Presse et revues
32 pages
Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1858-06-10
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 10 juin 1858 10 juin 1858
Description : 1858/06/10 (A3,N48). 1858/06/10 (A3,N48).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203094p
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 24/10/2012
290 L'ISTHME CE SUEZ, JEUDI 10 JUS.
tredi le 4), pour le Pacifiqué; Je Ttviol, samedi le 12, pour
Alexandrie avec les malles de l'Australie. Les vapeurs sui-
vants sont attendus à Southampton ces jourt-ci : le Péra,
awc les mallrs de Calcutta et de Chiwî, et le Vandtrbilt
de New- York , attendus pour demain ; le Tctqt, pour le 4,
avec les malles d'Espagne; le JCambrian, pour le 6, avec les
malles d'Australie; le iiipon, pour le 11 , avec les malles de
Bombay; le Tyne, pour le 14, avec les malles du Brésil et
et de la rivière Plata ; l'Austria le 13, venant de New-York.
Les quatre vapeurs récemment construits pour les mers de
Turquie, sont partis hier. »
Ces détails prouvent l'activité du port de Southampton et
la multiplicité des.lianes de correspondances anglaises.
.:' Pour tous les faits divers :
ERNEST DESPLACES.
., NOUVELLES D'ÉGYPTE
(Correspondance particulière de l' ISTlBIE DE SUEZ,)
Alexandrie, le 17 mai 1858.
En attendant que je vous envoie par un prochain courrier
(dans deux ou trois jours) des détails divers sur le pays, je
vous adresse cette lettre par le bateau français, pour vous
donner une nouvelle qui a produit ici une bien pénible sen-
sation.
Le lendemain de la grande fête du Baïram, après avoir,
suitant l'usage, présenté leurs hommages au Vice-roi,
LL. AA Achmet-Pacha, H,.lim-Pacha, le premier prince héré-
ditaire et le second frère de S. A. le Vice-roi, accompagnés de
quelques hauts personnages, se rendaient dans leurs résidences
du Caire. Le convoi était parvenu à Cafer-Leis, localité où
on traverse le Nil, lorsque les employés chargés de placer
les wagons sur un ponton à vapeur, disposé à cet effet,
ayant imprimé au wagon contenant les princes un mouve-
ment trop rapide, ce wagon , glissant sur une pente assez
roide, s'est élancé sur le ponton, et brisant la faible barrière
qui lui était opposée, a été jeté dans le Mil, où S. A. Achmet-
Pacha et quelques autres personnages ont trouvé la mort.
S. A. Halim-Pacha a pu sortir à temps du compartiment
où il était enfermé en se lançant dans le Nil, et il a été
sauvé non sans avoir cherché, avec une rare intrépidité, à
porter secours à ses compagnons de voyage.
Cet événement a douloureusement affecté le Vice-roi, qui,
à la première nouvelle reçue par le télégraphe et annonçant
qu'on avait quelque faible espoir de rappeler Achmet-Pacha
à la vie, était monté sur une locomotive pour se rendre à
toute vapeur sur le lieu de l'accident.
Mais une deuxième dépêche qui lui est parvenue en route
lui a bientôt appris que le malheureux prince était mort.
J'ai vu dans les journaux anglais qu'un nouvel envoi de
vingt-quatre mille hommes de troupes anglaises avait été
décidé à travers l'Egypte. Aujourd'hui même nous avons vu
arriver le vaisseau à vapeur Princess Char/ott avec quatre cent
cinquante hommes, ce qui porte au chiffre de 7,284 hommes
le nombre des soldats anglais envoyés jusqu'à ce jour aux
Indes par la voie de Suez.
On lit dans le Moniteur un iversel les détails suivants
sur J'ajTfgta jgqlheur qui vient (l'attrister l'Égypte,
Alexandrie, 18 mai.
Les fêtes du Baïram ont été troublées par une catastrophe
qui a coule la vie au prince Achmel-Pacha, successeur iua-
médiat du Vice-roi.
Le dernier jour du ramazan Saïd-Pacha s'était rendu à
Alexandrie avec une grande partie de son armée, pour y
recevoir les félicitations de ses sujets. Le prince Aclimet
était venu du Caire pour assister à cette solennilé. Le lende-
main , il se remit en route, accompagné de son oncle Halim-
Pacln , frère du Vice-roi, qui retournait également au Caire.
A Kafr-leïs, la masse des voyageurs fut trans portée sur le
Delta eu bateau à vapeur comme de coutume. Les wagons
de première classe furent placés au contraire sur le bac qui,
en attendant que le pont soit terminé, sert de communi-
cation entre les deux rives, -au moyen d'une forte chaîne en
fer. Ce bac se compose, à l'étage inférieur, d'une machine
à vapeur destinée à le mettre en mouvement, et au-dessus
d'un pont ou plancher mobile, qui, quelle que soit le hauteur
des eaux, est élevé ou abaissé mécaniquement au niveau du
chemin de fer, et peut ainsi recevoir jusqu'à six wagons.
Les trois premiers wagons du train dont les princes faisaient
partie avaient été placés d'abord sur ce pont et poussés, à
ce qu'il paraît, par les gens de service avec trop de vitesse.
11 en résulta que le wagon des marchandises qui tenait la
tête ne put être arrêté par la faible traverse qui termine le
rail à l'extrémité du pont, et qu'il fut précipité dans le Nil.
Ce wagon, qui était fort lourd, entraîna les deux auires,
avant même que les personnes qui s'y trouvaient pussent
avoir la conscience de leur situation. Halim-Pacha seul, en-
tendant crier les fellahs, sortit la tête et une partie du corps
hors de la portière, presque au moment de la chute, et par-
vint à se sauver à la nage. Tous tes moyens de sauvetage
dont on pouvait disposer furent mis immédiatement en
œuvre j amais on ne put retirer de l'eau que des cadavres."
On ne sait pas au juste le nombre des victimes. Le corps
d'Achmet-Pacha a été retrouvé le premier, puis khai-Eddin-
l'acba, ancien ministre du commerce; Réfaat-Bey, directeur
actuel des affaires commerciales, et enfin quelques mame-
luks de la suite des princes. Achmet-Pacha a été trans-
porté au Caire, où il résidait habituellement et où il était très-
aimé de la population arabe.
Par la mort d'Achmet-Pacha, son frère Isrçiaïl-Pacha, fils
d'Ibrahim Pacha, devient le successeur du Vice-roi.
On lit dans la correspondance spéçjale du NgucellÙte
de Jllarseille.
Caire, le 15 mai 1§58.
« Un affreux malheur qui est arrivé hier au chemin-de
fer a jeté la consternation dans ce pays.
Le train parti d'Alexandrie à 9 heures du matin, en arri-
vant à Karre-Lcïs, sur le bord du Nil, s'arrête. Les voyageurs
traversent habituellement le fleuve en bateau à vapeur, et
les marchandises passent sur un bac à vapeur, système assez
mal imaginé, bien que d'invention et de construction anglaises ;
qudqUt fois on fait passer des wagons de voyageurs par ce
bac; c'est ce qu'on a fait hier.
Trois wagons, un de marchandises et deux de voyageurs
où" se trouvaient S. A. Achmet-Pacha, neveu et héritier du
Vicp-roi; S. A. Halim-Pacha, frère de Saïd-Pacha; Haeredim-
Pacha, ancien ministre de la police; Rifaat-Bcy-, chef des
tredi le 4), pour le Pacifiqué; Je Ttviol, samedi le 12, pour
Alexandrie avec les malles de l'Australie. Les vapeurs sui-
vants sont attendus à Southampton ces jourt-ci : le Péra,
awc les mallrs de Calcutta et de Chiwî, et le Vandtrbilt
de New- York , attendus pour demain ; le Tctqt, pour le 4,
avec les malles d'Espagne; le JCambrian, pour le 6, avec les
malles d'Australie; le iiipon, pour le 11 , avec les malles de
Bombay; le Tyne, pour le 14, avec les malles du Brésil et
et de la rivière Plata ; l'Austria le 13, venant de New-York.
Les quatre vapeurs récemment construits pour les mers de
Turquie, sont partis hier. »
Ces détails prouvent l'activité du port de Southampton et
la multiplicité des.lianes de correspondances anglaises.
.:' Pour tous les faits divers :
ERNEST DESPLACES.
., NOUVELLES D'ÉGYPTE
(Correspondance particulière de l' ISTlBIE DE SUEZ,)
Alexandrie, le 17 mai 1858.
En attendant que je vous envoie par un prochain courrier
(dans deux ou trois jours) des détails divers sur le pays, je
vous adresse cette lettre par le bateau français, pour vous
donner une nouvelle qui a produit ici une bien pénible sen-
sation.
Le lendemain de la grande fête du Baïram, après avoir,
suitant l'usage, présenté leurs hommages au Vice-roi,
LL. AA Achmet-Pacha, H,.lim-Pacha, le premier prince héré-
ditaire et le second frère de S. A. le Vice-roi, accompagnés de
quelques hauts personnages, se rendaient dans leurs résidences
du Caire. Le convoi était parvenu à Cafer-Leis, localité où
on traverse le Nil, lorsque les employés chargés de placer
les wagons sur un ponton à vapeur, disposé à cet effet,
ayant imprimé au wagon contenant les princes un mouve-
ment trop rapide, ce wagon , glissant sur une pente assez
roide, s'est élancé sur le ponton, et brisant la faible barrière
qui lui était opposée, a été jeté dans le Mil, où S. A. Achmet-
Pacha et quelques autres personnages ont trouvé la mort.
S. A. Halim-Pacha a pu sortir à temps du compartiment
où il était enfermé en se lançant dans le Nil, et il a été
sauvé non sans avoir cherché, avec une rare intrépidité, à
porter secours à ses compagnons de voyage.
Cet événement a douloureusement affecté le Vice-roi, qui,
à la première nouvelle reçue par le télégraphe et annonçant
qu'on avait quelque faible espoir de rappeler Achmet-Pacha
à la vie, était monté sur une locomotive pour se rendre à
toute vapeur sur le lieu de l'accident.
Mais une deuxième dépêche qui lui est parvenue en route
lui a bientôt appris que le malheureux prince était mort.
J'ai vu dans les journaux anglais qu'un nouvel envoi de
vingt-quatre mille hommes de troupes anglaises avait été
décidé à travers l'Egypte. Aujourd'hui même nous avons vu
arriver le vaisseau à vapeur Princess Char/ott avec quatre cent
cinquante hommes, ce qui porte au chiffre de 7,284 hommes
le nombre des soldats anglais envoyés jusqu'à ce jour aux
Indes par la voie de Suez.
On lit dans le Moniteur un iversel les détails suivants
sur J'ajTfgta jgqlheur qui vient (l'attrister l'Égypte,
Alexandrie, 18 mai.
Les fêtes du Baïram ont été troublées par une catastrophe
qui a coule la vie au prince Achmel-Pacha, successeur iua-
médiat du Vice-roi.
Le dernier jour du ramazan Saïd-Pacha s'était rendu à
Alexandrie avec une grande partie de son armée, pour y
recevoir les félicitations de ses sujets. Le prince Aclimet
était venu du Caire pour assister à cette solennilé. Le lende-
main , il se remit en route, accompagné de son oncle Halim-
Pacln , frère du Vice-roi, qui retournait également au Caire.
A Kafr-leïs, la masse des voyageurs fut trans portée sur le
Delta eu bateau à vapeur comme de coutume. Les wagons
de première classe furent placés au contraire sur le bac qui,
en attendant que le pont soit terminé, sert de communi-
cation entre les deux rives, -au moyen d'une forte chaîne en
fer. Ce bac se compose, à l'étage inférieur, d'une machine
à vapeur destinée à le mettre en mouvement, et au-dessus
d'un pont ou plancher mobile, qui, quelle que soit le hauteur
des eaux, est élevé ou abaissé mécaniquement au niveau du
chemin de fer, et peut ainsi recevoir jusqu'à six wagons.
Les trois premiers wagons du train dont les princes faisaient
partie avaient été placés d'abord sur ce pont et poussés, à
ce qu'il paraît, par les gens de service avec trop de vitesse.
11 en résulta que le wagon des marchandises qui tenait la
tête ne put être arrêté par la faible traverse qui termine le
rail à l'extrémité du pont, et qu'il fut précipité dans le Nil.
Ce wagon, qui était fort lourd, entraîna les deux auires,
avant même que les personnes qui s'y trouvaient pussent
avoir la conscience de leur situation. Halim-Pacha seul, en-
tendant crier les fellahs, sortit la tête et une partie du corps
hors de la portière, presque au moment de la chute, et par-
vint à se sauver à la nage. Tous tes moyens de sauvetage
dont on pouvait disposer furent mis immédiatement en
œuvre j amais on ne put retirer de l'eau que des cadavres."
On ne sait pas au juste le nombre des victimes. Le corps
d'Achmet-Pacha a été retrouvé le premier, puis khai-Eddin-
l'acba, ancien ministre du commerce; Réfaat-Bey, directeur
actuel des affaires commerciales, et enfin quelques mame-
luks de la suite des princes. Achmet-Pacha a été trans-
porté au Caire, où il résidait habituellement et où il était très-
aimé de la population arabe.
Par la mort d'Achmet-Pacha, son frère Isrçiaïl-Pacha, fils
d'Ibrahim Pacha, devient le successeur du Vice-roi.
On lit dans la correspondance spéçjale du NgucellÙte
de Jllarseille.
Caire, le 15 mai 1§58.
« Un affreux malheur qui est arrivé hier au chemin-de
fer a jeté la consternation dans ce pays.
Le train parti d'Alexandrie à 9 heures du matin, en arri-
vant à Karre-Lcïs, sur le bord du Nil, s'arrête. Les voyageurs
traversent habituellement le fleuve en bateau à vapeur, et
les marchandises passent sur un bac à vapeur, système assez
mal imaginé, bien que d'invention et de construction anglaises ;
qudqUt fois on fait passer des wagons de voyageurs par ce
bac; c'est ce qu'on a fait hier.
Trois wagons, un de marchandises et deux de voyageurs
où" se trouvaient S. A. Achmet-Pacha, neveu et héritier du
Vicp-roi; S. A. Halim-Pacha, frère de Saïd-Pacha; Haeredim-
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