Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1858-02-10
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 10 février 1858 10 février 1858
Description : 1858/02/10 (A3,N40). 1858/02/10 (A3,N40).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k62030864
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 24/10/2012
80 L'ISTHME DE SUEZ. MERCREDI 10 FÉVRIER. 1
nous le voyons dans le pays de Galles ; on ne voit ni des pa-
vots sauvages ni des tiges de blé éparses et maigres accusant
un terrain épuisé. C'est à peine si, à de rares intervalles, un
épi d'une certaine hauteur se dresse parmi le coton; mais, en
général, il n'est pas une feuille dans le champ qui n'appar-
tienne à l'espèce pour laquelle le terrain est approprié. Le
riz et le coton sont les produits du grand district dont je parle
maintenant. Ces récoltes se répandent souvent, sans disconti-
nuation, sur une étendue de mille acres et plus. Les pois, le
blé, l'indigo, les navets, sont cultivés près des villages. Le
champ est non-seulement extrêmement propre; mais la terre
est si bien pulvérisée que, après une semaine de pluie, j'ai
quelquefois cherché vainement une motte de terre pour la je-
ter, par exemple, dans un étang, afin de faire peur à une
poule d'eau.
Nous pouvons être habitués à observer la marche de l'agri-
culture dans toute l'étendue de notre pays, les marnes légères
des plaines du Lincolnshire, les champs de Norfolk pour le navet
et l'orge, les plaines fertiles de Suffolk; à l'ouest, les riches
pâturages de Leicester, les fermes composées de vacheries et
'de terres arables de Derbyshire, les récoltes d'avoine sur les
rives de llala et le fond de la vallée de Tivey. Néanmoins,
nous ne verrons rien de semblable à la culture de ces plaines
immenses de la Chine , où la culture est pratiquée sous des
conditions toutes différentes.
On ne demande au cultivateur chinois ni du lait, ni du
beurre, ni du fromage, ni du mouton, ni du bœuf. Le Chi-
nois ne refuse pas un peu de lait de buffle ou de chèvre
avec son riz; et si, par quelque accident imprévu, il lui tom-
bait un morceau de viande de buffle dans son écuelle, il la
mangerait; mais rarement, ou jamais il n'en achète.
Dans leur récent voyage d'exploration sur la Grande Jonque,
ou la Grande Rivière de l'Ouest, le commandant Elliot et le
capitaine Edgell virent des troupeaux de buffles sur les mon-
tagnes au nord de Canton, et nous savons que le lait et le
mouton sont des aliments très-communs en Tarlarie; mais je
veux parler de ces parties de la Chine où l'agriculture est sup-
posée avoir atteint la perfection, et non des pâturages de la
montagne. Le porc frais, la volaille, les plantes et les autres
animaux qui habitent l'eau ou les abords des rivières et des
canaux sont les friandises ordinaires des Chinois. L'engraisse-
ment du bétail dans les élahles n'y donnerait donc même pas le
léger profit que l'on y trouve en Angleterre, et il n'y a de 1 herbe
épaisse et abondante que sur les lombes ou dans les fossés.
Un ou deux buffles pour tourner la roue d'irrigation et pour
labourer les champs de riz, deux ou trois chèvres, une truie,
une quantité de ces poules étrangement appelées cochinchi-
noises par l'ignorance européenne, et un troupeau de canards
et d'oies, tel est le capital vivant d'une ferme chinoise qui en-
tretient une centaine de laboureurs.
L'entrais des étables est, en conséquence, très-rare; mats
aussi on ne le recherche pas. Aux yeux des Chinois, il n' y a
qu'un seul fertilisateut- du sol, c'est l'engrais humain. On le
recueille avec le plus grand soin. Le pririlége de recueillir
cet engrais est vendu fort cher, el les Cantonnais ont un pro-
verbe qui dit que ci une fortune sort tous les jours sous cette
forme des portes de la ville. » Dans les faubourgs, chaque
maison a son vase en terre ouvert à tout le monde. A la cam-
pagne on a des latrines dont l'entrée, continuellement ouverte,
donne sur la route publique. Le droit d'enlever ces matières
est acheté à un prix assez élevé, et ceux qui les transportent
profitent souvent de cette occasion pour rançonner le monde.
Ainsi les bateliers s'approchent tout près des habitations sur
les bords des canaux et rivières, et ne s'en vont qu'après avoir
reçu une somme d'argent des habitants empestés par l'horrible
contenu de leur bateau.
Cet engrais est répandu sur la plante; il est trop précieux
pour être enfoui dans la terre; la paille et les cendres des tiges
de cotonnier servent de fumier. Voilà tout. Les Chinois trans-
plantent avec la main chaque pied de riz, tout comme nous
transplanterions de jeunes arbres, et chaque plant a sa pe-
tite portion d'engrais liquide aussitôt qu'elle fcst mise dans la
terre. Ce système homœopathique ne saurait s'accorder, je
suppose,'avec nos terres grasses; mais l'art de l'agricullurc
est, je le répète, pratiqué en Chine dans des conditions bien
différentes de celles qu'on pratique en Angleterre. Donnez à un
fermier anglais un millier d'acres de ces terres grasses culti-
vables d'une profondeur inconnue, un réseau de fossés pleins
d'eau qui puissent inonder à son gré chaque coin de son ter-
rain , un secours toujours sûr de travail manuel de quatre
deniers par jour, une communication facile par des criques
où il y a hautes et basses marées, et de grands marchés en
sus ; donnez-lui aussi des pluies périodiques, un drainage par-
fait, une abondance de rayons de soleil qui font mûrir promp7
tement; et vous verrez quelles récoltes de blé, de fèves el de
légumes il vous produira. Je ne parle pas du thé, ni du co-
ton, ni des feuilles de mûrier; car l'Anglais aura longtemps
encore à courir avant de pouvoir atteindre les Chinois, qui
ont sur lui une avance de quatre mille années de pratique.
.- Mais , en revanche, il faut se rappeler que ce parc de Cérès
est infesté de braconniers; ces champs fertiles sont envahis
par des mandarins qui usent d'extorsion, par des soldats qui
pillent, par des maraudeurs que l'on appelle des voleurs de
grand chemin quand ils sont en petites bandes, et qui pré-
tendent au nom de rebelles et avoir pour phefs des Il rois
quand ils sont plus nombreux; enfin par des pirates d'eau
douce qui imposent des contributions, et de temps en temps
par des essaims de sauterelles qui obscurcissent les rayons du
soleil.
Les gens simples peuvent parier de l'horrible injustice qu'il
y a d'user de force contre le gouvernement de la Chine; mais
un gouvernement qui se permet lui-même d'affreuses exac-
tions et qui ne protège pas ses sujets n'est qu'un brigandage
mal organisé.
Je suis complètement sûr que les intérêts élevés de l'huma-
nité ne peuvent qu'être bien servis par n imporle quelle suite
d. circonstances qui feraient comprendre à la population chi-
noise non-seulement les notions de probité el d'honneur des
pays de l'Occident, mais aussi nos habitudes de mettre ces no-
tions en pratique.
Il est difficile de révoquer en doute ce que dit le cor-
respondant du Tunes de la perfection de lagricultuio
chinoise; il parle de ce qu'il observe personnellement,
et ce ne sera pas là la moindre surprise que nous réserve
ce peuple étrange. On sait d'ailleurs déjà, par les Ira-
duclions remarquables de notre il lustre sinologue M. Sta-
nislas Julien, membre de 1 Institut, combien les Chinois
ont poussé loin la culture du mûrier, ainsi .que la fabri-
cation de la porcelaine.
ERNEST DESPLACES.
Le Gérant, ER\EST DESPLACES.
rARIiJ. TYPOGRAPHIE DE HFNRI PLON, lUPRIUKUR DE i/EMPEREUR, RUE GAfUNUÈftK , 8
nous le voyons dans le pays de Galles ; on ne voit ni des pa-
vots sauvages ni des tiges de blé éparses et maigres accusant
un terrain épuisé. C'est à peine si, à de rares intervalles, un
épi d'une certaine hauteur se dresse parmi le coton; mais, en
général, il n'est pas une feuille dans le champ qui n'appar-
tienne à l'espèce pour laquelle le terrain est approprié. Le
riz et le coton sont les produits du grand district dont je parle
maintenant. Ces récoltes se répandent souvent, sans disconti-
nuation, sur une étendue de mille acres et plus. Les pois, le
blé, l'indigo, les navets, sont cultivés près des villages. Le
champ est non-seulement extrêmement propre; mais la terre
est si bien pulvérisée que, après une semaine de pluie, j'ai
quelquefois cherché vainement une motte de terre pour la je-
ter, par exemple, dans un étang, afin de faire peur à une
poule d'eau.
Nous pouvons être habitués à observer la marche de l'agri-
culture dans toute l'étendue de notre pays, les marnes légères
des plaines du Lincolnshire, les champs de Norfolk pour le navet
et l'orge, les plaines fertiles de Suffolk; à l'ouest, les riches
pâturages de Leicester, les fermes composées de vacheries et
'de terres arables de Derbyshire, les récoltes d'avoine sur les
rives de llala et le fond de la vallée de Tivey. Néanmoins,
nous ne verrons rien de semblable à la culture de ces plaines
immenses de la Chine , où la culture est pratiquée sous des
conditions toutes différentes.
On ne demande au cultivateur chinois ni du lait, ni du
beurre, ni du fromage, ni du mouton, ni du bœuf. Le Chi-
nois ne refuse pas un peu de lait de buffle ou de chèvre
avec son riz; et si, par quelque accident imprévu, il lui tom-
bait un morceau de viande de buffle dans son écuelle, il la
mangerait; mais rarement, ou jamais il n'en achète.
Dans leur récent voyage d'exploration sur la Grande Jonque,
ou la Grande Rivière de l'Ouest, le commandant Elliot et le
capitaine Edgell virent des troupeaux de buffles sur les mon-
tagnes au nord de Canton, et nous savons que le lait et le
mouton sont des aliments très-communs en Tarlarie; mais je
veux parler de ces parties de la Chine où l'agriculture est sup-
posée avoir atteint la perfection, et non des pâturages de la
montagne. Le porc frais, la volaille, les plantes et les autres
animaux qui habitent l'eau ou les abords des rivières et des
canaux sont les friandises ordinaires des Chinois. L'engraisse-
ment du bétail dans les élahles n'y donnerait donc même pas le
léger profit que l'on y trouve en Angleterre, et il n'y a de 1 herbe
épaisse et abondante que sur les lombes ou dans les fossés.
Un ou deux buffles pour tourner la roue d'irrigation et pour
labourer les champs de riz, deux ou trois chèvres, une truie,
une quantité de ces poules étrangement appelées cochinchi-
noises par l'ignorance européenne, et un troupeau de canards
et d'oies, tel est le capital vivant d'une ferme chinoise qui en-
tretient une centaine de laboureurs.
L'entrais des étables est, en conséquence, très-rare; mats
aussi on ne le recherche pas. Aux yeux des Chinois, il n' y a
qu'un seul fertilisateut- du sol, c'est l'engrais humain. On le
recueille avec le plus grand soin. Le pririlége de recueillir
cet engrais est vendu fort cher, el les Cantonnais ont un pro-
verbe qui dit que ci une fortune sort tous les jours sous cette
forme des portes de la ville. » Dans les faubourgs, chaque
maison a son vase en terre ouvert à tout le monde. A la cam-
pagne on a des latrines dont l'entrée, continuellement ouverte,
donne sur la route publique. Le droit d'enlever ces matières
est acheté à un prix assez élevé, et ceux qui les transportent
profitent souvent de cette occasion pour rançonner le monde.
Ainsi les bateliers s'approchent tout près des habitations sur
les bords des canaux et rivières, et ne s'en vont qu'après avoir
reçu une somme d'argent des habitants empestés par l'horrible
contenu de leur bateau.
Cet engrais est répandu sur la plante; il est trop précieux
pour être enfoui dans la terre; la paille et les cendres des tiges
de cotonnier servent de fumier. Voilà tout. Les Chinois trans-
plantent avec la main chaque pied de riz, tout comme nous
transplanterions de jeunes arbres, et chaque plant a sa pe-
tite portion d'engrais liquide aussitôt qu'elle fcst mise dans la
terre. Ce système homœopathique ne saurait s'accorder, je
suppose,'avec nos terres grasses; mais l'art de l'agricullurc
est, je le répète, pratiqué en Chine dans des conditions bien
différentes de celles qu'on pratique en Angleterre. Donnez à un
fermier anglais un millier d'acres de ces terres grasses culti-
vables d'une profondeur inconnue, un réseau de fossés pleins
d'eau qui puissent inonder à son gré chaque coin de son ter-
rain , un secours toujours sûr de travail manuel de quatre
deniers par jour, une communication facile par des criques
où il y a hautes et basses marées, et de grands marchés en
sus ; donnez-lui aussi des pluies périodiques, un drainage par-
fait, une abondance de rayons de soleil qui font mûrir promp7
tement; et vous verrez quelles récoltes de blé, de fèves el de
légumes il vous produira. Je ne parle pas du thé, ni du co-
ton, ni des feuilles de mûrier; car l'Anglais aura longtemps
encore à courir avant de pouvoir atteindre les Chinois, qui
ont sur lui une avance de quatre mille années de pratique.
.- Mais , en revanche, il faut se rappeler que ce parc de Cérès
est infesté de braconniers; ces champs fertiles sont envahis
par des mandarins qui usent d'extorsion, par des soldats qui
pillent, par des maraudeurs que l'on appelle des voleurs de
grand chemin quand ils sont en petites bandes, et qui pré-
tendent au nom de rebelles et avoir pour phefs des Il rois
quand ils sont plus nombreux; enfin par des pirates d'eau
douce qui imposent des contributions, et de temps en temps
par des essaims de sauterelles qui obscurcissent les rayons du
soleil.
Les gens simples peuvent parier de l'horrible injustice qu'il
y a d'user de force contre le gouvernement de la Chine; mais
un gouvernement qui se permet lui-même d'affreuses exac-
tions et qui ne protège pas ses sujets n'est qu'un brigandage
mal organisé.
Je suis complètement sûr que les intérêts élevés de l'huma-
nité ne peuvent qu'être bien servis par n imporle quelle suite
d. circonstances qui feraient comprendre à la population chi-
noise non-seulement les notions de probité el d'honneur des
pays de l'Occident, mais aussi nos habitudes de mettre ces no-
tions en pratique.
Il est difficile de révoquer en doute ce que dit le cor-
respondant du Tunes de la perfection de lagricultuio
chinoise; il parle de ce qu'il observe personnellement,
et ce ne sera pas là la moindre surprise que nous réserve
ce peuple étrange. On sait d'ailleurs déjà, par les Ira-
duclions remarquables de notre il lustre sinologue M. Sta-
nislas Julien, membre de 1 Institut, combien les Chinois
ont poussé loin la culture du mûrier, ainsi .que la fabri-
cation de la porcelaine.
ERNEST DESPLACES.
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