaire.
Alexandrie, le 4 août 1858,
Monsieur le consul général,
J'ai l'honneur de vous informer qu'à la suite des circon-
stances sérieuses qui viennent de se produire relativement à
l'état sanitaire, aussi bien dans les pays limitrophes de l'Egypte
ou en communication fréquente avec elle , que dans le port
même d'Alexandrie, il est devenu indispensable de prendre
des précautions efficaces contre l'invasion de la maladie de
la peste qui paraît sévir dans quelques pays.
En conséquence , l'intendance sanitaire d'Egypte, qui
déjà avait soumis les provenances de la province de Tripoli
de Barbarie à une quarantaine, vient encore de décider,
dans sa séance du 2 courant, que les provenances de l'île de
Malte, seraient assujetties, à leur arrivée en Egypte, à une
quarantaine d'observation de cinq jours pleins.
A ces mesures de précaution, prises du côté de la mer, il
a été ajouté des moyens de rigueur pour protéger les fron-
tières de terre vers la Barbarie, et S. A. le Vice-roi a ordonné
l'établissement d'un cordon sanitaire, qui s'étendra de la tour
des Arabes sur la côte maritime, à l'ouest d'Alexandrie, jus-
qu'à la tête de la province de Fayoum, dans le désert
Libyque.
Je viens, monsieur le consul général, porter à votre con-
naissance les résolutions ordonnées par le gouvernement de
Son Altesse et l'administration sanitaire, afin de vous faire
apprécier le soin avec lequel il est pourvu à la surveillance
et à la garantie de la santé publique en Egypte, et pour que
vous vouliez bien aussi prêter, au besoin, à l'administration
le concours de l'autorité consulaire que vous exercez, dans
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