Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1858-08-25
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 25 août 1858 25 août 1858
Description : 1858/08/25 (A3,N53). 1858/08/25 (A3,N53).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203099r
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/05/2012
MERCREDI 25 AOUT. JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 421
pour 2,787,500 francs de produits manufacturés; le chiffre de
cetarticle ne s'est pas élevé en 1857 au-dessus de2,307,000 fr.,
soit une diminution de 480,500 fr. La différence en moins pour
Je port de Suez est encore plus forte; elle ressort à 1,250,000 fr.,
et s'explique ainsi.
En 1855, lePachadel'Hedjaz ayant abandonné la fabrication
des étoffes, attendu qu'il ne redoutait plus la concurrence égyp-
tienne, les négociants de Djeddah firent aux Indes et au Caire
des demandes qui, dans les années 1855 et 1856, dépassèrent
de beaucoup les besoins de la consommation du pays ; de là
un encombrement de marchandises dans l'entrepôt, qui, en
1857, a causé la diminution qu'on vient de remarquer à l'im-
portation.
Les produits manufacturés arrivant d'Egypte sont, pour la
plupart, de fabrication anglaise. Les articles allemands dispa-
raissent de jour en jour des marchés de la mer Rouge. L'im-
portation actuelle de ce pays consiste en objets de quincaille-
rie, tels que miroirs, couteaux, etc., produits dont l'Allemagne
a su encombrer les bazars d'Orient.
* La provenance anglaise se distingue des autres par son bon
marché; tout ce qui s'importe à Djeddah est très-commun.
Toutefois, parmi ces produits il s'en trouve d'un prix assez
élevé : ce sont les mousselines de Dacca , qui n'entrent
point dans la consommation du pays. Ces objets sont ven-
dus aux pèlerins musulmans; aussi le placement en est-il
surbordonné au nombre plus ou moins grand de pèlerins qui
viennent à la Mecque. L'importation de ces articles manufac-
turés, en 1857, a dépassé de beaucoup celle de l'année pré-
cédente.
Il ressort des observations ci-dessus que les produits fran-
çais n'ont point encore trouvé de débouché dans la mer Rouge ;
on en a déjà indiqué la cause principale : ils sont plus chers
en général que ceux d'Angleterre, et ne se placent que dans
les pays où règne un certain bien-être. On peut inférer delà
que le commerce français aura beaucoup plus de chances de
succès après le percement de l'isthme de Suez. En effet, l'ac-
complissement de cette œuvre devant changer la face de ces
.contrées, le commerce acquerra alors un développement dont
les conséquences naturelles seront d'augmenter les richesses
des habitants du pays et de leur procurer un bien-être qui
éveillera chez eux un certain goût du luxe. On peut dès lors
compter que nos marchandises pourront figurer sur les mar-
chés de la mer Rouge.
Après les articles manufacturés, le café occupe, comme
d'habitude, le premier rang à l'importation. Il s'est manifesté
toutefois sur cette denrée une faible diminution en 1856. L'im-
portation s'en était élevée à 3,947,750 fr.; en 1857, elle n'a
atteint que 3,655,000 fr., soit une diminution de 292,500 fr.
Mais il ne faut voir ici qu'un simple déplacement d'expédi-
tions; cette année, les demandes d'Europe ayant été plus
fortes, la majeure partie de la récolte a pris la route d'Aden,
où plusieurs navires anglais et français ont opéré des charge-
ments. Les demandes de l'Inde ont aussi dépassé celles de l'an-
née dernière.
Après les produits manufacturés et les cafés, figurent le riz,
le blé et le sucre. L'importation des blés, maïs et millet a dé-
passé de beaucoup celle de l'année dernière; on trouve sur ce
chapitre une différence en plus de 1,610,780 fr. Bassorah,
qui n'avait jamais importé de blés de Djeddah, figure cette an-
née au tableau pour une somme de 180,000 fr. Ceux de
l'Assys ont atteint 650,000 fr.
Quant aux produits de la Perse, tels que tapis, châles et
laines, il y a une augmentation en valeurs assez élevée; elle
est le résultat de la forte hausse qu'a provoquée l'an dernier
l'état de guerre entre la Perse et le gouvernement britan-
nique.
L'exportation ayant peu varié, on se bornera à faire obser-
ver que, cette année, ce sont encore les produits manufacturés
qui occupent le premier rang; viennent ensuite les peaux, le
sucre, le riz, la cire et le miel.
On a vu plus haut que l'ensemble du mouvement commer-
cial de Djeddah, l'an dernier, se résout en une augmentation
de 5,244,000 fr., c'est peu considérable (8 à 9 0/0) ; mais si
l'on se rappelle toutes les entraves, toutes les difficultés que le
développement commercial rencontre dans ce pays , on peut
juger de l'essor qu'imprimerait au commerce de la mer Rouge
l'établissement de voies de communication plus rapides. On a
longtemps parlé d'un service de bateaux à vapeur qui devait
relier les divers ports du golfe Arabique. Ce projet devait être
mis à exécution cette année. Malheureusement, rien ne prouve
jusqu'ici qu'il en doive être ainsi : aucun préparatif n'a été
fait, ni à Djeddah, ni sur aucun autre point de la côte du golfe
Arabique.
Navigation. — Le mouvement en a été beaucoup plus élevé
en 1857 que les années antérieures. Dans le cours de cet
exercice,il est arrivé à Djeddah 40 bâtiments qui, par pavillons,
se répartissent ainsi : anglais, 4; indo-anglais, 29; arabes, 5;
français, 1; hollandais, 1, et jaugeant ensemble 30,300 ton-
neaux. 35 de ces navires sont arrivés des Indes et 5 de Suez,
où ils ont pris des pèlerins et des militaires, après y avoir dé-
barqué du charbon. Au nombre de ces derniers navires se
trouvaient le Bissette et Pécoul, du port du Havre.
Depuis plusieurs années quelques-uns de nos bâtiments de
commerce ont concouru au transport du charbon pour les ser-
vices des compagnies anglaises. Le nolis de l'un des ports
d'Angleterre à Suez est très-lucratif ; il est de 2 liv. st. 1/2 à
2 liv. st. 3/4. Mais, à l'arrivée à leur destination, et le déchar-
gement une fois opéré, les capitaines sont forcés, par manque
de fret, d'aller aux Indes chercher un chargement de retour,
et doivent atteindre Calcutta et Bombay sur (est. Si le mono-
pole du sel, qui est en vigueur à Djeddah, était supprimé, nos
navires pourraient venir en ce port charger du sel, opération
qui offrirait à nos capitaines le moyen de gagner les frais de
la traversée de Suez aux Indes. L'abolition de ce monopole
serait donc avantageuse pour nos armateurs.
Le cabotage avec les différents ports du golfe Arabique
s'est fait au moyen de 930 barques à l'entrée et 864 à la sortie;
ces chiffres indiquent, bien entendu, le nombre des voyages.
Le mouvement entre Suez et Djeddah a été très-grand par suite
du transport des pèlerins très-nombreux en 1857.
(Annales du commerce extérieur.)
A la suite de ces renseignements fort curieux, nous
devons dire, en ce qui concerne la Compagnie de cabo-
tage égyptienne de la mer Rouge, qu'un des bâtiments
destinés à ce service est arrivé depuis quelque temps
sur la rade de Suez. C'est le Gabari ; les autres ne tar-
deront point, et le service sera promptement organisé.
G. WAGENER.
LE NOUVEAU GOUVERNEMENT DES INDES.
Voici, d'après le Times du 6 août 1858, l'analyse du
nouvel Acte pour Vamélioration du gouvernement des
Indes.
« Cet acte, qui a reçu lundi, 2 août, la sanction royale, a
pour 2,787,500 francs de produits manufacturés; le chiffre de
cetarticle ne s'est pas élevé en 1857 au-dessus de2,307,000 fr.,
soit une diminution de 480,500 fr. La différence en moins pour
Je port de Suez est encore plus forte; elle ressort à 1,250,000 fr.,
et s'explique ainsi.
En 1855, lePachadel'Hedjaz ayant abandonné la fabrication
des étoffes, attendu qu'il ne redoutait plus la concurrence égyp-
tienne, les négociants de Djeddah firent aux Indes et au Caire
des demandes qui, dans les années 1855 et 1856, dépassèrent
de beaucoup les besoins de la consommation du pays ; de là
un encombrement de marchandises dans l'entrepôt, qui, en
1857, a causé la diminution qu'on vient de remarquer à l'im-
portation.
Les produits manufacturés arrivant d'Egypte sont, pour la
plupart, de fabrication anglaise. Les articles allemands dispa-
raissent de jour en jour des marchés de la mer Rouge. L'im-
portation actuelle de ce pays consiste en objets de quincaille-
rie, tels que miroirs, couteaux, etc., produits dont l'Allemagne
a su encombrer les bazars d'Orient.
* La provenance anglaise se distingue des autres par son bon
marché; tout ce qui s'importe à Djeddah est très-commun.
Toutefois, parmi ces produits il s'en trouve d'un prix assez
élevé : ce sont les mousselines de Dacca , qui n'entrent
point dans la consommation du pays. Ces objets sont ven-
dus aux pèlerins musulmans; aussi le placement en est-il
surbordonné au nombre plus ou moins grand de pèlerins qui
viennent à la Mecque. L'importation de ces articles manufac-
turés, en 1857, a dépassé de beaucoup celle de l'année pré-
cédente.
Il ressort des observations ci-dessus que les produits fran-
çais n'ont point encore trouvé de débouché dans la mer Rouge ;
on en a déjà indiqué la cause principale : ils sont plus chers
en général que ceux d'Angleterre, et ne se placent que dans
les pays où règne un certain bien-être. On peut inférer delà
que le commerce français aura beaucoup plus de chances de
succès après le percement de l'isthme de Suez. En effet, l'ac-
complissement de cette œuvre devant changer la face de ces
.contrées, le commerce acquerra alors un développement dont
les conséquences naturelles seront d'augmenter les richesses
des habitants du pays et de leur procurer un bien-être qui
éveillera chez eux un certain goût du luxe. On peut dès lors
compter que nos marchandises pourront figurer sur les mar-
chés de la mer Rouge.
Après les articles manufacturés, le café occupe, comme
d'habitude, le premier rang à l'importation. Il s'est manifesté
toutefois sur cette denrée une faible diminution en 1856. L'im-
portation s'en était élevée à 3,947,750 fr.; en 1857, elle n'a
atteint que 3,655,000 fr., soit une diminution de 292,500 fr.
Mais il ne faut voir ici qu'un simple déplacement d'expédi-
tions; cette année, les demandes d'Europe ayant été plus
fortes, la majeure partie de la récolte a pris la route d'Aden,
où plusieurs navires anglais et français ont opéré des charge-
ments. Les demandes de l'Inde ont aussi dépassé celles de l'an-
née dernière.
Après les produits manufacturés et les cafés, figurent le riz,
le blé et le sucre. L'importation des blés, maïs et millet a dé-
passé de beaucoup celle de l'année dernière; on trouve sur ce
chapitre une différence en plus de 1,610,780 fr. Bassorah,
qui n'avait jamais importé de blés de Djeddah, figure cette an-
née au tableau pour une somme de 180,000 fr. Ceux de
l'Assys ont atteint 650,000 fr.
Quant aux produits de la Perse, tels que tapis, châles et
laines, il y a une augmentation en valeurs assez élevée; elle
est le résultat de la forte hausse qu'a provoquée l'an dernier
l'état de guerre entre la Perse et le gouvernement britan-
nique.
L'exportation ayant peu varié, on se bornera à faire obser-
ver que, cette année, ce sont encore les produits manufacturés
qui occupent le premier rang; viennent ensuite les peaux, le
sucre, le riz, la cire et le miel.
On a vu plus haut que l'ensemble du mouvement commer-
cial de Djeddah, l'an dernier, se résout en une augmentation
de 5,244,000 fr., c'est peu considérable (8 à 9 0/0) ; mais si
l'on se rappelle toutes les entraves, toutes les difficultés que le
développement commercial rencontre dans ce pays , on peut
juger de l'essor qu'imprimerait au commerce de la mer Rouge
l'établissement de voies de communication plus rapides. On a
longtemps parlé d'un service de bateaux à vapeur qui devait
relier les divers ports du golfe Arabique. Ce projet devait être
mis à exécution cette année. Malheureusement, rien ne prouve
jusqu'ici qu'il en doive être ainsi : aucun préparatif n'a été
fait, ni à Djeddah, ni sur aucun autre point de la côte du golfe
Arabique.
Navigation. — Le mouvement en a été beaucoup plus élevé
en 1857 que les années antérieures. Dans le cours de cet
exercice,il est arrivé à Djeddah 40 bâtiments qui, par pavillons,
se répartissent ainsi : anglais, 4; indo-anglais, 29; arabes, 5;
français, 1; hollandais, 1, et jaugeant ensemble 30,300 ton-
neaux. 35 de ces navires sont arrivés des Indes et 5 de Suez,
où ils ont pris des pèlerins et des militaires, après y avoir dé-
barqué du charbon. Au nombre de ces derniers navires se
trouvaient le Bissette et Pécoul, du port du Havre.
Depuis plusieurs années quelques-uns de nos bâtiments de
commerce ont concouru au transport du charbon pour les ser-
vices des compagnies anglaises. Le nolis de l'un des ports
d'Angleterre à Suez est très-lucratif ; il est de 2 liv. st. 1/2 à
2 liv. st. 3/4. Mais, à l'arrivée à leur destination, et le déchar-
gement une fois opéré, les capitaines sont forcés, par manque
de fret, d'aller aux Indes chercher un chargement de retour,
et doivent atteindre Calcutta et Bombay sur (est. Si le mono-
pole du sel, qui est en vigueur à Djeddah, était supprimé, nos
navires pourraient venir en ce port charger du sel, opération
qui offrirait à nos capitaines le moyen de gagner les frais de
la traversée de Suez aux Indes. L'abolition de ce monopole
serait donc avantageuse pour nos armateurs.
Le cabotage avec les différents ports du golfe Arabique
s'est fait au moyen de 930 barques à l'entrée et 864 à la sortie;
ces chiffres indiquent, bien entendu, le nombre des voyages.
Le mouvement entre Suez et Djeddah a été très-grand par suite
du transport des pèlerins très-nombreux en 1857.
(Annales du commerce extérieur.)
A la suite de ces renseignements fort curieux, nous
devons dire, en ce qui concerne la Compagnie de cabo-
tage égyptienne de la mer Rouge, qu'un des bâtiments
destinés à ce service est arrivé depuis quelque temps
sur la rade de Suez. C'est le Gabari ; les autres ne tar-
deront point, et le service sera promptement organisé.
G. WAGENER.
LE NOUVEAU GOUVERNEMENT DES INDES.
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nouvel Acte pour Vamélioration du gouvernement des
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