Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1858-02-10
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 10 février 1858 10 février 1858
Description : 1858/02/10 (A3,N40). 1858/02/10 (A3,N40).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k62030864
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 24/10/2012
MERCREDI JO FÉVRIER. JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS/ 77
» Il est également hors de doute que les grandes distances
et les difficultés de communication entravent non-seulement
l'action du gouvernement central, mais la perception des
finances, la répartition des richesses du sol, et l'exercice, pour
un grand nombre de musulmans, de pratiques religieuses qui
s'accomplissent dans des contrées lointaines. La Porte doit
trouver nécessairement un remède efficace à la majeure partie
de ces inconvénients dans la voie, maritime projetée, dont
l'exécution aura pour effet de placer directement sous sa main
un grand nombre de provinces, et surtout l'Arabie et la
Mecque, si éloignées d'elle aujourd'hui. Nous ne parlons pas
de l'immense avantage commun à tous les peuples de l'Eu-
rope, résultant de l'abréviation considérable de l'ancienne
route des Indes, avantage qui se traduit, pour Constantinople,
par une diminution de distance de 4,800 lieues; ni des effets
directs que produira l'exécution du canal sur l'Egypte, ce
magnifique fleuron de la couronne ottomane, sur le sol de
laquelle la voie navigable répandra la richesse et la civili-
sation.
» Sous le rapport commercial, que peut-on dire de plus,
sinon que des ports du Danube, de Trébizonde, de l'Archi-
pel, les marchandises verront s'ouvrir les marchés négligés
de la mer Rouge, de la côle d'Arabie, et pourront aller
s'échanger jusqu'à Bassorah, qui, grâce à la flottille qui va
s'y organiser, peut redevenir le centre d'un trafic considérable,
él l'entrepôt des produits des provinces de Bagdad, de Mos-
soul et de Diarbékir, etc. ?
» En. ce qui touche les périls qne-pourrait encourir l'inté-
grité de l'Empire Ottoman par le percement de l'isthme de
Suez, nous n'avons qu'un mot à dire. On comprendra, du
reste, la réserve que doit apporter un organe purement com-
mercial dans l'appréciation d'une question directement poli-
Hque: Nous ajouterons donc seulement que le gouvernement
turc, après avoir accordé l'autorisation demandée, sera amené,
par voie de conséquence, à inviter les diverses nations mari-
times à garantir la neutralité de la nouvelle voie navigable,
et que, par conséquent, sa réalisation, au lieu d'ébranler
l'intégrité du territoire turc, ne fera, au contraire, que la
raffermir.
n Il serait difficile, ce nous semble, de voir ailleurs et d'in-
terpréter autrement les véritables intérêts de la Turquie. On a
craint que la mort de Réchid-Pacha, dont les sympathies pour
le projet de canalisation de l'isthme égyptien étaient anciennes
et connues , ne fût préjudiciable à la satisfaction qu'il convient
de donner à des efforts si longtemps soutenus et à des idées
généralement approuvées. Ces craintes nous paraissent sans
fondement, car si une opposition tout étrangère, revenue
heureusement aujourd'hui à une plus saine appréciation, a
pu retarder quelque temps l'exécution d'une œuvre dont le
monde entier attend avec impatience la réalisation , il nous
semble impossible qu'il puisse jamais se rencontrer dans les
conseils du Sultan des hommes assez peu pénétrés de la haute
portée des faits propres à assurer la prospérité et la grandeur
de leur pays, pour prêter, dans des vues inexplicables, leur
appui à une cause dont le triomphe serait à tout jamais l'anni-
hilation commerciale de la Turquie.
» H. LARIVIÈRE. »
Nous remercions M. Larivière de l'appui qu'il veut bien
nous donner; et les considérations qu'il soumet aux réflexions
des hommes d'État de la Turquie nous semblent très-solides
et très-frappantes. Il faut espérer avec lui qu'elles attirent
déjà l'attention. des ministres de la Porte Ottomane.
On voit par les extraits qui précèdent de la presse euro-
péenne que la sympathie ne se ralentit pas pour notre grande
entreprise. Les discussions si importantes qui vont avoir lieii
au Parlement anglais ne seront point de nature à diminuer
cet intérêt. D'abord les interpellations spéciales de l'hono-
rable M. Darby Griffith, qui auront lieu le 19 de ce mois,
forceront le Premier Ministre à s'expliquer de nouveau sur le
canal de Suez ; et la question a fait de si grands progrès de-
puis le mois d'août dernier, que lord Palmerston a dû la traiter
pour répondre aux éloquentes attaques de M. Gladstone. Mais
indépendamment de ces interpellation,s directes, l'attention du
public anglais est sans cesse ramenée sur l'isthme de Suez
par la guerre des Indes et la guerre de Chine, sans parler du
transport régulier des dépêches, aujourd'hui si multipliées,
qu'on a dû dou bler le service et le faire toutes les semaines, au
lieu de deux fois par mois. Tout concourt donc à exiger de la
manière la plus urgente que les communications soient ren-
dues plus faciles et surtout plus rapides. Or il n'est pas d'amé-
lioration comparable à celle que procurerait l'union des deux
mers, et cette seule considération suffirait pour soutenir toutes
nos espérances.
Pour extraits :
ERNEST DESPLACES.
VARIÉTÉS.
VOYAGE DE M. TH. DE HEUGLIN EN ABYSSINIE
DANS LES ANNÉES 1852 ET 1853.
Il vient de paraître un petit opuscule allemand dont l'au-
teur est M. de Heuglin, consul d'Autriche à Kartoum. Le
savant géographe et naturaliste y décrit un voyage en Abys-
sinic, fait de 1852 à 1853, dans ta société du Dr Reitz. Ces
, deux voyageurs ont parcouru des pays où jamais un savant
d'Europe n'avait pénétré avant eux.
M. de Heuglin joignait à sa qualité de savant et zélé explo-
rateur-celle d'envoyé officiel, qui lui a ouvert toutes les
portes et facilité essentiellement ses explorations. Son voyage
a eu lieu dans cette époque très-remarquable où Detchatch-
Kasa, connu en Europe sous le nom du roi Théodore, avait
presque achevé la soumission de Ras-Ali et de tous les petits
vassaux plus ou moins indépendants. Aussi les résultats des
explorations de M. de Heuglin ont été considérables et précieux
au plus haut degré au point de vue géographique, aussi bien
qu'aux points de vue scientifique et historique. Il nous paraît
donc utile de communiquer à nos lecteurs quelques extraits
de l'ouvrage en question. ..,
Le Djebel-Amng (1). — Le 9 décembre 1852, les voya-
geurs partirent de Khartoum, remontèrent le fleuve Bleu jus-
qu'à Abou-Haras, et se mirent en route le 14 décembre pour
Kédaref, en passant par Thérife-el-Jacob, petit villagehabité
par des Arabes Dabeina, et situé à un quart de lieue au nord
de Rahad, et par le Djebel-Arang. Le Djebel-Arang ou Galla
(c'est-à-dire montagne) est une montagne de granit escarpée,
et s'élevant d'une manière abrupte de la plaine. Cette mon-
tagne, d'une longueur de huit lieues à peu près, se dirige du
(1) Djebel-Arang est indique sur quelques cartes anciennes comme vil-
lage du nom d'Arang. Quant aux ruines Kelly, qui se trouveraient dans
le voisinage, M. de Heuglin n'a pu avoir aucun renseignement à ce tujel.
» Il est également hors de doute que les grandes distances
et les difficultés de communication entravent non-seulement
l'action du gouvernement central, mais la perception des
finances, la répartition des richesses du sol, et l'exercice, pour
un grand nombre de musulmans, de pratiques religieuses qui
s'accomplissent dans des contrées lointaines. La Porte doit
trouver nécessairement un remède efficace à la majeure partie
de ces inconvénients dans la voie, maritime projetée, dont
l'exécution aura pour effet de placer directement sous sa main
un grand nombre de provinces, et surtout l'Arabie et la
Mecque, si éloignées d'elle aujourd'hui. Nous ne parlons pas
de l'immense avantage commun à tous les peuples de l'Eu-
rope, résultant de l'abréviation considérable de l'ancienne
route des Indes, avantage qui se traduit, pour Constantinople,
par une diminution de distance de 4,800 lieues; ni des effets
directs que produira l'exécution du canal sur l'Egypte, ce
magnifique fleuron de la couronne ottomane, sur le sol de
laquelle la voie navigable répandra la richesse et la civili-
sation.
» Sous le rapport commercial, que peut-on dire de plus,
sinon que des ports du Danube, de Trébizonde, de l'Archi-
pel, les marchandises verront s'ouvrir les marchés négligés
de la mer Rouge, de la côle d'Arabie, et pourront aller
s'échanger jusqu'à Bassorah, qui, grâce à la flottille qui va
s'y organiser, peut redevenir le centre d'un trafic considérable,
él l'entrepôt des produits des provinces de Bagdad, de Mos-
soul et de Diarbékir, etc. ?
» En. ce qui touche les périls qne-pourrait encourir l'inté-
grité de l'Empire Ottoman par le percement de l'isthme de
Suez, nous n'avons qu'un mot à dire. On comprendra, du
reste, la réserve que doit apporter un organe purement com-
mercial dans l'appréciation d'une question directement poli-
Hque: Nous ajouterons donc seulement que le gouvernement
turc, après avoir accordé l'autorisation demandée, sera amené,
par voie de conséquence, à inviter les diverses nations mari-
times à garantir la neutralité de la nouvelle voie navigable,
et que, par conséquent, sa réalisation, au lieu d'ébranler
l'intégrité du territoire turc, ne fera, au contraire, que la
raffermir.
n Il serait difficile, ce nous semble, de voir ailleurs et d'in-
terpréter autrement les véritables intérêts de la Turquie. On a
craint que la mort de Réchid-Pacha, dont les sympathies pour
le projet de canalisation de l'isthme égyptien étaient anciennes
et connues , ne fût préjudiciable à la satisfaction qu'il convient
de donner à des efforts si longtemps soutenus et à des idées
généralement approuvées. Ces craintes nous paraissent sans
fondement, car si une opposition tout étrangère, revenue
heureusement aujourd'hui à une plus saine appréciation, a
pu retarder quelque temps l'exécution d'une œuvre dont le
monde entier attend avec impatience la réalisation , il nous
semble impossible qu'il puisse jamais se rencontrer dans les
conseils du Sultan des hommes assez peu pénétrés de la haute
portée des faits propres à assurer la prospérité et la grandeur
de leur pays, pour prêter, dans des vues inexplicables, leur
appui à une cause dont le triomphe serait à tout jamais l'anni-
hilation commerciale de la Turquie.
» H. LARIVIÈRE. »
Nous remercions M. Larivière de l'appui qu'il veut bien
nous donner; et les considérations qu'il soumet aux réflexions
des hommes d'État de la Turquie nous semblent très-solides
et très-frappantes. Il faut espérer avec lui qu'elles attirent
déjà l'attention. des ministres de la Porte Ottomane.
On voit par les extraits qui précèdent de la presse euro-
péenne que la sympathie ne se ralentit pas pour notre grande
entreprise. Les discussions si importantes qui vont avoir lieii
au Parlement anglais ne seront point de nature à diminuer
cet intérêt. D'abord les interpellations spéciales de l'hono-
rable M. Darby Griffith, qui auront lieu le 19 de ce mois,
forceront le Premier Ministre à s'expliquer de nouveau sur le
canal de Suez ; et la question a fait de si grands progrès de-
puis le mois d'août dernier, que lord Palmerston a dû la traiter
pour répondre aux éloquentes attaques de M. Gladstone. Mais
indépendamment de ces interpellation,s directes, l'attention du
public anglais est sans cesse ramenée sur l'isthme de Suez
par la guerre des Indes et la guerre de Chine, sans parler du
transport régulier des dépêches, aujourd'hui si multipliées,
qu'on a dû dou bler le service et le faire toutes les semaines, au
lieu de deux fois par mois. Tout concourt donc à exiger de la
manière la plus urgente que les communications soient ren-
dues plus faciles et surtout plus rapides. Or il n'est pas d'amé-
lioration comparable à celle que procurerait l'union des deux
mers, et cette seule considération suffirait pour soutenir toutes
nos espérances.
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ERNEST DESPLACES.
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VOYAGE DE M. TH. DE HEUGLIN EN ABYSSINIE
DANS LES ANNÉES 1852 ET 1853.
Il vient de paraître un petit opuscule allemand dont l'au-
teur est M. de Heuglin, consul d'Autriche à Kartoum. Le
savant géographe et naturaliste y décrit un voyage en Abys-
sinic, fait de 1852 à 1853, dans ta société du Dr Reitz. Ces
, deux voyageurs ont parcouru des pays où jamais un savant
d'Europe n'avait pénétré avant eux.
M. de Heuglin joignait à sa qualité de savant et zélé explo-
rateur-celle d'envoyé officiel, qui lui a ouvert toutes les
portes et facilité essentiellement ses explorations. Son voyage
a eu lieu dans cette époque très-remarquable où Detchatch-
Kasa, connu en Europe sous le nom du roi Théodore, avait
presque achevé la soumission de Ras-Ali et de tous les petits
vassaux plus ou moins indépendants. Aussi les résultats des
explorations de M. de Heuglin ont été considérables et précieux
au plus haut degré au point de vue géographique, aussi bien
qu'aux points de vue scientifique et historique. Il nous paraît
donc utile de communiquer à nos lecteurs quelques extraits
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Le Djebel-Amng (1). — Le 9 décembre 1852, les voya-
geurs partirent de Khartoum, remontèrent le fleuve Bleu jus-
qu'à Abou-Haras, et se mirent en route le 14 décembre pour
Kédaref, en passant par Thérife-el-Jacob, petit villagehabité
par des Arabes Dabeina, et situé à un quart de lieue au nord
de Rahad, et par le Djebel-Arang. Le Djebel-Arang ou Galla
(c'est-à-dire montagne) est une montagne de granit escarpée,
et s'élevant d'une manière abrupte de la plaine. Cette mon-
tagne, d'une longueur de huit lieues à peu près, se dirige du
(1) Djebel-Arang est indique sur quelques cartes anciennes comme vil-
lage du nom d'Arang. Quant aux ruines Kelly, qui se trouveraient dans
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