Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1858-05-10
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 10 mai 1858 10 mai 1858
Description : 1858/05/10 (A3,N46). 1858/05/10 (A3,N46).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203092v
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/05/2012
LUNDI 10 MAI. JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 237
[ C'est toujours avec satisfaction que nous faisons connaître
[ toute tentative faite pour entretenir le goût pour la science
ou la littérature dans un pays comme l'Egypte. Une excel-
| lente association vient d'être ressuscitée par le désir général
des progrès intellectuels; et quand on aura appelé sur elle
l'attention des voyageurs et d'autres personnes, elle pourra
devenir une aide très-utile pour les sociétés savantes de l'Europe.
Elle porte le nom de u Société égyptienne, » et son but est
de former un rendez-vous pour les voyageurs, afin de réunir
des hommes de lettres ou de sciences qui visiteraient de
temps en temps l'Egypte, de recueillir et de conserver des
renseignements sur l'Egypte et ces parties de l'Afrique et de
l'Asie qui sont en quelque rapport avec le pays ; de faciliter
les recherches, en donnant aux voyageurs tous les renseigne-
ments possibles à obtenir, et en mettant à leur disposition
une bibliothèque composée des meilleurs ouvrages sur
l'Egypte. L'impulsion des découvertes modernes a excité un
intérêt général et croissant pour les antiquités de l'Égypte,
tandis que la facilité des communications et la tranquillité du
pays invitent plus que jamais les voyageurs à visiter la vallée
du Nil et à examiner personnellement les monuments extra-
ordinaires qui couvrent ses rivages, depuis le Caire jusqu'à
Méroë. Pendant les derniers six mois, le nombre des voya-
geurs a été faible; mais beaucoup d'entre eux ont pris un vif
intérêt à la prospérité de cette petite institution, entre autres
M. Brockhaus, de Leipzig, qui n'a pas seulement donné une
très-grande quantité d'ouvrages de son catalogue, mais qui a
mis aussi à la disposition de la Société tout son vaste établis-
sement de publicité, pour la réception et l'expédition de livres,
ainsi que d'autres contributions des différentes parties de
l'Europe. Il y a une semaine environ, l'assemblée annuelle a
eu lieu dans les salles de la Société, en présence de plusieurs
fondateurs, comme M. Walne, consul anglais au Caire, He-
kekyan-Bey, le révérend M. Siedes, etc.
Nous aurons peut-être plus tard à revenir sur cette
Société, et nous trouverons l'occasion d'en parler plus
longuement. Le Morning Hérald continue
« Le chemin de fer de Suez est encore loin d'être achevé,
et il ne le sera pas de sitôt, 20,000 travailleurs qui y étaient
employés ayant quitté leur ouvrage jusqu'au dernier; de
plus, le Ramadan approche, et on ne peut les forcer à tra-
vailler dans ce mois. Dès le commencement, les travailleurs
ont eu l'habitude de déserter en grand nombre, et ont sou-
vent péri dans leur marche faute d'eau. On ne peut s'étonner
de leur répugnance à travailler toute la journée exposés à un
soleil brûlant, sans aucune paye, et même sans vivres, sauf
ce qu'ils achètent eux-mêmes. Les hommes occupés au bar-
rage et à d'autres entreprises du Vice-roi restent fidèles à
leur poste. Ce n'est que du chemin de fer anglais qu'on leur
permet de s'en aller. Nous pouvons rapprocher de ce fait cet
autre fait, que les Français commencent le « canal d'eau
douce » à Suez, et qu'ils ont autant d'ouvriers qu'ils veulent.
Cela prouve que l'influence française est forte en Éqypte, et
que le firman du grand canal de Suez est attendu de Constan-
tinople. »
On sait que cette nouvelle des travaux du canal d'eau
douce à Suez est complétement fausse; et quant à la dé-
sertion des travailleurs du chemin de fer, on voit, par la
lettre de notre correspondant, à quoi se réduit ce bruit
malveillant. Ce n'est pas aux Anglais de se plaindre
des travaux du chemin de fer ; car c'est pour eux seuls
qu'il est fait, du moins jusqu'à présent, et le gouverne-
ment égyptien y met toute l'activité possible.
Le correspondant du Morning Hérald raconte ensuite
des anecdotes au moins aussi véridiques que ses ncu-
velles; puis il ajoute d'autres détails tout aussi ha-
sardés.
Le Vice-roi dirige une attention toujours croissante sur sa
petite armée. Il presse la construction de fortifications près
le barrage du Nil, et on assure qu'il va établir un camp de
30,000 hommes à Alexandrie. Ce sera extrêmement désa-
gréable pour les Européens, non-seulement à cause de l'in-
solence des hommes, mais aussi à cause de la rareté et de la
cherté des vivres qui en résulteront très-probablement.
La remarque est vraiment naïve; nous ne croyons pas
du tout que S. A. le Vice-roi pense au prétendu camp
de 30,000 hommes. Mais s'il avait l'intention de réunir
des troupes, en bonne conscience, ce n'est pas la com-
modité des Européens qu'il aurait à consulter, mais
seulement l'intérêt de l'Egypte.
ERNEST DESPLACES.
RÈGLEMENT DE POLICE EN ÉGYPTE
POUR LES ÉTRANGERS.
Nous empruntons à la Presse d'Orient du 17 avril un
article très-intéressant sur la police des étrangers en
Egypte.
« Notre correspondance d'Alexandrie, dit la Presse d'O-
rient, nous apporte un document important, qui n'a point
encore été publié ici. -
Nous lui avons donné place dans tout son développement,
et non sans motif. Il n'est pas sans intérêt que toutes les
commissions passées ou présentes, militaires ou civiles,
mixtes ou non, créées depuis quelques années pour élaborer
un règlement de police à Constantinople, se rendent compte
de ce qu'on a réussi à faire en Egypte, grâce à une inter-
prétation équitable des capitulations. Les articles trente-sept
et trente-huit seront remarqués; c'est la clef de voûte de la
sûreté publique en Egypte; et il n'y a pas une IigneJans les
capitulations qui s'oppose à ce que les principes qui y sont
émis ne deviennent demain la loi à Constantinople. »
(Correspondance particulière de la PRESSE Ï/ORIENT).
Alexandrie, 7 avril.
Je vous envoie le règlement de police qui vient d'être
publié. Je n'ajoute ancune réflexion; vos lecteurs les feront
en comparant ce qu'on a réalisé ici avec ce qu'on a tenlé à
Constantinople.
Nous, Mohammed Saïd, vice-roi d'Égypte,
Considérant que le nombre des étrangers s'accroît et tend
constamment à s'accroître en Egypte;
Considérant qu'il résulte de cette afOuence que les villes du
Caire et d'Alexandrie, notamment, contiennent aujourd'hui
une agglomération d'étrangers qui, formée des éléments tes
plus divers, s'est développée dans les conditions inhérentes
à toute population nombreuse et par cela même fort mé-
langée;
Considérant qu'une réunion de faits récents démontre
[ C'est toujours avec satisfaction que nous faisons connaître
[ toute tentative faite pour entretenir le goût pour la science
ou la littérature dans un pays comme l'Egypte. Une excel-
| lente association vient d'être ressuscitée par le désir général
des progrès intellectuels; et quand on aura appelé sur elle
l'attention des voyageurs et d'autres personnes, elle pourra
devenir une aide très-utile pour les sociétés savantes de l'Europe.
Elle porte le nom de u Société égyptienne, » et son but est
de former un rendez-vous pour les voyageurs, afin de réunir
des hommes de lettres ou de sciences qui visiteraient de
temps en temps l'Egypte, de recueillir et de conserver des
renseignements sur l'Egypte et ces parties de l'Afrique et de
l'Asie qui sont en quelque rapport avec le pays ; de faciliter
les recherches, en donnant aux voyageurs tous les renseigne-
ments possibles à obtenir, et en mettant à leur disposition
une bibliothèque composée des meilleurs ouvrages sur
l'Egypte. L'impulsion des découvertes modernes a excité un
intérêt général et croissant pour les antiquités de l'Égypte,
tandis que la facilité des communications et la tranquillité du
pays invitent plus que jamais les voyageurs à visiter la vallée
du Nil et à examiner personnellement les monuments extra-
ordinaires qui couvrent ses rivages, depuis le Caire jusqu'à
Méroë. Pendant les derniers six mois, le nombre des voya-
geurs a été faible; mais beaucoup d'entre eux ont pris un vif
intérêt à la prospérité de cette petite institution, entre autres
M. Brockhaus, de Leipzig, qui n'a pas seulement donné une
très-grande quantité d'ouvrages de son catalogue, mais qui a
mis aussi à la disposition de la Société tout son vaste établis-
sement de publicité, pour la réception et l'expédition de livres,
ainsi que d'autres contributions des différentes parties de
l'Europe. Il y a une semaine environ, l'assemblée annuelle a
eu lieu dans les salles de la Société, en présence de plusieurs
fondateurs, comme M. Walne, consul anglais au Caire, He-
kekyan-Bey, le révérend M. Siedes, etc.
Nous aurons peut-être plus tard à revenir sur cette
Société, et nous trouverons l'occasion d'en parler plus
longuement. Le Morning Hérald continue
« Le chemin de fer de Suez est encore loin d'être achevé,
et il ne le sera pas de sitôt, 20,000 travailleurs qui y étaient
employés ayant quitté leur ouvrage jusqu'au dernier; de
plus, le Ramadan approche, et on ne peut les forcer à tra-
vailler dans ce mois. Dès le commencement, les travailleurs
ont eu l'habitude de déserter en grand nombre, et ont sou-
vent péri dans leur marche faute d'eau. On ne peut s'étonner
de leur répugnance à travailler toute la journée exposés à un
soleil brûlant, sans aucune paye, et même sans vivres, sauf
ce qu'ils achètent eux-mêmes. Les hommes occupés au bar-
rage et à d'autres entreprises du Vice-roi restent fidèles à
leur poste. Ce n'est que du chemin de fer anglais qu'on leur
permet de s'en aller. Nous pouvons rapprocher de ce fait cet
autre fait, que les Français commencent le « canal d'eau
douce » à Suez, et qu'ils ont autant d'ouvriers qu'ils veulent.
Cela prouve que l'influence française est forte en Éqypte, et
que le firman du grand canal de Suez est attendu de Constan-
tinople. »
On sait que cette nouvelle des travaux du canal d'eau
douce à Suez est complétement fausse; et quant à la dé-
sertion des travailleurs du chemin de fer, on voit, par la
lettre de notre correspondant, à quoi se réduit ce bruit
malveillant. Ce n'est pas aux Anglais de se plaindre
des travaux du chemin de fer ; car c'est pour eux seuls
qu'il est fait, du moins jusqu'à présent, et le gouverne-
ment égyptien y met toute l'activité possible.
Le correspondant du Morning Hérald raconte ensuite
des anecdotes au moins aussi véridiques que ses ncu-
velles; puis il ajoute d'autres détails tout aussi ha-
sardés.
Le Vice-roi dirige une attention toujours croissante sur sa
petite armée. Il presse la construction de fortifications près
le barrage du Nil, et on assure qu'il va établir un camp de
30,000 hommes à Alexandrie. Ce sera extrêmement désa-
gréable pour les Européens, non-seulement à cause de l'in-
solence des hommes, mais aussi à cause de la rareté et de la
cherté des vivres qui en résulteront très-probablement.
La remarque est vraiment naïve; nous ne croyons pas
du tout que S. A. le Vice-roi pense au prétendu camp
de 30,000 hommes. Mais s'il avait l'intention de réunir
des troupes, en bonne conscience, ce n'est pas la com-
modité des Européens qu'il aurait à consulter, mais
seulement l'intérêt de l'Egypte.
ERNEST DESPLACES.
RÈGLEMENT DE POLICE EN ÉGYPTE
POUR LES ÉTRANGERS.
Nous empruntons à la Presse d'Orient du 17 avril un
article très-intéressant sur la police des étrangers en
Egypte.
« Notre correspondance d'Alexandrie, dit la Presse d'O-
rient, nous apporte un document important, qui n'a point
encore été publié ici. -
Nous lui avons donné place dans tout son développement,
et non sans motif. Il n'est pas sans intérêt que toutes les
commissions passées ou présentes, militaires ou civiles,
mixtes ou non, créées depuis quelques années pour élaborer
un règlement de police à Constantinople, se rendent compte
de ce qu'on a réussi à faire en Egypte, grâce à une inter-
prétation équitable des capitulations. Les articles trente-sept
et trente-huit seront remarqués; c'est la clef de voûte de la
sûreté publique en Egypte; et il n'y a pas une IigneJans les
capitulations qui s'oppose à ce que les principes qui y sont
émis ne deviennent demain la loi à Constantinople. »
(Correspondance particulière de la PRESSE Ï/ORIENT).
Alexandrie, 7 avril.
Je vous envoie le règlement de police qui vient d'être
publié. Je n'ajoute ancune réflexion; vos lecteurs les feront
en comparant ce qu'on a réalisé ici avec ce qu'on a tenlé à
Constantinople.
Nous, Mohammed Saïd, vice-roi d'Égypte,
Considérant que le nombre des étrangers s'accroît et tend
constamment à s'accroître en Egypte;
Considérant qu'il résulte de cette afOuence que les villes du
Caire et d'Alexandrie, notamment, contiennent aujourd'hui
une agglomération d'étrangers qui, formée des éléments tes
plus divers, s'est développée dans les conditions inhérentes
à toute population nombreuse et par cela même fort mé-
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