Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1858-02-25
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 25 février 1858 25 février 1858
Description : 1858/02/25 (A3,N41). 1858/02/25 (A3,N41).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203087j
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/05/2012
JEUDI 25 FÉVRIER. JOURNAL DE L'UNION DES DEUX- MERS: 93
sous de sombres couleurs. Il subirait dans ce moment toutes
les horreurs de la guerre civile.
La Compagnie égyptienne de navigation la Medjidieh,. qui
est déjà en possession de la majeure partie de son matériel,
inaugurera, dit-on, son service, pour les prochains pèlerinages
vers la Mecque, qui commenceront dans 30 ou 40 jours.
Le commerce a repris le mouvement que la crise commer-
ciale et financière avait un moment interrompue, et notre place
n'a eu heureusement que fort peu de sinistres à enregistrer;
encore ces sinistres ont-ils été, pour la plupart, insignifiants.
M. Ruyssenaers, consul général des Pays-Bas, est au barrage
depuis quelques jours, auprès du Vice-roi.
NOUVELLES DE GRÈCE.
(Correspondance particulière de HSTHME DE SUEZ.)
Hermopolis, île de Syros, 20 janvier 1858.
Vous avez reçu, comme je l'ai vu par votre estimable jour-
nal, l'adresse de notre Chambre de commerce; et vous avez
pu y trouver un témoignage de l'intérêt que votre grande entre-
prise excite dans notre île; mais cet. intérêt n'est pas circon-
scrit à notre port, et je vous assure qu'il est partagé par la
Grèce entière. Elle ne compte pas moins de cinquante mille
matelots, dont l'énergie et l'habileté sont bien connues, et vous
pouvez croire qu'elle ne demanderait pas mieux que de voir
des débouchés nouveaux s'ouvrir à leur activité, qui manque
d'un aliment suffisant. L'ouverture de l'isthme de Suez nous
donnerait des marchés fructueux; et les espérances que cette
perspective fait naître sont immenses comme votre entreprise
elle-même. La mer Rouge, la mer des Indes, l'Australie,
la Chine enfin, que de contrées nouvelles, que de riches con-
trées à exploiter !
M. Ferd. de Lesseps, quand il est passé récemment à
Athènes, a pil se convaincre personnellement de l'ardente
sympathie que nos souverains portent à son projet. Notre Roi
et notre Reine ne font qu'exprimer en cela le sentiment na-
tional; et ils en sont les augustes et bien fidèles interprètes.
Le gouvernement avait fait une circulaire à nos Chambres
de commerce, et cet appel a trouvé partout les échos les mieux
disposés à l'entendre. Peut-être avez-vous reçu déjà d'autres
adresses que la nôtre; soyez certain que vous en recevrez
encore. La Grèce est la fille adoptive de la France ; elle est
digne de votre belle patrie; elle partage toujours avec elle les
nobles et grandes idées qui peuvent servir la civilisation et
l'humanité. Nous ne sommes peut-être pas placés dans le
monde pour les concevoir les premiers ; mais nous sommes
les premiers à les comprendre et à les adopter, dès que d'autres
plus heureux que nous les ont conçues. Vous êtes à nos yeux le
grand foyer d'où les idées rayonnent sur nous et sur le reste
de l'Europe.
-Nous espérons que la nomination d'A ali-Pa ch a au poste de
grand vizir mettra fin à toutes les incertitudes du gouverne-
ment turc. Aali-Pachaa pu mieux que personne apprécier tous
les avantages de la civilisation; et je ne crois pas qu'il y ait
en Turquie un homme d'État qui comprenne mieux les véri-
tables intérêts de son pîiys.
Pour extraits
ERNEST DESPLACES.
REVUE DE LA PRESSE.
Le Railway-Times, dans un article sur le transport des
troupes anglaises par l'Egypte, constate la position difficile de
lord Palmerston dans l'enquête parlementaire sur cette affaire;
et en revenant sur la question de l'opportunité du canal, ce
journal ajoute :
Il est plus que probable que lord Palmerston cherchera à
persuader la commission d'enquête des difficultés d'un débar-
quemenl à Alexandrie, des fatigues du désert, des embarras
du chemin de fer, des nouvelles difficultés du rembarquement
à Suez et de l'absence de tous arrangements pour les troupes
obligées d'attendre. La question sera alors de savoir s'il y a eu
moyen d'éviter ces inconvénients.
» Les promoteurs du canal de Suez auront la réponse toute
prête, et ce serait l'exécution même du canal, w
» Si le gouvernement réussit à persuader la commission etle
pays qu'il ne faut plus qu'un petit nombre de régiments, et
que des facilités pour le transport de troupes sont devenues
inutiles, notre intérêt dans la question sera tout de suite an-
nulé. Mais si le Parlement et le pays persuadent le Premier
Ministre qu'il faudra non-seulement envoyer sans cesse .des
corps de troupes nombreux, mais encore encourager des mil-
liers de citoyens à s'établir dans l'Inde et à y former une po-
pulation anglaise de quelque importance, la question de la
meilleure route pour l'Inde prend une importance essentielle.
» Si, d'après l'opinion de beaucoup d'hommes d'État, il faut
encore douze ou vingt ans pour faire de l'Inde ce qu'elle doit
être pour l'Angleterre, il ne saurait être indifférent au pays
qu'un nouveau et si puissant moyen de communication puisse
être établi en moins de six ans. Notre Premier Ministre se féli-
cite de l'avoir retardé depuis quinze ans à ce qu'il dit; et il est
probable au moins que par son influence le commencement
des travaux du canal a été réellement retardé depuis trois ans.
Mais l'importance du rapprochement de l'Europe et de l'Inde
subsiste toujours ; et tant qu'elle dure, les avantages du canal
seront aussi évidents qu'aujourd'hui.*
Le Railway-Times a publié, outre la lettre adressée, par
M. Ferdinand de Lesseps à M. Griffilh, un article contenant
des réflexions au sujet de l'enquête parlementaire sur le trans-
port des troupes anglaises dans l'Inde, l'article du Morning
Chronicle, celui de la Presse d'Orient sur l'île Périm, et notre
notice sur le tonnage anglais dans les mers de l'Inde.
Ce même journal reçoit de M. Griffith une lettre dans
laquelle ce dernier, tout en reconnaissant la haute importance
de l'entreprise du canal et l'urgence de son exécution , même
avec la probabilité que les-revenus ne devraient pas en être
suffisants, signale un point qu'il trouve vulnérable dans le de-
vis des dépenses. Jugeant les conditions des travailleurs égyp-
tiens à son point de vue anglais, il a la conviction qu'un salaire
de vingt sous par jour alloué aux fellahs est trop minime
pour tenter ces derniers à s'enrôler parmi les ouvriers du ca-
nal, et qu'alors on sera obligé d'avoir recours à la force,
c'est-à-dire au servage et à l'esclavage. Pour que le canal soit
construit par le travail libre, il faudra, selon M. Griffith,
que la Compagnie double le salaire des ouvriers, ce qui mo-
difierait considérablement le devis des frais.
Toutes ces questions ont été si souvent débattues par nous,
qu il est inutile d'y revenir. Pour se convaincre que les appré-
hensions de M. Griffith ne sont aucunement fondées, on n'a
qu'à se rappeler tout ce qui a été dit dans les documents et
dans les pages de ce journal sur les conditions du travail en
Egypte. On n'a qu'à se rappeler surtout la discussion qui a eu
sous de sombres couleurs. Il subirait dans ce moment toutes
les horreurs de la guerre civile.
La Compagnie égyptienne de navigation la Medjidieh,. qui
est déjà en possession de la majeure partie de son matériel,
inaugurera, dit-on, son service, pour les prochains pèlerinages
vers la Mecque, qui commenceront dans 30 ou 40 jours.
Le commerce a repris le mouvement que la crise commer-
ciale et financière avait un moment interrompue, et notre place
n'a eu heureusement que fort peu de sinistres à enregistrer;
encore ces sinistres ont-ils été, pour la plupart, insignifiants.
M. Ruyssenaers, consul général des Pays-Bas, est au barrage
depuis quelques jours, auprès du Vice-roi.
NOUVELLES DE GRÈCE.
(Correspondance particulière de HSTHME DE SUEZ.)
Hermopolis, île de Syros, 20 janvier 1858.
Vous avez reçu, comme je l'ai vu par votre estimable jour-
nal, l'adresse de notre Chambre de commerce; et vous avez
pu y trouver un témoignage de l'intérêt que votre grande entre-
prise excite dans notre île; mais cet. intérêt n'est pas circon-
scrit à notre port, et je vous assure qu'il est partagé par la
Grèce entière. Elle ne compte pas moins de cinquante mille
matelots, dont l'énergie et l'habileté sont bien connues, et vous
pouvez croire qu'elle ne demanderait pas mieux que de voir
des débouchés nouveaux s'ouvrir à leur activité, qui manque
d'un aliment suffisant. L'ouverture de l'isthme de Suez nous
donnerait des marchés fructueux; et les espérances que cette
perspective fait naître sont immenses comme votre entreprise
elle-même. La mer Rouge, la mer des Indes, l'Australie,
la Chine enfin, que de contrées nouvelles, que de riches con-
trées à exploiter !
M. Ferd. de Lesseps, quand il est passé récemment à
Athènes, a pil se convaincre personnellement de l'ardente
sympathie que nos souverains portent à son projet. Notre Roi
et notre Reine ne font qu'exprimer en cela le sentiment na-
tional; et ils en sont les augustes et bien fidèles interprètes.
Le gouvernement avait fait une circulaire à nos Chambres
de commerce, et cet appel a trouvé partout les échos les mieux
disposés à l'entendre. Peut-être avez-vous reçu déjà d'autres
adresses que la nôtre; soyez certain que vous en recevrez
encore. La Grèce est la fille adoptive de la France ; elle est
digne de votre belle patrie; elle partage toujours avec elle les
nobles et grandes idées qui peuvent servir la civilisation et
l'humanité. Nous ne sommes peut-être pas placés dans le
monde pour les concevoir les premiers ; mais nous sommes
les premiers à les comprendre et à les adopter, dès que d'autres
plus heureux que nous les ont conçues. Vous êtes à nos yeux le
grand foyer d'où les idées rayonnent sur nous et sur le reste
de l'Europe.
-Nous espérons que la nomination d'A ali-Pa ch a au poste de
grand vizir mettra fin à toutes les incertitudes du gouverne-
ment turc. Aali-Pachaa pu mieux que personne apprécier tous
les avantages de la civilisation; et je ne crois pas qu'il y ait
en Turquie un homme d'État qui comprenne mieux les véri-
tables intérêts de son pîiys.
Pour extraits
ERNEST DESPLACES.
REVUE DE LA PRESSE.
Le Railway-Times, dans un article sur le transport des
troupes anglaises par l'Egypte, constate la position difficile de
lord Palmerston dans l'enquête parlementaire sur cette affaire;
et en revenant sur la question de l'opportunité du canal, ce
journal ajoute :
Il est plus que probable que lord Palmerston cherchera à
persuader la commission d'enquête des difficultés d'un débar-
quemenl à Alexandrie, des fatigues du désert, des embarras
du chemin de fer, des nouvelles difficultés du rembarquement
à Suez et de l'absence de tous arrangements pour les troupes
obligées d'attendre. La question sera alors de savoir s'il y a eu
moyen d'éviter ces inconvénients.
» Les promoteurs du canal de Suez auront la réponse toute
prête, et ce serait l'exécution même du canal, w
» Si le gouvernement réussit à persuader la commission etle
pays qu'il ne faut plus qu'un petit nombre de régiments, et
que des facilités pour le transport de troupes sont devenues
inutiles, notre intérêt dans la question sera tout de suite an-
nulé. Mais si le Parlement et le pays persuadent le Premier
Ministre qu'il faudra non-seulement envoyer sans cesse .des
corps de troupes nombreux, mais encore encourager des mil-
liers de citoyens à s'établir dans l'Inde et à y former une po-
pulation anglaise de quelque importance, la question de la
meilleure route pour l'Inde prend une importance essentielle.
» Si, d'après l'opinion de beaucoup d'hommes d'État, il faut
encore douze ou vingt ans pour faire de l'Inde ce qu'elle doit
être pour l'Angleterre, il ne saurait être indifférent au pays
qu'un nouveau et si puissant moyen de communication puisse
être établi en moins de six ans. Notre Premier Ministre se féli-
cite de l'avoir retardé depuis quinze ans à ce qu'il dit; et il est
probable au moins que par son influence le commencement
des travaux du canal a été réellement retardé depuis trois ans.
Mais l'importance du rapprochement de l'Europe et de l'Inde
subsiste toujours ; et tant qu'elle dure, les avantages du canal
seront aussi évidents qu'aujourd'hui.*
Le Railway-Times a publié, outre la lettre adressée, par
M. Ferdinand de Lesseps à M. Griffilh, un article contenant
des réflexions au sujet de l'enquête parlementaire sur le trans-
port des troupes anglaises dans l'Inde, l'article du Morning
Chronicle, celui de la Presse d'Orient sur l'île Périm, et notre
notice sur le tonnage anglais dans les mers de l'Inde.
Ce même journal reçoit de M. Griffith une lettre dans
laquelle ce dernier, tout en reconnaissant la haute importance
de l'entreprise du canal et l'urgence de son exécution , même
avec la probabilité que les-revenus ne devraient pas en être
suffisants, signale un point qu'il trouve vulnérable dans le de-
vis des dépenses. Jugeant les conditions des travailleurs égyp-
tiens à son point de vue anglais, il a la conviction qu'un salaire
de vingt sous par jour alloué aux fellahs est trop minime
pour tenter ces derniers à s'enrôler parmi les ouvriers du ca-
nal, et qu'alors on sera obligé d'avoir recours à la force,
c'est-à-dire au servage et à l'esclavage. Pour que le canal soit
construit par le travail libre, il faudra, selon M. Griffith,
que la Compagnie double le salaire des ouvriers, ce qui mo-
difierait considérablement le devis des frais.
Toutes ces questions ont été si souvent débattues par nous,
qu il est inutile d'y revenir. Pour se convaincre que les appré-
hensions de M. Griffith ne sont aucunement fondées, on n'a
qu'à se rappeler tout ce qui a été dit dans les documents et
dans les pages de ce journal sur les conditions du travail en
Egypte. On n'a qu'à se rappeler surtout la discussion qui a eu
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