Presse et revues
24 pages
Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1858-07-25
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 25 juillet 1858 25 juillet 1858
Description : 1858/07/25 (A3,N51). 1858/07/25 (A3,N51).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203097x
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/05/2012
r DIMANCHE 25 JUILLET. JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 383
- » La Turquie est notre alliée. Pourra-t-elle seule réprimer,
châtier dans l'Hedjaz cet esprit de révolte, d'hostilité qui s'est
manifesté contre les chrétiens par des actes d'assassinat dont
les représentants de la France même ont été victimes?
» S'il ne nous est pas permis de douter des intentions du
gouvernement du Sultan, nous doutons beaucoup du moins
de la puissance de ses moyens à cet égard.
» Dans tous les cas, il faut bien le reconnaître, le moment
n'est pas favorable pour obtenir justice et réparation satis-
faisantes.
» En ce moment, quarante ou cinquante mille pèlerins
venus de l'Europe, de l'Afrique et de toutes les parties de
l'Asie, plus peut-être, se trouvent réunis autour du tombeau
du prophète; presque tous ces pèlerins sont en armes, et il
serait peu probable qu'ils laissassent châtier sous leurs yeux
des populations soulevées au nom de la religion.
» Là, d'ailleurs, se présente une difficulté qui ramène
inévitablement la question de l'isthme de Suez, intimement
liée à toutes les grandes questions d'intérêts politiques, reli-
gieux, intérêts moraux et matériels que soulèvent les faits
accomplis dans le Levant.
» La seule ville d'où la Turquie puisse tirer par terre des
renforts, la ville de guerre la plus rapprochée est Damas,
d'où part aussi chaque année une caravane de pèlerins pour
- la Mekke.
» De Damas il faut, pour arriver à la Mekke, vingt-cinq
ou trente jours de marche à travers le désert, dont la route
n'est indiquée que par les ossements de ces caravanes an-
nuelles.
» En s'opposant dans un esprit d'égoïsme étroit, à l'accom-
plissement de la plus grande œuvre de civilisation des temps
modernes, au percement de l'isthme de Suez, le gouverne-
ment anglais nous rappelle, malgré nous, un des plus grands
actes de barbarie accompli dans le moyen âge, le comble-
ment du canal de Kolsoum, qui unissait par l'Egypte lajtfé-
diterranée à la mer Rouge.
Ce canal fut comblé en 775 de notre ère, par l'ordre du
calife Abou Jafar el Mansour, afin que l'on ne s'en servît pas
pour faire passer des secours à Médine, qui était alors ré-
voltée contre son autorité, R A. BEDEL.
Pour extraits : ERNEST DESPLACES.
VARIÉTÉS.
PROGRÈS DE LA POPULATION EN ÉGYPTE.
Nous recevons communication d'un travail fort cu-
rieux et d'un caractère tout à fait authentique sur la
population actuelle de l'Égypte et sur l'accroissement
progressif qu'elle ne cesse de présenter. Ce document,
adressé à M. Ferd. de Lesseps, est signé par M. Henricy-
Bey, président de l'intendance sanitaire en Egypte, et on
peut le regarder comme officiel. Il est de nature à satis-
faire vivement tous ceux qui s'intéressent au sort de l'É-
gypte, et de leur montrer que ce pays se développe avec
une activité vraiment merveilleuse. La donnée de la po-
pulation est une des plus sûres que puisse fournir la
science sur la situation réelle d'une nation. Sauf des cas
tout à fait exceptionnels, la population ne s'accroît dans
une contrée que dans la proportion du bien-être; et l'on
peut affirmer que quand le nombre des habitants aug-
mente, c'est que la vie, avec toutes les conditions qu'elle
exige, est meilleure et plus facile.
Voici la lettre de M. Henricy-Bey :
Alexandrie, 5juillet 1858. -
MONSIEUR,
Tous les économistes ont admis, comme signe le plus cer-
tain de la prospérité ou de la décadence d'un État, l'augmen-
tation ou la diminution de sa population. Les gouvernements
éclairés ont donc considéré comme une des branches les plus
importantes de l'administration publique, celle qui leur en
fournit l'exacte connaissance. Cette dernière est, sous un autre
rapport, extrêmement importante pour le gouvernement d'un
pays agricole, comme l'Egypte, puisque la puissance produc-
trice de la richesse consiste essentiellement dans le nombre des
bras consacrés aux travaux d'agriculture et des canaux d'ar-
rosement.
C'est pour entrer complétement dans les vues du gouverne-
ment égyptien que je me suis efforcé de donner toute l'exac-
titude possible à la partie administrative du service sanitaire
que je dirige, relative à l'enregistrement des naissances et des
décès, au moyen duquel on a pu déduire le mouvement annuel
de la population dans ce pays.
Les résultats du mouvement annuel de la population de
l'Egypte, depuis l'avènement de Son Altesse Mohammed-Saïd
Pacha, jusqu'à ce jour, en exceptant l'année 1271 (1855),
où le pays fut affligé d'une épidémie de choléra, sont telle-
ment satisfaisants et donnent un démenti tellement écrasant
aux détracteurs de son gouvernement, que j'éprouve un véri-
table plaisit en en dressant le résumé sommaire.
État sommaire du mouvement de la population en Égypte
pendant les années 1271 (1855), 1272(1856), 1273 (1
et les neuf premiers mois de 1274 (1858). %,
Naissances, Décès.
Année 1271. 104,194 123,883
— 1272. 138,309 93,449
— 1273. 128,138 107,936
Neuf mois de 1274. 122,507 73,502
Totaux. 493,148 398,770
RÉSUMÉ.
Naissances. 493,148
Décès. 398,770
Excédant des naissances. 94,378
Alexandrie, le 5 juillet 1858.
D'après ce résumé, depuis l'année 1271 (1855) jusqu'au
30 ramadan 1274 (13 mai 1858), date à laquelle s'arrêtent
les états mensuels du mouvement de notre population , c'est-
à-dire pendant trois ans et neuf mois, la population de l'E-
gypte a non-seulement réparé ses pertes causées par le cho-
léra, mais encore elle s'est accrue de 94,378 âmes.
Ce qui frappe d'abord dans ce résumé, c'est l'accroissement
annuel des naissances à partir de 1272, seconde année du
gouvernement du prince Saïd-Pacha; ensuite, cet accroisse-
ment a pris un tel développement en 1274 que si dans les
trois derniers mois de celte année les naissances suivent la
même progression que dans les 9 premiers mois, elles excé-
deront les décès de plus de 50 0/0.
[ La moyenne annuelle de l'augmentation de la population
- » La Turquie est notre alliée. Pourra-t-elle seule réprimer,
châtier dans l'Hedjaz cet esprit de révolte, d'hostilité qui s'est
manifesté contre les chrétiens par des actes d'assassinat dont
les représentants de la France même ont été victimes?
» S'il ne nous est pas permis de douter des intentions du
gouvernement du Sultan, nous doutons beaucoup du moins
de la puissance de ses moyens à cet égard.
» Dans tous les cas, il faut bien le reconnaître, le moment
n'est pas favorable pour obtenir justice et réparation satis-
faisantes.
» En ce moment, quarante ou cinquante mille pèlerins
venus de l'Europe, de l'Afrique et de toutes les parties de
l'Asie, plus peut-être, se trouvent réunis autour du tombeau
du prophète; presque tous ces pèlerins sont en armes, et il
serait peu probable qu'ils laissassent châtier sous leurs yeux
des populations soulevées au nom de la religion.
» Là, d'ailleurs, se présente une difficulté qui ramène
inévitablement la question de l'isthme de Suez, intimement
liée à toutes les grandes questions d'intérêts politiques, reli-
gieux, intérêts moraux et matériels que soulèvent les faits
accomplis dans le Levant.
» La seule ville d'où la Turquie puisse tirer par terre des
renforts, la ville de guerre la plus rapprochée est Damas,
d'où part aussi chaque année une caravane de pèlerins pour
- la Mekke.
» De Damas il faut, pour arriver à la Mekke, vingt-cinq
ou trente jours de marche à travers le désert, dont la route
n'est indiquée que par les ossements de ces caravanes an-
nuelles.
» En s'opposant dans un esprit d'égoïsme étroit, à l'accom-
plissement de la plus grande œuvre de civilisation des temps
modernes, au percement de l'isthme de Suez, le gouverne-
ment anglais nous rappelle, malgré nous, un des plus grands
actes de barbarie accompli dans le moyen âge, le comble-
ment du canal de Kolsoum, qui unissait par l'Egypte lajtfé-
diterranée à la mer Rouge.
Ce canal fut comblé en 775 de notre ère, par l'ordre du
calife Abou Jafar el Mansour, afin que l'on ne s'en servît pas
pour faire passer des secours à Médine, qui était alors ré-
voltée contre son autorité, R A. BEDEL.
Pour extraits : ERNEST DESPLACES.
VARIÉTÉS.
PROGRÈS DE LA POPULATION EN ÉGYPTE.
Nous recevons communication d'un travail fort cu-
rieux et d'un caractère tout à fait authentique sur la
population actuelle de l'Égypte et sur l'accroissement
progressif qu'elle ne cesse de présenter. Ce document,
adressé à M. Ferd. de Lesseps, est signé par M. Henricy-
Bey, président de l'intendance sanitaire en Egypte, et on
peut le regarder comme officiel. Il est de nature à satis-
faire vivement tous ceux qui s'intéressent au sort de l'É-
gypte, et de leur montrer que ce pays se développe avec
une activité vraiment merveilleuse. La donnée de la po-
pulation est une des plus sûres que puisse fournir la
science sur la situation réelle d'une nation. Sauf des cas
tout à fait exceptionnels, la population ne s'accroît dans
une contrée que dans la proportion du bien-être; et l'on
peut affirmer que quand le nombre des habitants aug-
mente, c'est que la vie, avec toutes les conditions qu'elle
exige, est meilleure et plus facile.
Voici la lettre de M. Henricy-Bey :
Alexandrie, 5juillet 1858. -
MONSIEUR,
Tous les économistes ont admis, comme signe le plus cer-
tain de la prospérité ou de la décadence d'un État, l'augmen-
tation ou la diminution de sa population. Les gouvernements
éclairés ont donc considéré comme une des branches les plus
importantes de l'administration publique, celle qui leur en
fournit l'exacte connaissance. Cette dernière est, sous un autre
rapport, extrêmement importante pour le gouvernement d'un
pays agricole, comme l'Egypte, puisque la puissance produc-
trice de la richesse consiste essentiellement dans le nombre des
bras consacrés aux travaux d'agriculture et des canaux d'ar-
rosement.
C'est pour entrer complétement dans les vues du gouverne-
ment égyptien que je me suis efforcé de donner toute l'exac-
titude possible à la partie administrative du service sanitaire
que je dirige, relative à l'enregistrement des naissances et des
décès, au moyen duquel on a pu déduire le mouvement annuel
de la population dans ce pays.
Les résultats du mouvement annuel de la population de
l'Egypte, depuis l'avènement de Son Altesse Mohammed-Saïd
Pacha, jusqu'à ce jour, en exceptant l'année 1271 (1855),
où le pays fut affligé d'une épidémie de choléra, sont telle-
ment satisfaisants et donnent un démenti tellement écrasant
aux détracteurs de son gouvernement, que j'éprouve un véri-
table plaisit en en dressant le résumé sommaire.
État sommaire du mouvement de la population en Égypte
pendant les années 1271 (1855), 1272(1856), 1273 (1
et les neuf premiers mois de 1274 (1858). %,
Naissances, Décès.
Année 1271. 104,194 123,883
— 1272. 138,309 93,449
— 1273. 128,138 107,936
Neuf mois de 1274. 122,507 73,502
Totaux. 493,148 398,770
RÉSUMÉ.
Naissances. 493,148
Décès. 398,770
Excédant des naissances. 94,378
Alexandrie, le 5 juillet 1858.
D'après ce résumé, depuis l'année 1271 (1855) jusqu'au
30 ramadan 1274 (13 mai 1858), date à laquelle s'arrêtent
les états mensuels du mouvement de notre population , c'est-
à-dire pendant trois ans et neuf mois, la population de l'E-
gypte a non-seulement réparé ses pertes causées par le cho-
léra, mais encore elle s'est accrue de 94,378 âmes.
Ce qui frappe d'abord dans ce résumé, c'est l'accroissement
annuel des naissances à partir de 1272, seconde année du
gouvernement du prince Saïd-Pacha; ensuite, cet accroisse-
ment a pris un tel développement en 1274 que si dans les
trois derniers mois de celte année les naissances suivent la
même progression que dans les 9 premiers mois, elles excé-
deront les décès de plus de 50 0/0.
[ La moyenne annuelle de l'augmentation de la population
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