Presse et revues
32 pages
Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1858-05-10
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 10 mai 1858 10 mai 1858
Description : 1858/05/10 (A3,N46). 1858/05/10 (A3,N46).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203092v
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/05/2012
LUNDI 10 MAI. JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 245
Nord distingue avec grande raison le peuple anglais se pro-
noncant dans les meetings pour l'ouverture de l'isthme de
Suez, et les hommes d'État qui s'y opposent aveuglément. Il
conseille à l'Europe de montrer dans cette question la plus
grande fermeté, et il ne croit pas que l'Angleterre puisse
résister à la pression légitime de tous les peuples européens.
On lisait dans l'Indépendance belge du 19 avril une lettre
de Paris où nous remarquons les passages suivants :
« M. Ferdinand de Lesseps est parti de Constantinople pour
Alexandrie , afin de rendre compte au Vice-roi des obstacles
opposés à sa demande. Ses lettres témoignent qu'il ne se laisse
cependant pas décourager. C'est un caractère qui se ressent
de sa double origine et qui allie parfaitement la vivacité fran-
çaise à la constance espagnole; on sait, en effet, que l'ancien
diplomate appartient à l'Espagne du côté maternel, et qu'il
est cousin de madame de Montijo, mère de l'Impératrice.
» Après un mois passé à Alexandrie, il est attendu à Paris.
» M. deLesseps connaîtra bientôt, ainsi que la colonie fran-
çaise d'Egypte, l'article du Times qui les attaque ensemble et
leur jette les noms d'aventuriers, sans morale et sans foi, de
clique jalouse des Anglais, de chercheurs de fortune française,
qui demandent le canal avec l'intention de ne pas le faire. Ces
attaques sont souverainement injustes et inqualifiables. M. de
Lesseps, le prétendu chef de ces chercheurs de fortune, n'a
plus rien à chercher; depuis de longues années il jouit de 60
à 80,000 francs de rente, et il n'eût tenu qu'à lui d'y ajouter
plusieurs millions, s'il eût voulu accepter les offres qui lui
étaient faites par des banquiers anglais pour leur céder l'af-
faire.
» Dans ce cas, le Times n'aurait pas eu assez de phrases
laudatives pour encourager l'entreprise et en démontrer l'ur-
gence. Mais M. de Lesseps, qui n'avait pas voulu faire de son
œuvre une affaire exclusivement française, n'entendait pas
davantage la laisser aux seuls Anglais; il tenait à lui conser-
ver un caractère essentiellement neutre et européen. Il refu-
sait avec la même fermeté de résolution de laisser l'agiotage
escompter les espérances de l'entreprise, à ce point qu'il ne
voulait pas signer un seul transfert des titres primitifs. Voilà
des faits connus de tous ceux qui sont en relations avec M. de
Lesseps, et c'est justice de les rappeler spontanément avant
qu'il ait pu connaître l'attaque.
» Actuellement la question de Suez est posée en termes
tels qu'elle semble ne pouvoir être résolue que par un con-
grès, si toutefois les puissances continentales savaient se
mettre d'accord et offrir à l'Angleterre des garanties collectives
de neutralité de l'isthme capables de prévenir toute objec-
tion. Il ne serait pas besoin de dire que le principe qui régit
les détroits des Dardanelles et du Bosphore, l'interdiction de
passage à tout bâtiment de guerre qui n'a pas obtenu un fir-
man spécial d'admission, serait naturellement étendu au canal
maritime de Suez. A de telles conditions l'Angleterre pourrait
transporter ses convois de troupes dans l'Inde, mais ni elle
ni aucune autre puissance ne saurait faire entrer la moindre
escadrille dans le futur canal sans s'attaquer aux traités euro-
péens, au droit maritime qu'elle-même a reconnu et con-
sacré. »
On sait que la nouvelle du départ de M. Ferd. de Lesseps
n!avait pas le moindre fondement, et qu'il était encore à Con-
stantinople au moment où l'Indépendance le faisait voyager
à Alexandrie.
L'Écho de l'Aveyron, Rhodez, 13 avril, réfute l'article du
Times sur Suez et Périm ; il cite quelques passages de cet ar-
ticle et il montre combien les arguments du journal anglais
sont insoutenables. Il rappelle aussi l'affaire de l'île des Ser-
pents; les objections que les Anglais faisaient alors, à la Russie
sont aujourd'hui tout à fait applicables à l'Angleterre. Cet ar-
ticle de Y Echo de fAveyron est signé Vigroux.
L'Écho de VEst, Bar-le-Duc, 17 avril, contredit les craintes
répandus sur l'attitude de l'Autriche dans l'affaire du canal
de Suez : « Jamais, dit-il, on n'a été plus sympathique qu'au-
jourd'hui à ce grand projet. Le rapport de M. le baron de
Czarnig est là pour le prouver, et M. le baron de Prokesth
appuie toujours les démarches de M. de Lesseps de la manière
la plus active et la plus bienveillante. »
L'Echo de Vésone, 2L avril, Périgueux, cite l'article de
l'Abeille du Nord, journal russe, contre la politique anglaise
et l'occupation de l'île Périm.
L'Espérance du peuple, Nantes, 21 avril, a reproduit éga-
lement cet article important.
L'Union morbihannaise, le Lorientais-Bretagne, Lorient,
14 avril, reproduit l'article du Times sur l'Egypte: le canal
de Suez et Périm, et cet article se trouve ensuite'réfuté dans
une excellente lettre parisienne qui le suit, de M. Henry Fer-
rier. Nous remercions le Lorientais-Bretagne de l'appui éner-
gique et constant qu'il donne à notre grande cause.
L'Indépendant de l'Ouest, Laval, 14 avril, reproduit l'ar-
ticle de M. Lavedan contre l'occupation de l'île Périm, dont
nous avons parlé nous-mêmes dans notre dernière revue de
la presse, page 208.
L'Aube, Troyes, 22 avril, répète en partie la lettre de Paris
donnée par l'Indépendance belge; et M. Émile Socard, qui
commente cette lettre, espère que les démarches de M. F. de
Lesseps obtiendront prochainement une heureuse issue. -
L'Écho de l'Aveyron, Rhodez, 25 avril, exprime les mêmes
espérances.
On lit dans le Nouvelliste de Marseille du 20 avril :
« Une dépêche nous signalait, il y a quelque temps, un ar-
ticle de l'Abeille du Nord sur l'affaire de Périm. Ce journal,
après avoir énergiquement blâmé la. conduite de l'Angleterre
en cette circonstance, termine son article par les réflexions
suivantes :
« L'ouverture de cette nouvelle voie devient nécessaire.
Le développement du commerce et de l'industrie en Europe
la rend indispensable. Mais il ne s'ensuit pas que pour satis-
faire à cette nécessité, il faille faire de nouveaux sacrifices à
la politique anglaise. Au contraire, il est temps que celle-ci
fasse des concessions à l'Europe, qui a été un peu trop jus-
qu'ici à la merci du Foreing-Office.
» Nous respectons les lois et les institutions intérieures de
l'Angleterre ; nous voulons que ses institutions demeurent à
l'abri de toute atteinte étrangère; mais en revanche nous tien-
drons à ce que, relativement aux droits des autres puissances,
l'Angleterre se soumette à la loi générale de justice sur la-
quelle reposent le repos et la prospérité des nations. »
Le Nouvelliste de Marseille du 28 avril publie une cor-
respondance fort intéressante d'Égypte, Alexandrie, 20 avril,
où nous remarquons les passages suivants :
« Dans un de vos derniers numéros vous annoncez l'arrivée
prochaine en France de S. A. le Vice-roi d'Égypte, qui, dites
vous , doit aller à Paris se faire soigner d'une maladie d'yeux ;
vous ajoutiez que pendant son absence il sera remplacé dans
son gouvernement par son neveu Mustafa-Bey. Je crois pou-
voir vous assurer qu'il n'est pas question pour le moment
d'un pareil voyage ni de la remise du gouvernement, en cas
d'absence du Vice-roi, à S. A. Mustafa-Bey. Saïd-Pacha
avait manifesté l'intention , il y a quelque temps, d'aller faire
Nord distingue avec grande raison le peuple anglais se pro-
noncant dans les meetings pour l'ouverture de l'isthme de
Suez, et les hommes d'État qui s'y opposent aveuglément. Il
conseille à l'Europe de montrer dans cette question la plus
grande fermeté, et il ne croit pas que l'Angleterre puisse
résister à la pression légitime de tous les peuples européens.
On lisait dans l'Indépendance belge du 19 avril une lettre
de Paris où nous remarquons les passages suivants :
« M. Ferdinand de Lesseps est parti de Constantinople pour
Alexandrie , afin de rendre compte au Vice-roi des obstacles
opposés à sa demande. Ses lettres témoignent qu'il ne se laisse
cependant pas décourager. C'est un caractère qui se ressent
de sa double origine et qui allie parfaitement la vivacité fran-
çaise à la constance espagnole; on sait, en effet, que l'ancien
diplomate appartient à l'Espagne du côté maternel, et qu'il
est cousin de madame de Montijo, mère de l'Impératrice.
» Après un mois passé à Alexandrie, il est attendu à Paris.
» M. deLesseps connaîtra bientôt, ainsi que la colonie fran-
çaise d'Egypte, l'article du Times qui les attaque ensemble et
leur jette les noms d'aventuriers, sans morale et sans foi, de
clique jalouse des Anglais, de chercheurs de fortune française,
qui demandent le canal avec l'intention de ne pas le faire. Ces
attaques sont souverainement injustes et inqualifiables. M. de
Lesseps, le prétendu chef de ces chercheurs de fortune, n'a
plus rien à chercher; depuis de longues années il jouit de 60
à 80,000 francs de rente, et il n'eût tenu qu'à lui d'y ajouter
plusieurs millions, s'il eût voulu accepter les offres qui lui
étaient faites par des banquiers anglais pour leur céder l'af-
faire.
» Dans ce cas, le Times n'aurait pas eu assez de phrases
laudatives pour encourager l'entreprise et en démontrer l'ur-
gence. Mais M. de Lesseps, qui n'avait pas voulu faire de son
œuvre une affaire exclusivement française, n'entendait pas
davantage la laisser aux seuls Anglais; il tenait à lui conser-
ver un caractère essentiellement neutre et européen. Il refu-
sait avec la même fermeté de résolution de laisser l'agiotage
escompter les espérances de l'entreprise, à ce point qu'il ne
voulait pas signer un seul transfert des titres primitifs. Voilà
des faits connus de tous ceux qui sont en relations avec M. de
Lesseps, et c'est justice de les rappeler spontanément avant
qu'il ait pu connaître l'attaque.
» Actuellement la question de Suez est posée en termes
tels qu'elle semble ne pouvoir être résolue que par un con-
grès, si toutefois les puissances continentales savaient se
mettre d'accord et offrir à l'Angleterre des garanties collectives
de neutralité de l'isthme capables de prévenir toute objec-
tion. Il ne serait pas besoin de dire que le principe qui régit
les détroits des Dardanelles et du Bosphore, l'interdiction de
passage à tout bâtiment de guerre qui n'a pas obtenu un fir-
man spécial d'admission, serait naturellement étendu au canal
maritime de Suez. A de telles conditions l'Angleterre pourrait
transporter ses convois de troupes dans l'Inde, mais ni elle
ni aucune autre puissance ne saurait faire entrer la moindre
escadrille dans le futur canal sans s'attaquer aux traités euro-
péens, au droit maritime qu'elle-même a reconnu et con-
sacré. »
On sait que la nouvelle du départ de M. Ferd. de Lesseps
n!avait pas le moindre fondement, et qu'il était encore à Con-
stantinople au moment où l'Indépendance le faisait voyager
à Alexandrie.
L'Écho de l'Aveyron, Rhodez, 13 avril, réfute l'article du
Times sur Suez et Périm ; il cite quelques passages de cet ar-
ticle et il montre combien les arguments du journal anglais
sont insoutenables. Il rappelle aussi l'affaire de l'île des Ser-
pents; les objections que les Anglais faisaient alors, à la Russie
sont aujourd'hui tout à fait applicables à l'Angleterre. Cet ar-
ticle de Y Echo de fAveyron est signé Vigroux.
L'Écho de VEst, Bar-le-Duc, 17 avril, contredit les craintes
répandus sur l'attitude de l'Autriche dans l'affaire du canal
de Suez : « Jamais, dit-il, on n'a été plus sympathique qu'au-
jourd'hui à ce grand projet. Le rapport de M. le baron de
Czarnig est là pour le prouver, et M. le baron de Prokesth
appuie toujours les démarches de M. de Lesseps de la manière
la plus active et la plus bienveillante. »
L'Echo de Vésone, 2L avril, Périgueux, cite l'article de
l'Abeille du Nord, journal russe, contre la politique anglaise
et l'occupation de l'île Périm.
L'Espérance du peuple, Nantes, 21 avril, a reproduit éga-
lement cet article important.
L'Union morbihannaise, le Lorientais-Bretagne, Lorient,
14 avril, reproduit l'article du Times sur l'Egypte: le canal
de Suez et Périm, et cet article se trouve ensuite'réfuté dans
une excellente lettre parisienne qui le suit, de M. Henry Fer-
rier. Nous remercions le Lorientais-Bretagne de l'appui éner-
gique et constant qu'il donne à notre grande cause.
L'Indépendant de l'Ouest, Laval, 14 avril, reproduit l'ar-
ticle de M. Lavedan contre l'occupation de l'île Périm, dont
nous avons parlé nous-mêmes dans notre dernière revue de
la presse, page 208.
L'Aube, Troyes, 22 avril, répète en partie la lettre de Paris
donnée par l'Indépendance belge; et M. Émile Socard, qui
commente cette lettre, espère que les démarches de M. F. de
Lesseps obtiendront prochainement une heureuse issue. -
L'Écho de l'Aveyron, Rhodez, 25 avril, exprime les mêmes
espérances.
On lit dans le Nouvelliste de Marseille du 20 avril :
« Une dépêche nous signalait, il y a quelque temps, un ar-
ticle de l'Abeille du Nord sur l'affaire de Périm. Ce journal,
après avoir énergiquement blâmé la. conduite de l'Angleterre
en cette circonstance, termine son article par les réflexions
suivantes :
« L'ouverture de cette nouvelle voie devient nécessaire.
Le développement du commerce et de l'industrie en Europe
la rend indispensable. Mais il ne s'ensuit pas que pour satis-
faire à cette nécessité, il faille faire de nouveaux sacrifices à
la politique anglaise. Au contraire, il est temps que celle-ci
fasse des concessions à l'Europe, qui a été un peu trop jus-
qu'ici à la merci du Foreing-Office.
» Nous respectons les lois et les institutions intérieures de
l'Angleterre ; nous voulons que ses institutions demeurent à
l'abri de toute atteinte étrangère; mais en revanche nous tien-
drons à ce que, relativement aux droits des autres puissances,
l'Angleterre se soumette à la loi générale de justice sur la-
quelle reposent le repos et la prospérité des nations. »
Le Nouvelliste de Marseille du 28 avril publie une cor-
respondance fort intéressante d'Égypte, Alexandrie, 20 avril,
où nous remarquons les passages suivants :
« Dans un de vos derniers numéros vous annoncez l'arrivée
prochaine en France de S. A. le Vice-roi d'Égypte, qui, dites
vous , doit aller à Paris se faire soigner d'une maladie d'yeux ;
vous ajoutiez que pendant son absence il sera remplacé dans
son gouvernement par son neveu Mustafa-Bey. Je crois pou-
voir vous assurer qu'il n'est pas question pour le moment
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