Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1858-06-10
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 10 juin 1858 10 juin 1858
Description : 1858/06/10 (A3,N48). 1858/06/10 (A3,N48).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203094p
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 24/10/2012
288 L'ISTHME DE SUEZ, JEUDI 10 JUIN.
- Nous trouvons dans une lettre adressée par M. Badger
au Times du 31 mai les observations suivantes sur l'histoire
de l'ile Périm :
« En 1798 un détachement sous les ordres du colonel
Murray stationna pendant quelque temps à Aden, pour mieux
assurer le but de l'expédition , à savoir, de coopérer avec les
mouvements de sir David Baird contre les Français en Égypte.
L'ile Périm fut occupée par les Anglais, et une petite flotte,
comptant une ou deux grandes frégates , fit partie de la gar-
nison.
1) Il est important de faire observer ici qu'aucune permis-
sion n'a été alors demandée ni obtenue pour cette occupation;
en effet il n'y eut personne à qui l'on aurait pu demander
un tel privilège, ou qui aurait pu l'accorder avec quelque
droit. L'ile n'avait jamais été occupée ni par les Turcs ni par
l'Iman de Mascate; et les vieux réservoirs et les traces en-
core visibles de tentatives pour forer des puits sont connus
pour être l'ouvrage de quelques aventuriers et pirates portu-
gais qui, ne pouvant découvrir de l'eau sur ce rocher aride,
se retirèrent à une station mieux située dans le canal de
Mozambique.
a Au commencement du siècle actuel les Turcs furent dé-
possédés de presque tout le territoire qu'ils avaient dans le
Hedjaz, et ce ne fut qu'en ]821 que Mohammed, pacha
d'Egypte, ruina la puissance des Wahabites et rétablit la
souveraineté des Turcs dans ces contrées. Pendant la même
période, l'autorité des Turcs fut rétablie dans les ports mari-
times de l'Yémen jusqu'à Mokka, et depuis ce temps ils sont
restés en possession incontestée; mais Mohammed-Pacha fut
informé par le gouvernement anglais qu'il verrait avec dé-
plaisir toute tentative de sa part pour étendre ses conquêtes
encore plus loin au sud. Il en résulte clairement qu'alors
nous regardions encore l'île Périm comme un territoire
anglais.
» Toutes ces considérations mettront enfin un terme aux
tirades lancées contre nous à l'occasion de la réoccupation
de Périm. Les Français, qui ont pris dernièrement possession
d'une des îles Johanna, devraient certainement être les der-
niers à se plaindre de notre ambition et de nos usurpations. »
Ainsi le but de cette lettre, publiée par le Times, est de
justifier la prise de Périm et d'en faire remonter la posses-
sion jusqu'en 1798. Quant au fait dont parle M. Badger re-
latif aux îles Johanna occupées par les Français, nous ne
savons point du tout ce qu'il veut dire.
- Nous empruntons le passage suivant à un discours pro-
noncé par lord Elgin dans une réunion de marchands an-
glais à Shang haï.
« Un mot encore, messieurs, sur les rôles divers que nous
avons à jouer dans cette œuvre importante, et plus spéciale-
ment sur la dernière phrase de votre adresse, dans laquelle
vous exprimez la confiance que les résultats de mes efforts
développeront plus abondamment les vastes ressources de la
Chine et répandront parmi le peuple l'influence d'une civili-
sation plus haute. Les espérances entretenues par les fabri-
cants anglais à la fin de la dernière guerre entre la Grande-
Bretagne et la Chine n'ont pas été réalisées, et je suis d'avis
que, quand la force et la diplomatie auront fait tout ce que
l'on peut légitimement attendre d'elles, l'œuvre qui est à
accomplir en Chine ne sera encore qu'à son commencement.
Lorsque les barrières qui empêchent le libre accès à l'in-
térieur du pays auront été abaissées, la civilisation de l'Occi-
dent se trouvera face à face non pas avec la barbarie, mais
avec une ancienne civilisation déchue et imparfaite sous
beaucoup de rapports, et sous d'autres réclamant notre
sympathie et notre respect. La civilisation chrétienne aura
à se frayer une route à travers une population sceptique et
ingénieuse, en rendant manifeste que la foi qui aspire au
ciel offre une meilleure garantie de la moralité publique et
privée que celle qui ne s'élève pas au-dessus de la terre.
En même temps l'Occident industriel se trouvera en présence
d'une population excessivement laborieuse. Il ne pourra rem-
porter des victoires dans la lutte qui s'engagera que s'il
sait démontrer que la science physique et l'habileté méca-
nique appliquées aux arts de la production ne sont pas à
comparer aux efforts les plus persévérants d'une industrie
non scientifique. Telle est la tâche qui vous est échue, et à
l'accomplissement de laquelle je serai heureux de contribuer
dans la sphère de mon devoir. »
Il est difficile de tenir un langage plus élevé et plus sage,
et lord Elgin a dignement exprimé les intentions qui doivent
inspirer la civilisation chrétienne dans ses rapports avec les
peuples de l'Asie.
— Il paraît que le golfe de Péchéli. où lord Elgin doit
entrer pour remonter avec ses chaloupes canonnières jusque
sous les murs de Pékin, est très-peu profond. Le Peiho, qui
se jette dans le golfe, a une barre de sable à son embou-
chure, et les bâtiments de guerre auront grand'peine à la
franchir. Le Peiho est navigable jusqu'à quarante milles de
Pékin.
— On lit dans la Presse d'Orient du 19 mai : « Un de nos
correspondants de Trébizonde nous adresse un résumé du
mouvement commercial de cette ville pendant les années
1836 et 1857.
IMPORTATIONS EXPORTATIONS
1856 77,180,449 fr. 67,098,338 fr.
1857 66,880,594 fr. 58,283,368 fr.
Transit des soies venant de Perse et de Géorgie.
1856 15,976,560 fr.
1857 9,911,000 fr. »
La ville de Trébizonde est située, relativement au canal de
Suez, à peu près comme celle d'Odessa. Le commerce y est
assez considérable, puisqu'il se monte, année moyenne, à cent
trente millions de francs. Le port de Trébizonde ne peut que
gagner beaucoup aux communications nouvelles qui seront
ouvertes par la mer Rouge entre l'Europe et les contrées de
l'Asie.
— On lit dans le Times du 26 mai :
« Un décret de l'Empereur des Français dispose que tous
les Anglais qui viendront s'établir dans la Nouvelle-Calédo-
nie, colonie française, y jouiront des mêmes droits et avan-
tages que les Français. Il y a déjà un commerce fort actif
établi entre Sydney et la Nouvelle-Calédonie. »
— La Compagnie de navigation à vapeur orientale qui a
fait construire le Léviathan va faire un nouvel appel de fonds
montant à 220,000 liv. st., ou 5,500,000 fr., pour achever
la construction du navire monstre. La Compagnie donnerait
en garantie des annuités de cinq livres, payables en huit ans,
pour des actions de 20 livres. Il a été décidé aussi que le Lé-
viathan ferait un service régulier d'Europe en Amérique.
Portland, dans l'État du Maine, qui est en communication
avec le réseau des chemins de fer, serait le port d'Amérique,
et Holyhead ou Liverpool serait le port d' Angleterre. On
espère que le passage se ferait régulièrement en sept jours,
et l'on ferait par an sept ou huit voynges, aller et retour.
Chaque voyage donnerait, à ce qu'on espère, un profit net
de 17,700 liv. st., ou 450,000 fr. On suppose, dans cette
hypothèse, que le nombre des passagers serait, à chaque
- Nous trouvons dans une lettre adressée par M. Badger
au Times du 31 mai les observations suivantes sur l'histoire
de l'ile Périm :
« En 1798 un détachement sous les ordres du colonel
Murray stationna pendant quelque temps à Aden, pour mieux
assurer le but de l'expédition , à savoir, de coopérer avec les
mouvements de sir David Baird contre les Français en Égypte.
L'ile Périm fut occupée par les Anglais, et une petite flotte,
comptant une ou deux grandes frégates , fit partie de la gar-
nison.
1) Il est important de faire observer ici qu'aucune permis-
sion n'a été alors demandée ni obtenue pour cette occupation;
en effet il n'y eut personne à qui l'on aurait pu demander
un tel privilège, ou qui aurait pu l'accorder avec quelque
droit. L'ile n'avait jamais été occupée ni par les Turcs ni par
l'Iman de Mascate; et les vieux réservoirs et les traces en-
core visibles de tentatives pour forer des puits sont connus
pour être l'ouvrage de quelques aventuriers et pirates portu-
gais qui, ne pouvant découvrir de l'eau sur ce rocher aride,
se retirèrent à une station mieux située dans le canal de
Mozambique.
a Au commencement du siècle actuel les Turcs furent dé-
possédés de presque tout le territoire qu'ils avaient dans le
Hedjaz, et ce ne fut qu'en ]821 que Mohammed, pacha
d'Egypte, ruina la puissance des Wahabites et rétablit la
souveraineté des Turcs dans ces contrées. Pendant la même
période, l'autorité des Turcs fut rétablie dans les ports mari-
times de l'Yémen jusqu'à Mokka, et depuis ce temps ils sont
restés en possession incontestée; mais Mohammed-Pacha fut
informé par le gouvernement anglais qu'il verrait avec dé-
plaisir toute tentative de sa part pour étendre ses conquêtes
encore plus loin au sud. Il en résulte clairement qu'alors
nous regardions encore l'île Périm comme un territoire
anglais.
» Toutes ces considérations mettront enfin un terme aux
tirades lancées contre nous à l'occasion de la réoccupation
de Périm. Les Français, qui ont pris dernièrement possession
d'une des îles Johanna, devraient certainement être les der-
niers à se plaindre de notre ambition et de nos usurpations. »
Ainsi le but de cette lettre, publiée par le Times, est de
justifier la prise de Périm et d'en faire remonter la posses-
sion jusqu'en 1798. Quant au fait dont parle M. Badger re-
latif aux îles Johanna occupées par les Français, nous ne
savons point du tout ce qu'il veut dire.
- Nous empruntons le passage suivant à un discours pro-
noncé par lord Elgin dans une réunion de marchands an-
glais à Shang haï.
« Un mot encore, messieurs, sur les rôles divers que nous
avons à jouer dans cette œuvre importante, et plus spéciale-
ment sur la dernière phrase de votre adresse, dans laquelle
vous exprimez la confiance que les résultats de mes efforts
développeront plus abondamment les vastes ressources de la
Chine et répandront parmi le peuple l'influence d'une civili-
sation plus haute. Les espérances entretenues par les fabri-
cants anglais à la fin de la dernière guerre entre la Grande-
Bretagne et la Chine n'ont pas été réalisées, et je suis d'avis
que, quand la force et la diplomatie auront fait tout ce que
l'on peut légitimement attendre d'elles, l'œuvre qui est à
accomplir en Chine ne sera encore qu'à son commencement.
Lorsque les barrières qui empêchent le libre accès à l'in-
térieur du pays auront été abaissées, la civilisation de l'Occi-
dent se trouvera face à face non pas avec la barbarie, mais
avec une ancienne civilisation déchue et imparfaite sous
beaucoup de rapports, et sous d'autres réclamant notre
sympathie et notre respect. La civilisation chrétienne aura
à se frayer une route à travers une population sceptique et
ingénieuse, en rendant manifeste que la foi qui aspire au
ciel offre une meilleure garantie de la moralité publique et
privée que celle qui ne s'élève pas au-dessus de la terre.
En même temps l'Occident industriel se trouvera en présence
d'une population excessivement laborieuse. Il ne pourra rem-
porter des victoires dans la lutte qui s'engagera que s'il
sait démontrer que la science physique et l'habileté méca-
nique appliquées aux arts de la production ne sont pas à
comparer aux efforts les plus persévérants d'une industrie
non scientifique. Telle est la tâche qui vous est échue, et à
l'accomplissement de laquelle je serai heureux de contribuer
dans la sphère de mon devoir. »
Il est difficile de tenir un langage plus élevé et plus sage,
et lord Elgin a dignement exprimé les intentions qui doivent
inspirer la civilisation chrétienne dans ses rapports avec les
peuples de l'Asie.
— Il paraît que le golfe de Péchéli. où lord Elgin doit
entrer pour remonter avec ses chaloupes canonnières jusque
sous les murs de Pékin, est très-peu profond. Le Peiho, qui
se jette dans le golfe, a une barre de sable à son embou-
chure, et les bâtiments de guerre auront grand'peine à la
franchir. Le Peiho est navigable jusqu'à quarante milles de
Pékin.
— On lit dans la Presse d'Orient du 19 mai : « Un de nos
correspondants de Trébizonde nous adresse un résumé du
mouvement commercial de cette ville pendant les années
1836 et 1857.
IMPORTATIONS EXPORTATIONS
1856 77,180,449 fr. 67,098,338 fr.
1857 66,880,594 fr. 58,283,368 fr.
Transit des soies venant de Perse et de Géorgie.
1856 15,976,560 fr.
1857 9,911,000 fr. »
La ville de Trébizonde est située, relativement au canal de
Suez, à peu près comme celle d'Odessa. Le commerce y est
assez considérable, puisqu'il se monte, année moyenne, à cent
trente millions de francs. Le port de Trébizonde ne peut que
gagner beaucoup aux communications nouvelles qui seront
ouvertes par la mer Rouge entre l'Europe et les contrées de
l'Asie.
— On lit dans le Times du 26 mai :
« Un décret de l'Empereur des Français dispose que tous
les Anglais qui viendront s'établir dans la Nouvelle-Calédo-
nie, colonie française, y jouiront des mêmes droits et avan-
tages que les Français. Il y a déjà un commerce fort actif
établi entre Sydney et la Nouvelle-Calédonie. »
— La Compagnie de navigation à vapeur orientale qui a
fait construire le Léviathan va faire un nouvel appel de fonds
montant à 220,000 liv. st., ou 5,500,000 fr., pour achever
la construction du navire monstre. La Compagnie donnerait
en garantie des annuités de cinq livres, payables en huit ans,
pour des actions de 20 livres. Il a été décidé aussi que le Lé-
viathan ferait un service régulier d'Europe en Amérique.
Portland, dans l'État du Maine, qui est en communication
avec le réseau des chemins de fer, serait le port d'Amérique,
et Holyhead ou Liverpool serait le port d' Angleterre. On
espère que le passage se ferait régulièrement en sept jours,
et l'on ferait par an sept ou huit voynges, aller et retour.
Chaque voyage donnerait, à ce qu'on espère, un profit net
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