Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1858-06-10
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 10 juin 1858 10 juin 1858
Description : 1858/06/10 (A3,N48). 1858/06/10 (A3,N48).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203094p
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 24/10/2012
282 L'ISTHME DE SUEZ, IEUDI 10 Juix.
» Ce n'est pas une petite gloire pour notre pays que les
Anglais soient destinés à opérer ces grands changements. Ce
sont nos vapeurs et nos chemins de fer qui font le commerce;
c'est noire télégraphe qui portera des messages à des milliers
de milles à travers ces mers encore désertes il y a peu de
tem ps.
» Avec ces faits gravés dans notre mémoire, nous sommes
d'aulanl plus préoccupés que le progrès de l'Egypte ne ren-
contre pas d'entraves, et que le souverain de l'Egypte et son
peuple ne s'engagent pas dans des projets autres que c( ux qui
se fondent sur des calculs solides et qui promettent un heu-
reux résultat. Il ne s'agit pas maintenant de nos droits de
transit; nalurt llcmcnl ils sont établis d'une manière solide,
et toute tentative de les gêner serait promptement réprimée
par l'Angleterre. Mais cependant, comme le succès de nol. e
propre système dépend en grande partie de la prospérité du
pays a traverser , nous verrions avec peine le travail et les
ressources du peuple dépensés à quelque entreprise infé-
conde, ou l'attention du souverain détournée par des projets
chimériques. On dit que M. de Lesseps, non satisfait de la dé-
cision de la Porte au sujet du canal de Suez, est sur le point
de pirtir pour le Caire et d'inviter le Pacha à commenc. r
Fœuvrc comme entreprise privée. Il est probable que cet:e
nouvelle n'est pas exacte. Nous ne pouvons croire que per-
sonne ait la témérité de proposer à Saïd Pacha un acte de déso-
béissance dans une affaire qui a déjà été reconnue être de la
juridiction du Sultan. On dit également que M. de Lesseps
cherchera à por'er l'affaire devant les conférences que cer-
tains politiques du continent semblent considérer comme le
tribunal devant lequel il faut régler les affaires particulières
de toutes les nations. Nous sommes presque disposés à de-
mander si l'on nous permettra de construire des chemins de
fer en Irlande ou de faire circuler nos omnibus de Londres
sans l'intervention de la Conférence de Paris. Il est évident
que ces deux projets prêtes à M. de Lesseps se contredis. nt
eux-mêmes : le premier fait du canal une question si pure-
ment égyptienne, que le Sultan n'a rien à y voir ; le second m
fait une question tellement importante, que toute l'Europe
doit être convoquée pour la décider. Chacun des deux pro-
jets est très-probablement à l'état d'embryon; mais comme il
est très-possible que le Pacha soit sollicite à faire d'autres
démarches dans cette affaire, nous voudrions l'engager, au
nom du peuple avec qui son pays a les relations les plus in-
times, au nom du peuple qui a fait l'Egypte ce qu'elle est,
a renoncer au projet visionnaire qui lui a été inspiié par
d'autres. Toute tentative d'établir sa propre autorité en oppo-
sition contre le Sultan mènera naturellement à de séreuses
complications. L'argument que le chemin de fer du Caire
à Suez ayant été construit sans un firman, le canal peut être
fait sans une telle autorisation, n'est qu'un subterfuge. Le
chemin de fer du Caire à Suez n'est que la continuation de
celui d'Alexandrie au Caire, pnur lequel la permission de la
Porte a été dûment demandée et obtenue. Le meilleur conseil
que nous puissions donner à tous ceux qui s'intéressent au
canal, c'est de se soumettre à la décision de la Porte. Qua it
aux intérêts de la civilisation dont on a tant parlé, le st ul
peuple qui fait quelque chose pour la civilisation , c'est le
peuple anglais. Or les Anglais sont unanimes à déclarer que
le canal ne peut pas être fait, et que , s'il pouvait l'être, il ne
donnerait pas de revenus. Ainsi, que le monde laisse les choses
suivre leur cours naturel. Le commerce et la navigation ne
se réalisent pas par des déc'amittions ou des mémoires sur
^sfralernité des nations. Chaque peuple a naturellement le
■iîrojl de libre transit à travers l'Egypte , mais actuellement le
i.ôti eesi lp seul qui en profile. Lorsque quelque nal'on étran-
gère aura couvert la mer Rouge de vapeurs et posé des fils
électriques, alors elle aura raison de réclamer le droit de
pe:c('[' l'isthme de Suez. »
On voit que le ton du Timcs est lo't changé, et qu'il
est beaucoup moins hautain et un peu plus poli. Mais si
la forme est plus convenable, le fond reste toujours à
peu près le même ; et notre dissentiment n'a point dimi-
nué, bien que sur certains points nous soyons d'accord
avec le journal anglais.
Ainsi, nous pensons comme lui que le transit par l'É-
gyple est de la plus haute importance pour le peuple qui
possède les Indes, l'Australie, et qui fait le grand com-
merce de la Chine. Nous croyons aussi que cette faculté
de passage toujours libre ne doit pas être refusée, si elle
est demandée sans arrogance, pour nous servir des ex-
pressions mêmes du Tijnes. Mais pour nous, voilà trois
ans que nous ne cessons de le répéter ; et quand il s'est
agi d'envoyer des renforts dans les Indes soulevées, nous
avons dit qu'il n'y avait de raisonnable que la voie de
la mer Rouge ; et que, comme le dit le Times, c'est une
route qui économise sur celle du cap de nonne-Espé-
rance la moitié du temps et de l'argent.
Nous accordons aussi au Times que rien ne serait
plus facile que d'expédier trois mille hommes par mois
par le chemin de fer; mais le Times aurait bien dû s'em-
ployer, au mois de juillet dernier, à le persuader à lord
Palmerston. Que de désastres n'auraient point été évités,
si l'on eut suivi dès lors les conseils du général sir de
Lacy Evans !
Ces concessions faites au Tunes, nous devons nous
séparer de lui ; et il nous semble d'une évidence éclatante
que le chemin de 1er, en dépit de ce que dit le Times, ne
peut pas du tout suffire au transport des marchandises.
En fait, on en transporte aujourd'hui liès-peu par cette
voie; et on en transportera toujours fort peu. Les frais
sont trop considérables, et les transbordements trop
onéreux. Si le chemin de fer peut suffire, avec de graves
inconvénients, aux dépêches, aux voyageurs et aux sol-
dats, il ne transportera jamais les trois ou quatre millions'
de tonnes qui passent actuellement par le Cap. Il n'y a
qu'un canal maritime qui puisse rendre ce service; et le
Times finira par se convertir au canal, tout comme il
s'est converti au passage par la mer Rouge et au télégra-
phe électrique par Suez et Aden.
Nous avertissons également le Times que c'est désor-
mais un argument usé et une sorte de plaisanterie que de
soutenir que le canal est impraticable. - Tout le monde
1) en Angleterre, dit avec assurance le grand journal,
» est unanime pour déclarer que le canal ne peut pas se
» faire. » Qui tout le monde ? Que le Times nomme ses
autorités; qu'il cite les ingénieurs qui défendenteette
opinion ; surtout qu'il se souvienne que la Commission
internationale, avant son rapport, est allée en Egypte sor
les lieux, et qu'elle a répondu péremptoirement aux as-
sertions hasardeuses de M. Stephenson, qui n'a jamais vu
l'isthme dans les parties que doit traverser le canal, et
» Ce n'est pas une petite gloire pour notre pays que les
Anglais soient destinés à opérer ces grands changements. Ce
sont nos vapeurs et nos chemins de fer qui font le commerce;
c'est noire télégraphe qui portera des messages à des milliers
de milles à travers ces mers encore désertes il y a peu de
tem ps.
» Avec ces faits gravés dans notre mémoire, nous sommes
d'aulanl plus préoccupés que le progrès de l'Egypte ne ren-
contre pas d'entraves, et que le souverain de l'Egypte et son
peuple ne s'engagent pas dans des projets autres que c( ux qui
se fondent sur des calculs solides et qui promettent un heu-
reux résultat. Il ne s'agit pas maintenant de nos droits de
transit; nalurt llcmcnl ils sont établis d'une manière solide,
et toute tentative de les gêner serait promptement réprimée
par l'Angleterre. Mais cependant, comme le succès de nol. e
propre système dépend en grande partie de la prospérité du
pays a traverser , nous verrions avec peine le travail et les
ressources du peuple dépensés à quelque entreprise infé-
conde, ou l'attention du souverain détournée par des projets
chimériques. On dit que M. de Lesseps, non satisfait de la dé-
cision de la Porte au sujet du canal de Suez, est sur le point
de pirtir pour le Caire et d'inviter le Pacha à commenc. r
Fœuvrc comme entreprise privée. Il est probable que cet:e
nouvelle n'est pas exacte. Nous ne pouvons croire que per-
sonne ait la témérité de proposer à Saïd Pacha un acte de déso-
béissance dans une affaire qui a déjà été reconnue être de la
juridiction du Sultan. On dit également que M. de Lesseps
cherchera à por'er l'affaire devant les conférences que cer-
tains politiques du continent semblent considérer comme le
tribunal devant lequel il faut régler les affaires particulières
de toutes les nations. Nous sommes presque disposés à de-
mander si l'on nous permettra de construire des chemins de
fer en Irlande ou de faire circuler nos omnibus de Londres
sans l'intervention de la Conférence de Paris. Il est évident
que ces deux projets prêtes à M. de Lesseps se contredis. nt
eux-mêmes : le premier fait du canal une question si pure-
ment égyptienne, que le Sultan n'a rien à y voir ; le second m
fait une question tellement importante, que toute l'Europe
doit être convoquée pour la décider. Chacun des deux pro-
jets est très-probablement à l'état d'embryon; mais comme il
est très-possible que le Pacha soit sollicite à faire d'autres
démarches dans cette affaire, nous voudrions l'engager, au
nom du peuple avec qui son pays a les relations les plus in-
times, au nom du peuple qui a fait l'Egypte ce qu'elle est,
a renoncer au projet visionnaire qui lui a été inspiié par
d'autres. Toute tentative d'établir sa propre autorité en oppo-
sition contre le Sultan mènera naturellement à de séreuses
complications. L'argument que le chemin de fer du Caire
à Suez ayant été construit sans un firman, le canal peut être
fait sans une telle autorisation, n'est qu'un subterfuge. Le
chemin de fer du Caire à Suez n'est que la continuation de
celui d'Alexandrie au Caire, pnur lequel la permission de la
Porte a été dûment demandée et obtenue. Le meilleur conseil
que nous puissions donner à tous ceux qui s'intéressent au
canal, c'est de se soumettre à la décision de la Porte. Qua it
aux intérêts de la civilisation dont on a tant parlé, le st ul
peuple qui fait quelque chose pour la civilisation , c'est le
peuple anglais. Or les Anglais sont unanimes à déclarer que
le canal ne peut pas être fait, et que , s'il pouvait l'être, il ne
donnerait pas de revenus. Ainsi, que le monde laisse les choses
suivre leur cours naturel. Le commerce et la navigation ne
se réalisent pas par des déc'amittions ou des mémoires sur
^sfralernité des nations. Chaque peuple a naturellement le
■iîrojl de libre transit à travers l'Egypte , mais actuellement le
i.ôti eesi lp seul qui en profile. Lorsque quelque nal'on étran-
gère aura couvert la mer Rouge de vapeurs et posé des fils
électriques, alors elle aura raison de réclamer le droit de
pe:c('[' l'isthme de Suez. »
On voit que le ton du Timcs est lo't changé, et qu'il
est beaucoup moins hautain et un peu plus poli. Mais si
la forme est plus convenable, le fond reste toujours à
peu près le même ; et notre dissentiment n'a point dimi-
nué, bien que sur certains points nous soyons d'accord
avec le journal anglais.
Ainsi, nous pensons comme lui que le transit par l'É-
gyple est de la plus haute importance pour le peuple qui
possède les Indes, l'Australie, et qui fait le grand com-
merce de la Chine. Nous croyons aussi que cette faculté
de passage toujours libre ne doit pas être refusée, si elle
est demandée sans arrogance, pour nous servir des ex-
pressions mêmes du Tijnes. Mais pour nous, voilà trois
ans que nous ne cessons de le répéter ; et quand il s'est
agi d'envoyer des renforts dans les Indes soulevées, nous
avons dit qu'il n'y avait de raisonnable que la voie de
la mer Rouge ; et que, comme le dit le Times, c'est une
route qui économise sur celle du cap de nonne-Espé-
rance la moitié du temps et de l'argent.
Nous accordons aussi au Times que rien ne serait
plus facile que d'expédier trois mille hommes par mois
par le chemin de fer; mais le Times aurait bien dû s'em-
ployer, au mois de juillet dernier, à le persuader à lord
Palmerston. Que de désastres n'auraient point été évités,
si l'on eut suivi dès lors les conseils du général sir de
Lacy Evans !
Ces concessions faites au Tunes, nous devons nous
séparer de lui ; et il nous semble d'une évidence éclatante
que le chemin de 1er, en dépit de ce que dit le Times, ne
peut pas du tout suffire au transport des marchandises.
En fait, on en transporte aujourd'hui liès-peu par cette
voie; et on en transportera toujours fort peu. Les frais
sont trop considérables, et les transbordements trop
onéreux. Si le chemin de fer peut suffire, avec de graves
inconvénients, aux dépêches, aux voyageurs et aux sol-
dats, il ne transportera jamais les trois ou quatre millions'
de tonnes qui passent actuellement par le Cap. Il n'y a
qu'un canal maritime qui puisse rendre ce service; et le
Times finira par se convertir au canal, tout comme il
s'est converti au passage par la mer Rouge et au télégra-
phe électrique par Suez et Aden.
Nous avertissons également le Times que c'est désor-
mais un argument usé et une sorte de plaisanterie que de
soutenir que le canal est impraticable. - Tout le monde
1) en Angleterre, dit avec assurance le grand journal,
» est unanime pour déclarer que le canal ne peut pas se
» faire. » Qui tout le monde ? Que le Times nomme ses
autorités; qu'il cite les ingénieurs qui défendenteette
opinion ; surtout qu'il se souvienne que la Commission
internationale, avant son rapport, est allée en Egypte sor
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