Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1858-04-25
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 25 avril 1858 25 avril 1858
Description : 1858/04/25 (A3,N45). 1858/04/25 (A3,N45).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203091f
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/05/2012
DIMAIVCUE 25 AVRIL. JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 187
1798 et en 1840. Nos propres droits et ceux du Sultan nous
Ips maintiendrons comme nous l'avons fait contre tout ambi-
tion européenne ou égyptienne. Ainsi nous conseillerons aux
journalistes qui se préoccupent des actes de l'Angleterre dans
la mer Rouge de s'occuper de choses qui les concernent de plus
près. Périm ne peut appartenir qu'au Sultan de Turquie ou à
l'iman de Mascate. Si un de ces souverains veut faire quel-
ques réclamations, nous saurons nous arranger avec lui ; mais
tout autre Etat ne fera que perdre son temps s'il veut se mêler
de cette question. Probablement tout ce qui a été dit sur l'af-
faire provient seulement de la mauvaise humeur de la presse
continentale; mais si un gouvernement était assez malavisé pour
suivre ces suggestions, nôus sommes persuadés que lord Mal-
mesbury refusera tout simplement d'écouter de telles inter-
ventions dans nos affaires nationales. »
Avant de répondre à cet article que nous pouvons
très-justement qualifier d'outrageant, nous voulons citer
quelques-unes des réfutations dont il a été l'objet.
Le Journal des Débats du 9 avril fait sur l'article
du Times ces excellentes réflexions, aussi fermes que
modérées :
« Le Times, dans un article que nous venons de lire, fait
une sortie violente contre le projet relatif au percement de
l'isthme de Suez. Il dénonce formellement ce projet comme
« une chimère française » que l'Angleterre doit combattre de
toutes ses forces.
» C'est la première fois, si nous ne nous trompons, que le
journal anglais se montre hostile à cette entreprise, dont il
avait parlé plusieurs fois dans les termes les plus favorables.
Nous pourrions même citer tel article dans lequel il s'est at-
taché précisément à montrer que le caractère universel, eu-
ropéen de ce projet ne doit exciter en rien les susceptibilités
nationales de l'Angleterre. Nous nous bornerons à rappeler
des faits qui sont de notorité publique en Europe, et que le
Times paraît avoir oubliés.
» C'est un fait que chez nous, en France, les représen-
tants les plus élevés et les plus accrédités de la science, de
la propriété, de l'industrie et du commerce, l'Académie des
sciences d'une part, et de l'autre l'immense majorité des
conseils généraux, ont ouvertement appuyé, recommandé le
projet relatif au canal de Suez. L'Académie des sciences, les
conseils généraux de nos départements sont-ils composés
d'esprits chimériques? C'est encore un fait que tous les gou-
vernements européens, moins celui de l'Angleterre, ont
donné leur adhésion plus ou moins formelle, plus ou moins
explicite, à cette même entreprise. Tous les hommes d'État
qui dirigent les conseils de l'Europe, moins lord Palmerston
et M. Disraeli, sont-ils des esprits chimériques? Enfin, c'est
un fait non moins notoire et non moins certain que le canal
de Suez a été chaleureusement approuvé dans les résolutions
de vingt meetings réunis dans les principales villes commer-
ciales et maritimes de l'Angleterre. Après une discussion
approfondie qui a porté non-seulement sur le principe, mais
encore sur l'exécution de l'entreprise, tous les représentants
naturels du commerce anglais se sont trouvés d'accord pour
déclarer que si l'ouverture de l'isthme doit profiter au com-
merce du monde entier, elle profitera surtout et avant tout
au commerce anglais, en abrégeant de moitié la distance qui
sépare aujourd'hui la Grande-Bretagne des riches et vastes
établissements qu'elle a fondés dans l'Inde et dans l'Austra-
lie. Les négociants, les manufacturiers, les armateurs de
Londres, de Liverpool, de Manchester, de Birmingham, de
Bristol, de Dublin, de Glasgow, d'Aberdeen, d'Edimbourg
et de Newcastle sont-ils aux yeux du Times des utopistes,
des rêveurs, des esprits chimériques?
Le Times considère le canal projeté de Suez à Péluse
comme une combinaison inventée dans l'intérêt exclusif de la
France, pour opposer une concurrence aux communications
établies par l'Angleterre en Egypte, et ruiner l'influence
britannique en Orient. Ici nous ne voulons pas discuter avec
le Times ; il nous permettra seulement de lui citer un témoi-
gnage dont l'autorité doit être d'un certain poids à ses yeux.
« En voyant, dit un écrivain anglais, la concurrence qui -
s'accroît de toutes parts, quand la France transporte son im-
mense énergie de la politique aux spéculations commerciales,
quand l'Amérique répand ses dollars sur le monde autant
par besoin d'activité que par amour du gain, quand la Russie
s'occupe uniquement d'accroître sa marine et d'étendre son
commerce, quand nos propres colonies se développent autant
que la mère-patrie, un politique trembleur pourrait se de-
mander : « Qu'adviendra-t-il de nous dans quelques années
d'ici? » La réponse n'est pas bien loin. Quand même la rivalité
commerciale serait dangereuse, l'Angleterre, dont les marchés
ont autant d'élasticité que ceux d'aucune autre nation du
monde, n'a rien à éraindre, absolument rien. S'il y a chez
nous quelque part abattement et sénilité, ce n'est pas du
moins dans notre commerce. Il réunit toute la vitalité de la
jeunesse avec la solidité de l'âge mûr, et il provoque la con-
currence bien plus qu'il ne la redoute; car c'est la gloire de
la concurrence commerciale d'être d'autant plus utile pour
nous qu'elle est plus ardente. Ce n'est pas du tout comme
dans les courses de chevaux, où la victoire de l'un est la dé-
faite de l'autre. Ici, au contraire, le profit d'un marchand est
le profit de tous, et la prospérité croissante d'un État voisin, *
loin d'affaiblir notre bonne situation, l'accroît en nous don-
nant un riche consommateur de plus. Ainsi, que la France,
la Russie et l'Amérique prospèrent, l'Angleterre n'en prospé-
rera que davantage elle-même. » Si le Times est curieux de
connaître l'écrivain, qui discourait sur ce sujet avec tant
d'énergie et d'éloquence, nous l'engageons à relire son nu-
méro du 5 août 1856. Après cela nous demanderons au
Times si l'écrivain auquel nous avons emprunté ces paroles
est un esprit chimérique. » L. ALLOURY.
Nous ne croyons pas que le Times se hasarde à ré-
pondre un seul mot à cet article si sage et si péremp-
toire. Quand on est si évidemment dans son tort, le
plus prudent est de se taire; et le Times se conseillera
sans doute le silence comme nous le lui conseillons,
Mais nous pensons, quoiqu'il en dise, qu'il se donne
la peine de lire plus souvent qu'il ne l'avoue les jour-
naux français. Sans parler de la politesse, il pourrait y
puiser des leçons de plus d'un genre.
La Presse signale aussi cet article du Times à l'at-
tention du public français.
« Ce que nous trouvons de plus curieux dans la presse
anglaise, dit la Presse du 8 avril, c'est un article du Times
dont nous reproduisons plus loin les passages les plus accen-
tués, et qui peut servir à donner une idée exacte de la
manière dont les Anglais comprennent leurs relations avec le
reste du genre humain. On y verra que la question de Périm
ne regarde que .l'Angleterre; que l'Angleterre seule navigue
dans la mer Rouge; que la mer Rouge lui appartient, ou peu
s'en faut, et que l'Angleterre est bien décidée à envoyer
1798 et en 1840. Nos propres droits et ceux du Sultan nous
Ips maintiendrons comme nous l'avons fait contre tout ambi-
tion européenne ou égyptienne. Ainsi nous conseillerons aux
journalistes qui se préoccupent des actes de l'Angleterre dans
la mer Rouge de s'occuper de choses qui les concernent de plus
près. Périm ne peut appartenir qu'au Sultan de Turquie ou à
l'iman de Mascate. Si un de ces souverains veut faire quel-
ques réclamations, nous saurons nous arranger avec lui ; mais
tout autre Etat ne fera que perdre son temps s'il veut se mêler
de cette question. Probablement tout ce qui a été dit sur l'af-
faire provient seulement de la mauvaise humeur de la presse
continentale; mais si un gouvernement était assez malavisé pour
suivre ces suggestions, nôus sommes persuadés que lord Mal-
mesbury refusera tout simplement d'écouter de telles inter-
ventions dans nos affaires nationales. »
Avant de répondre à cet article que nous pouvons
très-justement qualifier d'outrageant, nous voulons citer
quelques-unes des réfutations dont il a été l'objet.
Le Journal des Débats du 9 avril fait sur l'article
du Times ces excellentes réflexions, aussi fermes que
modérées :
« Le Times, dans un article que nous venons de lire, fait
une sortie violente contre le projet relatif au percement de
l'isthme de Suez. Il dénonce formellement ce projet comme
« une chimère française » que l'Angleterre doit combattre de
toutes ses forces.
» C'est la première fois, si nous ne nous trompons, que le
journal anglais se montre hostile à cette entreprise, dont il
avait parlé plusieurs fois dans les termes les plus favorables.
Nous pourrions même citer tel article dans lequel il s'est at-
taché précisément à montrer que le caractère universel, eu-
ropéen de ce projet ne doit exciter en rien les susceptibilités
nationales de l'Angleterre. Nous nous bornerons à rappeler
des faits qui sont de notorité publique en Europe, et que le
Times paraît avoir oubliés.
» C'est un fait que chez nous, en France, les représen-
tants les plus élevés et les plus accrédités de la science, de
la propriété, de l'industrie et du commerce, l'Académie des
sciences d'une part, et de l'autre l'immense majorité des
conseils généraux, ont ouvertement appuyé, recommandé le
projet relatif au canal de Suez. L'Académie des sciences, les
conseils généraux de nos départements sont-ils composés
d'esprits chimériques? C'est encore un fait que tous les gou-
vernements européens, moins celui de l'Angleterre, ont
donné leur adhésion plus ou moins formelle, plus ou moins
explicite, à cette même entreprise. Tous les hommes d'État
qui dirigent les conseils de l'Europe, moins lord Palmerston
et M. Disraeli, sont-ils des esprits chimériques? Enfin, c'est
un fait non moins notoire et non moins certain que le canal
de Suez a été chaleureusement approuvé dans les résolutions
de vingt meetings réunis dans les principales villes commer-
ciales et maritimes de l'Angleterre. Après une discussion
approfondie qui a porté non-seulement sur le principe, mais
encore sur l'exécution de l'entreprise, tous les représentants
naturels du commerce anglais se sont trouvés d'accord pour
déclarer que si l'ouverture de l'isthme doit profiter au com-
merce du monde entier, elle profitera surtout et avant tout
au commerce anglais, en abrégeant de moitié la distance qui
sépare aujourd'hui la Grande-Bretagne des riches et vastes
établissements qu'elle a fondés dans l'Inde et dans l'Austra-
lie. Les négociants, les manufacturiers, les armateurs de
Londres, de Liverpool, de Manchester, de Birmingham, de
Bristol, de Dublin, de Glasgow, d'Aberdeen, d'Edimbourg
et de Newcastle sont-ils aux yeux du Times des utopistes,
des rêveurs, des esprits chimériques?
Le Times considère le canal projeté de Suez à Péluse
comme une combinaison inventée dans l'intérêt exclusif de la
France, pour opposer une concurrence aux communications
établies par l'Angleterre en Egypte, et ruiner l'influence
britannique en Orient. Ici nous ne voulons pas discuter avec
le Times ; il nous permettra seulement de lui citer un témoi-
gnage dont l'autorité doit être d'un certain poids à ses yeux.
« En voyant, dit un écrivain anglais, la concurrence qui -
s'accroît de toutes parts, quand la France transporte son im-
mense énergie de la politique aux spéculations commerciales,
quand l'Amérique répand ses dollars sur le monde autant
par besoin d'activité que par amour du gain, quand la Russie
s'occupe uniquement d'accroître sa marine et d'étendre son
commerce, quand nos propres colonies se développent autant
que la mère-patrie, un politique trembleur pourrait se de-
mander : « Qu'adviendra-t-il de nous dans quelques années
d'ici? » La réponse n'est pas bien loin. Quand même la rivalité
commerciale serait dangereuse, l'Angleterre, dont les marchés
ont autant d'élasticité que ceux d'aucune autre nation du
monde, n'a rien à éraindre, absolument rien. S'il y a chez
nous quelque part abattement et sénilité, ce n'est pas du
moins dans notre commerce. Il réunit toute la vitalité de la
jeunesse avec la solidité de l'âge mûr, et il provoque la con-
currence bien plus qu'il ne la redoute; car c'est la gloire de
la concurrence commerciale d'être d'autant plus utile pour
nous qu'elle est plus ardente. Ce n'est pas du tout comme
dans les courses de chevaux, où la victoire de l'un est la dé-
faite de l'autre. Ici, au contraire, le profit d'un marchand est
le profit de tous, et la prospérité croissante d'un État voisin, *
loin d'affaiblir notre bonne situation, l'accroît en nous don-
nant un riche consommateur de plus. Ainsi, que la France,
la Russie et l'Amérique prospèrent, l'Angleterre n'en prospé-
rera que davantage elle-même. » Si le Times est curieux de
connaître l'écrivain, qui discourait sur ce sujet avec tant
d'énergie et d'éloquence, nous l'engageons à relire son nu-
méro du 5 août 1856. Après cela nous demanderons au
Times si l'écrivain auquel nous avons emprunté ces paroles
est un esprit chimérique. » L. ALLOURY.
Nous ne croyons pas que le Times se hasarde à ré-
pondre un seul mot à cet article si sage et si péremp-
toire. Quand on est si évidemment dans son tort, le
plus prudent est de se taire; et le Times se conseillera
sans doute le silence comme nous le lui conseillons,
Mais nous pensons, quoiqu'il en dise, qu'il se donne
la peine de lire plus souvent qu'il ne l'avoue les jour-
naux français. Sans parler de la politesse, il pourrait y
puiser des leçons de plus d'un genre.
La Presse signale aussi cet article du Times à l'at-
tention du public français.
« Ce que nous trouvons de plus curieux dans la presse
anglaise, dit la Presse du 8 avril, c'est un article du Times
dont nous reproduisons plus loin les passages les plus accen-
tués, et qui peut servir à donner une idée exacte de la
manière dont les Anglais comprennent leurs relations avec le
reste du genre humain. On y verra que la question de Périm
ne regarde que .l'Angleterre; que l'Angleterre seule navigue
dans la mer Rouge; que la mer Rouge lui appartient, ou peu
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