Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1858-02-25
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 25 février 1858 25 février 1858
Description : 1858/02/25 (A3,N41). 1858/02/25 (A3,N41).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203087j
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/05/2012
JEUDI 25 FÉVRIER. JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 101
gnages. Mais en présence d'actes authentiques, le doute
n'est plus permis. Le lecteur peut en quelque sorte con-
trôler lui-même les opinions qu'on lui présente; et cette
loyauté même profite tout à la fois et au talent de l'au-
teur et à la légitime influence de son livre. Ce sont alors
les faits qui parlent, et qui déposent avec une irrécu-
sable évidence.
Nous reviendrons un peu plus loin sur quelques-unes
de ces pièces justificatives qui sont particulièrement cu-
rieuses; mais nous nous occupons d'abord de l'œuvre
même de M. P. Merruau. Elle est divisée en trois livres,
suivant la distinction naturelle des matières : le premier
livre traitant de l'administration égyptienne ; le second,
des nombreux travaux d'utilité publique entrepris depuis
peu ; et le troisième, de la réforme des provinces du
Soudan.
Le premier livre est consacré à l'exposition des grands
sujets qui suivent : l'organisation politique, le service
militaire, la constitution de la propriété, Jes impôts, la
liberté du commerce et l'instruction publique. Dans
toutes les branches de l'administration , le prince qui
gouverne actuellement l'Egypte a eu, si ce n'est tout à
créer, du moins tout à refaire et à réorganiser. Depuis
le souverain qui est absolu, et depuis Tes ministres qui
reçoivent directement ses ordres jusqu'aux cheiks-el-
beled qui les exécutent dans les localités et dans les
dernières subdivisions, la répartition des pouvoirs a
été déterminée de nouveau, et elle est un des objets
principaux de la sollicitude sans cesse éveillée du prince.
Le service militaire a été rendu à la fois beaucoup plus
régulier, beaucoup plus efficace, et néanmoins beaucoup
moins lourd pour les familles qui y contribuent. La pro-
priété, qui n'avait jamais été constituée, on peut le dire,
depuis le temps des Pharaons, ni sous les Grecs, ni
sous les Romains, ni sous l'islamisme, ni même sous
Méhémet-Ali, a reçu des garanties qui lui permettront
de s'asseoir sur des bases analogues à celles qu'elle a
dans nos heureux pays. Les impôts, grâce à la généro-
sité de Mohammed-Saïd, sont plus équitables et plus
légers qu'ils ne l'ont jamais été. Le commerce, débar-
rassé de toutes ses entraves, peut se développer libre-
ment, avec les conséquences de bien-être et de bon
ordre qu'il porte toujours avec lui. Enfin l'instruction
publique, qui était tombée dans la plus déplorable dé-
cadence sous le règne précédent, renaît sous toutes
ses formes, depuis les grands établissements tels que
1 École de médecine et l'École d'état-major, jusqu'aux
écoles primaires.
Tel est le résumé du tableau qu'a esquissé l'auteur et
dont nous venons, d'après lui, de reproduire les traits
les plus généraux. On sent que M. P. Merruau s'est
complu à cette peinture, et tous les esprits impartiaux
conviendront avec lui qu'il est impossible de faire plus
en trois années d'une administration reconstruite, et de
montrer plus de bonne volonté. M. P. Merruau est
d'ailleurs trop clairvoyant et trop sincère pour ne pas
voir et ne pas dire lui-même que ce ne sont là encore
que des germes précieux destinés à de grande dévelop-
pements ultérieurs; mais c'est déjà beaucoup d'avoir
donné à l'avenir de telles promesses, et au présent de
tels gages. La réforme, inaugurée en Egypte voilà près
de cinquante ans par Méhémet-Ali, et si glorieusement
reprise par un des plus jeunes de ses fils, Mohammed-
Saïd, ne peut avorter, quoi qu'il arrive; et les fruits
qu'elle a déjà portés répondent assez de ceux qu'elle est
destinée certainement à porter encore.
Ce premier livre, qui fait si bien comprendre l'esprit
dont est pénétrée l'administration égyptienne, est peut-
être par cela même le plus important des trois.
Dans le second , M. Paul Merruau s'attache plus spé-
cialement à décrire cinq grandes entreprises dont quel-
ques-unes sont déjà terminées et dont les autres sont en
cours d'exécution : le chemin de fer d'Alexandrie à Suez,
le canal Mahmoudieh, le remorquage à vapeur sur le
Nil, lé cabotage sur la mer Rouge et le percement de
l'isthme de Suez.
Ici encore, l'auteur n'a que de justes éloges à faire
du gouvernement égyptien.
Le chemin de fer a été ouvert d'Alexandrie au Caire
le 1" janvier 1856. D'abord on devait se borner à ce
premier tronçon, et la voie ferrée ne devait pas dépasser
la capitale de l'Egypte; mais lorsqu'en novembre 1854
M. F. de Lesseps accepta la concession du canal de
Suez, il représenta que le chemin de fer jusqu'à la mer
Rouge était un complément utile ail pays, et il fut décidé
que ce grand travail, qu'avaient retardé:naguère quelques
préventions peu fondées, serait activement poursuivi du
Caire jusqu'à Suez. S. A. le Vice-roi a mis toute son
énergie personnelle à le hâter; et, à l'heure même où
nous écrivons, le chemin se termine et relie enfin les
deux mers.
Nos lecteurs se rappellent sans doute avec quelle
merveilleuse rapidité fut achevé en mai 1856 le curage
du Mahmoudieh , ce grand canal qui met Alexandrie en
communication avec le Nil. Nous n'y insistons pas, bien
que le récit de M. P. Merruau plit nous offrir plus d'un
nouveau détail. Nous passerons légèrement aussi sur le
remorquage à vapeur appliqué à la navigation du Nil,
et sur le cabotage dans la mer Rouge ; mais nous enga-
geons vivement ceux que ces matières peuvent intéresser
à recourir à l'exposé que M. P. Merruau en présente.
La concession du remorquage sur le Nil a donné nais-
sance à une discussion de droit international qui a eu
son importance, et qui a fixé d'une manière précise les
droits du Vice-roi d'Égypte en matière de concessions.
C'est un point désormais acquis, que M. P. Merruau a
parfaitement démontré, et ce droit a été fortifié par la
protestation étrange dont, en 1856, il a été l'objet. Le
cabotage sur la mer Rouge est destiné, nous le croyons
avec M. P. Merruau , à changer complètement l'état de
ces contrées trop peu connues et trop peu exploitées
aujourd'hui. C'est une des idées les plus heureuses que
pût concevoir le gouvernement égyptien ; elle sera tout
à la fois civilisatrice et lucrative.
Quant au canal de Suez, nous n'en devons dire ici
que quelques mots ; mais même après tout ce qui a été
écrit depuis trois ans, on ne lira pas sans profit les con-
sidérations auxquelles se livre M. P. Merruau. Sur plus
gnages. Mais en présence d'actes authentiques, le doute
n'est plus permis. Le lecteur peut en quelque sorte con-
trôler lui-même les opinions qu'on lui présente; et cette
loyauté même profite tout à la fois et au talent de l'au-
teur et à la légitime influence de son livre. Ce sont alors
les faits qui parlent, et qui déposent avec une irrécu-
sable évidence.
Nous reviendrons un peu plus loin sur quelques-unes
de ces pièces justificatives qui sont particulièrement cu-
rieuses; mais nous nous occupons d'abord de l'œuvre
même de M. P. Merruau. Elle est divisée en trois livres,
suivant la distinction naturelle des matières : le premier
livre traitant de l'administration égyptienne ; le second,
des nombreux travaux d'utilité publique entrepris depuis
peu ; et le troisième, de la réforme des provinces du
Soudan.
Le premier livre est consacré à l'exposition des grands
sujets qui suivent : l'organisation politique, le service
militaire, la constitution de la propriété, Jes impôts, la
liberté du commerce et l'instruction publique. Dans
toutes les branches de l'administration , le prince qui
gouverne actuellement l'Egypte a eu, si ce n'est tout à
créer, du moins tout à refaire et à réorganiser. Depuis
le souverain qui est absolu, et depuis Tes ministres qui
reçoivent directement ses ordres jusqu'aux cheiks-el-
beled qui les exécutent dans les localités et dans les
dernières subdivisions, la répartition des pouvoirs a
été déterminée de nouveau, et elle est un des objets
principaux de la sollicitude sans cesse éveillée du prince.
Le service militaire a été rendu à la fois beaucoup plus
régulier, beaucoup plus efficace, et néanmoins beaucoup
moins lourd pour les familles qui y contribuent. La pro-
priété, qui n'avait jamais été constituée, on peut le dire,
depuis le temps des Pharaons, ni sous les Grecs, ni
sous les Romains, ni sous l'islamisme, ni même sous
Méhémet-Ali, a reçu des garanties qui lui permettront
de s'asseoir sur des bases analogues à celles qu'elle a
dans nos heureux pays. Les impôts, grâce à la généro-
sité de Mohammed-Saïd, sont plus équitables et plus
légers qu'ils ne l'ont jamais été. Le commerce, débar-
rassé de toutes ses entraves, peut se développer libre-
ment, avec les conséquences de bien-être et de bon
ordre qu'il porte toujours avec lui. Enfin l'instruction
publique, qui était tombée dans la plus déplorable dé-
cadence sous le règne précédent, renaît sous toutes
ses formes, depuis les grands établissements tels que
1 École de médecine et l'École d'état-major, jusqu'aux
écoles primaires.
Tel est le résumé du tableau qu'a esquissé l'auteur et
dont nous venons, d'après lui, de reproduire les traits
les plus généraux. On sent que M. P. Merruau s'est
complu à cette peinture, et tous les esprits impartiaux
conviendront avec lui qu'il est impossible de faire plus
en trois années d'une administration reconstruite, et de
montrer plus de bonne volonté. M. P. Merruau est
d'ailleurs trop clairvoyant et trop sincère pour ne pas
voir et ne pas dire lui-même que ce ne sont là encore
que des germes précieux destinés à de grande dévelop-
pements ultérieurs; mais c'est déjà beaucoup d'avoir
donné à l'avenir de telles promesses, et au présent de
tels gages. La réforme, inaugurée en Egypte voilà près
de cinquante ans par Méhémet-Ali, et si glorieusement
reprise par un des plus jeunes de ses fils, Mohammed-
Saïd, ne peut avorter, quoi qu'il arrive; et les fruits
qu'elle a déjà portés répondent assez de ceux qu'elle est
destinée certainement à porter encore.
Ce premier livre, qui fait si bien comprendre l'esprit
dont est pénétrée l'administration égyptienne, est peut-
être par cela même le plus important des trois.
Dans le second , M. Paul Merruau s'attache plus spé-
cialement à décrire cinq grandes entreprises dont quel-
ques-unes sont déjà terminées et dont les autres sont en
cours d'exécution : le chemin de fer d'Alexandrie à Suez,
le canal Mahmoudieh, le remorquage à vapeur sur le
Nil, lé cabotage sur la mer Rouge et le percement de
l'isthme de Suez.
Ici encore, l'auteur n'a que de justes éloges à faire
du gouvernement égyptien.
Le chemin de fer a été ouvert d'Alexandrie au Caire
le 1" janvier 1856. D'abord on devait se borner à ce
premier tronçon, et la voie ferrée ne devait pas dépasser
la capitale de l'Egypte; mais lorsqu'en novembre 1854
M. F. de Lesseps accepta la concession du canal de
Suez, il représenta que le chemin de fer jusqu'à la mer
Rouge était un complément utile ail pays, et il fut décidé
que ce grand travail, qu'avaient retardé:naguère quelques
préventions peu fondées, serait activement poursuivi du
Caire jusqu'à Suez. S. A. le Vice-roi a mis toute son
énergie personnelle à le hâter; et, à l'heure même où
nous écrivons, le chemin se termine et relie enfin les
deux mers.
Nos lecteurs se rappellent sans doute avec quelle
merveilleuse rapidité fut achevé en mai 1856 le curage
du Mahmoudieh , ce grand canal qui met Alexandrie en
communication avec le Nil. Nous n'y insistons pas, bien
que le récit de M. P. Merruau plit nous offrir plus d'un
nouveau détail. Nous passerons légèrement aussi sur le
remorquage à vapeur appliqué à la navigation du Nil,
et sur le cabotage dans la mer Rouge ; mais nous enga-
geons vivement ceux que ces matières peuvent intéresser
à recourir à l'exposé que M. P. Merruau en présente.
La concession du remorquage sur le Nil a donné nais-
sance à une discussion de droit international qui a eu
son importance, et qui a fixé d'une manière précise les
droits du Vice-roi d'Égypte en matière de concessions.
C'est un point désormais acquis, que M. P. Merruau a
parfaitement démontré, et ce droit a été fortifié par la
protestation étrange dont, en 1856, il a été l'objet. Le
cabotage sur la mer Rouge est destiné, nous le croyons
avec M. P. Merruau , à changer complètement l'état de
ces contrées trop peu connues et trop peu exploitées
aujourd'hui. C'est une des idées les plus heureuses que
pût concevoir le gouvernement égyptien ; elle sera tout
à la fois civilisatrice et lucrative.
Quant au canal de Suez, nous n'en devons dire ici
que quelques mots ; mais même après tout ce qui a été
écrit depuis trois ans, on ne lira pas sans profit les con-
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